Chapitre n°7
Remontant lentement du monde de Morphée, Zitao fronça les sourcils sans s'en rendre compte, tandis qu'il émergeait presque de son sommeil. Encore perdu dans les limbes, il sentait pourtant une sensation de bien-être singulière, mêlée d'ombres étrangères, qui semblait planer au-dessus de lui. L'impression de revenir d'un mauvais rêve lui tiraillait l'esprit et des souvenirs sombres associés à celui-ci voguaient dans sa tête, comme s'il l'avait vécu, ou qu'il le vivait encore. Quelques flashs passèrent derrière ses paupière closes, dans lesquels il aperçut Sehun devant lui, penché au-dessus de son corps et à l'expression inquiète, lui disant des mots qu'il ne parvenait pas à distinguer, le tout souligné d'une horrible peur lui brulant et lui broyant les reins.
Une seule chose pourtant lui revenait sans cesse en mémoire, comme si celle-ci l'avait accompagné tout le long de son rêve : une présence apaisante et réconfortante, pareille à une simple source de chaleur et de douceur qui, étonnamment, semblait encore être là à ses côtés.
S'accrochant alors à cette sensation et voulant comme la suivre, le jeune homme se mit alors à légèrement bouger, tentant inconsciemment de trouver une position qui lui permettrait de se rendormir et de poursuivre sa quête. Mais à sa grande surprise, tandis qu'il initiait un mouvement pour se retourner, il sentit que quelque chose était bel et bien présent, contre lui. Ainsi, les yeux toujours clos dans un soucis de réussir à se rendormir au plus vite, Zitao tenta de se remémorer ce avec quoi il avait bien pu aller dormir. Pourtant, rien ne lui vint.
Il grogna légèrement puis dans un mouvement lourd et désinvolte, il plaça son bras en avant, sur ce qui lui tenait agréablement chaud. Ses doigts entrèrent ainsi en contact avec une surface tout aussi douce et lisse qu'agréablement tempérée. Cela ne fit que l'intriguer encore plus, l'incitant donc à se reculer quand il prit conscience que son corps était entouré. Son esprit ne parvint pas vraiment à comprendre comment et alors qu'il s'apprêtait à découvrir son étrange surprise en ouvrant les yeux, il sentit une délicate et enivrante odeur poivrée, qui attira avec plus d'insistance son attention.
C'en fut assez et encore plus perdu qu'avant, il se força à ouvrir les yeux, papillonnant ceux-ci quelques secondes tandis qu'il peinait à soulever ses paupières. C'est alors qu'à peine réussit-il enfin qu'un sursaut ébranla tout son corps sans qu'il ne soit en mesure de le retenir. Juste au-dessus de sa tête, à quelques centimètres à peine, se trouvait le visage de quelqu'un. Et maintenant qu'il l'observait avec un peu plus d'attention, il s'agissait de son professeur d'anglais. Le réflexe fut immédiat et il se recula avec force, s'éloignant au plus vite de cette situation totalement incompréhensible, tout en étouffant sa propre voix. Il s'extirpa avec peine hors de l'étreinte de l'adulte, roulantù une fois sur lui-même avant de se redresser et de s'assoir sur le matelas, regardant ensuite autour de lui, apeuré.
Heureusement, le lieu familier, qu'il reconnu comme sa chambre, eut don de l'aider à se calmer assez rapidement, jusqu'à ce qu'il n'analyse la situation plus en détail. L'homme à ses côtés était entièrement nu, simplement allongé sur son lit. Dans la foulée, il baissa alors les yeux et retint tout juste un cri à la seconde où il se découvrit lui aussi sans le moindre vêtement. Il continua ensuite de s'éloigner, le plus possible quand une douleur soudaine vint lui électriser le bassin.
Il se stoppa net, cessant tout mouvement avant de diriger avec appréhension sa main droite vers son intimité. Et alors que celle-ci passait entre ses jambes, il sentit sur ses doigts une texture étrange, comme si quelque chose avait coulé puis séché le long de ses cuisses. Il hoqueta en grimaçant avant de ramener à toute vitesse sa main tremblante devant ses yeux, qui s'élargirent d'horreur. Du sperme coulait, avait coulé de son corps et de toute évidence, il ne s'agissait pas du sien. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre ce qu'il s'était passé entre sa perte de connaissance et l'instant présent. Non, il ne le réalisait que trop bien.
