Chapitre n°8

Une légère sensation de fraicheur traversa soudain le torse de Zhoumi, le réveillant désagréablement. Il lui fallut quelques courtes secondes pour comprendre que son chat venait de se lever et de le quitter, créant étrangement un manque au niveau de sa poitrine. Plongé dans le noir, il se passa alors lentement les mains sur le visage en grognant gravement avant d'être soudainement assaillit avec violence par ses souvenirs des évènements de la veille.

Il se plaqua plus fortement les paumes sur les yeux tandis qu'il se faisait happer par ses pensées. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris ? se demandait-il en continue, incapable de penser à autre chose. Il avait couché avec l'un de ses élèves. Et même s'il créait des hypothèses fictives dans lesquelles ce n'était pas un élément important, il ne pouvait ni nier ni ignorer le fait le plus important : il l'avait marqué.

Aussi, tout autant qu'il était évident qu'il avait pris sa virginité à son élève, il se l'était aussi approprié en tant qu'oméga. Deux choses qui l'une comme l'autre était totalement irréversible. Oui, il lui avait imposée sa marque, irrévocable. Rien au monde ne pouvait en effet plus changer quoi que ce soit à cet aspect, désormais majeur, de leurs vies.

Des angoisses et des réalisations remontèrent alors en lui. Et si ce Zitao tombait amoureux de quelqu'un plus tard ? s'il ne venait jamais à l'aimer lui alors étaient condamnés l'un à l'autre pour la vie ? et si ce dernier était même déjà amoureux d'un ou d'une autre ? peut-être même que ce pauvre oméga en viendrait à se suicider, pour s'exempter d'une vie enchainée à lui, un alpha inconnu et déjà bien trop vieux ?

Zhoumi commença soudain à avoir du mal à respirer tant trop de choses envahissaient son esprit. Alors il fit de son mieux pour essayer de rationnaliser ne serait-ce qu'un peu la situation. En effet, s'il avait réussi à marquer Zitao, c'était parce que celui-ci l'avait tout de même accepté. Cependant, même s'il avait conscience de cet aspect, aux vues de la réaction de ce dernier, cela n'avait peut-être pas été de son total plein-gré.

- Il ne pourra jamais me pardonner, ce n'est pas possible, moi-même je n'arriverai pas à me pardonner, se dit-il à haute voix, dans l'espoir qu'extérioriser lui permettait de réussir à ne serait-ce que légèrement décompresser.

Mais rien n'y faisait. Non, sa solution était celle de trouver comment rattraper ses actes, un moyen d'arranger les choses tout en réussissant à faire en sorte que son nouveau protéger ne fuît pas. Il roula alors sur le côté, laissant par la même occasion ses bras retomber sur le matelas. A chaque nouvelle seconde qui s'écoulait, il se trouvait de nouvelles angoisses. Dans quel état Zitao se trouvait-il en ce moment ? avait-il bien fait de le laisser seul ? peut-être aurait-il mieux fait de rester avec lui, surtout dans un moment aussi dur ?

Il tentait pourtant de se réconforter, se disant qu'il avait tout de même laissé son numéro au jeune homme et que si ce dernier avait besoin de quelqu'un, de quelque chose, de quoique ce soit, il pouvait lui téléphoner. Il savait pourtant que la probabilité que celui-ci ne le fasse était faible, presque nulle mais il s'accrochait tout de même à cette idée.

De toute façon, quoiqu'il fasse, toutes ses pensées le menaient à la même réflexion : en cet instant, il ne pouvait rien faire. Et à chaque fois qu'il retournait à cette conclusion, il gagnait quelques minutes de calme à l'intérieur de sa tête, infimes, avant de se perdre de nouveau dans les méandres de son esprit.



Au même moment, à quelques kilomètres de là à peine, le jeune oméga se réveilla à son tour. Il se retourna pour faire face au dossier de son canapé, soupirant alors qu'il se sentait épuisé par les quelques heures de sommeil agité qu'il était parvenu à pourtant grapiller. Ses yeux remarquèrent soudain qu'il faisait désormais nuit noire à l'extérieur et il s'allongea de tout son long sur le dos, s'accordant quelques secondes pour s'étirer et peut-être même, chasser un peu de la fatigue qui lui engourdissait tout le corps.

