Pour notre dernier jour, le programme c'était parc d'attraction. On avait fait une bonne partie des manèges déjà et mon père avait bien rit. 

- Et si on faisait celui là ?! Demande Myriam toute excitée en nous montrant littéralement notre future mort. 

On regarde le truc pas très sûrs. Mon père gardait Moon sur le côté. 

- Oh Saint, t'a raison, paie moi une bière. Balance Tan avant de le tirer à sa suite. 

- Hein ? Saint fronce les sourcils alors qu'ils s'échappent.

Elle nous tire dans la queue et on monte presque immédiatement. Parin, Winter et Zack lèvent les bras comme Myriam. Dean serre les dents et attrape ma main, Mills s'accroche à son harnais complètement paniquée. 

Le tour commence, on entend que Dean, Mills et moi hurler de peur. Les autres se foutent de nous. Mon père éclate de rire, et j'imagine bien nos têtes. Tan et Saint reviennent avec des bières à la main et se foutent de nous en nous pointant du doigt. 

Une fois le tour fini, je descends du manège, me tenant à tout, les jambes en coton. Mon cœur bat beaucoup trop vite. 

- JJ est-ce que ça va ? Demande Winter. 

Myriam et Zack se foutent de moi alors que je leur lance un regard noir. 

- T'es assez pâle, tu devrais peut-être aller manger un truc. Dit Parin. Dean emmène le, j'ai peur qu'il tombe dans les pommes. Il plaisante et je lui montre mon majeur. 

Dean me prend par le bras et on s'éloigne du groupe pour acheter un truc à grignoter. On se pose à une table et je mange un peu alors qu'il me regarde faire avec un petit sourire en coin. 

- Fais même pas une remarque. 

- J'ai rien dit. 

- Ouais, je te vois venir. 

Il pouffe de rire. 

- Dis, j'peux te demander un truc ? 

- Quoi ? 

- Qu'est-ce qui est arrivé à Tan hier ? T'avais pas l'air de rigoler quand tu lui a dit de sortir de l'eau. 

Il plisse les lèvres. 

- Faut que je sois ferme avec lui quand ça arrive, parce qu'il ne sait pas quand s'arrêter, et qu'il ne le prend pas assez au sérieux. 

- Qu'est-ce qu'il a ? 

- Il a un emphysème. C'est une maladie pulmonaire, il l'a toujours eu. En gros les alvéoles des poumons se désintègrent et l'oxygène ne passe plus dans le sens au bout d'un moment. Il a eu de la chance que son médecin l'a découvert quand il était encore bébé. Il a une forme assez rare, mais qui n'est pas si grave que ça. Il doit faire attention parce qu'il est très facilement à bout de souffle. Parfois il s'étouffe, comme hier et il a besoin de sa Ventoline. Quand il avait 8 ans, ses poumons ont doublé de volume, et il a dû se faire opérer. Le chirurgien lui a retiré un bout de poumon mort et il y a deux ans, ça s'est un peu empiré. Ils l'ont opéré à nouveau, parce qu'ils ont un nouveau traitement, ils lui ont posé des valves dans les bronches pour faciliter la contraction de son diaphragme et pour restaurer un peu l'élasticité de ses poumons... Ça n'a marché qu'un moment, ils pensent à lui faire une transplantation. Des nouveaux poumons. 

- Sérieux ? Il n'a jamais rien dit. Je balance choqué. Pour moi ça à l'air plutôt grave. Je continue concerné. 

- Et bien, des gens en meurent, font des arrêts cardiaques. Du moment qu'il ne devient pas bleu, c'est que son corps n'a pas a fabriquer trop de globules rouges pour compenser le manque d'oxygène. Donc pour l'instant il va bien, il faut juste pas qu'il s'essouffle. 

- Pourquoi il ne nous l'a pas dit ? 

- Il aime pas en parler. Il dit qu'après les gens le traitent comme si il était en fin de vie et il déteste ça. Je le laisse vivre comme il l'entend, sauf quand il a des crises comme hier, là faut que je joue le rôle du parent relou. Il soupire. J'aime pas trop, j'ai peur qu'il m'en veuille, mais je fais ça pour son bien. 

J'hoche la tête. 

- Je ferais attention aussi maintenant, en le sachant. Faudrait peut-être qu'il en parle à Saint... Ils vont vivre ensemble après tout. 

Il acquiesce. 

- Oui, je lui en toucherai deux mots. C'est dingue, tu t'inquiètes pour lui ? 

- Bah c'est mon pote ! Je souris. J'y peux rien si on s'adore en vrai. 

Il me lance un petit regard jaloux et je pouffe de rire. 

***

- Merci de nous avoir accueilli chez vous, on a passé des vacances d'enfer ! Regardez, on repart même avec un souvenir tellement on a aimé. Tan sourit en taquinant Saint alors que ce dernier lui montre son majeur. 

Myriam pouffe de rire et mon père sourit. 

- Merci à vous les jeunes, j'ai bien rigolé grâce à vous. Revenez quand vous voulez ! 

Tan le prend dans ses bras, ouais, il est devenu super pote avec. 

Je regarde Myriam, tenant Moon dans mes bras contre mon torse, tout triste. 

- J'ai pas envie de partir. 

On était à l'écart des autres. Elle me regarde tristement aussi. 

- Moi aussi j'ai pas envie que tu partes... T'es mon deuxième bébé, tu le sais hein ? 

J'hoche la tête et les larmes lui montent aux yeux. 

- Tu me manques beaucoup trop JJ, reviens vite, dès que possible. 

- Promis, toi aussi tu me manques trop. Je t'aime. 

- Je t'aime aussi. 

Elle me serre contre elle alors que Moon pousse un petit cri. 

- Mais oui, toi aussi tu me manques Moon. Je dis. 

Zack s'approche et la regarde peiné. 

- C'était cool de te revoir après toutes ces années. J'espère qu'on va pouvoir faire ça plus souvent. 

- Mais bien sûr ! Revenez vite me voir. 

Après des au revoir, nous avons quitté la maison, Saint trainant ses nombreuses valises derrière lui.