Chapitre 6 : Quand les mots ne suffisent plus...
« Commandant ! Commandant ! Réveillez-vous ! » criait Louis en secouant son supérieur. Il avait entendu des cris du commandant, qui semblait assister impuissant à une scène terrible dont il était le seul spectateur. John émergea enfin de ses sombres pensées et empoigna rapidement Louis avant que ce dernier ait pu réagir. En moins de dix seconde, la Balance se retrouva bloqué contre le mur de sa douche, un poignard pointé sur sa gorge. Le commandant se rendit alors compte de son erreur, ses traits se détendirent et il relâcha son subalterne.
« -Vraiment désolé Louis, mais... réflexe mécanique, lâcha le commandant en insistant bien sur le dernier mot.
-Ce n'est pas si grave commandant, ce sont les réflexes de tout soldat comme nous.
-N'en sois pas si sûr Louis, ce n'est pas que dû à ma formation de soldat, mais laisse-moi plutôt répondre à ta question, répondit le commandant.
-Ah oui, euh après vous, se pressa Louis. ».
Le commandant prit alors le tissu qui recouvrait le fond du tiroir du coffre-fort. Il le déplia, dévoilant une cape noire qu'il attacha à la place de son manteau rouge et or officiel. Il prit alors le masque brisé et la plaça devant son visage. Le masque était parfaitement ajusté à la partie organique de son visage. « Oui j'ai gardé des blessures en étant membre de l'APAS, mais j'ai aussi gardé une partie de l'équipement. Ce qui, bien que contraire au décret des Hauts, est justice pour le travail que j'ai accomplie pour sa conception. Je te laisse à ton enquête, je vais peaufiner votre entraînement. ». Le commandant s'en alla alors, après avoir rangé le matériel du premier APAS.
3 mois plus tard :
« Soldats, proclama le commandant, il y a 3 mois environ je vous avais annoncé la création d'un nouvel escadron sous mes ordres ! Et bien les voici ! ». Cinq individus surgirent alors derrière le commandant. Ils étaient vêtus de capes noires, qui ne laissaient voire que leurs têtes masquées leurs capuches étant dans leur dos. Le commandant sorti alors un masque de son manteau et le porta à son visage. Tous les masques s'allumèrent alors, affichant chacun un signe, les écrans géants de la Salle Commune du vaisseau firent de même en affichant une tête d'animal qui leur était bien connue : un loup ou plutôt une louve.
« Mes amis, voici une annonce que je tiens à vous faire : vous êtes face au nouvel APAS ! ». Les soldats restèrent un moment muet de surprise avant qu'une clameur gigantesque envahit la salle. Le commandant montrait encore son caractère rebelle qui avait fait sa renommée, mais aussi son efficacité sur le terrain. Et la formation de cette nouvelle unité leur assurait plus d'action, car sur Viras, les rondes sur la Tour commençaient à leur peser. « J'ai aussi, continua le commandant, la joie de vous annoncer que la première mission de l'APAS commence maintenant ! ». Cette annonce fut suivie par des cris de joie, les soldats avaient envie d'action, et leur supérieur allait leur en fournir !
John avançait dans le long couloir qui mène à la Salle du Conseil de la Tour de Viras. C'était son premier conseil depuis l'annonce de l'APAS à l'Intendant et ses Conseillers. Il ouvrit violemment les portes de la salle, faisant sursauter plusieurs Conseillers dont le jeune qui avait lui avait tenu tête. Cela le fit sourire intérieurement, ce jeune était comme tous les autres bureaucrates : fières mais incapables de quoi que ce soit et surtout pas de vraies actions. Mais cela allait changer, les cartes allaient être redistribuées.
« -Ah, officier Xèrsès vous êtes de retour ! C'est excellent nous avions justement besoin de vous parler, lança l'Intendant.
-Commandant Xèrsès, corrigea l'intéressé jetant un froid dans l'assemblée. Mais de quoi vouliez-vous me parler ?
-C'est à propos de votre de plan d'attaque, répondit un des Conseillers, sûrement préposé à la question militaire, nous allons finalement rejeter le projet.
-Ah mais ce n'est plus possible messieurs, répondit John d'un ton presque compatissant.
-Ah bon, et pourquoi cela ? Vous n'avez aucune prise sur nous, lança le jeune Conseiller.
-Ah là là, les bureaucrates sont toujours les mêmes, dit le commandant en riant poliment. Ce que vous ne comprenez pas c'est que vous êtes tous à ma pitié. »
Cette dernière phrase provoqua une vague de colère parmi les Conseiller et le seul à vraiment commencer à s'inquiéter des paroles du commandant fut l'Intendant. Le militaire se plaça devant l'une des grandes baies vitrées de la Salle, indifférent aux insultes et menaces vides des politiques. Le chaos ambiant continua quelques minutes avant de s'interrompre après un coup de feu. Tous se tournèrent vers John Xèrsès qui avait tiré dans le plafond avec son arme de poing. Les cinq membres de l'APAS se matérialisèrent alors devant chaque porte et les verrouillèrent. Ils étaient tous armés de fusils d'assauts, des Oméga Mark III, les plus puissant jamais inventés par les Gardiens. L'Alchimiste enfila lui aussi son masque et lança : « A partir de maintenant on ne joue plus. »
Un silence de mort régnait sur la pièce. Les maîtres de la Tour s'étaient retrouvés à la merci d'un seul homme en moins d'une minute. Le jeune Conseiller se rebella alors, incapable de comprendre la situation. Il se leva pour sortir mais s'arrêta au moment où rafale de balles bioniques le frôla. Il se tourna, blanc comme un linge, vers son agresseur. C'était la Rose, qui maintenant essuyait négligemment son canon. « Les menaces qui pèsent sur vous sont réels, déclara l'Alchimiste, tant pour vous dans cette pièce que pour tous les Hommes présents dans votre Tour. ». Tous les Conseillers déglutirent difficilement. Eux, les grands hommes de cette Tour, ceux qui ordonnaient aux autres de faire telles ou telles tâches, ils étaient maintenant aux ordres d'un groupe armé, qui plus est un groupe armé étranger. Ils étaient tombés de leur piédestal, et la chute leur était à la fois dure, douloureuse et irréelle à leurs yeux, tant leur pouvoir leur semblait naturel. Mais de toutes les personnes prisent en otages, celle qui le vivait le plus difficilement c'était l'Intendant. Son visage n'affichait plus un masque de sympathie mais seulement une énorme fureur. Ses mains serraient les accoudoirs de son fauteuil comme s'il voulait les briser. Puis il se rappela qu'il possédait un bouton d'urgence, pour appeler sa Garde en cas de besoin. Il glissa doucement sa main vers sa ceinture, pour trouver ce bouton. Il allait appuyer sur le bouton quand il vit le pentagramme rouge de l'Alchimiste en face de lui. Il se pétrifia de stupeur et fut comme hypnotisé par ce masque qui faisait « non » par mouvement de la tête.