Pourtant, malgré quelques longues minutes à essayer de se revigorer avant de se lever, une étrange et désagréable sensation demeurait en lui, semblant peser fortement sur chacun de ses membres. Ajoutant à sa fatigue mentale, il en fut rapidement agacé et décida donc qu'il était grand temps pour lui de changer de place mais alors qu'il se redressait enfin, se mettant lentement debout, ses jambes se dérobèrent sous lui, le faisant s'écrouler et heurter bruyamment le sol.

Un cri de douleur lui échappa au moment de l'impact, avant qu'il ne soit ensuite pris de tremblements désagréables tandis que son corps chaud restait en contact avec la surface glacée sous lui. Il voulut de nouveau se relever mais il eut le sentiment d'être collé au carrelage de son salon. Puis sans qu'il ne s'y attende, il sentit ses poumons se resserrer et son cœur s'accélérer tandis qu'une douleur intense venait le prendre au niveau de son cœur et qu'une horrible envie de vomir lui brûlait la gorge.

Il s'empressa directement à chercher son téléphone, conscient qu'il ne pouvait rien faire d'autre et une fois celui-ci en main, il fit défiler ses contacts aussi vite qu'il en était capable, jusqu'à ce qu'il tombe sur le nom de Sehun, qu'il appela directement. Il était hors de question d'appeler qui que ce soit d'autre.

- Hum allo ? résonna la voix légèrement grave de Sehun à l'autre bout du fil.

- Se-Sehunnie, parvint difficilement à dire Zitao, d'une voix étouffée.

- Tao ? sembla réaliser son ainé, t'as vu l'heure ? bailla-t-il ensuite longuement, qu'est-ce qu'il y a ?

- Je, j'ai un problème, puis sa voix se coupa.

- Qu'est-ce qu'il y a ? réitéra l'autre oméga avec précipitation, Tao tu m'inquiètes ! mais il ne reçut aucune réponse, Allo ? tu m'entends ? questionna-t-il à toute vitesse tandis qu'il émergeait totalement de son sommeil et qu'il n'entendait toujours rien de l'autre côté du téléphone.

- Je croyais que ça allait, que... il hoqueta difficilement, je ne voulais pas appeler, je, sa respiration se bloqua de nouveau, j'ai besoin d'aide, finit-il par parvenir à dire alors que sa voix se brisait en un sanglot.

- Heu, j'arrive tout de suite, je m'habille et j'arrive. Tu es où ?

Zitao fit alors un dernier effort pour lui donner son adresse et lui dire où trouver la clé de secours puis sans attendre quoique ce soit d'autre, il raccrocha, déjà vidé de son énergie. Il se retrouva ainsi de nouveau seul dans le silence de son appartement, violemment envahit par les pleurs qui avaient déjà commencé à l'assaillir quelques secondes auparavant.

En cet instant, il ne savait plus pourquoi mais il pleurait et surtout, il était incapable de s'arrêter. Puis il resta allongé sur le sol tandis que de nombreuses minutes s'écoulaient, presqu'interminables, avant qu'il ne finisse enfin par entendre la porte de l'entrée s'ouvrir brusquement. Il ne parvint alors qu'à gémir de soulagement, à bout de forces et sachant pertinemment qu'il ne pouvait s'agir que de Sehun.

En effet, quelques courts instants plus tard, la lumière s'alluma et son camarade de classe apparut enfin soudainement devant lui. Ce dernier haletait de toutes ses forces, sûrement essoufflé d'avoir couru jusque-là avant de le chercher dans cet appartement dans lequel il n'avait jamais mis les pieds.

Puis dès que Sehun avisa son ami étendu sur le sol, il s'empressa de totalement contourner le canapé pour venir s'accroupir à ses côtés. Pour le moment, il retenait toutes ses questions, aussi choqué que blessé de voir son ami dans cet état. Il bascula ensuite à genoux afin de le prendre dans ses bras pour le redresser, ce qu'il fit délicatement. Il le rapprocha ainsi un peu plus de lui et essayant de l'aider à se calmer et à revenir à l'instant présent, il lui caressa lentement la joue. Les yeux rougis du plus jeune cessèrent alors de se perdre dans le vide et vinrent se poser sur lui.

- Hey, dit-il avec douceur, qu'est-ce qu'il s'est passé ? finit-il par oser.

