II. Combativités. (I)
Jeudi 24 Août, 8h00 :
Cette journée avait un sens différent pour moi. Je le sentais.
Je n'avais presque pas réussi à dormir cette nuit. J'avais fait la première partie obligée par la société, à savoir de vingt-trois heure à trois heure. Quand je dis obligée, c'est presque forcée à le faire. Dans les cinq minutes qui suivent notre coucher, si notre sommeil ne nous a pas pris, la société nous injecte, via le flux énergétique, un liquide de sommeil.
De trois heure à cinq heure, j'avais somnolé. Passant de mes rêves à ceux que la société exigeaient d'avoir, je me réveillai de temps à autre pour être bien sûre que je ne loupe pas l'heure de réveil.
J'avais fini par me lever à cinq heures et à me préparer pour être prête à huit heure afin d'aller chercher la boule d'énergie de ma vie. Ce fut ainsi que je me retrouvai à huit heure précise devant la porte de Ayden. C'était rare que je sois levée avant lui. Mais aujourd'hui était un nouveau jour.
— Aydeeeeeeeen !
J'imitai une personne toute particulière qui avait l'habitude chaque matin de ma vie de me réveiller de la même façon.
— Ayden ! Ouvre cette porte ou je l'enfonce de mes propres mains !
Je tapai contre la porte. Pour une fois, le métal froid ne me posait aucun problème. J'étais chaude comme la braise à vouloir en découdre avec le test.
— Ayd- avais-je commencé avant que le battant ne s'ouvre.
Il avait une tête si adorable le matin au réveil. Ses cheveux châtains en bataille lui donnait un air enfantin qui allait avec sa petite bouille d'ange. Lorsque je descendis mon regard vers ses yeux, je compris immédiatement que lui aussi n'avait pas dormi aussi bien que d'habitude. Ses yeux noirs me foudroyèrent aussi sur place. C'était pas trop son truc les réveils de cette manière.
— Oups...
Je ne pus m'empêcher de sourire et de détendre l'atmosphère.
— Tu pourrais presque faire peur aux zombies !
J'avais une chance sur deux pour que Ayden rigole à cette blague. Une chance sur deux, ou plutôt une chance sur huit vu son humeur du matin. J'attendis que la blague monte à son cerveau. Ca pouvait être long car il fallait le trouver.
Sa réponse ne vient pas immédiatement. Ce fût tellement lent que je me demandai ce qui était advenu au Ayden pipelette pendant la nuit.
— Très drôle Raven, ironisa-t-il.
Ce n'était pas la réaction que j'attendais mais point positif, il ne m'avait pas mis à la porte, comme cette fois là il y a quatre ans. Je l'avais réveillé en fanfare le matin alors qu'il venait d'avoir sa première cuite – marrante soi-disant parlant. J'avais été accueillie par un verre d'eau glacée et une porte qui s'était refermée sur mon pied.
— Toujours pas habillé ? Lui demandai-je en lui balançant ses vêtements à la figure. Tu me déçois...
Il grommela dans son coin avant de partir dans sa micro salle de bain. J'entendis l'eau couler, s'arrêter, reprendre. Il prenait son temps. Alors, je patientai jusqu'au moment où, sans prévenir, il passa sa tête à travers la parois de séparation.
Ses yeux s'agrandirent en un rien de temps. Il semblait avoir retrouvé son état naturel.
— Attend, attend, attend...
Il éteignit l'eau pour la dernière fois et, enroulant une serviette de la taille, il s'approcha de moi.
— Mais, mais... c-c'est aujourd'hui ?!
Un rire sortit de moi sans je puisse le contrôler. Il avait oublié quel jour on était. Les gouttelettes d'eau perlaient sur son visage angélique. C'était magique de voir sa réaction ! Je tapotai sur ma montre pour indiquer le temps restant avant de devoir nous exposer aux autres.
- 01:36:54 -
— Tu me stresse Rav' !
— Je sais mais j'aime ça !
Une fois de plus mon petit démon s'était réveillé et souriait avec plein de malice. Je fis un clin d'oeil supplémentaire pour qu'il s'agite encore plus. C'était tellement drôle !
- 01:35:17 -
Le chronomètre diminuait peu à peu et je voyais Ayden parcourir sa chambre de long en large, retourner dans la salle de bain. Heureusement que les pièces n'étaient pas grandes car avec lui on pourrait en avoir pour des heures !
