Chapitre 11
Je sentis des mouvements, comme s'il quelqu‘un se levait à côté de moi. J‘ouvris légèrement un œil et vis Nuage de Pluie se diriger vers le rideau de lichen. Sa queue frôla mon oreille, ce qui me fit instinctivement gratter la tête. Mon amie s‘était arrêtée et me regardait d‘un air amusé.
“Bonjour petit paresseux. Tu veux venir chasser ? Étoile de Feu va bientôt désigner la patrouille.
- D‘accord j‘arrive.“
Je m‘ébrouais pour enlever quelques fougères coincés dans ma fourrure tandis qu‘elle sortait de la tanière. Je la rejoignis devant et entreprit ma toilette à grands coups de langue sur ventre. J‘avais presque finit lorsque une langue rapeuse passa dans mon dos. En voyant mon regard bizarre, Nuage de Pluie m‘expliqua :
“C‘est la cérémonie du partage. Le soir, le Clan se rassemble et ils font leur toilette ensemble.“
Je ne répondis rien et elle continua à lisser ma fourrure dans le dos. Chaque coup de langue me réchauffait et me rendait joyeux. Pourquoi étais-je si heureux ?
Un miaulement sonore retentit dans le camp. Des têtes sortirent des différentes tanière, se demandant ce qui se passait. Un chatte au pelage gris sombre se dirigeait d‘un pas rapide vers la pouponnière. Qu‘allait-elle faire là bas ? La joie de mon mentor me revint à l‘esprit : Coeur Blanc ! La guerrière avait annoncé hier à Pelage de Neige, son compagnon, qu‘elle attendait des petits. La mise bas avait déjà commencé ?! Je croyais qu‘elle n‘avait ses petits que depuis quelques jours ! Je me décidais alors d‘agir et me précipita vers la pouponnière et en deux bonds, je fus à l‘entrée. À l‘intérieur, Museau Cendré examinait déjà la reine blanche, couchée sur le côté : elle appuyait à différent endroit sur son ventre mais je ne sais pourquoi. Je m‘approchais doucement et Cœur Blanc miaula de plus belle. Elle me regarda et feula :
“Sort d‘ici ! Je ne veux pas te voir !“
Elle tordit encore de douleurs, à cause des contractions. Choqué par ses paroles, je m‘apprêtais à sortir lorsque la guérisseuse me demanda d‘approcher. Je restais devant l‘entrée, attendant la réaction de la femelle. Voyant que j‘hésitatais, Museau Cendré me dit d‘un ton rassurant, tout restant les pattes sur Cœur Blanc :
“Ne t‘inquiète pas. Les reines sont toujours irritées quand elles mettent bas. Elle jetta un coup d‘œil à la reine qui serrait les crocs. Et certaines le sont plus que d‘autres.“
Je regardais la chatte blanche avec compassion. Celle-ci me fixa d‘un regard ardent avant de faire un signe de la queue à Museau Cendré, pour qu‘elle se rapproche. Elle leva péniblement la tête et chuchota des paroles à peine audible à l‘oreille de la guérisseuse mais que je pu entendre :
“Tu n‘aurais pas quelque chose contre le stress ?
- Je peux te donner des graines de pavot. Mais si tu n‘avais pas continuer à dormir dabs la tanière des guerriers tu serais habitué à la pouponnière.“
La reine fut prit d‘une nouvelle contraction et j‘avais l‘impression que c‘était presque la fin car le regard de Museau Cendré se fit plus concentré. Sur un ton calme, elle me demanda :
“Va vite me chercher des graines de pavot. Ce sont les toutes petites et marron.
- D‘accord j‘y vais.“
Un feulement l‘arrêta dans ses mouvements.
“Petite Feuille, reviens ici !“
Une petite chatonne tigré s‘était approchée du nid de Cœur Blanc et observait Museau Cendré, les yeux brillants.
“Allez dépêches-toi ! miaula une autre chatonne rousse.
- Tais-toi Petit Écureuil. Et Petite Feuille, viens ici ! feula Tempête de Sable.“
La petite se retourna et rejoignit sa mère malgré elle, jettant parfois des regards intéressés en arrière. Arrivée dans son nid, sa mère se mit à lécher énergétiquement sa tête.
“Arrête ! miaula la petite, agacée. Je suis plus si petite que ça !
- Chut ! Tu n‘est qu‘un chaton. Elle passa une dernière fois sa langue rapeuse sur la tête de sa fille. Allez jouer dehors toi et ta sœur.
- Oui ! Petit Écureuil, tu viens ?
