Chapitre 1
Mais où est...? Ah, j'entends du grabuge au loin, ça doit être elle !
《Gah ! Pour la énième fois je ne sais pas où se trouve ta stupide peluche !》
Pas de doute, c'est elle ! J'espère qu'elle ne va pas encore être emportée par son caractère désagréable...
《Mais... Vous pourriez la chercher ?》
Si je ne me dépêche pas ça va mal finir !
《Regarde-moi bien sale môme ! Est ce que j'ai l'air d'avoir du temps à perdre ?! Ce foutu hôtel est immense et j'ai encore beaucoup de boulot ! Alors tu vas être gentil et te casser d'ici ! 》
J'y suis enfin !
— Gertrude-Anne-Marie-Louise !, l'interpellais-je avant qu'elle ne fasse pleurer le petit, quand apprendras-tu enfin à être aimable ?!
— Mais... réussit-elle à articuler.
— Petit, l'ignorais-je, de quoi as-tu besoin ?
— Je cherche ma peluche m'dame.
— Tu penses qu'elle est là ? lui dis-je en indiquant le chariot de mon amie.
— Pour sûr ! C'est cette femme qui s'est occupé de la chambre où Monsieur Grougri était !
— Eh bien tu n'as plus qu'à fouiller.
— Pas question !, s'indigna ma collègue, il va foutre le bordel partout et foutre
en l'air toute une journée de travail !
— Gert-
— Bon ça va, ça va ! me coupa-t-elle.
Après avoir entendu ces mots, le gamin plongea dans le panier à la recherche de sa peluche. Finalement, il la trouva et nous remercia avant de s'en aller.
Aussitôt parti, Gertrude se tourna vers moi et me dit d'un ton menaçant :
《Je ne veux plus que tu m'appelles par mon nom complet c'est compris ?! C'est déjà assez humiliant comme ça d'avoir pour prénom Gertrude alors pas besoin d'en rajouter !》
— Alors comment tu voudrais que je t'appelle ?
— Tu n'as qu'à me donner un surnom ou me parler directement sans m'appeler. En tout cas je n'aime pas ce prénom pourri !
— Ce n'est pas à moi qu'il faut dire ça, mais à tes parents !
Je me rendis compte de ma boulette un peu trop tard et couvrit ma bouche en murmurant un 《désolée !》
— Ce n'est pas grave, me dit-elle d'un air mélancolique, tu avais oublié c'est tout. Les seuls à blâmer, c'est bien eux!
— Ne dis pas ça voyons, je suis sûre qu'il avaient une bonne raison ! Ne juge pas avant d'écouter leur version de l'histoire. Après tout, tu as peut être simplement mal compris.
— Y a quoi à comprendre ? Il y a quelques années, ils m'ont amenée ici pour des vacances et au moment de rentrer, ma mère m'a dit de l'attendre un peu, qu'elle reviendrait, alors je me suis dit qu'elle allait juste ranger les bagages dans la voiture et revenir, chose qu'elle n'a jamais faite !
— Peut être qu'en te demandant de l'attendre, proposais-je avec de étoiles dans les yeux, elle n'entendait pas des minutes ou des heures mais plutôt des années !
— C'est ça ouais. Dis-donc tu te crois dans un roman ou un film ? On n'est pas dans une espèce de dessin animé débile avec des éléphants aux oreilles immenses !
— Attends, tu parles de Dumbo là ?
— Je ne l'ai jamais vu, je sais juste que sa mère revient à la fin.
— Si tu le dis...
— Bon, c'est pas que je n'apprécie pas rester là à me taper la discute avec toi mais j'ai encore un tas de choses à faire !
— Tu n'as jamais aimé le travail... Qu'est ce que tu me cache ?
— Moi ? Je te promets que je ne te cache rien...
— Ruby !
— Quoi ?
— C'est ton nouveau surnom. Ça te plaît ?
— On dirait un nom de lapin...
— Pourquoi tu dis ça ? Et puis, c'est soit ça soit-
— D'accord va pour Ruby !, me coupa-t-elle pour la seconde fois, Bon si tu me cherches je vais aller faire le ménage au premier étage.
— J'irai au deuxième alors. À plus tard !
— Salut !
Ger- pardon, Ruby et moi détestons devoir travailler au rez-de-chaussée. La réception quoi. Les clients y sont vraiment nombreux et même s'ils se montrent parfois gentils et reconnaissants, la plupart du temps ils nous traitent avec mépris, et aiment nous rabaisser tandis que nous faisons notre possible pour les éviter comme la peste.
《JE TE DÉTESTE !》entendis je pendant que je balayais les couloirs.
Qu'est ce qu'il se passe encore ?
《RÉMI ! LÂCHE TA SOEUR !》
Ah. Ok.
《MAIS J'AI RIEN FAIT M'MAN ELLE SE FAIT DES FILMS TOUTE SEULE !》
Cool ta vie. Tu veux une carte kiwi ?
《MENTEUR !》
C'est pas possible...
《MÊME PAS VRAI !》
C'est super ça. Dommage que personne ici n'en ait quelque chose à branler !
《SI !》
À part vous deux peut être...
《NON !》
C'est pas possible sérieux...
《SI !》
🎶 Mais si c'est possible avec la carte kiwi🎵
《J'AI DIT NON !》
Sans blague ?
《OH QUE SI !》
🎶 ...l'enfant de moins de seize ans... 🎵
《OH QUE NON !》
Bon ça suffit là.
《N'IMPORTE QUOI !》
Pitié...
《MAMAAAAAAAN !》
Tuez-moi.
