Binôme III
Textes écrits pas @YannMartin-san et -Salymyth-
Sentez vous libre de commenter et liker !
Depuis son plus jeune âge, Éléonore, la dragonaute a appris à faire face à la vie. Portant sur elle le fardeau de la mort de ses parents comme un prisonnier traînant une boule à ses pieds, les chaînes pourrissantes arrachant sa peau un peu plus chaque jour.
Parmi le chahutement et le brouhaha incessant du marché de la cité, elle distinguait à peine ses pensées macabres des plaintes des mendiants. Les pauvres êtres tourmentés par la vie et maudits par le destin grouillaient dans ce type d'endroits bondés, encore convaincus, ayant juste assez d'espoir que l'humanité porte encore des valeurs nobles, que la société humaine se distinguait toujours des jungles où régnait la loi du plus fort, et qu'ils recevraient les grâces de quelques passants pour une broutille de leur argent.
Mais même avec le monde fou qui se réunissait quotidiennement à la grande place de la cité rares étaient les quelques pièces qui se retrouvaient au fond des chapeaux délabrés. Ils survivaient au jour le jour, plus démunis et désespérés qu'hier, priant de toutes leurs forces pour une simple bouchée de pain.
Parfois, quand elle les voyait, assis à-même le sol, quémandant la bonté divine comme autant de fantômes exténués par l'errance perpétuelle elle ne pouvait s'empêcher de se représenter dans ces figures malheureuses. Elle fermait alors les yeux, et ce souvenir refaisait surface régulièrement.
Cette nuit où s'élevait le crépitement du feu au milieu du village comme les hurlements gutturaux d'une bête assoiffée de sang elle avait tout perdu. Ses possessions, ses jeux préférés, les cadeaux offerts à l'occasion de son anniversaire, sa chambre, sa maison, son foyer, ses parents. Tout ce qu'elle avait de plus précieux au monde et chérissait de tout son cœur disparut à jamais de sa vie.
Le soir de son dixième anniversaire, Éléonore cessa d'être la petite fille gâtée du village.
La danse des flammes se reflétait dans ses innocents yeux alors qu'elle fixait, interdite, sa maison partir en fumée. Au début elle ressenti de la chaleur. Et petit à petit, à chaque pas qui la rapprochait du bûcher elle passait par milles émotions jusqu'alors inconnues à son cœur de petite fille.
Si sa meilleure amie ne l'avait pas saisie par les épaules et traînée de force, elle aurait fini par brûler aux côtés de ces plus précieux trésors.
Et ainsi, Éléonore devint orpheline. Fauchée jusqu'au cou et sans aucun parent proche aux alentours elle dût faire ses preuves au village de Klad pour espérer subsister un jour de plus. Elle se résigna à abandonner l'école pour travailler aux champs. Que ce soit sous un soleil ardent, une pluie battante ou une neige glaçante elle ne se plaignait jamais et endurait les affres de la vie en acceptant l'acharnement du destin sur elle. De cette manière, c'était beaucoup plus facile.
Retourner la terre, planter les graines une à une sans penser à ce que ça vie aurait pu ressembler si ces parents n'étaient pas morts, si le feu n'avait pas pris, si elle avait éteint la cheminée comme on le lui avait demandé.
Après tout, c'était de sa faute.
Elle méritait de souffrir.
Elle réussit néanmoins à s'en sortir, étonnée de sa propre ténacité. L'œuf que ses parents lui avaient offert quelques minutes avant l'accident y était pour beaucoup. Elle ne savait pas ce qu'il contenait mais elle était persuadée qu'il lui sauverait la vie. Le gardant toujours dans l'une de ses poches et précieusement enroulé autour d'un tissu troué elle s'engagea à en prendre soin.
Le jour de ses quatorze ans, une lettre provenant d'une académie lui a été adressée. Elle crut d'abord à une farce ayant pour but de se moquer d'elle qui savait à peine lire et écrire mais le sceau authentique de l'académie ne mentait pas. On lui promit de faire d'elle une dragonaute d'exception et instinctivement, elle avait compris. L'œuf contenait un dragon impatient de voir le jour.
