23
Mariane
J'ouvre les yeux difficilement, et contemple la pièce où je me trouve. Ok, je suis dans une espèce de cave éclairée par une simple ampoule qui grésille. Trois chaises sont installés autour d'une table en bois, et un téléphone portable à clapet, sûrement un prépayé se trouve dessus ainsi qu'une bouteille de Jack Daniels et une arme à feu.
Oh. Ça sent les emmerdes.
Je tente de bouger, mes poignets sont emprisonnés dans un bracelet de métal et le tintement qui suit mes mouvements me font comprendre que je suis attachée avec des chaînes. Je tâte du pied, et suis soulagée de sentir le sol sous mes chaussures. J'ai mal au bras, la position surélevés de ceux-ci n'est pas très confortable. Une douleur aiguë me transperce l'arrière du crâne et je me rappelle avoir sentie une douleur sourde après avoir vu... oh bordel ! Mais c'est pas vrai ! C'est quoi ce club de Biker à la noix ! Même pas capable de recruter quelqu'un de fiable... Je jure devant Dieu que je vais buter ce connard de mes propres mains, l'éviscérer comme un animal et l'étrangler avec son intestin. Putain de biker...
Le grincement d'une porte me fait revenir aussi sec sur Terre alors que je divaguais sur le club et je me retrouvai face à mon pire cauchemar.
Don Profaci Junior, en personne.
Un large sourire sur son visage d'Ange tourné vers moi, il s'approche à pas lent, ravit de voir l'effet qu'il provoque en moi. La peur. Bien que j'essaie de la cacher, impossible de ne pas trembler devant le regard noir qui se balade sur mon corps lentement, comme s'il cherchait à s'insinuer en moi. Je ne baisse pour autant pas les yeux, je le fixe, avec le regard le plus mauvais que j'aie en stock malgré la boule d'angoisse qui grandit dans mes entrailles.
Il s'arrête devant moi, son visage a quelques centimètres du mien et il se lèche les lèvres avant de me sourire encore plus largement, dévoilant des fossettes qui feraient damner une Nonne. Son regard aussi noir que la nuit malgré ses yeux bleus, plonge au fond des miens et ma respiration s'accélère.
- Ravit de te revoir, jolie Mariane... susurre-t-il avant de m'empoigner par la nuque, crochetant mes cheveux entre ses doigts et de plaquer sa bouche sur la mienne.
Il me dégoûte.
Je le mords aussi fort que je le peux et il s'écarte en ricanant, la bouche en sang.
- Toujours aussi téméraire... j'adore.
L'instant d'après, je reçoit un coup de poing si fort, que je perds connaissance.
Quelques années plus tôt...
- Donovan... soufflé-je en même temps que l'homme que j'aime.
Ouaip. Ce connard est un putain d'agent double qui, par sa parole a programmé notre exécution à Sebastian et moi. Comment Profaci a-t-il pu rentrer aussi vite ? A moins que...
- J'avais quelques doutes sur vous, Eleanor... enfin, Mariane si vous préférez, se marre Profaci en se caressant le menton.
Les gardes nous ont sortis du lit, et je peux dire que l'on a l'air bien con, à moitié à poil. Lui en caleçon et moi avec la culotte et son t-shirt que j'ai bêtement enfilé dès que les soldats sont entrés. Comme si ces putains de vêtements pouvaient me servir de bouclier contre des balles...
- Mariane suffira, dis-je le menton haut en résistant à la douleur des menottes qui forcent sur mes poignets.
Je vois Sebastian qui me supplie du regard mais je n'y peux rien, je n'arrive pas à la fermer alors que je sens la mort planer sur nous. Et puis, j'ai passée les cinq dernières années de ma vie avec Luhan, une femme badass qui ne l'a boucle jamais, surtout pas devant les hommes. Forcément, ça laisse des traces...
- Bien, poursuit Profaci, vraiment amusé par la situation. Je disais donc que j'avais des doutes, notamment au vue de vos performances lors des séances de sports de défense avec les autres courtisanes.
Merde... C'est vrai que j'aurai peut-être dû éviter de faire la maligne sur ce coup là.
- Je prends ça pour un compliment, dis-je avec un petit sourire en coin.
- Merde Mariane...
- Quant à vous, Sebastian ! Le coupe Profaci, l'air plus amusé du tout. Vous me décevez beaucoup.
Cette fois, je ne souris plus du tout. Le visage de Don Profaci a changé du tout au tout. A croire que s'être fait avoir par une femme l'amuse mais par un homme et ce depuis plusieurs années, beaucoup moins. Ses yeux bleus s'assombrissent et même si Sebastian semble serein, je sais qu'il n'en ai rien.
Cela faisait six ans que Sebastian était infiltré ici et, à cause de moi il venait de faire exploser sa couverture. D'un coup, je comprenais pourquoi il ne voulait pas m'approcher, pourquoi il ne voulait pas que l'on entame une histoire. Il voulait me protéger et j'ai tout fait foirer.
