𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 28
La carrière reste un moment assise, savourant sa victoire.
Je recommence à avancer difficilement dans la neige, déterminée à tuer cette fille.
Je souffle.
Le pied de la montagne n'est plus très loin.
Encore un pas, deux...
Je sors enfin de la neige, j'ai l'impression d'avoir passé plusieurs heures dans un congélateur.
Le bout de mes doigts sont bleus, et mes jambes sont toutes engourdies.
Je prends pleinement conscience de la morsure que provoquait le froid que maintenant que je ne suis plus enfoncée dans la neige jusqu'à la taille.
Je frissonne, mais reste focalisée sur mon but.
Je resserre mes doigts autour du couteau, et me dirige vers la carrière. Elle est à une dizaine de mètres de moi environ, et ne me remarque pas encore.
J'avance de mon pas saccadé, et puis, elle relève soudainement la tête et m'aperçois enfin.
Je lui lance un grand sourire, comme pour l'inviter à me rejoindre.
Elle fronce les sourcils, puis, comprenant le danger, elle se baisse vers le corps de Mattew.
Je pense d'abord qu'elle compte récupérer les couteaux plantés dans son dos, mais quand je la revois se redresser, c'est une hache qui brille entre ses mains...
C'était donc Mattew qui avait récupéré la hache.
Mon pauvre couteau parait minable face à une arme d'un telle puissance, mais je vois clairement à la façon dont elle tient la hache, qu'elle ne sait pas s'en servir.
C'est donc pleine d'assurance que je me dirige vers elle.
Elle m'attend patiemment, droite comme un piquet.
Arrivée à cinq mètres d'elle environ, je me plante face à elle, et nous nous toisons quelques secondes.
Puis, elle se jette soudain sur moi en grognant comme un animal.
Le poids de la hache, qu'elle ne maitrise visiblement pas la ralentit, et elle met un millième de secondes de trop à la placer au-dessus de sa tête pour me frapper, ce qui me laisse largement le temps d'esquiver.
La lame de la hache se plante violemment dans le sol enneigé, et la tribut met bien trop de temps pour la retirer de la terre congelée.
Profitant de cette faiblesse, je me jette sur elle avec mon couteau, et tente de lui asséner un coup dans le ventre.
Malheureusement, j'ai trop sous-estimé son entrainement de carrière, car malgré sa fatigue et sa maigreur, elle a clairement de bons réflexes, car elle parvint à esquiver le coup de couteau.
La pointe de la lame déchire cependant son manteau et entaille une partie de sa peau, ce qui lui arrache une grimace de douleur.
Je m'apprête à lui donner un nouveau coup, quand elle plonge au sol et arrache la hache de terre avec une rapidité étonnante pour sa maigreur.
Elle amorce un coup sur ma droite, et je plonge pour l'éviter, la lame de la hache déchire cependant un pan de mon manteau.
Animée d'une soudaine rage, je me jette sur elle et positionne la lame de mon couteau de manière à ce qu'elle arrive entre les deux yeux de la carrière.
Je m'apprête à lui asséner un coup fatal, quand elle place le manche de la hache horizontalement à moi, de façon à me bloquer.
Le manche en métal s'enfonce brutalement dans mes côtes, et mes poumons se vide d'un coup de leurs air.
Je recule en suffoquant, cherchent désespérément de l'oxygène.
La tribut en profite pour balancer la hache sur le côté, et je m'écarte trop tard...
Une douleur poignante m'assaille la cuisse gauche, je pousse un cris, et la carrière retire la lame de ma chaire pour amorce un nouveau coup.
Je grogne en sentant le sang couler de la plaie, mais je n'ai pas le temps de m'en préoccuper, je m'écarte d'un bon, afin d'éviter un coup qui aurait pu être mortel.
Puisant dans mes dernières ressources, je lance faiblement le couteau vers la tribut.
L'arum effectue quelques rotations avant de se figer dans l'abdomen de la fille, cette dernière lâche négligemment la hache qu'elle avait levée en l'air pour me blesser.
Son visage devient blanc, et elle baisse lentement le regard vers la lame enfoncée dans sa chaire. Très calmement, elle retire le couteau de son ventre, et une tache de sang s'agrandit lentement sur son manteau.
Elle place sa main dessus afin de stopper l'hémorragie, puis relève le regard vers moi.
Sans doute, se rend-elle compte qu'elle n'a plus aucune chance, car elle fait demi-tour et repars en titubant dans la direction opposée à moi.
Retrouvant peu à peu mes esprits, je récupère la hache abandonnée par la carrière, en ne me baissant que légèrement pour éviter une souffrance atroce à ma cuisse.
La tribut à maintenant une dizaine de mètres d'avance sur moi, et est presque arrivée au cadavre de Mattew.
Je place la hache sur mon épaule, et me dirige en boitillant à la poursuite de la fille du deux.
J'ai à peine fait un pas, que je grogne de douleur. Mes jambes me lâchent, et je m'effondre à terre, terrassée par la douleur lancinante à ma cuisse.
Je souffle un instant, et m'autorise enfin à jeter un coup d'œil à la blessure, l'entaille est nette et profonde, mais par chance, aucune artère ne semblent touchées. Mon pantalon est taillé net au niveau de la plaie, et des morceaux de fibre semblent incrustés dans ma chaire.
Je sors mon ceinturon de mon sac, et refait le même garrot improvisé que j'avais fait au niveau de mon mollet. Je sers fort sur le morceau de cuir en serrant les dents, et l'espace d'un instant, je vacille.
Je zippe la fermeture éclaire de mon sac, et le balance sur mes épaules.
J'aperçois la silhouette de la carrière qui s'en va, mais ne me décourageant pas, je me lève faiblement, et me dirige en boitillant vers la vague ombre que forment les courbes de son corps.
Mon garrot frotte contre ma blessure, au prix d'une douleur épouvantable, mais il empêche de me vider de mon sang, alors je continue à marcher le plus vite possible vers ma proie.
Elle a maintenant dépassé le corps de Mattew, et elle ne marche pas droit, elle fait de léger zigzag.
J'accélère le pas malgré la souffrance que ça m'inflige.
Mais alors que je me rapproche de la carrière, un mal de crâne intense vient s'ajouter à la douleur de ma plaie, les contours de la montagne et de la tribut deviennent flous, et les ombres envahisse petit à petit mon champ de vison, alors, dans un dernier élan d'espoir, je lance ma hache.
Mais dans un dernier pas de travers et une dernière chance, la carrière l'évite sans même s'en rendre compte, et alors que je vois la hache atterrir dans le sol, la noirceur prends place dans mon esprit et je me laisse porter par la douleur.
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