- Tout de suite !“
La rousse se leva brusquement et elles filèrent toutes les deux vers la sortie sans même faire attention à moi. Tempête de Sable les regardait, un lueur de tristesse dans le regard. Je m‘approchais d‘elle et lui dit :
“C‘est dur de les laisser partir ? Ne t‘inquiète pas, elles feront de bonnes guerrières quand elles seront grandes.
- Bonjour Nuage de Braise miaula-t-elle. Petit Écureuil est forte, elle ira loin c‘est sûr. Mais Petite Feuille empreintera une autre voie... Tu l‘as bien vue quand elle observait Museau Cendré.“
Celle-ci encourageait maintenant Cœur Blanc. Je me rappellais alors que je devais lui apporter des graines de pavot. Sans saluer la reine roux pâle, je sortis dehors et fila vers un trou dans la barrière de ronces. Je pressais le pas pour ne pas faire attendre Cœur Blanc plus longtemps. Le tunnel debouchait dans une petite clairière avec des litières de chaque côté. Tout au bout, un rocher trônait, sûrement là où se reposait Museau Cendré. Différents parfum émanait d‘une fissure assez grande pour qu‘un chat s‘y faufile. Je m‘y engoufrais sans difficultés et fus supris par toutes ces odeurs. Dans la faible lueur, je repérais les graines marrons à côté d‘autres graines, épineuses. Je pris feuille de chêne sur le tas installé dans une petite crevasse et y mis quelques graines avant de refermer la feuille sur elle-même. Je pris le bout dans ma gueule et me dépêcha de retourner à la pouponnière. Les deux petites de Tempête de Sable jouaient aux guerrières mais je n‘avais pas le temps d‘y aller. Alors que je passais la tête dans l‘entrée, Museau Cendré se dirigeait vers déjà vers moi, fixait le paquet que je tenais dans la gueule. Je posais les graines au sol et la chatte grise s‘empressa d‘en ramener à Cœur Blanc. Une nouvelle odeur vint me chatouiller le museau. Dans l‘ombre je réussit à distinguer un pelage blanc comme neige. Je me précipitai vers mon mentor, aussi nerveux qu‘une souris qui se sens traquée.
“Flocon de Neige ça va ?
- Oui, je suis juste nerveux.“
Malgré son stress, un lueur brillait dans son regard et je su directement qu‘il ferait un bon père. Je sentis une pression sur mon épaule. Je me retournais et vis Tempête de Sable sa queue passant sur mon flanc.
“Ne t‘inquiète pas pour lui. Il est fort.“
Je fis un signe de tête en guise d‘approbation. Un cri, laissant percevoir la douleur, résonna, plus fort que les précédents. C‘est alors qu‘un petit paquet boanc tomba sur le nid. Cœur Blanc fut soulagée et sa respiration se fit plus lente. Museau Cendré prit le paquet entre ses crocs et le mordilla. Une boule de poils aussi blanche que Flocon de Neige en tomba. Elle la prit pour l‘amener directement à mon mentor.
“Lèche la pour la réchauffer. Au fait c‘est une fille. Et elle est seule.“
Il s‘empressa de passer sa langue rapeuse sur sa fille. Une fois qu‘il eu finit, il la posa contre Cœur Blanc. La petite pétrissait le ventre de sa mère pour mieux téter. Je fu attendri par cette scène. Flocon de Neige s‘approcha de sa compagne et lui toucha le bout du museau.
“Elles est magnifique, souffla-t-il.
- Je sais. Et je lui ai déjà trouvé un nom : Petite Aile.
- Il est parfait.“
Je pris direction de la sortie pour leur laisser un peu d‘intimité. Une fois dans la clairière, deux petites boules de poils me sautèrent dessus.
“Alors, ils sont nés ? couina Petit Écureuil.
- Il n‘y en a qu‘un. Elle s‘appelle Petite Aile. Soyez gentille.“
Les deux chatonnes se précipitèrent pour aller voir leur nouvelle compagnon de jeu. Je respirait un grand coup, savourant les saveurs de la forêt. Soudain, un bruissent m‘interrompit. Un chat au pelage noir et aux pattes blanches déboula dans la clairière et appella :
“Étoile de Feu !“
Le chef sortit immédiatement de sa tanière et vint à la rencontre de l‘inconnu.
“Nuage de Jais ! Quel plaisir de te voir ! Veux-tu manger ?
- Non je n‘ai pas le temps. J‘ai une nouvelle des plus importantes.
- Que se passe-t-il ? miaula le chef du Clan du Tonnerre, inquiet.
- Les bipèdes se regroupent de plus en plus près du chemin du Tonnerre.“
Des miaulements de peur retentirent parmis les chats qui s‘étaient rassemblés. Les bipèdes se rassemblaient ? Mais que cela signifiait-il ?
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