- Six ans à mon service. Six années à gravir les échelons jusqu'à devenir l'un de mes plus proches soldats... énumère Profaci en tournant autour de Sebastian.
Il me fixe, de son beau regard vert, sans dire un mot. Comme s'il n'entendait pas le vieil Italien rôder autour de son âme prêt à foncer dessus tel un putain de rapace.
- C'est marrant mais, avant cette nuit, j'aurais juré que c'était Donovan le traître... ricana Profaci. Il faut croire qu'au moins, lui sait où se situe ses intérêts. Commando, Cartel... Cartel, Commando...
Il se marre et fait comme s'il pesait le pour et le contre avec les mains puis assène une gifle à Sebastian. Je sais qu'il ne ressent presque rien, ce n'est qu'une gifle mais elle est sacrément humiliante.
- Tu aurais pu avoir une vie de rêve ! Et le pire... dans quelques années, j'aurai très bien pu te concéder l'une de mes courtisanes.
- J'suis pas à vendre, grogné-je avant de recevoir un coup de l'un des gardes.
- Bref, trêve de bavardages, je n'ai pas toute la nuit ! S'exclama Profaci en tapant dans ses mains comme un enfant ravi de jouer. A genoux, mon cher Sebastian.
- Non !
- Fermez-là, jolie Mariane ! A genoux !
Je me débats dans les bras des soldats alors que Sebastian, les yeux toujours rivés aux miens s'agenouille tout en gardant la tête haute. Il sait qu'il va mourir, il le sait mais il reste digne.
- Sebastian... soufflé-je.
Il me sourit d'un air triste et Profaci lui demande s'il a une dernière chose à dire alors qu'il pointe sur arme à feu sur sa tempe. Toujours sans me quitter des yeux, Sebastian approuve et me dit en Russe, comme s'il avait lu dans le fil de mes pensées :
- Я последовала за своим сердцем, потому что я люблю тебя.
« J'ai suivi mon coeur car je t'aime. »
Mon cœur percuta avant mon cerveau et je me mis à hurler et pleurer avant même que Profaci n'est appuyer sur la détente de l'arme.
L'homme que j'aimais comme jamais je n'avais aimé, venait de se faire tuer.
•••
Je suis attachée sur une chaise, depuis que j'ai vu Sebastian se faire tuer. C'est comme si ces derniers instants repassaient en bouclent dans ma tête, ces derniers mots et le coup de feu qui a mit fin à sa vie.
J'ai mal au dos, à la tête et aux jambes mais, tout ceci n'est rien comparé à la douleur que je ressens à l'intérieur.
J'ai perdu l'homme de ma vie.
Je ne sais pas quand j'arrive finalement à m'endormir, probablement deux jours plus tard si je me fis à l'horloge accrochée au mur et aux tours de gardes que j'ai machinalement relevés, mais lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, Don Profaci est devant moi, un large sourire aux lèvres et la main dans son pantalon.
- Ok, on va s'amuser une dernière fois et après... t'iras rejoindre ton chéri.
Non. Hors de questions qu'il me viole encore. Plutôt mourir que de me salir encore. Pas après la nuit passée avec Sebastian, non, jamais !
Je ne réponds pas, j'en suis incapable. Au fond de moi, je ne suis même pas sûre d'arriver à me défendre...
Profaci me détache et donne un grand coup dans la chaise, me faisant tomber sur le sol dans un bruit sourd. Ma respiration se bloque alors qu'il écarte la chaise et se place au-dessus de moi, plaçant mes mains au-dessus de ma tête de façon à les attacher entre elles. Il se lèche les lèvres, ravit d'avoir reprit le dessus sur moi.
Je lui crache à la figure et reçoit en retour un violent coup dans le ventre. Je me recroqueville mais il écarte mes cuisses nues et se mets à me caresser la peau, puis mes parties intimes.
- Non ! Je hurle.
Je lui donne un coup de tête, le forçant à reculer et un coup de genoux dans les couilles. Bien fait !
- Salope !
Il se penche pour m'étrangler mais, j'ai déjà fait en sorte de me retrouver à genoux et je passe mes bras attachés autour de sa gorge. Je serre. Encore et encore. Les larmes dévalants mes joues, indifférentes aux suffocations, aux convulsions je continu. Jusqu'à ce qu'il ne bouge plus.
Je me relève en titubant et vomi tout ce que je peux dans un coin de la pièce. Putain.
Je viens de buter un homme de sang froid. Cela ne m'étais jamais arrivé...
Des bruits de pas se font entendre dans le couloir et je reprends mes esprits en cherchant une arme sur Profaci. Couteau, ou arme à feu, même un putain de shuriken je prends ! Bon, je finis par trouver une arme blanche et je comprends que Le vieux rital m'aurait fait saigner à blanc histoire de faire durer le plaisir.