Mais il ne reçut pas de réponse. Zitao se contenta de bouger contre lui, essayant de se relever quand il se figea soudain, comme paralysé. En effet, ce dernier venait de ressentir une douleur lancinante lui zébrer le corps et prendre possession de l'entièreté de celui-ci. Son supplice prenait naissance au niveau de son bassin, traversant ensuite jusqu'à ses reins et lui faisant remonter les larmes aux yeux. Lui qui ne sentait rien quelques minutes auparavant ne ressentait plus que cela.

- J'ai mal, couina-t-il, alors que sa voix se brisait encore tandis qu'il fondait en de violents sanglots, tellement mal.

- Où ça ? où est-ce que tu as mal ? s'empressa de demande le second oméga en le caressant toujours, d'une main de moins en moins assurée.

Mais Zitao ne répondit toujours pas, se contentant de cacher sa tête contre le buste de son ainé tout en pleurant de plus belle. Complètement perdu, ce dernier ne put rien faire d'autre que de le serrer un peu plus contre lui, avec précaution. Il se recula alors pour s'adosser contre le rebord le plus proche, callant son cadet sur le côté et lui passant ensuite les doigts sous la tête pour la lui soutenir. Puis lui caressant tendrement les cheveux de sa main droite, il attendit que ce dernier se calme, laissant couler ses dernières larmes sans même essayer de les retenir.

Un peu de temps s'écoula ainsi, Sehun descendant sa main sans vraiment s'en rendre compte avant de soudainement cesser tout mouvement. Quelque chose d'étrange avait glissé sous la pulpe de ses doigts. Il se pencha alors légèrement en avant et souleva avec un peu de précipitation les cheveux fins du plus jeune. La peau de ce dernier s'exposa entièrement à sa vue et à l'instant même, Zitao se mit à trembler sous les doigts de son ainé alors qu'il s'accrochait désespérément aux vêtements de celui-ci. Sous les yeux de Sehun était apparue une nuque recouverte de sang tandis qu'une large cicatrice – de morsure sans le moindre doute possible – était encrée sur celle-ci.

- TAO ! s'écria-t-il sous le choc et avec panique, avant de ramener encore plus son ami contre lui, essayant de le réconforter de son mieux, shhhh, calme-toi, tenta-t-il alors que le corps contre lui tremblait si fort, je suis là maintenant, continua-t-il après s'être penché pour lui embrasser le haut de la tête, est-ce que tu peux me dire ce qu'il s'est passé ? est-ce que tu t'en sens capable ? questionna-t-il avec appréhension, peu sûr d'obtenir une réponse positive.

Mais la tête contre lui oscilla pourtant avec approbation, quoique faiblement. Puis un silence suivit, jusqu'à ce que Zitao ne se sente capable de commencer à parler.

- Tout est si flou, entama-t-il à voix basse, il m'a ramené ici et puis je me suis retrouvé dans de l'eau et... sa gorge se compressa soudain et le jeune oméga s'étrangla presque, incapable de finir sa phrase alors qu'il essayait de se reconcentrer sur sa pauvre respiration chaotique.

- Prend ton temps, le rassura son ami, je suis là, rajouta-t-il en recommençant ses mouvements doux dans ses cheveux.

Le plus jeune choisit donc de se laisser encore un peu de temps pour retrouver un rythme d'inspiration et d'expiration normal puis se cachant un peu plus contre Sehun, il continua en parlant toujours doucement.

- Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, juste que... qu'il faisait chaud et qu'il y avait son corps contre le mien, son... je, contre mon dos, je... sa voix se brisa de nouveau et Sehun déplaça sa main pour lui flatter lentement le flan et le rassurer.

- Tu n'as pas à te forcer à parler si tu n'y arrives pas, lui murmura-t-il en revenant poser ses lèvres contre la tête chaude de son cadet.

- J'ai posé ma bouche sur la sienne et puis, je ne sais pas, tout s'est enchainé si vite et... je me suis réveillé plus tard mais c'était trop tard, il, on avait déjà... un couinement aigu échappa à Zitao, suivit ensuite presque hystériquement de plusieurs autres, je sais pas ce que j'ai fait, tout est si flou, je sais pas ce que j'ai fait, répéta-t-il, qu'est-ce que j'ai pu vouloir ? je, moi je veux rien de tout ça, finit-t-il par réussir à dire alors qu'il s'abandonnait entièrement contre le torse de son ainé, retenant encore moins ses plaintes de douleur et de détresse.