Évidemment la jeune adolescente ne s'était pas imaginée des films : elle savait qu'une paysanne comme elle ne réussirait jamais, que c'était perdu d'avance et que de toutes manières elle n'était même pas certaine qu'elle voulait quitter son village natal. Plusieurs facteurs penchaient la balance d'un côté puis de l'autre sans arriver à discerner lequel serait le plus avantageux. En inspectant attentivement la liste des débouchés, elle haussa plusieurs fois les sourcils. Puis, dans un coin de la feuille, indiscernable au milieu de toute l'encre noire s'était glissé le chiffre qui correspondait au salaire d'un dragonaute.
Le jour suivant elle se retrouva devant l'entrée de l'Académie.
Le sang de la jeune adolescente se mit à bouillir alors qu'elle se tenait raide comme un piquet devant les portes de l'académie. Elle se sentait mal à l'aise, ses vêtements tachés de boue contrastant avec l'éclat du fer du portail, comme si elle tâchait le tableau. Mais Éléonore ne se laissa pas intimider pour autant. Si le destin lui donnait un coup de pouce, elle n'allait certainement pas la rater et sauterait sur chaque occasion qui se présentera. Confiante, déterminée, un poil anxieuse elle franchit la ligne qui séparait son quotidien et ce nouvel univers qui changea à jamais sa vie.
Éléonore s'arrêta sur un marchand de pommes. Le fruit avait une forme plaisante et une courbure parfaite, sans parler du rouge impeccable qu'il arborait comme de la peinture neuve. À cette époque, naïve comme elle était Éléonore s'était imaginée être la protagoniste de quelconque roman fantastique de mauvais goût. Aujourd'hui elle n'était non pas le chevalier qui sauve l'univers de la destruction mais une simple livreuse comme une autre, voyageant à travers l'espace en transportant des colis à travers l'espace. À cette époque elle ignorait que la couleur immaculée de la pomme n'était pas naturelle.
Éléonore pouvait sentir quelque part dans son dos une grande créature renifler de part et d'autre à la recherche d'un objet précis, et ses soupçons se confirmèrent quand l'un des vendeurs à sa droite s'effraya de voir sa marchandise avalée par un dragonet. Elle se retourna et fit demi-tour, lassée par l'altitude gargantuesque de son dragon.
- Ecoute Ifnirr, je sais que tu raffoles de criquets grillés aux élixirs millénaires mais je suis pressée, là.
La créature en bleu fit une mine triste d'un air entendu, et même si elle s'était jurée de ne plus se laisser attendrir par ses yeux de chiens battus trompeurs, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable.
- Bon, si tu restes sage tu auras droit à tes friandises préférées, viens !
Ifnirr aimait visiblement la résonance que ses mots prenaient à ses oreilles, et décida de se comporter en bon dragonet exemplaire. Du moins jusqu'à ce que sa maîtresse eût récupéré la marchandise à livrer. Ifnirr devint soudainement agité, comme enveloppé par des mille-pattes innombrables, sautillant d'un point à l'autre, remuant sa queue et ses ailes immenses sur le point de casser les stands alentour et renverser toute la marchandise.
- Ifnirr qu'est ce qui te prend ?
- Ah, désolé... C'est sûrement ma faute.
Un homme de grande taille s'avança parmi la foule curieuse qui les entourait. Ses cheveux coupés ridiculement court et ses caractéristiques lunettes rondes jaunes sur le front ne laissaient pas de place au doute quant à son identité. C'était Simon, un camarade qu'elle avait connu durant sa formation de dragonnier et qui l'avait bien épaulée, aussi mentalement que financièrement. Etrangement Ifnirr n'était jamais à l'aise par sa présence, et la raison était claire : la senteur d'huile ne plaisait pas à ses narines délicates. Après avoir fait disperser la foule, les trois individus allèrent dans un endroit plus calme pour prendre les nouvelles de chacun, après le temps. Simon insinua à plusieurs reprises qu'il était dans une situation financière délicate, et Eléonore vint venir la question à plusieurs kilomètres.
