35. TAN
La lumière douce perce à travers mes paupières et je cligne lentement des yeux. Je sens une gêne dans ma gorge et je porte ma main pour sentir une sorte de tuyau.
Génial, je suis de nouveau sous respirateur.
Je reconnais le décor d'une chambre d'hôpital autour de moi. Puis mon regard accroche sur la silhouette de Saint dans le fauteuil à côté de mon lit. Il est tordu dans une position qui n'a pas l'air très confortable. Il tient ma main dans la sienne. Ses yeux sont cernés et sa peau est terne. Ses cheveux ne sont pas coiffés, et il porte des fringues mal accordées, ce qui ne lui ressemble pas du tout.
Merde, combien de temps a passé ? Est-ce qu'il est tout le temps resté avec moi ?
Puis je ressens une douleur aiguë dans la poitrine qui me fait grimacer quand je tente de bouger. Comme une impression d'être passé sous un rouleau compresseur.
Je serre sa main sans le faire exprès et il se réveille en sursaut. Il ouvre grand les yeux en me voyant éveillé.
- Tan ?! Les larmes se mettent à couler sur ses joues et je comprends qu'il est épuisé.
Il appuie sur le bouton d'urgence en reniflant mais il éclate en sanglots.
- Je suis si soulagé, tu m'as fait la peur de ma vie bon sang.
Je serre sa main dans la mienne alors qu'il me lance un petit sourire.
- Ça fait 4 jours. T'a eu ta transplantation, les médecins disent que t'a eu beaucoup de chance.
J'hausse les sourcils, alors c'est ça la douleur ? J'ai des poumons tout neufs ?
Une infirmière arrive et bipe un médecin. Elle me retire le tube du respirateur et je tousse après la sensation désagréable. Elle me donne de l'eau et je me racle la gorge.
- Comment vous vous sentez ?
- Comme si j'étais passé sous un camion. Elle sourit en me mettant une canule dans le nez.
- C'est normal. Vous avez très mal ?
- Non, ça va.
Le médecin arrive et me sourit.
- Vous êtes enfin réveillé. Alors, comment sont ces nouveaux poumons ?
Je prends une grande inspiration et remarque immédiatement l'absence de gêne. Ça se faisait tout seul.
- Ils m'ont l'air pas mal doc. Je souris.
- Après un peu de rééducation, vous pourrez faire tout ce que vous voulez. Même du sport. Bon, il faut y aller petit à petit, mais tout ira bien maintenant.
- Alors je risque plus de mourir étouffé ?
- Non, ils sont robustes ceux là.
Je souris de nouveau et Saint fait de même en essayant de calmer ses larmes.
- Nous allons vous laisser, je reviendrai tout vous expliquer quand vous serez un peu plus réveillé.
- D'accord. Merci doc.
Il sort avec l'infirmière et j'ouvre mes bras en regardant mon coloc.
- Viens là. Il s'approche et je rajoute rapidement. Mais serre pas trop fort hein.
Il pouffe de rire et me prend dans ses bras délicatement.
- T'es resté ici pendant tout ce temps ? Je demande.
- Je voulais pas que tu te sentes seul.
Il relève la tête et me regarde dans les yeux, je replace ses cheveux alors qu'il me regarde faire complètement passif.
- J'ai une tête de déterré pas vrai ? Il demande.
Je souris légèrement.
- Même avec mes nouveaux poumons, t'es toujours à couper le souffle.
Ses joues s'empourprent légèrement et je penche la tête pour l'embrasser. Il se colle un peu plus à moi et je souris contre ses lèvres.
Son téléphone sonne, nous arrêtant. Il répond en voyant le numéro.
- Allô ? Dean ? Hein ? Attends, de quoi tu parles je comprends pas... Quoi ?!
Je le regarde confus face à l'air horrifié que prend son visage.
- T'es sûr ? Il va bien ? D'accord... J'ai une bonne nouvelle de mon côté. Tan vient de se réveiller et il va très bien. Il sourit légèrement malgré l'inquiétude. Oui, je passerai le voir après.
Il raccroche et se laisse tomber sur mon lit.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Je demande.
- JJ s'est fait poignardé par sa mère.
- Quoi ?!
- Dean a dit que tout allait bien, il a prit le coup dans le bras. Apparemment il n'y a aucun danger.
Je soupire alors qu'il me prend de nouveau la main.
- Il faut toujours qu'il nous arrive des dingueries. Je râle.
- Franchement, ma vie est assez aléatoire depuis que je te connais, je dois bien l'avouer.
Je pouffe de rire.
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