Nous longeâmes deux couloirs avant d'arriver dans une grande salle. Je la reconnus sans problème. La salle des combats. Celle du recrutement. Je ne pus m'empêcher de respirer à grand coup l'odeur qui imprégnait les murs. Le cuir. Je fus immédiatement reboostée car, sans passer par quatre chemin, il était facile de deviner ce qui allait arriver.

Sans poser de question, je m'installai sur le ring central et laissai Ayden et Jace aller aux leurs. Je fus rejointe rapidement par une tête blonde dont la rougeur des joues ne laissait présager rien de bon.

— Treegof, ravie de te revoir. Ton égo n'en a pas encore assez pris ?

— Hilarant, Greydale. Mais ne rit pas de suite. Tu pourrais avoir besoin d'aide pour ressortir de cette salle.

Ses paroles étaient cassantes mais rien d'anormal en ce qui le concerne. Je commençai à avoir l'habitude. Tous en position sur notre ring, le vieux qui nous accompagnait en ce jour prit de nouveau la parole. Il avait l'art et la manière de se faire respecter et d'instaurer le silence par sa seule présence.

— Nous nous sommes dit que vous ne seriez pas assez fatigué pour aujourd'hui. Alors, plutôt que de vous laisser le temps de vous reposer en apprentissage du monde supérieur, nous avons jugé bon de vous faire combattre immédiatement.

Il laissa un blanc suffisamment long pour que nous ayons le temps de se regarder, comprenant que tout pouvait arriver à n'importe quel moment dans cette formation.

— À la surface, vous aurez rarement le temps de vous reposer. Si vous êtes fatigués mais que vous êtes en danger, vous serez amenés à combattre sans pitié. Bien. Aaron, fit-il d'une voix plus douce et mélodieuse, expliquez la suite je vous pris.

Fallsbeck s'avança devant les troupes et n'eut aucun besoin de prendre le micro pour se faire entendre. Sa voix qui portait des mètres autour de lui, témoignait de sa puissance.

— Vous allez être évalué selon votre niveau de force. Vous avez à combattre la personne en face de vous. Mais nous savons quels sont vos points forts et points faibles. Nous connaissons également la puissance qui vous abrite. Une personne trop forte face à une personne trop faible se voit immédiatement. Nous attendons de vous un combat digne de ce nom.

Un sourire naquit de nouveau sur mes lèvres. Je connaissais ses faiblesses et apparemment Treegof ignorait les miennes. Du moins, à l'heure qu'il est. Je savais pourtant pertinemment que la rage qui brûlait en lui serait bien plus dangereuse qu'à l'accoutumée. J'aimais me sentir en difficulté et aujourd'hui, j'avais gagné le pompon.

Je me mis en garde face à Treegof. Il était remonté et bien déterminé à m'exterminer. Au top départ, nous nous tournâmes autour, parés à nous sauter dessus au moindre instant.

— Comment tu l'a su ? me questionna-t-il avec hargne. Comment tu as trouvé cette information ?

— Rien de plus simple.

J'attaquai en même temps que je parlais. Je ne voulais pas le frapper, juste le maitriser pour pouvoir le détruire avec encore plus de finesse. Alors, j'attrapai son bras de ma main gauche et, avec force, appuyai sur son épaule de mon autre membre. Je pris de l'élan et glissant avec souplesse sous le bras que je tenais, je donnai un coup vers l'avant pour le faire basculer.

Il ne bougea pas d'un millimètre mais fut en mauvaise position pour me contrer. Mon cerveau fumait, tournant à tout vitesse pour savoir comment je pourrais le mettre à terre. Je sentis la résistance s'amenuiser. J'étais entrain de gagner du terrain sans avoir à faire d'effort. Il bascula.

En tombant, il se retourna sur moi, qui dans la surprise de le voir s'effondrer, avait très légèrement desserré ma prise. Il m'encercla de ses bras et me serra à m'en couper le souffle. Ma poitrine était comprimée contre son torse et m'empêchait de respirer aisément. Il me fit rouler sur le sol pour pouvoir me maintenir face contre le ring.

Approchant sa bouche de mon oreille, il me chuchota :

— Comment tu l'as su ?

— Relax, Treegof. J'ignore encore ce qu'il t'est arrivé entre tes dix et quinze ans.

Il relâcha sa prise. Ainsi, j'avais touché une corde sensible ? Je ne me fis pas prier pour contre-attaquer. C'était le bon moment. Je me relevai et lui laissai le temps de se remettre en garde. À peine s'était il remis sur ses jambes que je fonçai vers lui à toute vitesse. Je visai à le contrôler lentement mais sûrement tout en gardant un rythme de combat. Il n'eut pas le temps de me contrer que je lui attrapa les épaules et fis glisser ma cuisse dans son entrejambe. D'un coup de pied, il voltigea pour venir s'écraser sur le dos et ne bougea plus.

La position était certes ambigüe pour quiconque ne nous connaitrait pas mais elle était surtout efficace. Mon bassin permettait, par son emplacement de maintenir le sien au sol et de ne pas pouvoir se relever à la force de ses abdominaux. Quant à mes mains, l'une s'était ancrée dans son poignet gauche tandis que l'autre compressait sa gorge.

