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Je me passe une main sur le visage, pris au dépourvu. Je veux quoi ? Elle. Mais je crois que ça serait vraiment la dernière chose à lui dire.

« - Bordel, Hugo tu vas me répondre ou je peux raccrocher ?

- Non attends ! Euh... ça te dirais qu'on aille dîner un de ces soirs ?

- Bonne nuit, Hugo. »

Sur ces mots, que j'imagine qu'elle a prononcés en secouant la tête, elle me raccroche au nez. Je serre le téléphone dans ma main, résistant à l'envie de l'envoyer dans le mur d'en face et tire sur mon joint pour tenter de me calmer.

Elle me rends barge.

Alors que mon cellulaire vibre dans ma main, je m'imagine bêtement que c'est Mariane qui m'appelle pour me dire qu'elle a réfléchit et qu'elle veut bien aller dîner avec moi mais ce n'est que Ash.

« - Hugo.

- C'est bon. Aucun soucis à déclarer.

- Bien. On se voit la semaine prochaine. Je t'enverrai l'adresse. »

Nous raccrochons après des banalités d'usages. Pas besoin de lui préciser que je le contacterai sur un cellulaire prépayé afin de n'être pas repérés par les flics.
Alors que je termine mon joint tranquillement, mon cerveau est en ébullition. Je cherche une idée qui pourra plaire à Mariane :

• les fleurs ? Elle déteste. 
• un dîner ? Elle me raccroche au nez.
• du chocolat ? Pourquoi pas...

Le lendemain matin, je me retrouve  devant la porte de chez elle, armé d'une grosse boîte rectangulaire. Je jure que si elle me claque la porte nez, j'abandonne.

Après avoir prit une grande inspiration, je toque à la porte et quelques interminables secondes plus tard, Mariane se trouve devant moi.
Je mate sans vergogne ses jambes nues et son t-shirt informe qui la recouvre avant de remonter les yeux sur son visage endormi.

- Oups, je t'ai réveillée ?

- À ton avis, abruti ? Grogne-t-elle dans un bâillement.

J'esquisse un sourire désolé puis la pousse pour rentrer dans l'appartement. Elle claque la porte en soupirant et pose un objet sur la commode près de la porte. J'y jette un œil : un flingue.

- Sérieusement, Mariane ? Tu te trimballes toujours avec un flingue ?

- Ouais, ça peut servir.

Je lève les yeux au ciel alors qu'elle me prends la boîte de chocolat des mains et se hâte dans le couloir. Les yeux se posent aussitôt sur son cul bien moulé dans son petit short...

- Arrête de mater, Grogne Mariane sans se retourner.

Je soupire avant de me laisser tomber dans le canapé où une grosse couverture a été roulée en boule.

- Tu as une chambre dans cet appart non ?

- Poses pas de question. Café ?

J'acquiesce d'un mouvement du menton puis me lève pour plier la couette alors qu'elle s'affaire dans la cuisine. Je récupère un oreiller qui gisait sur le sol et remarque un dossier marron caché dans la housse de l'oreiller.

- Tu veux du sucre ? De la crème ?

- Non, merci !

D'un coup d'œil je vérifie qu'elle est toujours occupée à préparer nos cafés et attrape le dossier. Sur la couverture il y est écrit « Mariane Carter ». C'est donc son dossier, le même que Luhan avait récupéré, il contient forcément tout ce dont j'ai besoin pour...

- Lâche mon dossier, Hugo. Ou je te fais exploser la cervelle.

Je relâche le dossier comme s'il m'avait brûlé les doigts et me retourne pour voir Mariane avec dans les mains... les putains de tasses de cafés et non un flingue !

- Tu te crois drôle ? Lancé-Je furieux.

- Et toi tout permis ! Bordel c'est uniquement pour ce Putain de dossier que tu es venu ?

- Non ! J'suis venu parce que je n'en peux plus d'être loin de toi. Et ce dossier, je l'ai juste trouvé en ramassant ton putain d'oreiller !

Elle soupire et pose brutalement les tasses sur la table basse.

- Tu sais quoi ? Bois ton putain de café ou pas, je m'en fous. Je me tire.

Elle chope son dossier, enfile maladroitement un pantalon qui trainait sur le sol et quitte l'appartement en claquant la porte.

Mariane

Je suis une vraie boule de nerf quand je débarque au RedWoodInk, étonnement, Luhan est déjà présente et elle a même fait l'ouverture.

- Mariane ? T'es pas en repos aujourd'hui ? S'étonne-t-elle alors que le carillon annonce mon arrivée.

Qui a eu l'idée d'installer ce putain de carillon déjà ?

- Et toi, t'es pas à baiser avec ton mari en ce bon matin ?

- Je rêve ou tu es à moitié habiller ? Rétorque-t-elle en l'examinant et éludant ma question.

Je baisse les yeux sur ma tenue. Merde. J'ai même pas pris le temps d'enfiler une paire de chaussures.

- Il est passé te voir ?

- Ouais. Avec une grosse boîte de chocolat et une énorme dose de curiosité à la noix !

Je balance mon dossier sur mon bureau et sort mon flingue de sa cachette derrière mon dos, que je pose par dessus.

- Où as-tu eu ton dossier ?

Oups... la reine de la boulette !

- Café ? Avec toutes ces conneries j'ai pas encore bu le mien.

- Va enfiler quelques choses de plus... présentable. J'ai des vêtements dans ma salle de torture. Et je dois aussi avoir une paire de chaussures. Je m'occupe du café.

J'acquiesce et traverse le salon jusqu'à sa salle de tatouage. En effet, dans un placard je trouve un t-shirt noir, des sous-vêtements, chaussettes, jeans et une paire de bottes à talons. J'enfile le t-shirt et les chaussures et range le reste.

- Dis donc, t'as laissé ton placard là dedans ?

- Non, seulement des au cas où. La dernière fois qu'on a baisé là avec Silent, il m'a littéralement arraché mes sous-vêtements.

Je lui prends des mains la tasse fumante qu'elle me tends et en bois une longue gorgée salvatrice.

- Alors, tu vas te décider à me parler ?

- Hummmm si on parlait plutôt de toi et de Silent ?

- Il veut un enfant, moi pas. Fin de l'histoire. À toi !

Elle m'adresse un grand faux sourire et se perche sur mon bureau pour attendre la suite.

- Tu lui a expliqué pourquoi tu n'en voulais pas au moins ?

- J'ai dit : fin de l'histoire. A toi !

- Luhan ! Il a le droit de savoir ! Bordel, j'suis même étonnée que tu ne lui en ai pas parlé après tout ce que vous avez traversé tout les deux !

- Mariane ! Cesse de tourner autour du pot en parlant de ce foutu gosse qui n'arrivera jamais ! Et parle moi de ton putain de dossier du C.E.F.S.

- Tu te rappelles de ce cartel italien ?

Je la vois grimacer et m'interroger du regard avant qu'elle ne comprenne où je veux en venir.

- Oh putain... dis moi que je me fais des idées ?

- Non. C'est la méga-merde.


Hello.
Chapitre court, je l'avoue promis le prochain sera plus long et vous saurez presque tout sur le fameux cartel italien...

En attendant des idées ?

Et pour  Luhan ?

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