Une longue semaine s'écoula ensuite après les évènements bouleversants, durant laquelle Zitao ne se présenta pas en cours, tout du moins les premiers jours. Sans surprise, le jeune oméga avait besoin de temps pour se recentrer, laisser son corps se remettre de ce qu'il s'était passé et aussi, afin de chercher le courage nécessaire pour réaffronter son professeur au moment venu. Moment fatidique qui finit pourtant tout de même par arriver, un peu trop vite au goût du jeune élève qui se trouvait dans l'obligation de se présenter à son cours d'anglais.

Ainsi, Zitao se retrouva de nouveau dans cette classe, à sa place habituelle mais totalement tourné vers Sehun, le regardant avec insistance. Ce dernier lui faisait également face, lui tenant les mains avec délicatesse et caressant de ses pouces le dos de celles-ci, dans l'espoir de l'aider à se détendre. Au moins, personne ne faisait attention à eux, tandis qu'aucun élève n'était venu lui poser des questions vis-à-vis des évènements de la semaine précédente. A vrai dire, il était assez courant pour les étudiants omégas de s'absenter durant plusieurs jours lors de leurs chaleurs, alors il était presque certain que c'était la raison de l'absence de leur jeune camarade.

Sehun soupira légèrement afin d'attirer discrètement l'attention de son cadet, comme pour le sortir de son étrange trance. Ce dernier sembla tilter et bien qu'il le fixait déjà depuis plusieurs minutes, plutôt sans le voir, il se mit enfin à le regarder, l'attention apparaissant de nouveau dans ses yeux.

- Comment tu le sens ? le questionna alors le plus vieux à voix basse.

- Je ne sais pas, lui répondit simplement le second oméga, j'appréhende, continua-t-il en resserrant ses doigts sur les paumes de son ami.

Celui-ci lui sourit alors avec encouragement avant de se taire de nouveau, se contentant de le regarder avec douceur. Sans surprise, ces derniers jours avaient énormément rapproché les deux omégas, qui passaient désormais le plus clair de leur temps ensemble dès qu'ils se retrouvaient au même endroit.

En effet, ceux-ci avaient passé des heures et des heures tous les deux, Sehun soutenant Zitao avec les quelques expériences qu'il avait, tentant de son mieux de le rassurer au sujet de sa marque et du lien qui en était né. Cette dernière était toujours difficile à accepter pour le plus jeune mais au moins, il ne tremblait plus quand il la frôlait par accident et il ne ressentait plus de désagréables frissons à sa vue.

Les deux omégas avaient aussi passé la majorité de leurs dernières nuits ensemble, confortés l'un dans la chaleur de l'autre, jusqu'à ce qu'inéluctablement, le plus vieux ne se retrouve contraint à devoir repartir. Alors en cette fin de semaine, Sehun faisait en sorte d'être le plus présent possible aux côtés de Zitao quand ils étaient au lycée.

Il faisait de son mieux pour être son repère et son appui et encore plus au fur et à mesure des minutes qui étaient actuellement en train de s'écouler et qui, de seconde en seconde, les amenaient à l'arrivée imminente de l'alpha dans la salle de de classe. Là, ils étaient seuls à deux, dans leur petit et lourd secret.

Zitao n'avait pas tenu à mettre au courant leurs deux autres amis. Peut-être dans un soucis de jugement ? de honte ? lui-même ne savait pas vraiment pourquoi il n'était pas parvenu à le leur dire. Ni à eux ni à personne d'autre en vérité. Ainsi, il prétextait un mauvais rhume et des courbatures dues à ses récentes chaleurs pour expliquer la présence d'une épaisse écharpe autour de son cou. Ce que ses amis n'avaient pas questionné, ayant à ce moment-là préféré demander des nouvelles plus spécifiques sur son état post premières chaleurs et aussi le mettre à jour sur ce qu'il avait manqué comme potins récemment.

Puis tandis que le quatuor était désormais au complet et occupé à discutailler en cette fin d'après-midi, aidant ainsi le plus jeune à se changer encore un peu plus les idées, ce dernier se tendit soudain, le silence s'étendant en parallèle sur la classe.

Zitao sentit son sang se glacer dans ses veines alors qu'étrangement son pouls s'accélérait sous son stress et sa peur aussi bien intense qu'incontrôlable. Telle une statue, il se figea, incapable de se tourner en direction du grand tableau ou même de relever les yeux. Il le savait, il l'avait senti. Leur professeur était entré dans la pièce et son aura puissante l'étouffait déjà.