Il enfila un ensemble de sport qui lui allait à la perfection. Des traits turquoises moulaient son ventre et plus particulièrement ses abdos. La couleur du tissus, bleu foncé, rappelait celle de ses yeux. Deux lignes argentées descendaient le long de ses omoplates et s'affinaient au niveau du creux de son dos pour disparaître sur sa colonne vertébrale. C'était juste parfait pour lui.
— On y va ? Demanda-t-il.
— Immédiatement, je meurs de faim. J'ai besoin de bacon ce matin.
— Calme toi petit estomac sur pattes. Ton heure viendra.
J'effaçai le compteur, qui holographiquement disparut. A la place, Ayden appuya sur sa montre pour faire apparaître les infos du jours autour de nous. Ainsi, pendant notre marche pour rejoindre la cantine, nous pûmes voir la panoplie d'articles qui parlaient du test d'agent externe. Les suppositions sur ce qui allait se passer étaient nombreuses. Chaque chaîne de journal faisait son hypothèse. Aucune ne savait vraiment ce qui allait se passer car pour une fois le secret avait été respecté.
En arrivant à la cantine, nous remarquâmes le peu de monde qu'il y avait. Habituellement, il était difficile de trouver de la place immédiatement mais cette fois-ci, c'était différent.
Ayden avala plus rapidement son petit-déjeuner. Tellement rare ! Il ne parlait ni ne disait mot. Un silence de mort régnait sur la table. Tellement... rare ! Il semblait bloqué sur son grand verre de jus d'orange.
— Ayden ?
Aucune réponse de sa part. C'est bien ce que je craignais... Il était plus que stressé par la situation qui arriverait dans quelques heures. A partir de ce moment-là, je savais pertinemment que je ne pourrais pas faire grand chose pour le tirer de tout ce stress. Je ne pouvais rien faire mis à part une solution. Le seule et l'unique moyen nécessitait néanmoins le besoin de retourner dans sa chambre.
— Ayden ?
Aux grands mots les grands remèdes. S'il ne répondait pas par son prénom, j'utiliserai un autre moyen.
— Aydounet-chou ?
Il remonta ses yeux vers moi. Son regard me lançait des éclairs noirs et .
— Oups... fis-je rapidement comme si j'avais dit ça sans en savoir les conséquences.
— Répète un peu ? Tu m'as appelé comment ?
Un grand sourire barrait une fois de plus mon visage. Je haussai un sourcil. Je savais bien que ça le ferait sortir des limbes. Je l'aurais bien fait dans sa chambre pour éviter cette scène mais bon, j'ai fait comme j'ai pu avec les moyens du bord.
— C'est bon tu es de retour parmi nous ?
— Ouais, ouais... grommela-t-il.
C'était mignon chez lui. Cette petite tête qu'il faisait avec amour.
Nos montres tintèrent en même temps. Il ne restait plus beaucoup de minutes avant le grand moment.
" Chaque personne, souhaitant intégrer la formation en vue de devenir agent externe, est demandée dans moins de 30 minutes au centre de recrutement zone 37-D. "
Nous avions juste le moment de rentrer à nos chambres pour finir deux-trois choses avant de partir.
Ayden se planta devant moi après avoir refermé la porte.
— Rav ? Avant de partir, je veux que tu saches une chose. Tu as toujours fait parti de mon cœur et même si nos chemins doivent diverger, je sais que tu y seras à jamais gravé.
Il sortit ses mains de derrière son dos et me tendit un petit paquet émeraude. C'était ma couleur préférée et il le savait.
— Merci p'tite étoile.
J'ouvris le paquet pour tomber sur un deuxième emballage. Plus épais cette fois. Plus dur aussi. Je fis tomber le mécanisme qui me permit d'accéder à la boite en elle-même, ainsi qu'à son contenu.
Une paire de boucles d'oreille, courtes et argentées. En leur centre, deux minuscules pierres s'entremêlaient. Une émeraude et une turquoise. Ayden et moi... C'était beaucoup trop beau.
Je sautai à son cou. Il avait toujours était là pour moi et je me sentis stupide sur le moment de ne rien lui offrir. Il me sera en retour et nous restâmes quelques instants comme ceci. C'était réconfortant !
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