Chapitre 2

— T'as trouvé ? me dit-elle, impatiente d'en finir.

— Oui ! La suite 2568, exactement ce que mon père aurait pris s'il était venu ici. répondis-je, enthousiaste.

— Wow, une suite ! Ça doit coûter bonbon.

— Je t'avais dit que mes parents étaient riches. répliquai-je en haussant les épaules.

— Oui mais je n'avais pas imaginé ça. Qui sont les occupants ?

— Trois vieilles dames. Le genre à être amies depuis l'école primaire.

— Le genre aussi à garder de la nourriture dans la chambre et d'y rester 24h/24 pour échanger des ragots ? devine-t-elle, ennuyée.

— Ouais. Ça risque d'être compliqué... Comment pourrait-on s'y prendre ?

— Eh bien, je peux toujours leur offrir un spa ou je ne sais quoi au nom de l'hôtel. répondit-elle et je sentis qu'elle se retenait de dire quelque chose. Vanessa me doit bien ça !

— La masseuse ? questionnai-je.

— Oui ! Une fois, elle a ramené son fiancé à l'hôtel et ils ont fait des trucs dans une des chambres. Je les ai surpris, et elle m'a promis un sevice si je ne les balançais pas. Ça fait quelques années que je fais comme si de rien n'était, il est temps qu'elle tienne sa promesse !

— Quelques années ? T'avais quel âge ? demandai-je, ma curiosité prenant le dessus.

— Douze ou treize ans, je ne m'en souviens pas très bien.

Miracle ! Elle répond à mes questions concernant son passé ! C'est très rare que ça arrive.

— Wow ! Tu étais jeune ! J'imagine que tu as dû être traumatisée.

— Pas tellement, dit-elle en haussant les épaules, ce n'est pas comme si j'avais découvert la procréation en les voyant. C'est en la découvrant que je l'ai été.

— C'est à dire ?

Cette fille m'intrigue !

— Je n'ai jamais connu le mythe de la cigogne ou n'importe quelle connerie de ce genre.

— Tes parents t'ont tout dit de but en blanc ? m'exclamai-je, suprise.

— Je ne leur ai pas demandé. Quand je me suis posée la fameuse question, j'ai été chercher sur Internet.

— Google Image ?

— Video.

— Aïe-aïe-aïe. grimaçai-je en pensant aux résultats qu'elle ait pu voir.

— En effet. répondit-elle en frisonnant. La suite ?

— 2568, t'as la mémoire courte on dirait. me moquai-je.

— Je ne parlais pas de cette suite-là. J'ai dit suite dans le sens "la suite des événements" en gros "qu'est ce qu'on fait après ?"

— Ah...

— Oui, 《Ah...》. Je vais voir Vaness'. soupire-t-elle.

— Ah euh, d'accord. Tu m'appelles s'il y a du nouveau et je ferai pareil, d'accord ?

— Ça marche.

Elle se mit à marcher, sans doute en direction du spa de l'hôtel et je me dirigeai vers le rez-de-chaussée.

Tacha ne m'a rien dit à propos de l'heure de sa venue et ce serait une catastrophe si elle se pointait simplement à la réception et demandait "Luna Castelova". Ce qui serait le réflexe normal de n'importe quel être humain normalement constitué qui cherche un proche dans un hôtel de luxe.

Ma famille est très connue, et Ruby est la seule dans cet hôtel à savoir que j'en fais partie. Je tiens à ce qu'elle le reste !

J'avais vu juste, elle vient de franchir la grande porte et se dirige vers les réceptionnistes. Vite Luna, improvise !

— Attention ! criai-je en poussant mon chariot de toutes mes forces.

Heureusement que je le traîne avec moi partout où je vais !

Les clients présents à la réception se mettent à courir dans tous les sens en hurlant, même ceux qui étaient à plus d'un mètre de la trajectoire du chariot. Stupides richards !

Quant à Tacha, elle a su garder son calme et n'a pas bougé, sachant très bien que le chariot était loin d'elle. J'aurais dû mieux viser !

Mais bon, ça n'a pas vraiment d'importance, puisque ces trouillards de réceptionnistes ne sont plus derrière le comptoir.

J'enlève mon uniforme et le range tout au fond du chariot. Prévoyante, j'avais mis un accoutrement luxueux en dessous de ce dernier.

— Tacha ! Quelle surprise ! m'exclamai-je, plus hypocrite tu meurs.

— Comment ? Tu n'as pas reçu ma lettre ? s'inquiète-t-elle.

— Bien sûr que si ! dis-je avec un grand sourire, C'est juste que je ne t'attendais pas si tôt.

— C'est que je ne voulais pas faire attendre ton père ! avoue-t-elle.

— Mon... père ? Qu'est ce que papa vient faire dans cette histoire ?

— Eh bien, il a vécu le fait que tu veuilles rester ici comme une fugue. Il est très contrarié !

J'avais envie de rire, mais je ne voulais absolument pas manquer de respect à celle qui m'a pratiquement élevée.

— Mais enfin, ça n'a rien à voir avec lui, c'est juste que j'aime beaucoup cet endroit. Je m'y sens bien. mentis-je.

Toutefois, il est vrai que le fait que papa se sente concerné me surprend. Ou pas. Pourquoi faut-il toujours qu'il ramène tout à lui ?

— Je sais, soupire-t-elle, je le lui ai dit mais il ne veut rien entendre ! D'ailleurs, il est persuadé que tu lui cache quelque chose !

— Quoi ? dis-je lentement avec une voix aiguë et un sourire trop large pour être honnête.

— D'après lui, "l'argent n'est pas en train de diminuer", et il ne voit pas comment tu pourrais rester aussi longtemps dans un hôtel comme celui-ci sans payer. explique-t-elle.

Évidemment. L'argent. Je n'ai pas de liquide, juste une carte de crédit "familiale" grâce à laquelle mon cher paternel peut vérifier mes dépenses. Ça ne m'a jamais dérangée plus que ça. À vrai dire, je n'y ai jamais réellement songé. Il ne me fallut pas longtemps pour élaborer un nouveau mensonge qui tienne la route.

— Oh, mais je n'ai pas déboursé un seul centime ! Il me suffit de dévoiler mon nom complet, et toutes les portes s'ouvrent à moi ! Dis-je en prenant un air fier, légèrement snob.

Je suis vraiment fière de mes talents d'actrice !

— Je suis ravie pour toi, me sourit-elle sincèrement, quoi qu'il en soit, ton père n'a rien voulu entendre et veut venir personnellement à l'hôtel. Tu sais aussi bien que moi que quand il a décidé quelque chose, plus rien ne l'arrête.

Oh non, j'avais pas prévu ça...

18/12/2017

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