Sehun cessa alors de lui caresser les mains à contre-cœur, se déliant délicatement de lui pour se replacer dans la bonne direction. Il ne se sépara pourtant pas totalement de son ami, gardant avec douceur et encouragement le bout de ses doigts sur la cuisse de ce dernier, qui restait quant à lui toujours immobile.

Quelques longues minutes s'écoulèrent ainsi, dans le plus grand silence au sein des élèves tandis que le professer s'installait et prenait le temps qu'il fallait pour mettre en place tout son matériel. Jusqu'à ce que finalement, sa voix ne s'élève avec force alors qu'il commençait la leçon.

A la seconde même où les premiers mots furent prononcés par l'adulte, le corps de Zitao se mit à vibrer en réponse au doux son, ce qui ne passa pas inaperçu pour Sehun, qui se pencha légèrement vers lui.

- Tu veux sortir ? lui demanda-t-il à voix basse.

- Je ne peux pas, répondit faiblement Zitao, toujours tourné vers lui.

- Ok, tu me dis si jamais il y a problème, il regarda avec un peu plus d'insistance leur professeur, au moins il est de dos et je ne crois pas qu'il ait fait vraiment attention à nous, ajouta Sehun en lui tapotant la cuisse.

A vrai dire, plus Sehun observait l'adulte, plus il était évident que celui-ci n'était pas du tout à ce qu'il faisait.

- Hum, se contenant alors de répondre le plus jeune qui, puisant au fond de lui, s'obligea à relever la tête dans le soucis de devoir suivre le cours, reportant enfin son attention sur le tableau blanc sur lequel figuraient déjà de nombreuses inscriptions en anglais.

Il essaya alors de déchiffrer ce qui était inscrit avant de soudainement se stopper, sentant sur lui comme le poids de plusieurs regards. Il arrêta donc son observation et se forçant, il regarda cette fois autour de lui, remarquant ainsi l'étrange silence qui avait pris place dans la salle de cours. Il tourna alors à toute vitesse sa tête en direction de Sehun, inquiet de savoir ce qu'il se passait et il trouva ce dernier a lui aussi le fixer.

Cela suffit à ce que la panique ne prenne encore plus possession de lui, sa respiration s'accélérant désormais et les tremblements de son corps s'intensifiant. Un pressentiment horrible s'éprit de lui et lentement, il laissa ses yeux se poser sur chaque élève qui le scrutait, cherchant dans leurs regards un indice, quelque chose qui lui expliquerait ce qu'il se passait.

C'est alors qu'il remarqua que tous les visages qui l'entouraient se mouvaient légèrement, alternant entre lui et ailleurs. Perdu, ce fut donc tout naturellement que sa propre attention fut attirée vers la seconde source de curiosité.

A peine tourna-t-il la tête dans la bonne direction que ses yeux furent pris en otage par ceux, intenses et tristes, de l'alpha. Le temps sembla comme s'arrêter, se figer et le pauvre oméga eut l'impression de perdre encore plus pied, ne comprenant pas les raisons d'une telle expression sur le visage de l'adulte.

Ce dernier entrouvrit alors la bouche comme pour parler, pour lui parler peut-être, mais il se ravisa, restant silencieux à fixer le jeune élève d'un regard indécelable. Le monde resta immobile durant d'infinis instants, ne se remettant en marche que quand Sehun déplaça sa main pour la poser sur l'épaule de son ami. Le contact visuel entre l'alpha et lui se brisa alors et le plus jeune reporta enfin son regard sur son ainé, l'appelant à l'aide, désemparé.

Et alors que Sehun était sur le point d'essayer de le rassurer, de le raisonner, Zitao se leva d'un mouvement brusque, se plantant seul, debout au milieu de la classe. Son action eut don de faire s'éclater quelques larmes sur son bureau, sans qu'il ne s'en rendre compte, tout comme il ne savait pas qu'il pleurait.

Il fit ensuite volte-face pour être dos à leur professeur et sans que rien n'ait le temps d'être dit, il agrippa ses affaires et quitta la pièce en courant, laissant hébétée la totalité des personnes présentes. Il fallut que quelques secondes s'écoulent, le temps que l'adulte puisse accueillir ce qu'il venait de se passer et qu'il prenne enfin de nouveau la parole.

