Chapitre 40: Piège et affrontements

- Hey toi.

Pandora s'étira dans les draps avant de faire un sourire à sa belle, qui était posée contre elle. L'air pas très réveillée, elle se frotta les yeux avant de la regarder et de prendre son visage dans ses mains pataudes. 

- Ça va ? dit Morgane, les cheveux dans la figure.

- Ouuhh, chantonna la blonde en souriant de plus belle, toi tu as la voix du matin.

La brune rit légèrement de sa voix rauque alors que sa petite amie venait l'embrasser et venir se coller à elle dans une étreinte amoureuse. Les deux femmes se câlinèrent, Morgane enlaçant sa taille avec ses bras musclés, et Pandora embrassant le septum à son nez.

- Tu sais que t'es mignonne, au réveil, toi ? déclara Morgane avec une étincelle dans le regard.

- Mais oui je sais que je suis mignonne, déclara Pandora en lui lançant des petits clins d'oeil complices.

La porte s'ouvrit, faisant sursauter Pandora qui remonta la couette sur sa poitrine nue. La tête blonde et décoiffée de Cassiopée fit son apparition.

- S'lut. Vous auriez un change ?

- Cassiopée ne me dit pas que tu es nue, dit lentement Morgane avec un grand soupir, remarquant la peau bronzée de la jeune femme même avec ses yeux à peine ouverts.

- Je veux bien ne pas te le dire, mais ce serait du déni, dit elle avec mauvaise humeur. 

Pandora et Morgane poussèrent ensemble une exclamation de fatigue et Morgane se leva en enfilant un pantalon cargo avec mauvaise humeur.

- Je vais te péter la gueule, Price. 'Peut même plus se peloter tranquille le matin quoi. 

Alors que Morgane balançait des vêtements de Pandora à la tête de la blonde aux cheveux bouclés, elle se plaignit en s'habillant impudiquement:

- Je ne suis pas la seule à poil ici, pourquoi c'est moi qu'on engueule ?!

- Cassy, on a la flemme de débattre là, dit Pandora avec le même air de mauvaise humeur.

- Je vais vraiment la tuer, elle est trop chiante, dit Morgane en s'allongeant à nouveau, ruminant ses envies de meurtre.

Azur se réveilla avec les premiers rayons du soleil. La Corne d'abondance, imposante et menaçante, se dressait au centre de l'arène, entourée de provisions et d'armes glanées lors du sanglant bain de sang initial. À ses côtés, Salomé se tenait déjà debout, observant les environs avec vigilance. Ils avaient réussi à s'emparer de la Corne, mais savaient que leur position privilégiée les exposait à tous les dangers. Des tributs pouvaient se présenter à tout moment

- Bien dormi ? demanda Salomé, son ton mesuré trahissant une inquiétude sous-jacente.

- Autant que possible dans ces conditions, répondit Azur, l'air grognon.

Salomé hocha la tête, ses yeux d'un bleu perçant scrutant la lisière de la forêt. Ils avaient fouillé les alentours de fond en comble, restant près de leurs provisions, mais n'avaient pas retrouvé leurs deux proies échappées. 

Heureusement, ils avaient reçu des drones qui leur apportaient de la nourriture et un arc résistant, assurant leur survie;

La matinée s'étira dans une routine tendue. Ils prenaient des tours de garde, fouillant les environs immédiats pour s'assurer qu'aucun piège ne les menaçait. Le silence de la forêt était seulement rompu par les bruits occasionnels d'animaux et le bruissement du vent dans les arbres.

Vers midi, un bruit inhabituel attira leur attention. Azur et Salomé échangèrent un regard, alertés par le bruissement suspect venant des buissons à quelques centaines de mètres de leur position.

- Je vais aller voir, déclara Azur, ses instincts de chasseur éveillés. Ça pourrait être un sanglier, et si on l'attrape, ça nous fera de la viande.

Salomé acquiesça, serrant son couteau dans sa main. Alors que le blondinet s'emparait d'une dague, elle le suivit avec l'autre, nerveuse.

Ils quittèrent la sécurité relative de la Corne pour s'aventurer dans la forêt. Leurs pas étaient silencieux, leurs mouvements calculés. Chaque bruit, chaque ombre était scrutée avec une attention nerveuse. Ils se regardèrent sans rien dire, et Salomé hocha la tête. "Allons y".

En s'approchant du bruit, ils discernèrent un faible scintillement à travers les arbres. Azur s'arrêta et observa attentivement. 

- On dirait une cache de provisions, murmura-t-il.

Salomé plissa les yeux. 

- Ça pourrait être un piège.

- On verra. Il faut vérifier.

Ils avancèrent encore un peu, s'assurant de ne pas faire de bruit. Arrivés à portée de vue de la cache, ils virent des sacs de provisions et quelques armes rudimentaires. Azur se baissa pour examiner le sol autour de la cache, cherchant des signes de pièges.

- Rien de suspect, murmura-t-il. 

