𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 34


J'immerge du sommeil dans cette même pièce, je n'ai plus de perfusion dans le bras, et je remarque en bougeant mes jambes, que mes blessures au mollet et à la cuisse ont disparus.

Je frotte mes yeux et étouffe un bâillement, avant de me redresser.

J'entends alors des pas à l'extérieur de la chambre, et quelques secondes après, un bout du mur coulisse et laisse entrer un muet, chargé d'un plateau repas.

Il se dirige vers moi, et dépose délicatement le plateau sur la table de nuit à côté de moi, avant de se courber légèrement, comme pour me saluer, puis de s'en aller.

Je jette un coup d'œil au plateau, et remarque qu'un bol de soupe épaisse de couleur orangé trône au centre, ainsi qu'un verre d'eau et une pomme.

J'attrape le bol, et une cuillère en argent, et commence à me délecter du breuvage encore chaud.

Je peine cependant à terminer le bol, et je renonce à manger la pomme, que je glisse discrètement dans l'ourlet de la blouse médicale que je porte.

Holly doit être en train créer ma dernière tenue pour les apparitions en publique, Crystal et Blight doivent quant à eux être entrain de négocier avec les sponsors, et ma mère est sans doute soulagée que sa petite fille est gagné les jeux.

Ma mère ! Je vais enfin la revoir ! Rien que cette pensée incurve mes lèvres d'un mince sourire, chose que je n'ai pas faite depuis longtemps.

Je balance mes jambes par-dessus mon lit, et quand mes orteils touchent le sol froid, je me crispe en m'attendant à ce qu'une alarme retentisse à nouveau.

Mais rien.

J'en déduis donc, que j'étais en effet censée quitter mon lit aujourd'hui. Je me lève, redoutant que mes jambes sois assez solide pour supporter mon poids, après avoir été mutilé de la sorte.

Mais j'ai la surprise de ne ressentir aucune douleur, si ce n'est que de léger picotements au niveau des cicatrises sur ma cuisse et mon mollet.

Je balaye la pièce du regard, et tombe sur la tenu parfaitement pliée qui se trouve au pied du lit. La même tenue qu'Holly a déballé du papier craft le jour du lancement, et cette même tenu que j'ai porté pendant toute la durée des jeux.

Je fronce inconsciemment les sourcils à cette vue, mais je me dis que c'est surement dans cette tenue que je dois recevoir mon équipe.

Je m'habille rapidement, dégouté par le contact de l'étoffe contre ma peau, qui me rappelle trop de chose que je préfère oublier.

Je décide de sortir de la chambre, et je commence à tâtonner sur le mur, à la recherche de l'endroit que j'ai vu coulisser à l'arrivée du muet.

Alors que je sens mes doigts rencontrer une irrégularité, le pan de mur coulisse soudain, laissant voir un couloir, du même blanc que la chambre.

Je passe dans ce couloir,totalement vide hors mis le néon qui éclaire d'une lueur jaunâtre les murs blancs.

« ho hé ! »je lance, pour attirer l'attention de quelqu'un. La voix qui me réponds m'agace d'abord, mais je me retourne tout de même pour faire face à Crystal.

Cependant, je vois non seulement Crystal, mais aussi Blight et Holly qui m'attendent dans une pièce au bout du couloir.

Je me dirige raidement dans leur direction, et une fois arrivée face à eux, un silence gênant s'installe.

Holly décide courageusement de le briser en se raclant la gorge et en lançant un bref : « bravo ».

je la remercie d'un bref hochement de tête, puis Crystal me demande de suivre Holy, afin qu'elle prenne soin de moi.

Je la suis, me concentrant sur la délicatesse avec laquelle ses hanches bougent au rythme de son pas. Elle m'emmène loin des caméras, jusqu'à l'ascenseur, dans lequel nous nous engouffrons.

Holly appuie sur le bouton zéro avec son indexe à l'ongle parfaitement laqué de rose.

L'hôpital se trouve un étage plus bas que le gymnase dans lequel nous nous sommes entrainés.

Nous arrivons à l'accueil de la tour, cette dernière est munie d'immenses fenêtres qui laisse filtrer une grande partie des rayons du soleil, ce qui ne manque pas de m'éblouir un court instant.

Holly sort de la cage d'ascenseur et se dirige vers celle de l'ascenseur des tributs, je la suis, et elle appuie silencieusement sur le bouton sept.

Dès que les portes s'ouvrent, je vois les têtes souriantes de Nina et Sonia, qui me couvre de compliments sur mes performances lors des jeux et ne cessent de me féliciter. Je me contente de hocher la tête,un sourire aussi faux que la perruque de Crytal fixé sur les lèvres.

Les trois jeunes femmes m'escortent jusqu'à la salle à manger, où je peux enfin savourer un repas bien copieux. Alors que je me remplis l'estomac de poulet rôtit et m'apprête à me resservir, la main aux ongles parfaits d'Holy vient se poser sur mon avant bras.

« tu vas finir par vomir si tu continue à te goinfrer comme ça, ton estomac n'est plus habitué. » me dit-elle. Je fronce automatiquement les sourcils, et prends un malin plaisir à me resservir. Holly ouvre la bouche, comme pour me répéter ce qu'elle vient de dire, puis se ravise en pinçant les lèvres et en secouant la tête d'un air exaspéré.

Une fois le repas terminé,nous nous dirigeons vers ma chambre, dans laquelle rien ne semble avoir bougé depuis mon lancement.