- Monsieur Oh, allez voir comment va votre camarade s'il vous plait.

A peine le professeur eut-il fini de formuler sa demande et sans même répondre, Sehun se leva à son tour à toute vitesse et adoptant un pas pressé sans pour autant courir, il disparut de la pièce, s'élançant à la suite de son ami.

Dès qu'il fut hors de la salle, il scruta à toute vitesse les couloirs, cherchant Zitao des yeux et l'apercevant juste à temps tandis que le brun disparaissant au loin. Sehun se mit donc cette fois à courir à sa suite, arrivant rapidement là où il avait vu son cadet avant que celui-ci ne disparaisse quelques secondes auparavant. A sa droite, une cage d'escalier. Sans vraiment hésiter, il supposa que Zitao était allé vers les étages supérieurs et s'engouffrant dans cette direction, il gravit les marches deux par deux. Bien vite, le souffle lui manqua mais il décida de l'ignorer du mieux qu'il le pouvait, plus préoccupé par l'état de son ami que par sa propre endurance.

Il gravit ainsi deux étages sans croiser le moindre signe de l'autre oméga, se retrouvant soudain sur le toit. Ce ne fut qu'à ce moment-là qu'il commença à douter du chemin qu'avait pu emprunter son camarade de classe. Si ça se trouvait, ce dernier était peut-être plutôt parti dans le sens inverse ou même peut-être qu'il était tout simplement sorti de l'enceinte du lycée. Il s'apprêta à faire demi-tour quand, faisant volte-face, son regard accrocha une forme sombre dans un coin.

Il y fixa donc son attention et après avoir plissé par réflexe les yeux, il compris qu'il s'agissait de Zitao. Ce dernier était recroquevillé sur le sol, son corps se contractant sous de violents spasmes provoqués par d'intenses sanglots. Sehun se dépêcha donc de le rejoindre et venant s'accroupir à ses côtés, il passa ensuite ses bras autour des épaules tremblantes du plus jeune avec le plus de douceur au monde. Puis s'asseyant à son tour sur le sol, il le ramena contre lui, le caressant doucement dans l'espoir de réussir à ne serait-ce qu'un peu l'apaiser.

- Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, couina Zitao dans le cou de Sehun en pleurant de toutes ses forces, il semblait si... si triste.

- Shhh, tenta le plus vieux en le serrant encore un peu plus contre lui, je, je pense qu'il est peut-être inquiet pour toi, ça doit être ça, tu as été absent durant plusieurs jours et sans donner de nouvelles, continua-t-il tout en le caressant toujours de façon réconfortante.

- Inquiet ? repris le jeune oméga de façon ironique, alors que c'est de sa faute, tout est de sa faute, gémit-il avant que sa voix ne se coupe douloureusement.

- Shhhh, continua de tenter de le calmer Sehun, je suis désolé, ne pense pas à tout ça, essaie de ne pas penser à tout ça.

- Mais tout a changé, peina à lui répondre le plus jeune, ma vie a-

Sa voix se brisa ultimement, cette fois dans un souffle étranglé.

- Il va falloir que vous en parliez, toi et lui, osa ajouter tout de même Sehun, qui faisait de son mieux pour réfléchir et afin que l'information atteigne nettement son ami.

- Non, s'il te plait, quémanda ce dernier en regroupant ses forces.

- Il le faut, il, le plus vieux hésita, Tao, est-ce que je peux te dire quelque chose, en tant qu'ami mais surtout en tant qu'oméga ?

Zitao travailla quelques secondes à calmer ne serait-ce que légèrement sa respiration avant de se décoller de contre Sehun et de se relever pour le regarder, apeuré et en silence, l'invitant à continuer.

- C'est ton alpha, malgré toute cette situation Monsieur Li est ton alpha maintenant et, et je suis désolé si mes mots peuvent te paraitre durs mais c'est comme ça et il n'y a rien que tu puisses faire contre, il baissa les yeux, cherchant comment formuler la suite de sa pensée, mais en théorie, ça crée une contrepartie. Prendre soin de toi, herm, maintenant, il a le devoir de prendre soin de toi, dit-il en relevant la tête.

Puis il ramena un peu plus Zitao contre lui, incapable de soutenir son regard rougi et quelque peu perdu.