Pour sa part, la scène qu'il était en train de vivre ébranla vivement Sehun, qui se retrouvait malgré lui submergé par la peine de son ami. Il en venait même à se sentir presqu'étouffé par un sentiment d'impuissance, qu'il se força à rejeter le plus loin possible de lui, il n'avait pas le temps pour ça. Il allait prendre soin de lui, il n'allait pas le laisser dans cet état et surtout pas seul.

- Je me doute que tu veux rien de tout ça, lui répondit-il alors, je reste avec toi d'accord ? je veille sur toi.

Puis il reprit ses caresses réconfortantes, patientant un long moment jusqu'à ce qu'il sente lentement Zitao se détendre. Il se décala alors légèrement et passant une main dans le dos de celui-ci, il l'invita en silence à se relever, incapable de le porter seul. Ce dernier, puisant dans ses dernières forces, réussit tant bien que mal à se mettre debout puis avec peine, le duo finit tout de même par rejoindre une chambre, qui s'avéra étrangement ne pas être celle du locataire des lieux mais une chambre d'ami.

Sehun l'aida alors à s'installer sur le grand lit parfaitement fait, sur le ventre malgré sa respiration toujours difficile. Il vint ensuite délicatement poser sa main sur le dos nu de son ami, le touchant très légèrement vers le haut de ses hanches.

- Je ne veux pas te brusquer et ça va te paraître bizarre mais, il hésita quelque peu, est-ce que tu m'autorise à regarder là où tu as mal ?

Zitao lui lança un regard désespéré, avant de lui répondre avec peu de conviction et en grimaçant.

- Tu as déjà vu mon cou.

- Oui mais, plus il parlait, moins il était sûr de lui, je sais que tu as sûrement mal ailleurs, j'ai vécu ça aussi, ajouta-t-il en frottant légèrement ses doigts contre la peau de son cadet, je ne le ferai pas si tu ne veux pas.

Les bonnes intentions palpables de son ainé incitèrent pourtant le jeune oméga à capituler. De toute façon, ce n'était même pas un endroit que lui pouvait réussir à regarder et il n'y avait personne au monde à qui il demanderait de l'aide pour ce genre de chose. Alors il finit par esquisser un oui discret avant de tourner la tête pour enfoncer celle-ci dans les draps, se moquant d'ainsi respirer encore plus difficilement.

Sehun souffla alors sous la pression qu'il venait de se mettre puis avec précaution, il passa un doigt entre la peau de son ami et l'élastique du short de ce dernier. Et guettant la moindre réaction, il fit glisser avec lenteur et attention le vêtement le long des jambes du plus jeune, découvrant son épiderme nu et frêle.

Il sentit à ce moment-là la gêne tout de même monter en lui et ce fut le visage rouge qu'il déplaça lentement la jambe gauche de son cadet sur le côté. Il obtint ainsi une vue libre sur les parties intimes de celui-ci, qui se laissait faire, ses mains se recroquevillant cependant avec force sur les draps, sans pour autant bouger ni protester.

Le plus vieux inspira alors un grand coup pour se donner du courage puis il posa délicatement sa main sur la peau bronzée de son ami. Et restant toujours attentif à la plus infime réaction de la part de ce dernier, il entreprit de descendre ses doigts vers son entre-jambe. Avec précaution, il guida donc son bras jusqu'à ce que celui-ci n'arrive au niveau de l'anus de son cadet. Il ajouta alors sa seconde main et délicatement, lui écarta les fesses, se concentrant sur son observation plutôt que sur la situation actuelle.

- Dis-moi si ça te fait mal, dit-il alors.

Puis il relâcha le côté droit pour venir appliquer une très légère pression sur l'intimité de ce dernier, cherchant à évaluer l'état de sensibilité de cet endroit où... que leur professeur avait pénétré la nuit d'avant. A peine le bout de son doigt entra-t-il en contact avec la peau irritée que le corps de Zitao se crispa comme s'il venait d'être brûlé. Il s'arrêta donc, observant son ami.

Une minute et quelque s'écoula ensuite jusqu'à ce que Sehun ne recommence son inspection du corps du brun. Cette fois, il se pencha légèrement en avant pour pouvoir mieux observer l'épiderme devant lui, sur lequel il constata alors désagréablement la présence de sperme séché. Il eut un sentiment de dégoût à l'idée de ce qu'il était arrivé à son ami mais secoua la tête, essayant de se dire qu'il fallait peut-être tenter de rester un peu plus objectif.