Sonia règle la douche pour moi, tandis qu'Holly s'éclipse, me laissant entre les mains expérimentées de mes préparatrice.

Je me déshabille pour rentrer dans la douche, quand je sursaute en apercevant mon reflet dans le miroir, mon visage porte encore les légères cicatrices des ongles de Circé sur ma peau, et de grandes cernes ornent les contours de mes yeux.

Mais la première chose que je remarque, c'est mon effrayante maigreur, et ma peau blafarde.

Je suis persuadée que c'était encore pire lors de ma sortie de l'arène, mais pour le moment, la seul chose à laquelle je me fais penser,c'est à un de ces insectes squelettiques que l'on trouve sur les arbres du district sept.

En fait, je n'ai même pas l'impression que je suis vivante.

En réalité, je ressemble à un cadavre.

Au fond, c'est ce que je suis,je suis morte...

Johanna Mason est décédée aux Hunger Games.

Je ne suis plus que l'ombre de moi-même, une pâle copie de ce que j'étais Avant.Ma mère ne me reconnaitra jamais, parce que je ne serai pas la fille qu'elle a vue grandir, celle qu'elle a élevé.

Je serais Johanna Mason, la gagnante de la 71ème édition des Hunger Games. Une fille sadique, qui s'est fait passer pour une faible alors qu'elle était une meurtrière.

Je serais cette fille qui a tué tant de personne de sang-froid, sans aucuns scrupules.

Je détourne les yeux afin de faire taire les pensées moroses qui m'assaillaient, et je rentre dans la douche.

Je reste longtemps sous l'eau,comme si me laver le plus longtemps possible permettrait de retirer la crasse intérieure qu'ont laissés en moi les Hunger Games.

Je finis quand même par quitter la cabine, et j'appelle mes préparatrices pour qu'elles s'occupent de moi.

Sonia et Nina débarquent aussitôt telle deux furies, et elles m'assoient sur mon lit,puis, Nina qui tient une mallette métallique entre ses mains l'ouvre à côté de moi.

Elle contient des tubes de rouges à lèvres de toutes tintes, allant du bleu jusqu'au jaune, des tubes de mascara et d'eye-liner, une collection impressionnante de pinceaux et d'éponge et plusieurs tubes de fond de teint.

Sonia, tient également une mallette, mais celle-ci contient toute une panoplie d'outils pour la coiffure.

Les deux jeunes femmes s'attaque à leurs travaux respectifs. Dans quelques heures, je devrais être de retour sur le plateau télé des Hunger Games pour assister à deux heures de film sur le récapitulatif de ces Jeux.

Nina commence à étaler une épaisse couche de fond de teint sur mes joues à l'aide d'une éponge à maquillage et Sonia entreprend de me sécher les cheveux.

En quelques heures, je suis maquillée et coiffée. Nina apporte les dernières touches à mon maquillage, et Holly entre dans la pièce,une housse en tissus dans les bras.

Elle détaille avec minutie chaque parcelle de mon visage et de ma coiffure en plaçant deux doigts sous mon menton. Je résiste à l'envie de me dégager et refoule mon dégoût.

« - Bon boulot toutes les deux, félicitation Nina, je ne sais pas comment tuas fait pour faire disparaître les horribles cicatrices qu'elle avait au visage. »

Je reste perplexe face à ses propos, j'ai échappée à la mort à de nombreuses reprises, mais le fait que mon visage porte encore les cicatrises des griffures de Circé semble choquer les gens du Capitole. Je fronce les sourcils face à tant de superficialité. Holly dézippe la fermeture de la housse en tissus gris qu'elle a apporté, et en sort une robe argentée d'apparence anodine.

Elle fait passer la robe au-dessus de ma tête, elle marque ma taille et couvre mes épaules pour les rendre moins musclés et plus féminines. Holly sort ensuite des petites feuilles synthétiques de la housse, et commence à fixer des lianes de saule pleureur en partant de mon décolleté.

Je sens Sonia arriver derrière moi et fixer quelques pinces dans mon chinions. Les deux femmes s'écarte ensuite, admirant le travail, puis Holly me tend une paire d'escarpins de la même couleur que ma robe, avec une feuille au niveau du petit doigt de pied.

Je les enfile, et vacille un peu sur mes pieds, surprise par la hauteur des talons. Holly hoche la tête, et je me dirige vers le miroir pour me regarder.

La robe est plus soft que je ne l'imaginais, d'un gris assez clair, et les lianes qui y sont fixée me donne l'aspect d'une roche sur laquelle du liaire aurait commencé à grimper.

Mes cheveux noirs sont réunis en un chinions d'où s'échappe volontairement quelques fines mèches, donnant un effet de mouvement vers le bas à ma coiffure.

Je m'écarte du miroir, et nous prenons la direction de l'ascenseur, que nous empruntons pour nous rendre à l'étage d'un plateau télé.

Mes préparatrices me laisse alors seule, et avant de me quitter, Holly me lance un petit« tâche de ne pas pleurer cette fois »avant de s'en aller.

Est-ce vraiment de cette façon qu'elle me voit, ou est-ce juste pour me déstabiliser ?

Elle s'imagine peut-être que j'ai gagné les Hunger Games juste avec un peu de chance ?

Je lui lance un regard assassin, et elle referme la porte derrière elle, me laissant dans le noir complet. Je fais claquer mes talons sur la plaque métallique qui attends le moment de m'hisser sur scène. Je tremble de rage face aux derniers mots que m'a adressés Holly, heureusement, on mettra surement ça sur le compte du stresse.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top