- Vous êtes liés l'un à l'autre, c'est ça en soi ce que la marque représente. Je crois qu'il en a vraiment conscience et que c'est ça qui doit le préoccuper, un grognement contre lui lui fit comprendre que son ami n'était pas convaincu, depuis le jour de tes chaleurs, les fois où je l'ai croisé, il avait toujours l'air ailleurs et fatigué. Il est dans cet état alors que c'est un alpha, alors que y'a pas de raisons pour que lui il soit dans cet état.

Sehun glissa ses doigts dans les cheveux de son cadet, plus pour se changer les idées que pour le papouiller.

- Ça donne l'impression qu'il s'inquiète sincèrement pour la situation, pour toi, alors si ça se trouve, c'est peut-être quelqu'un de bon, de bien, qui s'est laissé emporter cette nuit-là, même si ça change pas les choses hein. Et puis c'est même toi qui m'as dit qu'il avait peut-être, surement, été attentionné avec toi, entre ses bras, Zitao se remit à pleurer avec force, oh non Tao, je suis désolé, je ne dis pas que ce n'est pas grave ce qu'il s'est passé entre vous, je, juste que...

Il soupira et se tut, se contentant de se pencher vers son ami et de le serrer fort, pensant que quoiqu'il puisse dire, rien n'atteindrait son cadet en cet instant.

- J'ai peur, parvint cependant à dire Zitao, tellement peur, continua-t-il, je sais plus dans quel corps je vis, j'ai tellement mal partout et je me sens tellement faible et quand je l'ai vu y'a tout qui a disparu et je me suis senti si soulagée et c'était horrible et j'y comprends plus rien, c'est pas moi ça, ce corps, ce- il se tut soudain, ne trouvant pas les mots.

- Il faut que vous parliez, fais-moi confiance pour ça au moins, qu'au moins tu puisses te décharger de ça en le lui disant.

- Je te fais confiance Sehunnie, mais j'ai pas la force, j'ai pas la force d'aller le voir.

- Je peux, enfin je peux m'en occuper pour toi, si tu veux.

- T'en occuper ? tenta de comprendre Zitao, toujours essoufflé de sa crise de larmes et d'avoir couru.

- Si tu acceptes de discuter avec lui, j'irai le voir et je ferai en sorte que vous puissiez parler.

- Que si tu restes avec moi, je ne veux pas être seul avec lui, souffla le jeune oméga, capitulant déjà.

- Evidemment, je resterai avec toi, tout ce que tu veux, mais il faut que vous parliez.

- C'est vraiment indispensable ? tenta tout de même une dernière fois Zitao.

- Quand on est marqué, notre alpha devient la personne la plus importante de notre vie, Sehun écarquilla les yeux, enfin, a- après nous-même, se reprit-il, vous êtes l'un à l'autre. Une bonne relation est vitale. L'inverse tue à petit feu.

Zitao continua de pleurer en silence durant quelques secondes tandis que son ainé attendait sans un mot qu'il lui donne plus évidemment son aval. Le plus jeune finit donc par simplement hocher la tête, éreinté d'avoir l'impression de se battre contre des fantômes.

- Est-ce que ça va aller ? demanda Sehun quelques minutes plus tard en le reculant de contre lui, ce à quoi l'autre oméga répondit en silence oui, rentre chez toi alors, pour te reposer. C'est notre dernier cours de toute façon. Et moi j'attends la fin et j'irai le voir.

Le plus jeune finit de se redresser pour s'asseoir de lui-même face à son ami. Ne bougeant ensuite plus, continuant de le fixer sans un bruit.

- Vu que ça te pèse autant, tu crois que je peux lui demander de se libérer aujourd'hui ? et de venir, il hésita, de venir nous voir chez toi ?

- Pourquoi chez moi ? geignit Zitao avec peine, récalcitrant à l'idée de l'accueillir de nouveau dans son intimité qu'il essayait de se réapproprier.

- Je ne connais pas d'autres endroits, je ne pense pas que tu voudrais faire ça en public et encore moins chez lui nan ? je ne sais pas quoi te proposer sinon.

- Ok, je, je te fais confiance.

- Merci, répondit simplement Sehun en venant l'embrasser délicatement sur le front.