- J'ai un très grand projet en cours qui pourrait révolutionner le monde de la métallurgie...
Elle eut peine à retenir un soupir. Simon était bienveillant et avait un bon fond, mais il n'en restait néanmoins qu'il avait quelques problèmes d'excessif sens d'entreprenariat et beaucoup trop de cran pour son bien. Néanmoins l'aide qu'il lui apportait par le passé lui a été indispensable et généreuse, et Eléonore n'était pas du type à laisser tomber des amis dans le besoin.
- Combien ?
Le sourire de Simon s'élargit jusqu'aux oreilles et, insistant sur son engagement à la rembourser à la pièce de cuivre près, énonça son prix plutôt exorbitant pour le salaire de la dragonnière. Elle accepta de lui céder de son argent, mais pris garde à en conserver assez pour sa vie quotidienne et les crises gourmandes de son compagnon favoris aux ailes bleues. Peu après s'être quittés elle fit craquer son dos et s'engagea à accomplir sa tâche : livrer la marchandise. Et pour cela, elle devait s'occuper du cas d'Ifnirr...
- Maudit Ifnirr, veux-tu bien cesser de te débattre ?
Pour toute réponse, le dragonnet récalcitrant cracha une flammèche bleutée qui passa dangereusement près des cheveux de sa maîtresse.
- Je sais que tu n'aimes pas mettre ton scaphandre, mais nous n'avons pas le choix...
Cette fois-ci, une flammèche jaune embrasa une mèche ; à l'aide de sa manique Eléonore sauva nonchalamment le peu qu'il restait de sa coiffure.
- N'as-tu pas envie de goûter les délicieuses salamandres grillées qu'on ne trouve que sur Zeveon ?
Séduit par la perspective du succulent repas, Ifnirr se montra parfaitement docile. Eléonore désespérait d'avoir pour monture un ventre sur patte, qui se souciait plus de son estomac que de leur mission.
Avant le décollage elle vérifia minutieusement les niveaux d'oxygène et l'étanchéité des tuyaux. Elle grimpa sur la selle de son dragonnet et lui intima l'ordre de s'envoler. Alors qu'ils s'élevaient toujours plus haut, la dragonaute eut un pincement au cœur en voyant Klad au loin. Le village semblait si petit, si fragile d'en haut. Y retournerait-elle un jour ? Ifnirr ne pouvait pas l'accompagner là-bas, sinon il allait découvrir la taverne qui importait les salamandres grillées et plus jamais elle ne pourrait lui enfiler son scaphandre.
Le duo volant dépassa bien vite les nuages, et les pompes à oxygène se mirent en route quand la pression fut trop basse. Quittant définitivement le bleu du ciel, ils franchirent l'atmosphère et se retrouvèrent dans l'immensité de l'espace. Droit devant, Zeveon se reflétait dans les visières de leurs casques. Une méduse spatiale flottait non loin ; mais vu ce qu'ils transportaient, mieux valait l'éviter... tant pis pour la gelée !
Après une heure dans le froid sidéral, ils arrivèrent. Eléonore avait pour instruction de se rendre directement au palais avec la marchandise, mais elle savait pouvoir dire adieu à ses derniers cheveux si Ifnirr n'obtenait pas rapidement son dû. Elle héla un marchand qui tira sa cariole jusqu'à eux. Il vanta la fraîcheur de ses salamandres, pêchées le matin même dans le lac d'Azur. Il décrivit avec éloquence sa technique de cuisson, héritée de son arrière-grand-mère. Ifnirr se lécha les babines à l'évocation des sels fins utilisées : voyant la bête si affamée, l'opportuniste vendeur ne manqua pas de gonfler ses prix. Eléonore délia péniblement les cordons de sa bourse, qui était bien maigre malgré son généreux salaire de dragonaute ; pourquoi diable avait-elle prêté tant d'argent à Simon ?
