Chapitre 27
Le soir venu, je rejoins Andréas dans sa chambre - enfin, notre chambre. Celui-ci sort tout juste de la salle de bain attenante à l'instant où j'arrive, le corps humide et surtout complétement nu.
Hum, quelle vue délicieuse.
Je m'adosse à la porte, le matant sans vergogne.
-Tu pointes enfin le bout de ton museau. s'exclame le loup en m'apercevant.
J'hausse les épaules nonchalamment.
Il est vrai que j'ai été pas mal occupée à discuter avec Nyce, qui ne semble pas être une si mauvaise louve que ça. Elle est très sympathique en fait. Nous en avons beaucoup appris l'une sur l'autre. Je lui ai parlé de mes passions pour la nourriture et les siestes au soleil, et elle de ses escapades sportives lorsque tout le monde est censée travailler. Elle m'a même proposée de l'accompagner un de ces jours, mais j'ai refusé poliment.
Moi, faire du sport ? Quand les poules auront des dents !
-J'essayais de faire connaissance avec mes nouveaux camarades de meute. je me justifie.
-Oui, j'ai vu ça. C'est bien que tu t'intègres. Mais essaie de ne pas trop me mettre de côté, d'accord ?
Je sourie malicieusement.
-Monsieur fait un caprice ?
Andréas s'avance vers moi, puis m'attrape par les hanches pour me coller à lui. Les quelques gouttes d'eau qui perlent sur son corps viennent mouiller mes vêtements, mais je m'en fiche.
Qui s'occuperait de telles broutilles quand on a d'aussi beaux yeux en face de soi ?
-Je suis ton compagnon. J'estime avoir le droit à des privilèges. affirme t-il d'une voix très viril.
Je crois que je ne me lasserais jamais d'entendre ce genre de choses.
Je tapote le bout de son nez de mon index, le surprenant.
-Je te rappelle que nous ne sommes pas encore officiellement unis. je le nargue.
Et avec ce qu'on m'a expliqué, je ne suis pas sûre d'avoir hâte de le faire.
Andréas me sourie d'un air espiègle.
-Ça ne va pas tarder, ne t'en fais pas pour ça. En fait, j'ai consulté le calendrier, et la prochaine pleine lune est à la fin de la semaine.
J'ouvre grand les yeux, stupéfaite.
Dois-je comprendre ce que je crois avoir compris ?
-Tu veux qu'on s'unisse ce week-end ? C'est dans quatre jours ! Ce n'est pas... je sais pas... un peu tôt ? je lui demande, mal à l'aise tout à coup.
Je veux vraiment m'unir à Andréas, je vous rassure. Seulement cette histoire de mélange de sang a le don de me refroidir.
Je fais peut-être tout un tas de trucs crados en tant que chat, mais il y a des limites à ma démence.
Et puis, boire le sang de quelqu'un, ce doit être un acte très intime. Or, je ne connais encore que très peu de gens ici. En fait, officiellement, je n'en connais que deux : Andréas et Nyce. Je peine à me faire accepter des loups, et voilà qu'Andréas veut précipiter les choses en faisant de moi l'Alpha femelle de la meute le plus vite possible.
C'est beaucoup trop précipité.
Mais Andréas n'est pas de cet avis.
-Pourquoi attendre ? Je suis certain de mon choix, et tu as toi aussi accepté cette union. Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est d'organiser l'évènement. Je suis sûr qu'on peut tout arranger avant le soir de la pleine lune.
C'est plus fort que moi, il faut que j'angoisse. Je pense que je n'aurai jamais été aussi nerveuse de ma vie que depuis ma rencontre avec ce loup. Moi de nature si calme, voilà que je panique pour un rien.
-Oh, je ne t'ai pas dit. Ça tombe pile le jour de mon anniversaire. rajoute Andréas en me fixant d'un air de chiot.
Comment voulez-vous résister à ça ?
