V. Premiers pas. (V)

Samedi 26 Août, 16h18 :

Je me dirigeai vers mon ancien logement. Mon quartier général comme j'aimais l'appeler car, même s'il n'était pas grand, j'y avais presque vécu toute ma vie. Je n'avais pas eu le temps de tout récupéré ce matin. Mon excitation m'avait fait oublié le bien le plus précieux que j'avais à mes yeux. Les longs couloirs blancs de la zone 16, zone des Orphelins, me paraissaient désormais interminables. Une journée entière que je n'y avais pas mis les pieds, mais le changements que j'avais pu découvrir avec la zone 4-B, avait littéralement modifié ma façon de voir cette section.

Elle était vraiment miteuse avec par ci, par là, des morceaux de métal qui se dégradaient. Les lumières clignotaient, manquant d'énergie pour fonctionner et donnaient au corridor une ambiance fantaisiste vers quatre-cinq heures du matin. Seulement, cet espace, c'était mon passé, mon histoire, mes souvenirs et mon enfance. Ça lui concédait un certain charme néanmoins.

Chambre 612. Le chiffre sur le côté du boîtier de déverrouillage ne mentait pas. C'était bel et bien mon espace, mon antre. Je déposai mon index sur le capteur biométrique pour qu'il scanne mon empreinte et me laisse entrer. A peine la porte passée, les lumières éclairèrent la pièce vide.

Une fissure se créa au fond de mon coeur. J'avais l'impression d'abandonner cet endroit. Une sueur froide me parcouru le long de ma nuque et la sensation de courir vers l'inconnu m'oppressa. J'étais démunie face à l'ampleur de la situation à laquelle je prenais part. Les mots me manquèrent sur le moment, tout comme mes pensées.

Je restai statique, en proie au temps qui passait et qui ne se récupérait pas. Il me fallut quelques secondes pour retrouver mon état normal, sans les mains qui tremblaient, la gorge qui se serrait et la vue qui se troublait. Je me tournai vers mon lit, escaladai l'échelle et atteignis enfin la mezzanine qui surplombait la pièce. J'avais fait de cet endroit, mon coin détente et souvenir.

Jusqu'à la veille au soir, les coussins de couleur jonchaient le sol. C'était les seuls pigments de la pièce, les seules touches qui amenaient à penser que ma morosité n'était qu'un court épisode de ma journée. En réalité, les nuances de gris étaient ma vie et les éclats de l'arc-en-ciel un souvenir d'enfance, une part de passé qui restait à jamais dans mon esprit.

Je rampai sur les quelques derniers mètres me séparant de mon objectif. Ma venue ici n'était pas censé me faire revivre toutes ces émotions que je laissai de côté espérant qu'elle s'en aille un jour. Du bout des doigts, je m'accrochai à la barre en métal et cherchai à tâtons le fruit d'une découverte de mes dix ans.

Après cinq bonnes minutes de recherche intense —ma taille n'étant plus appropriée au plafond bas de cette mezzanine—, je fus récompensée. Je tenais au creux de ma main une minuscule boîte en bois sombre cernée de part et d'autre de moulures dorées. Je soufflai un coup dessus avant de la caresser aussi doucement que possible. Les grains de poussière virevoltèrent dans les airs, faisant briller l'air pur de ma chambre. Chacun retomba au fur et à mesure sur le sol froid et sombre d'une pièce sans vie.

Je sursautai faisant rebondir la boîte pourtant si bien maintenue entre mes paumes. Trois coups tapèrent contre la porte. Trois coups nets, sans émotions. Je descendis aussi calmement que possible, ravalant toutes les peurs qui commençaient à m'abriter. Je ne me souvenais pas que ma chambre allait être réhabilitée si vite, je n'avais pas lu cela dans le contrat qui me liait à mon potentiel futur métier. Il était bien stipulé que toute résidence, non familiale, serait réattribuée à qui de droit une fois la formation finalisée.

La main sur le boîtier, j'enclenchai une ouverture partielle pour savoir à qui je faisais face. Ce gosse allait me tuer.

— Alors ? Tu me laisses pas entrer ?

Je déverrouillai totalement la porte. Ses yeux pétillants, il était fier de ce qu'il venait de faire.

— Ayden... commençai-je dans le plus grand des calmes.

Je tentai de maîtriser mes émotions qui, en mon fort intérieur, se battaient pour savoir si je devais le tuer sur le champs ou attendre quelques jours pour connaître la prochaine blague qui me ferait vriller totalement.

— Ne refais plus jamais ça ! Tu m'entends ?!

— C'est l'heure du goûter Rav' !

Je pris une respiration pour essayer de me calmer et faire revenir mon moi gentil et pacifique. Mais bon dieu, il a quel âge ? Je tâtai ma poche de pantalon droite pour vérifier que j'avais bien tout ce que j'étais venue chercher ici, avant de sourire dans la direction d'Ayden pour lui signifier un 'C'est bon, on peut aller manger'.

Sa présence à mes côtés donnaient un aspect tout autre au couloir. Son caractère jovial était ce qui manquait à ce monde plein de règles et de codes à respecter.

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Hello hello ^^

Comment allez-vous ?
La fatigue est de plus en plus présente, mais je ne vous oublie pas ❤️  Vous êtes un soutien moral dans cette période plus que complexe et votre présence me touche beaucoup. C'est pourquoi, je remercie JosianeDechany. Merci pour tes votes, qui me permettent de croire en mon histoire, qui me remonte le moral et pour ton commentaire de cette nuit, que j'ai découvert ce matin au réveil et qui m'a touchée. Merci de ta présence, de ton soutien. Merci ❤️

Voici le chapitre du jour où Raven revient dans sa chambre (image que vous pouvez voir en média, que j'ai réalisé moi-même et que je n'ai pas encore finie de faire).

Avis sur le chapitre, juste ici ➡️

Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.

Xoxo <3

Ptitgibilin ✧

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