Puis se forçant à rester concentré, il continua son observation, constatant avec soulagement que les chairs du second oméga n'étaient au moins pas déchirées, à l'extérieur tout du moins et que, même si sa peau semblait plus qu'abrasée, cela soulignait tout de même que l'adulte avait fait attention au corps de ce dernier.

Se disant alors que cette analyse était déjà bien satisfaisante, il se recula enfin, cherchant cependant rapidement si d'autres marques étaient présentes sur le corps de son cadet. N'en trouvant pas après quelques longues secondes, il sourit légèrement de soulagement avant de refermer les jambes du plus jeune et de replacer avec délicatesse le vêtement de ce dernier comme il le fallait sur son bassin. Discrètement, il s'essuya ensuite la main sur les draps avant de venir s'allonger à son tour sur le lit, callant sa tête juste en face de celle de son ami. Il l'embrassa alors délicatement, l'incitant ainsi à ramener son visage vers lui.

Zitao s'exécuta avec lenteur mais sans pour autant hésiter, orientant sa tête – rougie par la honte et le manque d'air – vers lui, le fixant de ses yeux gonflés et toujours larmoyants.

- Je crois que ça va, lui dit alors en murmurant Sehun, tu es assez irrité quand même mais, il hésita, je ne sais pas pour l'intérieur alors que c'est là que tu dois avoir le plus mal mais il n'y a pas de sang, il réfléchit quelques secondes, je pense que tu devrais prendre une douche et, il grimaça, te nettoyer en profondeur pour être sûr et pour que tu te sentes mieux, puis il colla son front contre le sien comme pour lui donner un peu de force, ça ira.

- Merci, se contenta de lui soupirer, quoiqu'avec malaise Zitao.

- Mais je, je m'inquiète quand même pour toi. Je pense qu'il faudrait appeler ou aller voir un médecin, suggéra tout de même le plus vieux.

- Non, répondit sans hésiter le plus jeune, en un souffle court.

- Je peux venir avec toi s'il le faut et- il vit Zitao secouer légèrement la tête de gauche à droite en réprobation, ok, capitula-t-il à contre-cœur, préférant ne pas insister, merci de m'avoir appelé, je suis tellement désolé de t'avoir laissé. J'étais tellement inquiet pour toi et surtout après avoir paniqué au lycée, dit-il soudain alors que les mots lui échappaient, je ne savais pas quoi faire et je lui ai dit qu'il fallait pas que tu restes seul et que quelqu'un devait veiller sur toi, que-

La voix de Sehun se brisa nette sans qu'il ne puisse se retenir.

- Je suis désolé, tellement désolé, je te demande pardon, même si je comprendrais que tu ne puisses pas... finit-il par dire d'une voix si faible et douloureuse.

Zitao releva alors ses yeux, qui évitaient son ami depuis qu'il était face à lui et il regarda enfin réellement celui-ci, se plongeant dans ses pupilles désolées de tristesse. Le cœur du plus jeune rata alors un battement face à cette scène et il s'avança légèrement, venant minauder son visage contre celui de Sehun, collant ensuite leurs joues humides et le coin de leurs bouches en un contact fragile. Puis sa main gauche vint à la recherche de celles de son ami, liant leurs doigts dès qu'elles se trouvèrent.

- Tu n'y es pour rien, lui dit le plus jeune d'une voix brisée d'avoir trop pleuré, t'as rien à te faire pardonner, je t'en veux pas, il glissa encore plus sa tête contre celle de son ainé, tu es là pour moi, ajouta-t-il, tout va bien, continua-t-il, sûrement aussi bien pour essayer de rassurer son ami que de se rassurer lui-même.

- Tu n'es plus seul, ne put que répondre Sehun en lui lâchant les mains pour venir le ramener contre lui et l'enlacer.

Ainsi, lovés l'un contre l'autre, se réconfortant par leur présence et leur proximité, les deux omégas finirent par s'endormir lentement tandis que le soleil n'était toujours pas levé. Et s'évadant lui aussi vers un repos bien mérité, il ne vint même pas à l'esprit de Sehun de récupérer son téléphone avant de sombrer dans le sommeil. Lui, qui avait quitté où il se trouvait au beau milieu de la nuit sans prévenir personne, était loin de songer que le petit appareil, isolé dans son sac au beau milieu du salon du grand appartement, sonnait en continu déjà depuis de longues minutes.

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