0. JJ
Je sors du train, cherchant l'un de mes proches du regard sur le quai. L'air était étouffant, le soleil m'aveuglait, la chaleur insupportable me faisait transpirer.
J'étais de retour après deux ans passés chez mon père, avec ma sœur. Je ne pouvais pas continuer mes études là-bas, alors je reviens chez ma mère pour continuer mon cursus universitaire à l'université de Chulalongkorn à Bangkok. Ma mère habitait dans le quartier de Suan Luang, qui est à côté de la fac.
Je venais de Hat Yai, et les 19h de train m'avaient laissées le fessier en compote. Je dois bien l'avouer.
Je regarde autour de moi, les retrouvailles des autres gens, les valises roulant sur le béton et le brouhaha si énervant de la capitale. Cette vie ne m'avait pas manqué.
J'avance lentement en essayant de passer à travers la foule, tentant de reconnaître un visage familier.
Quelqu'un me bouscule de l'épaule et je me retourne reconnaissant mon frère qui s'excuse. Visiblement, lui ne me reconnait pas.
- Zack ?
Il fronce les sourcils en me fixant.
- JJ ?! T'a changé, je t'ai même pas reconnu ! Elles sont où tes grosses lunettes et tes bagues ? Regarde moi ça.
Je lui lance un petit sourire en coin. Zack est mon grand frère, le beau gosse du quartier comme on l'appelait à l'époque.
- Content de te revoir aussi.
- Comment tu vas ? C'était pas trop long ? Viens que je te ramène à la maison.
Il me prend ma valise et pose un bras sur mes épaules pour m'entraîner en dehors de la gare.
- C'était super long. Je suis triste d'être parti. Je préfère Hat Yai, il y a moins de monde.
- T'en fais pas, faut juste que tu reprennes tes marques. En plus j'ai une surprise pour toi. Il me fait un clin d'œil.
Je fronce les sourcils et regarde sa voiture sur le parking. Parin en sort en courant et me saute dessus. Un grand sourire étire mes lèvres alors que je le rattrape en poussant un petit cri.
- Tu m'as trop manqué ! Je lui dis alors qu'il me serre fort contre lui.
- Et toi alors ! J'en pouvais plus d'attendre ! 2 ans que je t'ai pas vu physiquement !
Parin est mon meilleur ami. On est inséparables depuis notre première rencontre, en première année de maternelle. Quand j'étais arrivé sans rien à manger le premier jour, il m'a donné la moitié de son sandwich, et les jours d'après, il en ramenait un deuxième juste pour moi. Quand ça n'allait pas chez moi, j'allais chez lui. Sa mère me considérait comme son deuxième fils. Il est comme ma famille. J'ai passé plus de temps chez lui que chez moi.
- Aller, rentrons, il fait trop chaud ici. Nous presse Zack.
On monte en voiture et je regarde le paysage, pas grand chose n'avait changé. Et pourtant, tout avait l'air différent. Ce n'était pas les mêmes couleurs que dans mes souvenirs, pas la même odeur, ça n'était simplement pas pareil.
- Tu dors à la maison ce soir hein ? Je demande à mon ami.
- Bien sûr ! Il sourit.
Zack s'engage sur la sortie d'autoroute pour la maison et se tourne rapidement vers moi.
- Comment va le vieux ? Et Myriam ?
- Papa va bien, il bosse beaucoup. Myriam va bien, elle a eu un bébé il y a 3 mois.
- Un bébé ? Il répète un peu déçu. Pourquoi elle nous l'a pas dit ?
- Tu sais comment ça se passe entre elle et maman... Je réponds. C'est une petite fille, Moon.
Il paraît contrarié et je plisse les lèvres.
- Elle voulait te le dire, mais elle avait peur que tu ne vendes la mèche à maman. On pourra l'appeler en visio si tu veux. Puis aux prochaines vacances, on pourrait tous aller chez papa. Parin, t'auras qu'à venir avec nous.
Mon ami sourit pour toute réponse.
- Tu veux que maman me déshérite ?
Zack est le seul qui est resté avec notre mère. Déjà parce qu'il a sa vie ici, mais en plus, il se serai senti mal de la laisser seule.
- Tu sais, elle est contente que tu rentres. Il continue. Tu lui as manqué.
J'hoche la tête et il se gare devant la maison. Je sors de la voiture tandis que Zack récupère ma valise dans le coffre. Ma mère sort de la maison et elle ouvre grand la bouche.
- JJ !
Elle vient me prendre dans ses bras et je me tends. Je tapote son dos d'une main, priant pour qu'elle me lâche. Parin grimace mais me lève deux pouces en l'air.
- Tu m'as tellement manqué ! J'ai préparé ton plat préféré, tu dois avoir faim ! Ton voyage a dû être épuisant.
Elle me lâche enfin et j'ai l'impression de respirer de nouveau.
- Maman, laisse le respirer. Dit Zack avec un sourire léger. Il est déjà fatigué de son trajet.
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