Salomé s'accroupit à côté de lui, ses yeux scrutant les alentours. 

- D'accord. Fais vite.

Azur tendit la main pour ouvrir un des sacs lorsqu'un sifflement aigu déchira l'air. Il eut juste le temps de se retourner avant qu'une lance ne le transperce à l'épaule. Il poussa un cri de douleur et s'effondra au sol, le visage tordu de souffrance.

- Azur ! cria Salomé, se relevant d'un bond, brandissant son couteau. 

Mais avant qu'elle ne puisse réagir, une silhouette surgit des buissons, frappant sa tête avec une force brutale. Le choc fut suffisant pour la désorienter, la faisant chanceler.

Azur, malgré la douleur intense, tenta de se relever, mais une main puissante l'attrapa et le plaqua au sol. 

- C'est fini pour vous, gronda une voix impitoyable. C'était Cléon, le tribut du district 2, son visage déformé par la détermination.

Salomé, encore étourdie, se mit à ramper vers son couteau tombé à quelques mètres. Mais Iona, l'autre tribut du district 2, la rejoignit rapidement, écrasant sa main sous son pied. 

- Désolée c'est terminé, murmura-t-elle, son regard froid et calculateur.

Azur regarda autour de lui, affolé. Il vit Cléon lever une dague, prêt à porter le coup fatal. 

- Non... Salomé... tenta-t-il de dire, sa voix d'enfant.

Mais Cléon n'hésita pas. La dague s'enfonça dans l'herbe juste à coté de la poitrine d'Azur qui venait de se contorsionner d'une façon impressionnante pour échapper au coup. La force de l'impact enfonça la lame si loin dans la terre que le temps que Cléon la récupère, Salomé avait eu le temps d'enfoncer son poing dans la poitrine de la carrière qui la tenait.

Iona s'écroula douloureusement alors que Salomé se relevait pour lui donner des uppercuts dans le visage. 

Le silence retomba sur la forêt, seulement troublé par les respirations haletantes des tributs qui se battaient. Malgré que Salomé semblait avoir le dessus sur la fille qui l'agressait, elle était armée et elle, au contraire, avait perdu son couteau. Quant à Azur, elle ne savait pas où il en était mais il semblait vivant.

Salomé sentit la lame du tribut du deux tracer une ligne rouge sur son bras douloureusement, et elle cria de douleur.

À ce moment-là, un sifflement aigu perça l'air, suivi d'un craquement sourd. Une flèche se planta dans le sol à quelques centimètres du pied de Cléon, le faisant sursauter.

- Qu'est-ce que...? s'écria Cléon en levant les yeux vers la source de la flèche. Iona se tourna, les muscles tendus et la main saisissant son arme 

Sortant des buissons, Glays et Alban se précipitèrent dans la clairière. Glays avait déjà une autre flèche encochée, prête à tirer. Sur son visage tiré, on voyait sa détermination et sa haine. Alban, armé d'une lourde massue, sûrement taillée dans une grosse bûche, se tenait à ses côtés, prêt à frapper.

- Reculez ! cria Glays, sa voix tranchante. Lâchez vos armes et reculez, ou je n'hésiterai pas à tirer !

Cléon et Iona échangèrent un regard rapide. Cléon leva lentement les mains, lâchant sa dague. Iona fit de même, laissant tomber la pierre qu'elle tenait.

- Reculez ! ordonna Glays de nouveau, ses yeux fixés sur les tributs du district 2. 

Cléon et Iona obtempérèrent, reculant prudemment, sachant que le moindre faux mouvement pourrait leur coûter la vie. Gladys avait l'air plus que sérieuse, et cracha comme un chat en s'avançant lentement.

Alban s'approcha d'Azur et Salomé. Il s'agenouilla près d'Azur.

- Ça va ? dit-il sans le regarder, avec mauvaise foi.

Salomé, reprenant lentement conscience, ouvrit les yeux. 

- Gladys... murmura-t-elle, reconnaissant l'une de ses alliées. 

Gladys hocha la tête, un sourire étrange  sur les lèvres. 

- Salut, tête de noeud.

Azur, les yeux embués de douleur, tenta de parler. Il avait la respiration coupée, à cause de la blessure à son épaule qui saignait abondamment. 

- Pourquoi... pourquoi nous aider...?

- Parce que c'est la seule chose humaine à faire, répondit Glays avec un air pensif. Et c'est moins drôle de laisser le district 2 vous tuer maintenant que plus tard. 

Alban, ayant terminé d'examiner les blessures d'Azur, se leva. 

- Ça se soigne. 

Gladys hocha la tête, et se pencha pour poser ses mains sur les épaules de Salomé qui paraissait encore choquée de cette attaque surprise. Après un bref échange de regard et un fin sourire de la brune, elles s'embrassèrent. Un simple smack, mais sur un accord commun et...

- Vous faites quoi là ?! dit agressivement Alban. Non !

Il se leva pour pousser Gladys qui passa sa langue sur ses propres lèvres en passant sa manche sur son visage. 

