Le printemps était arrivé
Je ne peux dire s'il pleuvait
Je ne m'en souviens plus
(Peut-être en fait qu'il avait plu)

Un printemps comme un autre
Mais je ne savais pas qu'un printemps
Pouvait être aussi violent.

Les passants ne se doutaient de rien
Ils ne peuvent voir à travers les murs
Un incident, pourtant tout allait bien
Les cris sont devenus des murmures.

Je n'ai plus vraiment de souvenirs d'avant
Un grand Avant, un peu idyllique,
Un Avant où je pense avoir été content,
Omniprésente amnésie traumatique.

Un choc sans doute un peu trop violent
Qui me bloque encore la gorge en respirant
On ne peut pas vraiment respirer
Si on a toujours peur du danger

Qu'a-t-il bien pu arrivé ?
Si ma mémoire s'est envolée.

Si je ne me souviens pas du grand Avant,
c'est peut être qu'il était si décent
que son simple souvenir m'aurait fait quitté
le grand Après.

J'oublie qu'à ce moment là
J'eus appris à respirer
Et que n'importe quel tracas
Quelqu'il soit
Ne me ramènera pas
Et qu'à jamais je vivrais
Dans le grand Après.

J'ai dû me rendre à l'évidence
Du grand Avant je ne garde aucune souvenance
Et sans doute qu'au grand jamais
Je ne me souviendrai.

En y pensant, j'aimerais avoir connu la paix
Quelques mois ou années paradisiaques
Où j'étais en sécurité
Où tout le monde m'aimait
Où tout n'était qu'insouciance et naïveté

Où mes seules préoccupations étaient de dormir, de manger et de m'amuser
Et où du monde extérieur,
du grand Après,
je n'avait aucune idée.

Où je n'aurais pu imaginé
Qu'un si petit événement
Aurait pu tout changé.

Si petit et en même temps si grand,
Parce que depuis
J'ai dû réapprendre à être vivant.

La douceur est devenue violence
La sécurité est devenue prudence
La douleur, omniprésence

Je crois que c'est là qu'a pris fin mon enfance.

Ce jour là, je suis né.

Et malgré les peines
j'ai enfin réussi
à respirer.

(Je suis pas vachement convaincu par ce poème mais j'espère qu'il fera l'affaire)
@une_webtooneuse