18. JJ

- Merci de me déposer chez Dean. J'avais vraiment pas envie de rester avec ma mère. 

Parin sourit en arrêtant la voiture. 

- Y'a pas de quoi. Je serai resté avec toi si j'avais pas promis à Winter de sortir... 

- Te sens pas mal. Va retrouver ta chérie. Je souris. 

- Et toi tu vas retrouver le tiens c'est ça ? Il hausse un sourcil. 

Je détourne le regard et il sourit. 

- Fais attention à toi JJ. 

- Pourquoi ? Je fronce les sourcils. 

- Parce que tu tombes amoureux. J'arrive à le voir. 

Je le regarde confus. 

- Ah bon ? 

- Oui. Il hoche la tête. Et l'amour, c'est bien. C'est merveilleux même. Mais ça peut aussi faire mal. 

- T'inquiète pas pour moi mon poulet. Tu devrais y aller. Je voudrais pas que Winter te crie dessus parce que t'es en retard. On fait pas attendre une demoiselle. 

Il pouffe de rire et m'ouvre la portière pour que je puisse descendre. Je lui fais signe et le regarde s'éloigner. Je monte ensuite chez Dean et fronce les sourcils en entendant de la musique et des rires. 

Tan est aussi là ?

Je tape à la porte et Dean m'ouvre. Il se décompose en me voyant. 

- Hey... T'a dit que je pouvais venir si je voulais pas rentrer chez moi... 

Il ne dit rien, continuant de me fixer stressé. Quelqu'un ouvre la porte en grand et j'ouvre grand les yeux en regardant la personne. 

C'est lui. 

- Hey t'es un pote de Dean ?! Viens faire la fête avec nous ! 

- Je... Je dois y aller. 

Il plisse les yeux et ouvre la bouche. 

- JJ ?! Il me reconnaît. Putain je t'ai pas vu depuis que t'a déménagé au lycée ! Les gars venez voir ! 

Je jette un coup d'œil à Dean qui baisse la tête, l'air très mal. Les autres arrivent et mon cœur s'arrête de battre. 

Je crois que je vais vomir. 

- T'a changé. T'es devenu beau gosse. Parce que bon sang ce que t'étais moche ! Il rient. 

J'ai l'impression d'avoir de nouveau 16 ans, et je me sens tellement impuissant. 

- Mais Dean, tu nous avait pas dit que tu revoyais JJ. 

Forcément, il se souvenait pas de moi. 

Je le vois me regarder d'un air coupable et je réalise que si. Si, il se souvient bien de moi. 

Il s'est bien foutu de ma gueule. 

Je lui lance un regard noir. 

- JJ, attends c'est pas ce que tu crois. 

- Je croyais que t'avais changé. Je balance avec amertume. 

- JJ attends ! Son ton me brise le cœur. 

Je m'éloigne et dehors, les larmes aux yeux. Je vois Tan, la clope au bec appuyé sur son scooter. 

- JJ ? 

- Tan ? Qu'est-ce que tu fais là ? 

- Je voulais voir Dean mais y'a ses abrutis de potes du lycée qui ont débarqué. Je peux pas me les voir. Il me regarde inquiet. Ça a pas l'air d'aller. 

Je secoue la tête. 

- Putain c'est vraiment des trous de balle. Je te ramène ? 

J'avance et monte derrière lui. Il m'enfile un casque et je m'accroche à sa taille. Je lui indique la route jusqu'à chez moi et on arrive rapidement dans ma rue. Au loin, on voit ma mère complètement hystérique hurler. 

- Mais c'est qui cette folle ? Demande Tan. 

Je regarde la scène sans bouger. Zack arrive et tente de la calmer, de la faire rentrer mais elle lui met la tarte de sa vie. Tan se tourne vers moi. 

- Attends, c'est ta mère ? Il demande choqué. 

Mon frère réussi à la traîner à l'intérieur, tandis que je continue de fixer le coin de rue. Tan fronce les sourcils inquiet. 

- Tu veux venir chez moi ? 

Je tourne enfin la tête vers lui et il comprend que oui. Je n'ai absolument aucune envie de rentrer. 

Il redémarre et nous emmène chez lui. On arrive dans un petit appart et il me fait signe de m'asseoir sur le canapé. 

- Merci de me laisser rester. J'ai nulle part où aller. 

- De rien. Désolé d'avoir traité ta mère de folle... Il se gratte la nuque. 

- T'excuse pas. T'a raison. 

Il plisse les lèvres. 

- Tu veux une bière ? 

- T'a une paille ? Je lève les yeux vers lui. 

Il sourit et rit. 

- Oui, j'ai ça. 

Il revient avec ma bière et la pose sur la table. Je m'assieds au sol, je dos contre le canapé et il fait de même. On regarde droit devant nous, sa petite terrasse où l'on voit le ciel noir. 

- J'peux te demander ce qu'il s'est passé ? Pourquoi t'avais les larmes aux yeux ? 

- Disons que, je les connais. 

- Non mais ? 

Je soupire. 

- On était au lycée ensemble. Disons que la puberté n'a pas été facile pour moi. J'avais des grosses lunettes, un appareil dentaire, des boutons et une peau grasse. Même mes cheveux étaient moches. J'avais du bide aussi. Il y avait une bande qui faisait de ma vie un enfer. Il me regarde tristement, comprenant de qui je parlais. Dean n'a jamais vraiment participé au harcèlement, mais il n'a jamais rien fait pour les arrêter non plus. Ils ont su que j'avais un crush sur une fille, et ils m'ont fait croire qu'elle voulait sortir avec moi. Elle m'a envoyé des messages pendant des mois. Et moi comme un con, je suis tombé dans le panneau. Ils m'ont humilié, et elle était dans le coup. 

- Putain... Il souffle avant de boire une gorgée. 

- C'était le coup de trop. J'ai décidé de déménager dans le sud et d'aller vire avec ma sœur et mon père. 

- C'est franchement dégueulasse. Quand t'a un problème avec quelqu'un, tu vas le voir et tu règle ça en un contre un, comme un homme. 

Je me souviens encore de son accueil. 

- C'est qui qui t'a appris ça ? Je pouffe de rire en buvant aussi. 

- Mon frère tiens ! Il dit plus fort. Il se battait pour défendre ses amis, et il les remettaient à leurs place quand c'était nécessaire. Tu te doutes bien qu'il m'a apprit à faire la même chose. D'ailleurs, je tiens à m'excuser pour comment j'ai pu agir quand t'es arrivé... 

Je souris. 

- T'en fais pas. C'est déjà oublier. 

Il sourit à son tour et trinque ma bière avec la sienne avant qu'on ne boive. 

- T'inquiète pas que je vais bien m'expliquer avec Dean. Je veux pas te voir pleurer. 

Je baisse la tête, toujours un léger rictus sur les lèvres. 

- Tu sais, je pensais qu'il ne se souvenait pas de moi, vu que j'ai beaucoup changé. Et quand on a commencé à se voir, je me suis dit qu'il avait changé, que c'était pas le même. Mais j'avais tout faux. 

Mon téléphone sonne et je vois la photo de Dean apparaître sur l'écran. 

- Alors là, répond même pas. Dit Tan. Laisse le mariner un peu, ça le fera réfléchir. 

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