- T'as raison. Je me suis laissée emporter... Allons y.

Elle reprit son arc et prit le bras du grand garçon qui les fusilla du regard.

- Hé...! dit Salomé en se relevant en vitesse, regardant Gladys avec un air de détresse.

Alban lui fit un doigt d'honneur. 

- Va te faire foutre. Tu ne mérites même pas d'être humaine. 

Les deux adolescents s'échappèrent par un buisson, laissant Salomé en état de choc, et Azur qui se vidait de son sang.

Le train filait à travers les plaines désolées de Panem. Le paysage défilait à grande vitesse, mais Iris, connue sous le nom de la nouvelle Louve, ne prêtait plus attention à la vue. Installée dans un compartiment isolé, elle avait une mission cruciale à accomplir.

L'ordinateur portable devant elle bourdonnait doucement, ses doigts dansant sur le clavier avec une précision et une rapidité impressionnantes. Les lignes de code défilaient à l'écran, formant une symphonie de chiffres et de lettres cryptées. Iris était concentrée sur une tâche qui pourrait changer le cours des événements.

Le compartiment était faiblement éclairé, les rideaux tirés pour empêcher quiconque de voir à l'intérieur. Iris ajusta ses lunettes, jetant un coup d'œil à l'horloge murale. Le temps était compté. Elle avait une fenêtre de quelques minutes seulement pour réaliser son plan.

Elle ouvrit un programme de piratage sophistiqué, développé par les meilleurs ingénieurs rebelles. Le logo de la rébellion - une flèche brisée - s'afficha brièvement avant que l'interface principale ne s'ouvre. Iris tapa rapidement une série de commandes, ses mains tremblant légèrement d'excitation et de nervosité.

- Connexion établie, murmura-t-elle, un sourire déterminé aux lèvres. 

Elle inséra une clé USB contenant le message des rebelles et le code nécessaire pour infiltrer le réseau de diffusion du Capitole. L'écran se divisa en plusieurs fenêtres, chacune montrant un flux de données en temps réel. Iris localisa rapidement le serveur principal de la télévision du Capitole, utilisant des algorithmes complexes pour contourner les pare-feux et les systèmes de sécurité.

- Ça y est, souffla-t-elle, une goutte de sueur perlant sur son front. Elle exécuta la commande finale, lançant le transfert du message des rebelles vers le réseau de diffusion.

Le silence du train fut brusquement interrompu par une voix d'alerte. Les écrans de télévision situés dans chaque compartiment s'allumèrent en même temps, affichant le symbole du Capitole. Les passagers, surpris, se tournèrent vers les écrans, s'attendant à une annonce officielle.

Mais au lieu de cela, l'image changea soudainement. Le symbole du Capitole se brisa en morceaux, remplacé par la flèche brisée des rebelles. Un murmure de confusion parcourut les compartiments

La voix d'Iris, modifiée pour être méconnaissable, résonna dans tout le train. Elle parlait avec une clarté et une détermination qui fit frissonner les passagers.

- Citoyens de Panem, ceci est un message de la rébellion. Nous ne resterons plus silencieux face à la tyrannie du Capitole. Les Hunger Games ne sont plus un spectacle de mort, mais un champ de bataille pour la liberté. Nous prendrons le contrôle de l'arène. Nous protégerons nos enfants. La révolution est en marche.

Les écrans montrèrent alors une série d'images des districts en révolte, des visages déterminés et des manifestations de résistance. Les passagers regardaient, horrifiés et fascinés.

Dans le compartiment de surveillance, les agents du Capitole paniquaient. 

- Qui a fait ça ?! cria l'un d'eux, martelant les boutons de contrôle. Comment ont-ils pu pirater notre réseau ?!

Les ordres fusèrent, les communications s'emballèrent. Des tentatives frénétiques pour reprendre le contrôle du réseau échouèrent, tandis qu'Iris, dans son compartiment, surveillait les dernières secondes du piratage.

Iris ferma rapidement son ordinateur, retirant la clé USB et la rangeant dans sa poche. Elle jeta un coup d'œil à l'extérieur du compartiment, vérifiant que personne ne l'avait remarquée. Satisfaite, elle respira profondément. Le message avait été envoyé, semant les graines de la révolte dans les esprits des citoyens de Panem. Le Capitole aurait l'information dans une dizaine de secondes.

Le train continuait sa course vers l'arène, mais pour Iris, chaque kilomètre les rapprochait d'une bataille décisive. Elle se leva, prête à rejoindre les autres rebelles cachés parmi les tributs. Le temps de la rébellion était venu, et elle était prête à tout pour voir tomber le Capitole.

Elle bailla et entra dans le wagon d'à côté où Valentin la regardait avec fierté.

- Bravo.

- Je pense en avoir fait assez pour aujourd'hui...

Elle se pelotonna contre lui, l'air fatiguée, et ne tarda pas à sombrer dans un profond sommeil.

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