Résignée, je soupire et accepte. Le sourire d'Andréas se fait rayonnant. Satisfait, il m'embrasse longuement, me tenant serrée contre son corps bouillant. Je me laisse aller contre lui, incapable de lui résister.
-Allons dormir maintenant. On a une semaine chargée qui nous attend.
Il s'en va vers le lit, prêt à se coucher.
-Vas-y, je te rejoins après, le temps de me doucher et d'enfiler un pyjama.
Il s'offusque.
-Certainement pas ! Officielle ou non, tu es ma compagne et c'est nue que tu dormiras avec moi.
Je lève les yeux au ciel, exaspérée par un tel caprice.
-Et qu'est-ce que je vais faire de tous mes pyjamas ?
-Jette-les.
Ah ! Bravo pour l'écologie !
Je m'apprête à entrer dans la salle de bain quand Andréas m'arrête.
-J'ai envie d'essayer quelque chose. dit-il.
Pourquoi est-ce que je le sens mal ?
Dans l'incapacité de refuser quoique ce soit à cet homme à tomber par terre, voilà que je me retrouve dix minutes plus tard dans une baignoire, sous ma forme animale. Si j'ai bien compris une chose, c'est qu'Andréas adore être en contact et prendre soin de mon chat. Et ce soir, il a décidé de lui faire sa toilette.
Tous les propriétaires de chats doivent se dire que c'est une mauvaise, très mauvaise idée.
Andréas allume le jet d'eau, vérifiant la température avant de l'approcher. Mais alors qu'une minuscule gerbe d'eau atterrit sur ma patte, mon chat bondit en feulant. Ne tenant pas compte de mes protestations, le loup dirige le jet droit sur moi.
Trempé jusqu'aux os, mon chat tente à tout prix de sortir de cette baignoire.
-Eh bah, tu ne plaisantais pas quand tu disais que ta chatte n'aimait pas l'eau. constate Andréas tout en gardant son calme.
En effet, bien que je ne sache pas pourquoi, le contact de l'eau m'est beaucoup plus insupportable lorsque je suis sous forme animale. Ce qui est assez embêtant d'ailleurs.
Mon chat miaule, suppliant son loup d'arrêter ce supplice. Mais il n'en fait qu'à sa tête, continuant de mouiller la pauvre bête tout en la caressant tendrement de son autre main.
Compte sur moi pour te le faire payer.
Mon chat s'agrippe fortement au rebord de la baignoire, contraint de subir ce toilettage forcé. Lorsqu'Andréas se met à le savonner, il tente même de s'en prendre à lui, mordant et griffant la chair de sa main sans que le loup ne bronche.
En fait, Andréas semble plus s'en amuser qu'autre chose. Il regarde la scène d'un air rieur et attendri à la fois.
Je jure que cet homme est psychologiquement dérangé.
Il prend tout son temps, faisant attention à ne laisser aucune saleté. Mon chat n'a jamais été aussi propre de sa vie. Si on le fait glisser sur le carrelage, il foncerait droit devant sans pouvoir s'arrêter.
Une fois la douche terminée, il prend une petite serviette et me sèche précautionneusement. Encore traumatisé, mon chat se laisse faire, heureux d'être ressorti vivant de la baignoire infernale.
Plus tard, Andréas s'étend sur le dos dans le grand lit, reposant mon chat sur son ventre d'où il peut le caresser aisément tout en fermant les yeux. Éreinté après ce pénible moment, mon chat se laisserait bien assoupir ici, sur cette peau chaude à souhait. C'est si confortable. Mais il y a encore une vengeance à accomplir après cet acte horrible qu'il a subi.
Réveillant son côté maléfique, mon chat se relève. Il progresse sur le corps d'Andréas et tranquillement vient s'allonger à même le visage du loup.
-Hafna ? tente t-il de dire, étouffé par la masse de poils noirs.
Mon chat a raison, c'est bien plus confortable ainsi.
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