Oh tiens on dirait qu'il sont arrivés à leur chambre.
JE RÊVE OU C'EST LA SUIVANTE QUE JE DOIS NETTOYER ?!
À cet instant précis, mon téléphone portable sonne. Vive la technologie.
— Allô ?
—...
— Quoi ?! Parle clairement, j'entends rien !
—...
— D'accord, j'arrive.
Après avoir remis mon mobile dans mon sac (j'ai raccroché évidemment, ne vous la jouez pas Michel), je rangeai mon "Équipement de Nettoyage Hôtelier" (ou E.N.H) comme j'aime l'appeler au fond du chariot et me dirigeai vers le premier étage.
— Alors, c'est quoi cette urgence ? dis-je dès que je vis Ruby.
— Juge par toi même ! répondit-elle en me tendant une feuille.
—"Chère Luna, j'espère que tu ne m'as pas oubliée, j'arrive ce soir pour m'assurer que tout va bien. Amitiés, Tacha.", lu-je à haute voix.
Oh non...
— Tu m'expliques ?
— T'expliquer quoi ? riais-je jaune.
— Je ne pense pas que l'assistante de ton milliardaire de père veuille venir ici vérifier si tu fais ton boulot correctement alors crache le morceau ou je te jure que...
— Ok t'as gagné ! Tu te souviens quand je t'ai dit que la seule façon pour que je reste ici est qu'ils me renient et que c'est arrivé ?
— Tu m'as menti ?! LUNA ! On est censée être meilleures amies et tout se dire !
— Je n'ai pas menti, j'ai juste un peu déformé la réalité. me défendis-je en fermant légèrement les yeux.
— Qu'est ce que tu leur as raconté ?
— En fait pour pouvoir rester j'ai dû convaincre les miens que je ne bossais pas ici mais que j'habitais dans une des chambres.
— TU AS FAIT QUOI ?! s'écria-t-elle, folle de rage.
— Ce n'est pas tout...
— Mais encore ? demanda-t-elle en croisant les bras.
— Je leur ai plus au moins raconté que j'avais une assistante personnelle... continuai-je avec une toute petite voix, en baissant la tête.
— Oh non, soupira-t-elle en se tenant la tête, ne me dis pas que tu leur a parlé de moi ?!
— D'accord je ne te le dirai pas.
— Luna !
— Quoi ? Tu sais parfaitement qu'ils m'auraient tuée si je leur avais dit la vérité !
— Oui mais quand même...
— Qu'est que nous allons faire maintenant ?
— Comment ça 《nous》 ? C'est toi qu'elle vient voir, pas moi !
— Sois sympa...
— Bon bah tu n'auras qu'à lui dire la vérité. Tacha s'occupe de toi depuis que tu es bébé et d'après ce que tu m'a dit c'est presque ta grande sœur. Elle comprendra.
— Non ! En plus d'être très gentille Tacha est extrêmement loyale. Elle ne pourra pas s'empêcher d'aller tout dire à mes parents.
— Je ne vois pas où est le problème. Pourquoi tiens tu tant à cacher ton "travail" à ta famille ?
— Parce qu'ils ne jurent que par l'argent ! Ils ne sont pas bien différents de ces clients snobinards qui nous regardent d'un mauvais œil à longueur de journée. Ils ne comprendront jamais mon choix...
— En parlant de ça, moi non plus je ne comprends pas très bien.
— Tu ne comprends pas ?
— Je veux dire, tu as échangé une vie où tu pouvais avoir tout ce que tu voulais en un temps record contre un boulot de femme de ménage sous-payée dans un hôtel avec des clients méprisants.
Tu es passée d'un lit double de princesse à un misérable canapé pliant dans un vieux placard à balais que tu dois partager avec une fille à nom pourri.
Des succulents plats de votre chef cuisiner aux restes réchauffés des vacanciers. Tu vivais comme une princesse, et maintenant tu travailles presque gratuitement. Alors oui, je ne comprends pas.
— Pas faux, mais n'oublie pas que si j'ai délaissé tout ça, c'est pour toi.
— Tu vas continuer à rabâcher cette histoire encore longtemps ?
— J'ai fait une promesse !
— C'est vrai, mais tu n'es pas obligée de la tenir !
— Si, je le suis.
— Je te promets que je ne t'en voudrai pas.
— C'est moi qui ne me le pardonnerais pas.
— Mais pourquoi ? Arrête, tout va bien je te l'assure !
— Ruby, ça suffit ! sermonnai-je mon amie comme le ferait une mère, j'ai décidé de rester pour toi ! Ce que tu en dis n'y changera rien.
— Je trouve ça injuste. Je suis obligée d'être dans cette galère mais je n'ai pas envie de t'entraîner là-dedans.
— Tu es ma première vraie amie, je me voyais mal te laisser tomber et retourner à ma routine monotone.
— Bon d'accord... Mais ton altruisme te perdra !
— Ça tu vois ma chère, je n'en ai rien à faire !
— Tu fais des rimes en plus...
— Je suis poétesse je te dis.
— Bref, comment tu vas t'arranger pour occuper une chambre ?
— Oh mais ce n'est pas un problème ! En tant que femme de ménage j'ai accès à toutes les chambres.
— Donc si j'ai bien compris ton plan c'est de choisir une chambre, et d'en éloigner les occupants pendant la visite de Tacha ?
— Exactement. Tu pourrais t'occuper de les tenir loin de la chambre ? S'il te plaît !
Elle soupire. Ça veut dire oui ?
01/04/2018
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