20
Hugo
Il est plus de quatre heures du matin lorsqu'on cogne violemment à ma porte d'entrée, qu'on sonne tout en hurlant mon prénom. Lorsque je reconnais le timbre particulier de mon meilleur ami, je bondis de mon lit. J'ouvre la porte à la volée, et manque de recevoir son poing dans la figure, Silent trébuche puis me lance un regard tellement noir, que je recule d'un pas.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demandé-je tout en retournant dans le sejour.
J'attrape un jeans et l'enfile alors qu'il me lance un simple mot qui me stop net alors que je boutonne le vêtement.
- Mariane.
- C'est le moment c'est ça ? Elles partent accomplir leur vengeance ?
Il acquiesce d'un hochement de tête et me balance un t-shirt floqué au nom du Club. Je l'enfile et part rapidement dans ma chambre chercher des chaussettes et une chemise. Une fois habillé, je ne perds pas plus de temps et cours enfiler mes bottes et mon cuir. Moins de cinq minutes se sont écoulées depuis l'arrivée de Silent et mon réveil lorsque je grimpe sur ma Harley.
- Luhan est passée te dire au revoir c'est ça ?
Il hoche la tête d'un air sombre et fait vrombir le moteur de sa bécane.
- Pourquoi Mariane ne m'a rien dit ?
- Parce qu'elle pense sans doute que si elle te voit, elle n'arrivera pas à te quitter.
Je ferme les yeux un instant, alors que ses paroles repassent dans ma tête. Il a sans doute raison après tout. Et maintenant, je sais pourquoi il est venu chez moi au beau milieu de la nuit. Il a peur pour Luhan, et si j'arrive à convaincre Mariane de ne pas partir sans nous, Luhan sera obligée de se ranger à son avis, et par conséquent, Silent pourra protéger sa femme.
Nous traversons la ville à une vitesse élevée, nos phares illuminants le bitume et le vrombissements de nos bécanes rompant le calme de la nuit. Mes pensées, elles, ne sont pas calmes. Elles seraient plutôt à comparées à une tempête d'hiver sur la côte, de celles qui emportent tout sur leurs passages. Ouais, mes pensées tourbillonnent tellement dans mon esprit, que je manque de percuter mon frère alors qu'il tourne brusquement sur la droite, devant l'immeuble qui abrite l'appartement de Mariane.
Nous grimpons les escaliers quatre à quatre après avoir remarqué que la moto de Luhan et la voiture de Mariane toujours dans l'allée. En même temps, cela doit faire a peu près vingt minutes que la première à quitter la maison de mon meilleur ami, elles doivent être sur le départ.
Mon frère s'immobilise sur dans le couloir de l'appartement, et me jette un œil tout en se plaçant de façon à me cacher le salon. Je le pousse en grognant et reste figé par ce qui se joue devant mes yeux.
Luhan se tient accroupie au beau milieu du salon, un neuf millimètres à la main. Tout autour d'elle, des objets sont brisés, le sofa éventré... Et sur le mur, une cible a été dessinée, et deux photos, que je peine à distinguer, se trouvent en son centre. Je suis dans l'incapacité de bouger, même parler me semble compliqué alors que j'observe les dégâts. Puis, je comprends pourquoi Luhan semble prostrée dans cette position qu'elle a lorsqu'elle réfléchit.
- Ils l'on kidnappée, souffle-t-elle en se redressant lentement.
C'est le déclic pour moi, cette phrase à le pouvoir de me faire sortir de ma torpeur et je déboule dans le salon pour me précipiter vers la cible qui semble me narguer. Deux femmes fusillent du regard le photographe, deux femmes que je connais que trop bien : Luhan et Marianne. Mais, ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus... Le visage de Mariane a été marquée d'une grande croix noire.
- Comment tu sais qu'elle n'est pas morte ?! Craché-je à Luhan en désignant la photo de sa meilleure amie.
- Parce que je connais le cartel ! Jamais ils ne l'aurait tuée sans laisser son cadavre ici. Ils ne sont pas du genre à s'embarrasser d'un corps !
- Et pourquoi tu ne nous as pas appelés directement ?
J'ai les nerfs et c'est Luhan qui prend pour le cartel. Silent me fusille du regard, l'air de dire « Merde mec, t'en prends pas à ma femme ! ».
- J'allais te prévenir quand vous avez débarqués, répond Luhan d'une voix sèche.
Je détourne les yeux et balaie du regard la pièce, analysant chaque détail quand une photo sous le verre brisée de la table basse attire mon attention. Je m'approche, mes bottes crissent sur les débris et je m'accroupis pour attraper l'image. Je rencontre le regard joyeux d'un enfant aux yeux verts dans les bras de celle qui semble être sa mère. Mon cœur se serre lorsque je reconnais aisément la jeune femme, un large sourire aux lèvres qui serre sa progéniture, Luhan, jeune et heureuse, à une époque qui me semble être a des siècles d'aujourd'hui.
- Putain ! Jure Silent par-dessus mon épaule.
L'instant d'après, il abat son poing dans le mur.
Je me relève et presse son épaule pour le calmer mais il se dégage et va serrer sa femme dans ses bras avant de poser ses mains tatouées sur ses joues et de l'embrasser sur le front, le nez puis la bouche.
- On va les retrouver et les buter un à un, bébé. Je te le promets.
Luhan acquiesce puis se détache des bras de son mari pour se tourner vers moi.
- Il y a une taupe dans ton Club, réunis tes gars dans l'heure qui suit. Silent, appelle Freddy Cook, dis lui que j'ai besoin de le voir d'urgence. Moi, j'ai quelqu'un à voir.
- Wow, Wow, Wow, intervins-je en levant les mains. Pourquoi tu veux qu'on contact ce connard de Cook ?
- Parce qu'il a aidé Mariane à se renseigné sur le cartel. Maintenant, faites ce que je vous dis, la survie de ma meilleure amie en dépend.
Je ferme les yeux et acquiesce avant de sortir mon téléphone portable. J'appelle aussitôt Loop, et lui demande de réunir tout le monde au Club pour une réunion au sommet dans l'heure qui vient.
Du coin de l'œil, je remarque que Silent est déjà en contact avec le C.E.F.S. et que Luhan a déjà déguerpit.
Lorsque je raccroche, je regarde mon frère et il hoche la tête, comme s'il avait lu dans mes pensées. Lui aussi pense la même chose que moi, depuis que ces femmes sont entrées dans nos vies, tout à changé.
Bordel, pourquoi sommes-nous tomber fou amoureux de deux femmes aussi badass ? La vie aurait été tellement simple si nous nous étions contentés de continuer à baiser les filles du Club.
Mais à dire vrai, si je devais tout recommencé depuis leurs rencontres, je referai exactement la même chose.
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