Le dragonet, une fois rassasié, s'allongea dans l'herbe violette pour faire une sieste. Sa maîtresse soupira, accrocha délicatement les paquets à sa ceinture, et marcha en direction du palais. Les gardes sourirent en la voyant arriver à pied, et elle leur lança un regard noir qui leur fit bien vite reprendre un air impassible. Elle grimpa au sommet de la tour Ouest.
- Eléonore, te voilà, enfin !
- Excuse-moi Sonia, Ifnirr n'a pas daigné m'accompagner jusqu'au bout...
- Il valait mieux qu'il t'abandonne maintenant plutôt qu'au milieu de l'espace, dit la savante avec un sourire espiègle.
- J'espère que cette livraison sera la dernière, je n'ai plus ni la patience ni les cheveux pour lui remettre son scaphandre.
- Oui, oui, ne t'inquiète pas. Ma machine va marcher cette fois.
- Tu dis toujours ça...
Sonia invita la dragonnière à prendre place sur la seule table que comportait son laboratoire. D'un revers de la main elle écarta une pile de livres dont s'échappaient quelques feuilles pour faire de la place. Les bouquins firent voler la poussière au nez des deux femmes, qui éternuèrent simultanément, leur arrachant un rire commun, comme dans le temps.
- Thé ou café ?
- Tant que c'est gratuit, même un verre d'eau est la bienvenue. Plaisanta Éléonore d'un air léger en s'asseyant de tout son poids sur la chaise de bois.
Elle vit la scientifique disparaître derrière un rideau d'un air entendu et se perdit dans la contemplation des alentours pour patienter. Des murs peints en jade, des lustres alimentés de pierres d'énergie, des machines aux technologies les plus à la pointe du moment : voilà ce qu'impliquait d'être une chercheuse en sciences technologiques et énergétiques du palais de Zeveon. Elle était venue maintes fois au pied de l'imposant et étincelant palais de jade de l'empereur Rhin mais c'était bien la première fois que la dragonnière pénétrait dans son enceinte.
La structure de ce château se constituait essentiellement en formes rondes et obliques. Le tout, excessivement décoré et vert. Mais dans ce labo tout éclat s'obstruait par une sorte de très léger brouillard à peine discernable bleuté. Les yeux d'Éléonore purent trouver du répit face aux précédentes pièces bling-bling mais ne pût s'empêcher d'imaginer tout un tas de scénarios sur l'origine et la cause de ce mystérieux brouillard. Peut-être Sonia craignait de perdre la vue et prenait ses précautions ? Qu'elle préférât tout simplement le bleu au vert et, n'ayant pas l'embarras du choix choisit de répandre cette couleur dans l'air plutôt que la peindre sur les cristaux ? Que ce brouillard était le résultat d'une récente expérience ?
La réflexion sur ce simple phénomène d'atomes stimula l'imagination débordante de la femme. Elle s'en alla loin, très loin. Spécialement quand elle se rendit compte que Sonia prenait un temps inhabituel à préparer la boisson. De fait, elle ne put stopper son imagination de traverser le fil rouge.
Et si Sonia...
Cling.
Le tintement de la porcelaine posée sous le nez de la dragonnière lui fit brusquement revenir à la réalité. La scientifique soufflait dans ses doigts après avoir posé les verres, cherchant une chaise du regard. Elle s'empara d'un tabouret maladroitement et le cala de force entre des coussins et des papiers. Son sourire jusqu'aux oreilles confirmait qu'elle trépignait d'impatience.
Pour recevoir son colis ? Ou parler tout simplement avec cette amie d'enfance, quand bien même l'une se souvenait à peine de l'autre ?
- Alors, Klad ?
Elle démarrait les discussions avec la même question, à laquelle Éléonore répondait toujours : comme d'habitude. À partir de là les sujets déroulaient à flots. Comme à son habitude Éléonore couperait sa phrase en plein milieu pour prendre une gorgée de thé et Sonia ne manquerait pas une occasion pour vanter son génie et le nombre de riches imbéciles qui financent chacun de ses projets sans même s'y intéresser. Elles se plaindraient de leur travail, se raconteraient leurs pires rencontres, se charrieraient de n'être que de minuscules corps atomiques devant l'immensité de l'univers.