Je lui donne un bon coup de pied dans les couilles et lui crache une nouvelle fois dessus en l'insultant en Russe avant de me précipiter vers la porte au moment où elle s'ouvre.
- Profaci, je...
Le soldat m'aperçoit et m'attrape à la gorge avant de claquer la porte derrière lui. Il me plaque contre le mur et continue de serrer.... je manque d'air... je ne... le couteau !
Je referme les doigts dessus et lève la main pour lui enfoncer la lame dans la gorge. Je retombe sur le sol alors qu'il s'affaisse dans un gargouillis significatif. A bout de souffle, je tâte ses poignet et trouve enfin ce que je cherche, une montre ! Je l'attache et je puise dans mes dernières forces pour me relever et cours jusqu'à la porte, par chance celle-ci n'est pas fermée à clé. Après un rapide coup d'œil dans le couloir, je fonce. Je cours aussi vite que je le peux en espérant être silencieuse. La villa est pleine à craquer et je ne tiens pas à me faire repérer en pleine évasion. La montre à mon poignet m'indique que j'ai exactement dix minutes pour me barrer de cet enfer si je veux survivre.
Pas de temps à perdre !
Mon souffle devient plus court mais je ne ralentis pas pour autant. Je dévale les escaliers deux à deux, saute sur le palier et réprime un cri de surprise. Merde ! Le coup du soldat me fais vaciller en arrière mais je me rattrape à la rembarre de l'escalier in-extremis avant de toucher le sol. Je balaie les jambes du soldat et alors qu'il trébuche vers moi, lui envoie mon poing dans le visage. Il s'écrase sur moi après un craquement signifiant que je lui est cassé le nez. Je me dégage rapidement et le dépouille de son arme et de sa radio afin qu'il ne puisse pas alerter les autres soldats à son réveil.
Je repars aussi vite que je me suis arrêtée et atteins le rez-de-chaussée où une porte en métal me barre la route. Je la secoue et grogne un juron, elle est fermée à clé bordel ! Je dégaine le Flingue et enlève le cran de sûreté pour tirer dans la serrure, tant pis pour le bruit ! Mais au moment même où je presse la détente, on me saisit par l'épaule violemment puis mon visage se retrouve plaqué contre le métal froid.
- Alors la belle, on tente de se faire la malle ?
- Lâche-moi, connard de rital !
Il secoue la tête en me disant qu'on va bien s'amuser tous les deux et l'instant d'après, je reçois un violent coup qui m'emmènes vers le néant.
Présent
- Enfin la belle se réveille... se marre Profaci Junior. Sebastian... je t'aime !
Il m'imite et éclate de rire en rejetant ses cheveux en arrière, son sourire d'Ange me fait frémir d'angoisse. Je sais très bien pourquoi il parle de Sebastian. Après le coup qu'il m'a filé, j'ai comme été ramené des années en arrière, à la dernière nuit que j'ai passé avec lui...
Je secoue la tête et serre les dents Tout en le fusillant du regard.
- Bon, tu comptes me garder là encore longtemps où on peut faire ça vite ? Grogné-je.
Il arqua un sourcil et éclata une nouvelle fois de rire.
- patience... Patience ! Je n'ai pas pu finir ce que j'avais commencé avec toi, tu sais.
Je ricane. Évidement que je le sais, Luhan et Zack sont arrivés pile au moment où j'allais lâcher des infos. Des jours que l'on me torturer sans cesse... je n'arrivais plus à réfléchir.
- D'ailleurs je me demande ce que fous ta copine, elle devrait être remontée jusqu'ici depuis le temp... elle s'est ramolli non ?
Je fronce les sourcils, ne voyant pas où il voulait en venir.
- De quoi tu...
Je m'arrêtai net en remarquant un truc dans un coin de la pièce et je fermai les yeux en expirant doucement pour ne pas exploser de rage.
- Ah... Au moins une qui a comprit !
- Mais putain c'est quoi votre problème espèce de sale rital ?! C'est bon merde ! Ok, on a buté ton père mais nos hommes et son fils à elle sont morts !
Il hausse les épaules, plus amusé qu'autre chose avant d'aller ramasser ce que j'avais remarqué. Un ours en peluche que je connais que trop bien. Un ours brodé au nom de Kelly sur la poitrine. Un ours que j'avais moi-même acheté et brodé pour le fils de ma meilleure amie.
Nous sommes chez elle. Dans son ancienne maison et je prie pour que mon amie se rende compte avant que je ne finisse dans le même état que la dernière fois.
Hello mes chats,
J'ai joué avec les deux temps- passé et présent- dans ce chapitre j'espère que c'était compréhensible...
Toujours pas d'idée que le traître ?
Vous le saurez bientôt promis !
Vous aimez toujours ? ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top