Les deux omégas restèrent encore quelques minutes dans le silence, juste assis l'un face à l'autre, se regardant à peine et ce jusqu'à ce que Zitao ne se relève, difficilement, tout en s'essuyant chaotiquement les yeux. Sehun le suivit alors dans son mouvement puis le prenant une dernière fois dans ses bras, il le laissa ensuite s'éloigner et toujours sans un mot, s'en aller.

Le plus vieux resta alors quelques temps encore seul sur le toit, à tourner en rond et à réfléchir à ce qu'il pourrait bien dire à leur professeur. Il avait eu une sacrée idée dit-donc, que de proposer ça. Certes, il était convaincu que c'était la meilleure chose à faire mais dans le fond, il se devait de lutter contre le doute. Ainsi, quand il en eut bien assez de se tourner les méninges en long, en large et en travers, il quitta à son tour l'espace ouvert et se redirigea lentement vers la salle de cours, anxieux à l'idée de comment les choses allaient se passer.

Une fois devant la porte, il frappa de quelques légers coups avant d'ouvrir celle-ci suite à l'invitation du professeur à entrer. Tous les regards de la classe se trouvèrent tournés vers lui et, tentant de faire abstraction de ces derniers, il annonça que Zitao se sentait mal et qu'il avait dû rentrer chez lui en urgence. Il cherchait un moyen de faire comprendre à son professeur qu'il devait lui parler quand ce dernier pris l'initiative de lui demander de sortir un instant pour qu'il s'entretienne avec lui en privé.

Sehun ne put qu'approuver la demande de l'adulte et docile, ressortit avant de s'éloigner de quelques mètres. Il entendit ensuite l'homme exiger le silence dans la classe puis ce dernier vint le rejoindre, après avoir pris soin de refermer derrière lui.

- Comment vas Monsieur Huang ? demanda sans attendre le professeur.

- Je sais ce que vous avez fait, lui répondit sèchement Sehun, regrettant presque ses mots quand il vit le regard de l'homme en face de lui s'assombrir.

Ce dernier se passa la main dans les cheveux, soupirant profondément.

- Comment va-t-il ? réitéra-t-il.

- Il a peur de vous, dit cette fois simplement l'élève, en essayant en même temps de faire le tri dans ce qu'il devait dire à son interlocuteur, mais j'ai réussi à le convaincre de discuter avec vous.

- Je pense aussi que c'est nécessaire mais je ne peux pas le voir seul, se contenta de répondre l'adulte, étonnant Sehun, qui n'hésita pas à rétorquer.

- Mais je ne vous laisserais pas le voir seul, je me suis engagé à être là, et... il se demanda comment amener la chose avant de décider que le plus simple serait le plus efficace, est-ce que vous êtes libre pour régler ça aujourd'hui. Enfin, nous allons régler ça aujourd'hui, chez lui.

- Je me serai libéré pour régler la chose à n'importe quel moment, mais oui, aujourd'hui est la solution la plus idéale, l'homme se tut un instant, fixant longuement Sehun, merci Monsieur Oh, dit-il alors soudain, je pense que vous êtes un soutien et un ami précieux pour lui.

L'oméga hocha les épaules, feignant l'indifférence tandis que les mots de l'adulte le touchaient en plein cœur. Lui qui essayait de faire de son mieux, c'était comme si ses efforts étaient remarqués et approuvés.

- Les choses seront plus simples si vous acceptez mais, continua soudain l'alpha, seriez-vous d'accord pour que nous y allions ensemble dès la fin des cours, avec ma voiture ?

Sehun hésita quelques secondes avant de simplement hocher la tête, sans rien ajouter de plus. Certes, il n'était pas non plus très serein à l'idée d'être seule dans un endroit fermé avec son professeur à la vue des derniers évènements mais tout autant qu'il était un oméga, lui était déjà marqué. Et puis, quelque chose le poussait à vouloir croire en une certaine sincérité de la part de ce Professeur Li. Il contourna donc ce dernier et rouvrant la porte de la classe, le laissa seul dans le couloir tandis qu'il retournait s'installer à sa place.

Il ne sortit de son apnée qu'une fois qu'il fut de nouveau bien assis à son bureau, tandis que leur professeur était de retour et reprenait les choses où il les avait arrêtées. Sehun inspira longuement. Il avait réussi et même s'il ne savait pas du tout ce qu'il allait se passer, il avait le sentiment d'avoir fait le bon choix, qu'il allait aider son ami.