𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 12

Nina me démaquille délicatement le visage avec de la lotion, j'ai pu retirer mes escarpins et enfiler une tenue plus confortable, mais le plus douloureux est lorsqu'elle me retire mes faux-cils, je serais étonnée si elle n'en a pas arraché.

Je me dirige vers les ascenseurs, m'engouffre dedans et presse le bouton numéro sept. A l'étage, Crystal, Blight et Mattew sont déjà là, dans la salle à manger, n'attendant plus que moi. Nous entamons sans un mot le repas, une délicieuse soupe dont je n'arrive pas à distinguer les ingrédients, du ragout et en dessert, un gâteau.

                                                                                ***

Après le diner, nous passons dans le salon pour suivre la rediffusion, nous revoyons Mattew, plein d'assurance, et moi, qui a vraiment l'air apeuré et précieuse, aucune chance que les tributs se soucient de moi. Quand l'hymne prend fin et que l'écran devient noir, le silence règne à nouveau. Demain matin, on viendra nous réveiller et nous préparer pour l'arène. C'est à dix heures que les jeux commenceront ...

Nous devrons nous réveiller de bonne heure car nous ne savons pas quelle distance nous aurons à parcourir pour atteindre l'arène cette année.

Crystal et Blight ne viendront pas avec nous. Ce soir ils seront au quartier général des jeux à faire signer le plus de contrats possible ...

Holly et le styliste de Mattew, dont j'ignore le prénom, viendront avec nous, et resteront jusqu'aux portes de l'arène. C'est l'heure des adieux. Crystal est froide, comme toujours, elle nous souhaite néanmoins bonne chance. Blight, lui, nous étreinte maladroitement, il empeste l'alcool ...

Lorsqu'il m'emprisonne dans ses bras, il me glisse à l'oreille, mes cheveux cachant le mouvement de ses lèvres à Mattew, « surtout ne reste pas pour le bain de sang, contente-toi de fuir », n'étant caché par rien, je me contente d'un imperceptible mouvement de tête lorsqu'il s'écarte finalement de moi .

Nous allons nous coucher, je regagne silencieusement ma chambre, enfile une chemise de nuit et je me glisse dans la couette tiède de mon lit, essayant de trouver le sommeil, mais c'est peine perdue ...

Plusieurs heures passent, deux ... Ou peut-être trois, mais je n'arrive toujours pas à trouver le sommeil, dans quelques heures je serais dans l'arène, et je n'ai aucune idée de ce qui va se passer dedans, ni même quel environnement les juges auront choisis ...

Holly vient me chercher avant l'aube, avant que je n'ai réussis à m'endormir. Elle m'habille simplement, sans prononcer un mot, et je sais qu'elle m'en veut pour ce que j'ai dit la veille à propos de ses costumes, mais je m'en fiche.

Elle me conduit sur le toit, et quelques minutes plus tard, un hovercraft se matérialise dans le ciel. Une échelle descend, je place mes mains et mes pieds sur les barreaux et me trouve paralysée, incapable de bouger, tandis qu'on me hisse à l'intérieur.

Dedans, je m'attends à être libérée de cette paralysie, mais au lieu de ça, un homme en blouse blanche s'approche de moi avec une seringue, j'essaie de bouger, mais en vain. Sans prévenir, il pique mon avant bras, et une douleur aigüe m'envahit tandis que je sens un minuscule objet s'insérer à l'endroit où l'homme m'avais piqué. Un mouchard, me dis-je, ça ne pouvait être que ça ...

Les juges vont désormais pouvoir me localiser. L'échelle me relâche, l'homme disparaît, et c'est au tour d'Holly d'être hissée à bord. Un muet nous conduit dans une cabine, où un petit-déjeuner nous attend ...

Nous mangeons en silence, toujours dans cette froideur, je me force à manger, car je sais que dans l'arène, j'en serais heureuse. Nous restons dans cette cabine pendant encore de longues minutes, sans échanger un mot ...

                                                                  ***

Le trajet dure environ une heure, puis les hublots s'obscurcissent lorsque nous nous approchons de l'arène, et quelques minutes plus tard, l'hovercraft se pose dans une légère secousse, et Holly et moi descendons de l'appareil par l'échelle et elle nous dépose dans un endroit assez sombre.

Nous sommes dans un tunnel souterrain, les catacombes ... Des panneaux nous guident jusqu'aux « chambres de lancement ». Nous arrivons dans une salle circulaire meublée uniquement d'un canapé, et avec en son centre, la plateforme de lancement. L'endroit est flambant neuf, je dois être la première tribut à utiliser cette chambre, et je sais qu'à la fin des jeux, l'arène deviendra un lieu historique où les touristes pourrons visiter les catacombes et les emplacements de chaque mise à mort... À cette simple pensée, la colère envahit à nouveau mon corps.

Je lutte pour ne pas vomir mon petit déjeuner pendant qu'Holly me coiffe, elle me noue les cheveux en une simple queue de cheval. Puis les vêtements arrivent, enveloppés dans du papier kraft, les mêmes pour chaque tribut. Je retire mes vêtements.

Holly déchire le paquet et commence à me passer un t-shirt assez épais, mais d'une douceur incroyable, un pantalon dans une matière inconnue, mais assez fine mais qui conserve étonnamment bien la chaleur corporelle, elle me passe ensuite un polaire gris et un manteau imperméable à capuche.

- Il risque de faire froid ... Me dit Holly, m'adressant la parole pour la première fois depuis l'interview, je lui adresse un mince sourire.

J'enfile ensuite les bottines prévues, passées sur épaisse paire de chaussette, elles sont doublées d'une couche de fausse fourrure, en effet, il risque de faire très froid ...

Nous attendons depuis plusieurs minutes dans un canapé, quand une voix féminine provenant d'un hautparleur nous annonce qu'il faut se préparer au lancement ...

Je me lève et m'avance jusqu'au cercle métallique dessiné au sol, Holly me regarde sans ciller, et je crois distinguer une once de tristesse dans son regard, elle s'avance vers moi et me prends les mains avant de murmurer un « bonne chance ».

Puis elle s'écarte de moi et laisse le cylindre de verre descendre sur moi avant de se bloquer dans les encoche de la plateforme, j'ai l'impression d'être prise au piège, vulnérable ...

J'adresse un sourire à Holly, puis la plateforme commence à s'élever, réduisant de plus en plus mon champ de vision, juste avant d'être engloutie par les ténèbres, je vois une larme perler sur la joue d'Holly.

Je reste quelques secondes dans le noir complet, puis je sens la plaque métallique me pousser au dehors, et la première chose que je sens, c'est la morsure du froid ... Puis j'entends la voix de Claudius Templesmith annoncer :

- Mesdames et messieurs, que les soixante-et-onzièmes Hunger Games commencent !

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