« -A votre place j'éviterai, déclara simplement le leader de l'APAS.
-Et pourquoi ? murmura l'Intendant totalement sous le charme de cette apparition.
-Votre en Garde est en repos, les seuls soldats en faction sont les soldats de « La Meute ». Et si par malheur vos Gardes recevaient tout de même l'alerte, s'ensuivrait un horrible massacre de vos Gardes.
-Un massacre, répéta, médusé, le maître des lieux. »
L'Alchimiste tendit la main, et récupéra le bouton d'alerte. Il se plaça alors sur le fauteuil inoccupé, à l'opposé de celui de l'Intendant. Il s'avachi sur le fauteuil et allongea ses jambes sur la table, puis sorti son couteau ionique et jongla avec. Au bout de dix minutes d'un silence tendu par la menace des armes de l'APAS, les esprits commencèrent légèrement à se détendre. En particulier le maître des lieux, qui afficha à nouveau son visage aimable, mais plus dur cette fois. « Cette plaisanterie a assez duré, déclara-t-il en se levant. ». Mais à peine avait-il quitté son siège que le couteau du commandant fusa et se planta dans le mur derrière l'Intendant, en laissant au passage une traînée rouge de sang sur le visage du maître des lieux. Tous les visages exprimèrent alors une terreur sans nom, comprenant de plus en plus que la menace était réelle et qu'elle grandissait toujours. Les membres de l'APAS eux, se contentèrent d'enlever la sécurité de leurs armes, dans un claquement simultané.
« -En effet, la plaisanterie a assez duré, lança d'un ton glaçant John, passons maintenant aux choses sérieuses. Vous le savez sûrement, ou en tout cas je l'espère pour vous, qu'une prise d'otage est accompagnée de revendications. Et bien voici les nôtres : vous allez monter cette équipe d'assaut et la placer sous mon commandement. Il n'y a pas de compromis possible.
-Mais pourquoi faites-vous ça ? demanda un des Conseiller, toujours désemparé devant cette situation hors de tout contrôle.
-Parce qu'il s'agit de la seule et unique solution et que je compte vous le faire accepter par tous les moyens. Votre incompréhension de votre situation me prouve encore une fois que des politiques comme vous êtes incapables de gérer des situations de crises. Vous ne savez rien du terrain, mais vous décidez de tout comme si vous étiez omniscient. J'appelle ça de l'hypocrisie.
-Comment osez-vous !? vociféra le Conseiller en se levant.
-Et bien, j'ose tout simplement, répondit simplement le commandant, en regardant ce Conseiller se rasseoir gentiment, le canon du fusil de l'Œil sur la tempe. Maintenant, si vous voulez bien signer monsieur, reprit John en se penchant sur l'Intendant.
-Et si je ne signe pas ? lança l'intéressé, cynique.
-Et bien on te tuera toi et tous tes larbins de Conseillers ! cria la Flamme, haineuse. On vous alignera avant de vous flinguer comme les chiens que vous êtes !
-On se calme, répliqua l'Alchimiste. Mais quoiqu'il en soit, oui nous vous tueront tous si vous refusez de signer. Après tout vous n'êtes que des otages. Et n'est-ce pas le tragique destin des otages de mourir si les preneurs d'otages ne sont pas satisfaits ?
-Et donc vous seriez prêt à tuer un Homme, à briser le serment de tout défenseur de l'Humanité pour achever votre plan ?
-Ne parler pas de ce que vous ne connaissez pas, répondit, glaciale, le militaire. De mon point de vue, vous n'êtes que des larves qui rampent sur le sol, des chiens qui rognent l'os de votre pouvoir car vous n'avez que ça. Je n'aurais pas plus de remord à vous tuer qu'à tuer des Déchus.
-Et bien voilà qui est dit, lança l'Intendant, déstabilisé. Mais que feriez-vous si vous me tuez ?
-Et bien nous tueront tous les Conseillers pour effectuer ce que l'on appelle un coup d'état.
-Donc vous êtes prêt à tout, remarqua l'Intendant, d'un air sombre. Je vais signer, mais ça n'est pas par égard pour ma vie ou celles de mes Conseillers. Je le signe pour le jeune Roi de l'Empire Rouge et la destinée de l'Empire.
-De nobles mots assurément, ironisa la Rose. »
Une fois la feuille signée, l'Alchimiste retira son masque, dévoilant un visage souriant. Il dit d'un ton joyeux à l'Intendant qu'il avait besoin de ce dernier pour annoncer la contre-attaque de la Tour.
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