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L'heure tourne et je sens que si je ne prends pas la décision de partir maintenant, il sera trop tard. Contre toute attente, je tiens encore à ma vie. Autant saisir ma chance tant que je le peux encore. Remplie d'une détermination nouvelle, je sprinte en direction de l'escalier de service et dévale les étages malgré la pénombre.

Ce n'est qu'une fois le rez-de-chaussée en vue que je prends le temps de me retourner pour contempler une cage d'escalier déserte. Mes jambes lâchent presque aussitôt et mes mains s'accrochent à la porte qui me ramène au hall de l'hôtel. Le souffle court, je découvre un lobby toujours aussi désert. La musique d'ambiance qui accompagnait mon arrivée est cependant absente, donnant à l'endroit un aspect encore plus désolé. Je n'en reviens toujours pas. La terreur laisse place à un rire nerveux tandis que je m'écroule, le dos sur la moquette. L'horloge de l'accueil se joint à mes éclats avec une sonnerie élégamment discrète mais facilement remarquée. Il est déjà sept heures du matin.

Je me redresse maladroitement et cible la porte d'entrée du bâtiment du regard. C'est difficile à croire mais encore quelques mètres et je serais enfin sauve. Mes premiers pas sont lourds et douloureux. L'adrénaline me quitte, révélant toutes mes blessures de guerre laissées par cette nuit improbable. Je ne quitte pas mon objectif des yeux pour autant. Plus j'avance, plus je me sens pousser des ailes. C'est fini. Enfin.

La porte n'est plus qu'à quelque pas quand elle s'ouvre soudain depuis l'extérieur. Une silhouette féminine s'avance d'un pas pressé puis sursaute en m'apercevant. Elle porte un uniforme hôtelier avec un badge au nom de Lise.

– Madame, je... peux vous aider ?

J'ouvre la bouche par réflexe mais m'abstient au dernier moment. Est-ce réellement une bonne idée de lui conter mes mésaventures ici ? Au vu de l'état de l'hôtel, les employés doivent forcément savoir quelque chose. Qui me dit qu'elle n'est pas de mèche avec ces maudits scientifiques ? Dans tous les cas, un peu de méfiance ne peut pas faire de mal.

– Tout va bien, merci.

Je détourne rapidement la tête pour ne pas lui donner l'occasion de mémoriser mon visage puis reprend mon trajet en lui souhaitant la bonne journée. Une pluie fine et vivifiante fourmille presque aussitôt sur ma peau. Chaque goutte qui picote mon front, mon nez, mes joues et ma bouche me fait revivre. Je suis en vie. N'est-ce pas extraordinaire ?

Je me retrouve bientôt au bord de la route, démunie de mon téléphone, et n'ai d'autre choix que de marcher en espérant trouver une cabine téléphonique ou une âme charitable sur le chemin pour appeler un taxi. Plutôt crever que de retourner dans ce maudit hôtel pour demander de l'aide. Avant de tourner au coin de la rue, je jette un dernier coup d'œil à l'Hôtel Paradis. Pendant une brève seconde, j'ai comme l'impression de voir un flash de lumière éclairer les fenêtres du dernier étage mais choisis de mettre ceci sur le compte de la fatigue.

Au loin, le jour se lève tandis que la bruine me rafraichit le visage. Je sais que je n'oublierai pas de sitôt ce que j'ai découvert aujourd'hui au sein de cet hôtel et que beaucoup de questions me taraudent encore. Aurais-je pu faire quelque chose pour sauver Camille ? Quelle était cette étrange créature ? Et qui se cache derrière toutes ces expériences ? Dans quel but ? Je ne serais même pas étonnée de me réveiller demain dans mon lit et réaliser que tout ceci n'était qu'un rêve. Mais si tout ça était bien réel, alors je suis certaine d'une chose :


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À vous de choisir...

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{JE DOIS OUBLIER ET PARTIR LOIN POUR ME PROTÉGER}

On se retrouve en 81


OU


{JE DOIS CONTINUER MON ENQUÊTE POUR RENDRE JUSTICE AUX VICTIMES}

Rendez-vous en 154 

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