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Mariane
Assise dans mon sofa, triturant la housse de ma couette avec mes doigts, j'observe Luhan qui fait les cent pas devant moi, entre la télévision et la table basse, jurant comme un beau diable.
- Pourquoi ne m'as-tu rien dit ?! S'exclame-t-elle en s'arrêtant soudain devant moi, les mains sur les hanches.
- Parce que je savais que ça te ferai péter un boulon.
Elle me fusille du regard alors que je hausse les épaules.
- Tu te rends compte de la merde dans laquelle tu es présentement ?
- Nan, vraiment ? Tu crois quoi Luhan ? Évidement que je me rends compte que c'est la merde ! J'ai un putain de cartel italien au cul !
Elle me lance un nouveau regard noir et se mord les lèvres avant de s'accroupir et de se masser les tempes. Je me tais. Il ne vaut mieux pas que je la ramène trop si je ne veux pas qu'elle s'énerve encore. C'est qu'elle a un sacré caractère ma meilleure amie !
- Bon, Cook t'as laissée partir du QG sans un mot ?
- J'ai dû lui filer des infos.
Elle relève brusquement la tête, déjà qu'elle semble vouloir ma peau à chaque regard qu'elle me lance depuis qu'elle a compris que mon week-end détente n'en était pas un.... là c'est pire.
- Sur un trafiquant d'armes au Guatemala, détends-toi.
- J'ai pas confiance en ce mec, dis-toi bien que c'est un connard de la pire espèce.
Je lève les yeux au ciel, comme si je ne le savais pas ! Freddy Cook est le chef du Commando d'Elites des Forces Spéciales de ce côté des Etats-Unis, c'est lui qui nous a enrôlées, Luhan et moi il y a de ça quelques années et qui, accessoirement a fait torturer Silent, par l'intermédiaire de l'Ex-president de son Club.
- Tu sais quand même que, techniquement, ce mec est blanc comme neige. Il n'a pas de sang sur les mains, contrairement à nous.
- Justement ! Il donne les ordres et nous, tout comme ceux qu'il emploient maintenant, les exécutent ! Cook a un cerveau. Il faut toujours se méfier des mecs qui ont un cerveau.
Et c'est repartit... pourquoi je n'ai pas continuer à fermer ma bouche déjà ?
Luhan attrape les feuilles de mon dossier qu'elle a au préalable jeté à travers la pièce et entreprends de les ranger correctement tout en les parcourants des yeux, à ses expressions je peux aisément savoir qu'elle feuille elle lit ou regarde. Par exemple, lorsque ses sourcils se fronce, je sais qu'elle relit rapidement toutes les infos me concernant, quand sa main se crispe sur la page de même que son regard devient noir, je sais qu'elle voit les images de mon corps après mon sauvetage express. Elle fait claquer le dossier en cuir marron sur le verre de la table basse et s'accroupit de nouveau tout en se frottant les yeux, comme épuisée par toute la situation.
- Je pensais vraiment qu'on en avait terminé avec toute cette merde..
•••
- Qu'est-ce que t'as foutue ?
Ma phrase n'est qu'un murmure mais elle réussit tout de même à faire sursauter Luhan.
Je l'observe un moment puis parcours la pièce du regard. Cette espèce de timbrée est restée là toute la nuit, surveillant mes terreurs nocturnes et saccageant partiellement mon appartement : sur toutes les surfaces de mon salon se trouve des photos, principalement du cartel de Profaci dans lequel j'ai été infiltrée, des photos des agents du C.E.F.S aussi, des documents, des tonnes de documents allant d'un ordre de mission, au papiers officiels fournit par le Commando, le tout, comme dans un putain de film policier, relié par des fils rouge. Et au beau milieu de tout ce bordel, accroupie, un neuf millimètres à portée de mains, Luhan, les yeux cerclés de cernes.
- Je cherchais...
Je soupire et traverse la pièce en marchant sur des papiers qui bruissent sur mon passage, et m'agenouille devant elle puis la force à relever la tête et à me regarder.
- Ce n'est pas à toi de régler tout ça, Luhan.
- Tu ne dois pas le faire toute seule non plus ! On a toujours dit qu'on se serrait les coudes, Mariane.
Je soupire une nouvelle fois, ça ne sert à rien que j'essaie de la raisonner, je la connais bien, elle est plus butée qu'une mule cette fille. Quand nous étions encore agents du Commando d'Elite, tout le monde la craignait, d'une part parce que c'était un agent redoutable, capable d'atteindre une cible mouvante à plus de cinq cent mètres, mais surtout parce que quand cette nana à décidé quelque chose, elle ne lâche rien.
- Ok. Voyons ce que tu as fait...
Je prends le temps d'examiner la pièce plus attentivement, notamment les photos des mafieux, la Famille de Don Profaci, le vieux à beau être en train de tenir compagnie au vers de terre, je sais que je ne serai jamais tranquille tant que le cartel ne sera pas totalement dissous.
Son fils, Don Profaci Junior, ne ressemble en rien à un mafieux, pas de regard de tueur, pas de visage fermé, juste une belle gueule et un sourire d'ange duquel il faut se méfier. Il se dit dans le milieu que Profaci Junior est pire que son père, ce dont j'ai dû mal à imaginer étant donné que je connais l'horreur dont Profaci père était capable.
Poursuivant mon inspection des images placardées aux murs, je croise le regard de Freddy Cook, son regard à la fois charmant et froid, son petit sourire condescendant et chaleureux en même temps... ce type est une contradiction à lui tout seul. Deck, un de ses hommes de main que Luhan a tué il y a quelques mois, une grande croix noire a été dessinée sur son visage, Luhan probablement, histoire de montrer qu'il n'était plus.
Finalement, je me détourne des portraits de ces agents que j'ai côtoyés pendant plus de cinq ans et reporte mon attention sur les photos du cartel qui veut ma peau.
Je réprime un ricanement quand j'aperçois ma tête au beau milieu du fouillis avec un petit fil rouge qui me relie à Don Profaci Père, et à quelques autres courtisanes. Néanmoins, mon sourire naissant s'estompe rapidement quand je croise le regard vert de Sebastian, et mon cœur se serre de douleur dans ma poitrine.
- Où est ton marqueur ? Dis-je dans un murmure.
- T'es pas obligée tu sais...
Je la fusille du regard, lui faisant comprendre que si on référençait tout le monde, autant le faire jusqu'au bout même si ça me faisait souffrir à en mourir. Lentement, elle hoche la tête et me tend le crayon noir. Je le débouche, et les yeux presque secs, je trace une croix sur le papier glacé, zébrant le beau visage de celui que j'ai tant aimé.
Hello mes petits chats,
Dis donc, il semblerait que Mariane soit vraiment dans le...
Et Luhan qui s'en mêlent.., ça va encore faire des dégâts tout ça !
Alors, on en pense quoi ?
Des idées pour la suite ?
A très vite ! ❤️
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