18
Mariane - Quelques années auparavant...
Je suis épuisée, et en sueur. Mon entraînement de la semaine à été plus dur que tout ceux que je faisais depuis mon arrivée ici. Il faut croire que Don Profaci me fait encore payer le baiser échangé avec Sébastian au bal.
Bon, je dois avouer que c'est quand même de la rigolade comparé aux entraînements du Commando, mais quand même.
Je gravis les escaliers en marbre au rythme d'un escargot, et laisse mon regard errer dans le vague, je n'ai qu'une envie : aller prendre une douche et me coucher. D'autant plus que je n'ai pas revu Sébastian depuis une semaine et que je ne sais pas ce qu'il est devenu.
Alors que je remonte vers ma chambre, je le vois. Sebastian, au détour d'un couloir. Nous stoppons tous les deux nos gestes lorsque nous nous apercevons de la présence de l'autre, pas un mot de sort de nos bouche et nos yeux ne se quittent plus pendant plusieurs secondes. Mon cœur manque un battement lorsque j'aperçois son visage abîmé, sa lèvre fendue et son œil gauche gonflé.
- Sebastian... murmuré-je.
En deux enjambées, il me rejoint et plaque sa main sur ma bouche. L'instant d'après, je suis attirée dans un recoin du couloir et il me presse contre le mur.
- Il y a des gardes qui rôdent dans ton aile toutes les heures, je ne devrais pas me trouver là, souffle-t-il au creux de mon oreille.
Son souffle chaud me procure milles frissons et je manque de défaillir lorsque ses mains se posent dans le creux de mes reins pour me rapprocher encore plus de lui, me protégeant d'éventuels voyeurs.
- Pourquoi es-tu là alors ? Demandé-je à voix basse.
- Il fallait que je sache si tu allais bien. Cela fait des jours que je ne te vois plus aux dîners, ni même au repas du midi. Où étais-tu passée, Mariane ?
- J'étais enfermée dans mes quartiers, dis-je en baissant la tête.
Je pose mon front sur son torse alors que Sebastian jure dans une langue que je ne connais pas. Sa main dans mon dos se crispe un peu et il resserre son étreinte.
- Profaci va payer, Mariane. Le Commando est entrain de préparer une attaque.
- Dans combien de temps ?
Il secoue la tête.
- Je ne sais pas...
Des bruits de pas dans le couloir se font entendre, Sébastian me cache un peu plus contre lui.
- On ne doit plus se voir, me dit-il d'une voix tremblante.
Je relève brusquement la tête, mes yeux rencontrent les siens et je le supplie du regard de ne pas me faire ça. J'ai beau être jeune, être en mission et tout un tas d'autres choses, d'autres bonnes raisons qui font que je devrais le laisser partir, je ne peux pas. Tout en lui m'attire. Il est la bonté incarné, sexy et mon dieu, son visage montre à quel point il a souffert de m'avoir embrassé il y a une semaine.
- Sebastian... Je ne peux pas.
Sans réfléchir, je me hisse sur la pointe des pieds et arrime mes lèvres aux siennes. Il ne répond pas à mon baiser, mais sa prise autour de moi se resserre imperceptiblement, comme s'il luttait pour me résister. J'ai conscience qu'il réagit de la bonne manière en ne se laissant pas aller, en ne voulant pas faire foirer notre mission en se lançant dans une histoire hasardeuse. Mais, avec lui, je ressens tellement de choses que je ne peux passer à côté des sentiments qu'il m'évoque. Cet homme me plaît, et avec tout les efforts du monde, je n'arriverai pas à résister, alors pourquoi ne pas tout simplement lâcher prise ?
Soudainement, Sébastian me plaque contre le mur et presse son bas-ventre contre le mien, m'arrachant un gémissement de surprise et de plaisir. Mon dieu, j'en rougirait si je n'étais pas moi-même excitée par ce baiser. Sa langue s'infiltre dans ma bouche et entame une bataille furieuse avec la mienne. Tout mes sens sont en états d'alerte maximum. Depuis une semaine je n'ai fait que penser à cette soirée de bal, à notre furtif baiser et au plaisir que j'avais ressentie en l'embrassant. Et voilà qu'aujourd'hui, c'est encore mieux que dans mes souvenirs.
Sa main chaude se faufile sous mon t-shirt de sport et ses doigts se crispent sur ma peau, alors que sa bouche descend dans mon cou, déposant des baisers brûlants jusqu'à ma clavicule. Il électrise tout mon être, et mon cœur ne s'en remettra pas. Il s'arrête et s'éloigne un peu de moi avant de revenir pour m'embrasser sauvagement avant de poser son front contre le mien.
- Putain, tu me fais faire n'importe quoi...
L'instant d'après, il disparaît, me laissant seule et pantelante, ivre de désir.
•••
Instant présent.
- Mariane...
Je ferme les yeux, essayant de repousser le moment où je vais les ouvrir et où je vais réaliser que je rêvais. Que j'étais dans ses bras à nouveau seulement dans ma tête. Une larme solitaire coule sur ma joue et Luhan l'essuie du bout des doigts. Le canapé s'affaisse un peu lorsqu'elle prend place à côté de moi, et bientôt, elle me prends dans ses bras.
- Là... ça va aller, murmure-t-elle en me berçant comme une enfant.
Je m'accroche à elle comme une noyée s'accrocherait à sa bouée. J'ai mal à l'intérieur. J'ai mal au coeur et l'impression que ma poitrine est sur le point d'exploser.
Cet égarement dans le couloir a été le début de la plus belle chose que j'aie connue. Mon histoire d'amour avec Sebastian.
- Luhan...
Je m'écarte d'elle et essuie mes joues avant de planter mon regard dans le sien.
- Il faut qu'on règle ça, maintenant.
Elle hoche la tête et se lève.
- On part demain, me dit-elle en sortant un sac de sport. Je prépare nos affaires, essaie de te reposer.
Je hoche la tête et me recroqueville sous ma couette.
Demain, nous partons en guerre.
Alors Luhan s'affaire à préparer nos sacs, à compter nos armes et à se refaire le plan dans la tête, je commence à sombrer.
Demain, nous partons en guerre, et cela risque fort de mal finir.
Demain, nous partons en guerre contre un ennemi que personne n'a vaincu jusqu'ici.
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