16. JJ
Mon téléphone sonne et je peine à décrocher avant de mettre le haut parleur. J'étais encore dans la salle de bain, en peignoir. Dean était aussi en peignoir, mais il était descendu pour commander à manger.
- Allô ?
- Bordel JJ t'es où ?! J'entends la voix de Parin inquiète.
- Pourquoi tu me demandes ça ? Je fronce les sourcils.
- Bah ça fait des heures qu'on attend que tu rentres. On t'attend pour aller au bar.
- J'ai pas envie ce soir.
- Ecoute moi bien espèce de petit con. J'entends Zack. Dis moi où t'es. On t'a cherché partout. On t'a même appelé des centaines de fois !
- C'est vrai, tu peux pas disparaître comme ça. On s'inquiète nous. Tente de tempérer Mills.
- C'est moi que tu traites de con ?! T'a même pas été foutu de me laver comme il fallait ce matin, avec tes paluches de chien galleux.
Je l'entends s'énerver alors que Parin soupire.
- JJ, dis nous juste où t'es, je passerai te chercher pour te ramener après.
- Non merci. Je suis bien où je suis.
La porte s'ouvre sur Dean.
- Tu viens ? La bouffe est prête.
- J'arrive.
Il redescend et je les entends tous s'exclamer.
- T'es avec Dean ?!
- Sur ce, je vous laisse.
Je raccroche sous les protestations et attrape le téléphone à bout de doigts avant de le glisser dans la poche du peignoir. Je descends à mon tour et m'assieds à côté de lui devant la télé. Je regarde le plateau de sushis qu'il avait commandé.
On commence à manger en regardant l'écran. Puis une question me taraude l'esprit.
- Dis, la première fois que tu m'as ramené à ton appart. Tu m'as dit que tu vivais seul parce que c'est plus près de la fac. Mais ici, on en est pas si loin...
Il se tourne vers moi.
- Et bah mon appart est quand même plus près. J'hausse un sourcil. J'avais envie de vivre seul. Je crois que vient un moment où tu supportes plus de vivre avec tes parents. Je les aimes hein, mais ils étaient toujours derrière moi à me faire des remarques, à me dire de faire ci ou ça. Chez moi je suis tranquille, indépendant. Personne me fait de remarque si je mange des nouilles pour le petit dej. Je peux inviter des potes et faire des petites soirées. Mais je crois que j'aime surtout le calme et la paix que ça m'apporte.
J'acquiesce.
- Si seulement je pouvais faire la même chose.
Il me fixe alors que je m'enfonce dans les coussins du canapé.
- Tu peux toujours venir chez moi si t'a pas envie de rentrer. Je me tourne vers lui. Tu m'as dit que ta mère était bizarre quand t'a bu...
Mais je sais pas la fermer moi, c'est dingue.
- Ils sont très bon ces sushis ! Tu les a eu où ?! Je change brusquement de sujet.
Il sourit.
- Alors moi je me confie mais pas toi hein ? Je grimace en le regardant de nouveau. C'est rien. Tu me le diras quand tu seras prêt.
Je me redresse légèrement, surpris à sa réponse.
Voilà une facette de lui que je ne connaissais pas. Pourtant quand je le regarde, c'est le même que j'ai connu dans le passé. Mais c'est comme si je ne parlais pas à la même personne.
J'hoche légèrement la tête et il me lance un sourire. J'aurais pu lui dévoiler tous mes secrets à cet instant.
- Et si on prenait des photos ? Peut-être que ça nous rendra plus crédible. Il propose.
- En peignoir ?
- Justement.
- Okay.
Il prend son téléphone et on prend quelques photos. Il les poste sur sa page insta et quelques instants plus tard, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Je ne prends même pas la peine de vérifier.
Je finis de manger et baille en m'étirant légèrement.
- T'es fatigué ?
- Mhmm.
- Il est tard, on peut aller se coucher si tu veux.
- J'veux bien.
On monte dans sa chambre et je regarde le lit en fronçant les sourcils.
- T'a un lit d'une personne chez tes parents ?
- Une autre des raisons pour laquelle j'ai déménagé. J'ai pu m'acheter un grand lit.
- On va faire comment ? Je demande.
- Bah tu dors par terre.
- Quoi ?! Mais t'a aucune pitié pour moi ! Regarde mes mains.
Je lui montre les bandages qu'il avait changé avant qu'on ne mange.
- Si ça avait été ton dos, t'aurait réussi à me faire me sentir mal. Il sourit narquoisement.
Je m'étale rapidement sur le lit.
- C'est mort, je dors pas par terre !
- Et bien moi non plus !
Il monte sur le lit et je manque de tomber par terre. Il me rattrape par la taille au dernier moment et me tiens fermement contre lui en petite cuillère.
Je rougis en pensant qu'on ne portait que des peignoirs.
- Est-ce que ça te va comme ça ? Tu finiras pas par terre.
Son souffle s'abat sur ma nuque et me chatouille l'épiderme.
- Oui. Je réponds tout bas.
Il ferme la lumière et je laisse sa chaleur me bercer. Son bras ne bouge pas de ma taille, mais il pose son front contre la naissance de ma colonne. Je tente de respirer normalement et ferme les yeux.
Il vaut mieux que je m'endorme.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top