Epilogue (bis)
- Hum, hum.
- Te souviens-tu de ce que je t'avais raconté à propos de l'Impératif 336 ?
- Comment oublier ? s'exclama Rebecca en levant les yeux au ciel.
- Il y avait ce physicien, Phillipp Eicher... commença prudemment l'américain. C'est ton père, n'est-ce pas ?
- Oui. Comment l'as-tu deviné ?
- Le générique du film La fascinante vie d'Agathe. Le nom de l'actrice était Tina Eicher. C'est ta véritable identité, non ?
- Oui, répondit-elle simplement sans cacher son regard triste.
- Je ne sais pas ce que tu as subi dans ta jeunesse, mais ton père voulait te sauver, tu sais.
- Je n'en suis pas si sûre. Phillipp Eicher n'aimait pas ma mère à cause de son origine féérique. Il a maintes fois voulu la quitter, mais tout un tas de choses l'en a empêché. Apparemment, cela le mettait en colère et il se sentait prisonnier. Je ne l'ai jamais connu, mais j'imagine qu'il ne m'aimait pas plus qu'elle... Pour te dire la vérité, je pense que la nécropolonium servait avant tout à détruire la base et tous ses prisonniers. Surtout les prisonniers.
Une douce brise chatouilla le nez de Nicolas. Un soleil bien rond éclairait l'avenue et, au loin, quelques gamins s'amusaient à taper dans un ballon crevé. L'Allemande glissa une mèche de ses cheveux châtains derrière son oreille, laissant ainsi entrevoir une boucle d'oreille élégante mais discrète.
- Que comptes-tu faire, désormais ? s'enquit-elle. Retourner sur le devant de la scène ? Cette mission t'a rendu très populaire, et je sais que tu as les moyens d'utiliser ce tremplin pour devenir l'une des personnalités les plus influentes de la Terre. Tu pourrais faire... De grandes choses.
L'homme haussa les épaules et laissa son regard dériver sur le paysage qui l'entourait.
- Je ne sais pas si « faire de grandes choses » m'intéresse vraiment. En fait, je n'ai éprouvé aucun plaisir à réaliser cette mission - certes, faire votre connaissance, à toi et Avril, se révèle être finalement agréable, mais au début, cela fut tout de même compliqué. Tout le long de cette semaine, je n'ai pensé qu'à une seule chose : jouer de l'orgue. J'avais pensé à mettre en pause ma carrière de super-héros, et plutôt me consacrer à la musique ; c'est sans doute ce que je vais faire.
- De la musique ? Excellent ! Je ne t'ai entendu qu'une seule fois jouer d'un instrument - de l'orgue, juste avant que nous partions affronter Arthur -, et tu m'as épatée. Tout te réussira.
Durant quelques minutes, ils discutèrent de tout et de rien. La pression qui hier encore reposait sur leurs épaules, s'étaient évaporée, et la vie leur semblait désormais bien plus légère et joyeuse. Chacun avait compris quelque chose sur lui-même, il ne restait plus qu'à vivre tranquillement - ou pas - le restant de ses jours.
Rebecca finit par jeter un coup d'œil négligé à sa montre, et en découvrant l'heure, se leva et rangea sa chaise.
- Je dois te laisser, Nicolas, expliqua-t-elle en attrapant son sac à main. J'ai encore beaucoup de choses à régler avant de quitter cette planète.
Il se redressa à son tour et lui fit ses adieux. Cependant, alors qu'il la voyait s'éloigner, il ne put se résoudre à la quitter sur ce sobre « adieux ».
- Rebecca ! l'interpella-t-il sur le coup de l'impulsivité.
« Vais-je regretter cette action ? » se questionna-t-il. Elle se retourna et, sans bouger, le dévisagea. « Non. »
- Contacte-moi, si tu as besoin d'aide, autant physiquement que psychologiquement. Être séparé par un Univers ne signifie pas grand-chose lorsque l'on a la volonté.
- Oh ! tu sais, j'ai comme l'impression que le destin nous réunira bientôt... Eh oui, peut-être qui si tout tourne mal, j'aurais besoin de toi. Les Univers ne me font pas peur, les Magiciens également. Mais je suis heureuse que tu sois maintenant en paix avec les sentiments que peuvent ressentir les gens.
Elle ricana, puis la foule l'engloutit. Le soleil tapait fort.
« Quelle ambition ! Souhaite-t-elle réellement s'en prendre aux Puissants Royaumes, ou ne sont-ce que des paroles en l'air ? » Nicolas déposa alors quelques petites pièces sur la table, et prit la direction opposée à celle de la fée, les mains dans les poches.
« Je sens que cette accalmie sera de courte durée... »
NDA : merci d'avoir lu cette nouvelle jusqu'au bout !
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