- Au fait Nia, glissa Éléonore entre deux gorgée
- Au fait Nia, glissa Éléonore entre deux gorgée, ton projet déjanté avance bien ?
- Tu veux parler de la machine qui permet d'étudier en dormant ? Ça a son petit succès oui.
- Nan, l'autre. Attends... y'a vraiment des gens pour acheter cette babiole ?
- Hop hop hop. Éli, t'as beau être ma meilleure amie je t'interdis d'insulter mon SBICS aussi impunément ! Le châtiment divin s'abattra sur toi en conséquence !
SBICS était le diminutif de Super Booster of Intellectual Capacities while Sleeping. Le temps pourrait passer et changer autant de choses qu'il veut, le goût de la scientifique pour les noms à rallonge demeurait immuable.
Sans prévenir la scientifique démarra sa séance punitive en assommant son amie de chatouilles, la savant très sensible. Malgré tout la dragonnière n'en démordait pas et refusait de s'avouer vaincue.
- Tu sais, Eli, mon projet doit rester absolument secret, ok ? Sinon, je me retrouverais dans de beaux draps !
La voix de Sonia prit l'espace d'un instant un timbre inhabituel, comme si prononcer ces mots lui coûtait beaucoup. Évidemment Eléonore était parfaitement au courant. Dans ce monde où il est interdit de regarder en arrière et regretter le passé son amie cherchait à accomplir le rêve de ses prédécesseurs : voyager dans le temps et voir le passé de ses propres yeux. Elle ne savait pas exactement ce que Sonia comptait y faire et pourquoi elle se l'était fixé comme objectif, mais depuis qu'elle l'avait sauvé du bûcher ce jour-là elle en était obnubilée. Au point de s'en aller du jour au lendemain à Zeveon sans la prévenir afin d'obtenir le savoir nécessaire à son objectif.
Contrairement à Eléonore, Sonia a réussi dans sa vie. Elle avait tout pour elle : renommée, fierté, gloire, argent, savoir. Elle dormait au milieu d'un château majestueux entourée de tout ce qu'elle aimait, ne manquant jamais de nourriture et ne ressentant plus le froid pénétrer ses os jusqu'à avoir la sensation qu'ils se briseraient d'un moment à l'autre.
Elles étaient à présent bien différentes, bien qu'étant parties du même point de départ. Eléonore détestait en avoir conscience et refusait de l'admettre, mais de toute évidence elle enviait Sonia Elle jalousait cette petite jeune fille à qui tout sourit.
Elle voulut lui répondre par un "oui" docile comme à son habitude, mais c'en était sûrement trop. À cet instant, les mots qu'elle ne contrôlait plus...
- Les gens changent, Sonia.
...résonnèrent comme une fatalité. Une lame trop aiguisée.
Les mots s'échappèrent de ses lèvres gercées sans qu'elle puisse les avaler et ravaler dans sa gorge.
Sous l'ombre de la fenêtre elle ne parvenait nullement à discerner l'expression de son amie d'enfance.
- Je n'aurais pas dit mieux.
Éléonore se sentit soudain choir. Elle perdit tout sens de l'équilibre, de stabilité, du sol. Et elle tombait, avalée par une trappe parfaitement camouflée. Quoique pas tant que ça finalement. Les coussins, les livres, le bazar pas possible et pour finir le brouillard masquaient tout endroit suspect. Tout comme ils obstruaient le visage de la scientifique au regard perdu de son amie d'enfance. Juste avant que ça vision ne tourne au noir, elle put distinguer une grande silhouette, porteuse de lunettes apparaître derrière le rideau vert. Et juste derrière, une paire d'ailes bleues tachées de rouge.
Ah... c'était ça.
Évidemment.
Qu'elle était naïve.
Après tout, elle méritait de souffrir, non ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top