XII. Jaden. (I)
//Attention : on revient au début de la formation mais du point de vue d'Ayden !//
Jeudi 14 septembre :
Mon regard se porta sur l'arc et le carquois rempli de flèches. L'envie me picotait le bout des doigts de placer le creux de l'encoche sur la fine corde de métal. Il ne me restait plus que d'attendre le lancement du chronomètre sur ma droite. Aucune erreur n'était envisageable. Restait dans le classement était impératif connaissant mon niveau. Je n'étais pas le premier, et étant plus proche des derniers, il y avait de forte chance que je finisse par partir d'ici quelques semaines.
Si je devais répéter les mots de Raven, je ne ferai que me répéter que je dois croire en moi. Nous étions peu nombreux dans la formation à ne pas vouloir d'une arme à feu sur le terrain et comme le hasard faisait bien les choses, c'était majoritairement ceux qui avait le moins d'avenir dans la formation qui manipulaient des armes de combat rapproché ou des armes anciennes.
— Vous n'avez pas choisi le plus facile, Jodfull, mais je souligne votre capacité à bien utiliser votre matériel.
Isaac Rudd, notre professeur de mécanique, me faisait un compliment. Le premier depuis longtemps. C'était comme s'il s'en fichait de notre rang social avant la formation et nous poussait simplement à faire toujours mieux. Il avait ce caractère à être altruiste et toujours apaisant. Je ne savais pas pourquoi mais j'aimais sa compagnie. Peut-être que que son âge lui conférait bien plus de sagesse que n'importe qui et sa façon de s'en servir nous faisait prendre confiance en nous.
— Arme en main.
Le contact avec l'arc illumina l'espace d'une couleur turquoise. La couleur préférée de mon cœur. Celle qui m'apaisait et me permettait de faire le vide en moi. La cible apparut au loin, et se mit en mouvement. J'analysai le mouvement de latence entre chaque oscillation et attendis le feu vert d'Isaac pour décocher la flèche et la laisser vibrer dans l'air.
— Top !
Dans une vitesse effrénée, le bout de la flèche vint se placer au centre de la cible et je vidai ainsi mon carquois avec toujours la même énergie qui me caractérisait. Une folle énergie vive et revigorante dont seul mon esprit connaissait le secret. Chacune des flèches vinrent se planter au milieu des objectifs, sans qu'une seule ne soit passée à côté.
Un sourire satisfait naquit sur mes lèvres, alors que le chronomètre s'arrêta au moment même où la dernière point transperça la plaque de mousse. Je reposai l'arc et me retournai vers mon acolyte. Jace se tenait dans l'ombre de la salle, son tour ayant déjà passé. Il avait acquis le Jumpsik-68 lors de cette session. C'était le matériel qu'il connaissait le mieux, l'ayant déjà manipulé lors de sa jeunesse.
— J'ai réussi cet entrainement ! Au moins, ce n'est pas là dessus que je pourrais m'en vouloir d'avoir été éliminé !
— Ne dis pas une telle chose, annonça Jace soucieux de voir partir son camarade de chambre. Tu as des qualités pour devenir agent. La preuve. Tu es le seul à savoir manier un arc et des flèches, ce qui est bien plus technique que l'arme à feu que je tenais dans mes main.
Il n'avait pas tout à fait faux mais une partie de moi doutait sur l'avenir. Certes je savais utiliser un arc et des flèches mais c'était bien moins instinctif et simple de tirer sur une cible que pour ceux qui manipulait un Sarkei-4B. Raven avait tout de l'agent externe parfait. De même pour Treegof, si seulement il n'avait pas un égo sur-dimensionné. Les arcs prenaient beaucoup de place sur les sorties en extérieur et si jamais j'étais à cours de flèches, je ne pouvais plus rien faire, à la différence de Raven et Treegof qui eux possédaient des armes qui se rechargeaient toutes seules et recréaient des munitions à l'infini.
— Allez ! Viens ! Ne te morfond pas, tu passeras encore à la fin de la semaine. Je suis certains que tu iras loin.
Je suivis sa main tendue qui m'invitait à sortir de la pièce et retrouver chaque personne de la formation. La lumière blanche de la salle suivante contrastait fortement avec la noirceur de la précédente. Ébloui, je mis quelque temps à retrouver Raven dans tout ce beau monde.
Proche d'elle, je remarquai que quelque chose l'embêter. Elle avait cette moue indescriptible sur le visage qui, quand on la connaissait bien, prouvait que quelque chose la gênait.
— Tu vas -, commençai-je.
Elle me tourna le dos et m'adressa seulement un petit sourire presque désolé de m'interrompre. Okay... Il fallait que je trouve un stratagème pour savoir ce qui la dérangeait. Elle n'était pas comme d'habitude, heureuse et épanouie de m'avoir à ses côtés. Elle était... différente.
— Rav' ?
Aucune réponse. Son regard était figé vers une personne. Isaac. Elle semblait perdue, en quête de réponse mais dont elle savait qu'elle n'aurait pas la possibilité d'en obtenir une seule.
Il ne servait donc à rien que je la dérange plus longtemps. Elle ne dirait rien de plus dans tous les cas. Avec ou sans forçage de ma part. Avec le temps j'avais su reconnaitre les moments où je pouvais la déranger et les autres non.
D'un mouvement de doigt, j'agrandis l'écran de mon bracelet. J'avais deux-trois trucs à vérifier. Dans cinq minutes le cours finissait et je n'avais besoin que de trente secondes pour connaitre indirectement les émotions qui traversaient Raven en ce moment-même. La connaissant si bien, dans une minute elle aurait repris ses esprits et il me serait alors impossible de pouvoir déchiffrer ce qui l'abritait. Fais chier ! Si seulement je pouvais partir de cette pièce et être tranquille. Il ne restait plus que dix personnes à passer dans les manipulations d'arme. Pourquoi une fois notre tour passé, nous ne pouvions pas retourner au calme, dans nos chambres, ou bien dans la salle commune ? J'aurais pu alors lancer mon programme RG tranquillement et sans une quarantaine de personnes autour de moi.
Je refermai l'écran de mon bracelet, intérieurement énervé et extérieurement calme et joyeux. Ce double masque me servait à garder mes émotions pour moi et paraitre tout le temps le même. Je soufflai un coup et essayai de ne pas trop montrer de ma personnalité. Je devais laisser Raven face à ses propres pensées sans que je ne puisse rien faire. Je détestais cette situation. Avoir la possibilité de faire quelque chose mais être empêché par le lieu dans lequel on se trouve. Le principe même des hackers. Avoir le pouvoir sans que en public on ait les moyens de faire quelque chose.
J'enclenchai silencieusement la capacité vibrante de mon programme. Une simple fréquence vibratoire légère qui me permettait de ressentir les battements de cœur de Raven sans que personne n'entende ce léger son de velours.
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Hello hello ^^
Comment allez-vous ?
Comme je l'ai proposé et que vous avez accepté, le voici : le chapitre 12, du point de vue d'Ayden !! Eh oui ! Les prochaines semaines, vous découvrirez toute une partie de l'histoire du point de vue de mon Ayden d'amour. Vous m'en direz des nouvelles.
Ici pour les avis sur le chapitre et vos théories :
Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.
Xoxo <3
Ptitgibilin ✧
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