J'attendis les dix secondes règlementaires avant de pouvoir le lâcher.

— Je le découvrirai bientôt. Ce n'est qu'une question de temps et de moyen.

Je me retournai pour sortir du ring. Treegof était resté planté là, m'observant me pavaner alors qu'il avait en face de lui la seule personne capable de le détruire dans cette salle. Je ne pouvais que jubiler face à sa condition. Il avait jouer avec le feu, oubliant que parfois on pouvait s'y brûler.

Vendredi 1er Septembre, 12h47 :

Je ne me faisais toujours pas au repas de la zone 4. Nous étions mélangés entre les agents internes, externes, et tout ceux en formation. Ça en faisait du monde mais personne ne prenait garde aux anciens rangs qui nous caractérisaient. En plus de cela, la nourriture s'était largement améliorée depuis notre montée dans les zones supérieures. Tout semblait plus frais, plus accessible, meilleur. Il n'y avait pas de bouillie informe au déjeuner ou de plat sans goût au diner. C'était de la nourriture alléchante et excellente que nous mangions tous les jours.

Depuis peu, je découvrais aussi les choix : prendre tel ou tel plat, hésiter entre deux desserts. C'était un renouveau que je me permettais maintenant que ma forme dépendait de ce que j'absorbai. Ayden aussi, mais contrairement à moi, il s'arrangeait en demandant à Jace de prendre l'autre option pour qu'il puisse gouter aux deux.

Ce midi, nous avions la possibilité entre prendre de la viande, élevée ici dans L'Abris, ou partir sur un plat végétarien. La viande séduisait à vue d'oeil par sa sauce dégoulinante de chaque côté et la rougeur de son coeur. Elle luisait de toute part augmentant la quantité de salive qui affluait dans ma bouche sans que je puisse la contrôler. Le plat végétarien donnait lui envie par les multiples couleurs qui en émanait. Les épices permettaient de donner à la recette un goût sans pareil. C'était donc avec un choix bien difficile à faire que je décidai de me laisser tenter par la viande. Il y en avait si peu quand nous étions en zone 16.

Nous allâmes nous installer sur une des tables libres non loin de l'entrée. Comme tous les midis, la cantine se remplissait de bruits de couverts, de blagues, et de paroles qui ne se comprenaient plus passé un certain nombre de personnes.

Jace était devenu familier aux repas. On ne peut pas dire que tout le monde nous appréciait mais au moins, une personne nous aimait bien. En fait, il aimait tout le monde. Il restait très souvent en notre compagnie, préférant débattre de tout et n'importe quoi avec des orphelins que discuter de futilité et de potin avec les riches. Jace aimait en apprendre toujours plus sur les conditions dans lesquelles nous vivions avant notre montée dans la formation. Sans être indiscret, il aimait connaître nos ressentis. Il se contentait de recevoir l'information et de se faire son propre avis sur la question des rangs dans l'Abris.

— Vous dites que vous n'êtes allés dans un bar qu'une seule fois ?

Ayden baissa les yeux. Sa dernière cuite remontait effectivement à la seule et unique fois où nous étions allés au bar le plus populaire de L'Abris. Il était situé en zone mixte, où Riches et Pauvres pouvaient se rencontrer, mais où des salles étaient réservés pour ceux ayant les moyens de se le permettre.

— Oui, répondit-il honteux.

— On va rattraper tout ça ! manifesta-t-il l'air heureux. Ça te dit de me rejoindre samedi soir ?

Ayden plongea son regard dans le mien, ne sachant pas quoi lui répondre. C'était la première fois que quelqu'un tenait suffisamment à lui pour lui proposer une soirée de la sorte.

Devant le visage interrogateur d'Ayden, Jace ne put s'empêcher d'ajouter :

— Raven peut venir si elle le souhaite.

— Alors oui, on viendra.

Je crus voir passer dans les yeux de Jace de la mélancolie. A vrai dire, j'avais l'impression de tenir la chandelle à chaque fois que j'étais en leur présence. Demain soir, j'étais presque sûre de me lier d'amitié avec une plante verte si je ne me défaisais pas rapidement de leur emprise. Ils étaient si mignons ensembles mais quelque chose semblait les déranger. Une gêne palpable qui ne voulait se défaire d'eux quand ils se tenaient proches. Le visage d'Ayden se détendit quand il vit un sourire naître sur le visage de son camarade de chambre.

Nos bracelets tintèrent, signe qu'il était temps de finir de manger pour ensuite aller en cours. Ce serait d'abord un cours de langues externes puis un cours de mécanique, dont j'avais hâte ! La première fois que nous l'avions eu remontait à mercredi et il m'avait extrêmement plus. Nous avions passé l'heure à comprendre comment était fabriqués nos armes, en passant de l'arc au pistolet, puis nous avions vu les armes de combat rapproché qui me tenait tant à coeur.

Tout était si bien pensé dans la création de sabre et poignard que je n'avais qu'une envie : les tester en simulation dès qu'on le pourrait.

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Hello hello ^^

Comment allez-vous ?

Bonne année, pour ceux qui n'aurait pas lu le bonus du nouvel an. Pour les autres désolée du retard, j'avais oublié qu'on était dimanche (pourtant demain  je reprends les cours).

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Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.

Xoxo <3

Ptitgibilin ✧