Tétanisé et les yeux figés dans le vide, ses pensées fusèrent dans tous les sens. Et maintenant qu'il prenait enfin le temps pour réfléchir ne serait-ce qu'un peu, il prit conscience que l'incohérence de son rêve passé n'était en réalité qu'un condensé de ses souvenirs de la veille. De toute évidence, son esprit avait bien emballé et refoulés ceux-ci avec talent. Il soupira donc et se passant sa main gauche lentement sur le visage tout en fermant les yeux, il tenta de se remémorer éventuellement certains des évènements de la veille.
Les instants passés dans la baignoire lui revinrent alors brusquement en tête, d'une façon bien trop distincte par rapport à ce à quoi il s'attendait, lui arrachant un couinement démuni tandis qu'il rouvrait avec précipitations ses paupières. Il réalisa ainsi que pour son plus grand malheur, l'adulte à ses côtés venait lui aussi de se réveiller. En effet, désormais allongé sur le dos, son professeur avait bel et bien les yeux grands ouverts et figés sur le plafond immaculé. L'information eut tout juste le temps de bien monter à sa tête et Zitao se plongea de nouveau dans le noir, se plaçant les mains sur le visage. Rien de tout cela ne pouvait être réellement vrai, tentait-il de se convaincre intérieurement en secouant lentement sa tête de gauche à droite.
De son côté, Zhoumi tourna avec une étrange curiosité la tête en direction de la présence à ses côtés. Et dès qu'il avisa la tenue d'Adam de son élève, il n'eut aucun mal à comprendre la situation dans laquelle ils se trouvaient. Sans rien dire, il se releva alors lentement, descendant ensuite du lit sans aucun bruit que celui du bruissement des draps. Il fit ensuite un tour rapide de la chambre, récupérant son sous-vêtement, qu'il s'empressa d'enfiler avant de revenir s'asseoir sur le matelas, face au jeune oméga.
Les mouvements autour de ce dernier ne firent que lui confirmer que son professeur était en effet réveillé et sans que celui-ci ne s'y attende, Zitao abaissa soudain ses bras, prenant son courage à deux mains pour affronter la situation. Ses yeux tombèrent alors directement dans le regard de l'adulte, qui le fixait avec intensité, lui transmettant toute son inquiétude et son questionnement, à seulement une petite cinquantaine de centimètres de lui.
A l'instant même, l'oméga sentit une forte chaleur se répandre dans tout son corps depuis sa nuque et affolé, il y porta à toute vitesse ses mains. Sous ses doigts, le relief d'une peau mutilée, suivant la forme d'une grande morsure, pourtant ni nette ni précise, ne lui laissa aucun doute. Une expression horrifiée prit instantanément place sur le visage du jeune homme tandis qu'en même temps, un cri strident passait la barrière de ses lèvres. Envahit par la panique et ne sachant que faire d'autre, il se mit alors à se débattre dans le vide avant de se griffer avec force l'arrière du cou, rouvrant la plaie toujours vive, faisant glisser et éclabousser du sang sur sa peau et sur les draps environnants, sous le regard affolé de son vis-à-vis.
Zhoumi réduit à toute vitesse la distance les séparant, tentant d'attraper les mains de son élève, dans l'espoir de l'empêcher de se mutiler de la sorte. Cependant, à la second où il fut sur le point de réussir à agripper l'un de ses bras, ce dernier s'esquiva, tombant même sur le sol en un bruit fort. Il cessa alors de bouger, essoufflé et posant avec soudaineté un regard horrifié sur l'adulte.
- Zitao, tenta ce dernier, calme-toi, tu es en train de te blesser, essaya-t-il avec une voix douce et canalisante.
- Vous êtes fou ma parole ! s'écria pourtant son élève en réponse, tout en se remettant presque à s'arracher la peau de la nuque tandis que cette fois, il se mettait à pleurer, vous m'avez marqué, gémit-il alors qu'un sanglot venait se bloquer dans sa gorge.
- Bien sûr que non ! qu'est-ce que tu racontes, tu t'imagines de choses, renchérit avec gravité Zhoumi, choqué par les accusations graves de son élève.
- C'est quoi ça alors ? hurla celui-ci en se retournant partiellement pour lui exhiber son cou ensanglanté, sur lequel se distinguait en effet des traces évidentes de dents, je ne suis pas stupide, j'ai beau ne jamais avoir eu mes chaleurs avant mais je sais ce qu'est une marque ! déblatéra-t-il toujours en pleurant, avant de reculer encore pour se recroqueviller sur lui-même, s'essuyant ensuite ses joues trempées, teintant au passage celles-ci de rouge, vous n'êtes qu'un dégénéré, un pervers, continua-t-il à l'encontre de son professeur, en gémissant de peine.
- Je- calme-toi, nous allons trouver une solution d'accord ? tenta de nouveau l'adulte, complètement désemparé et paniqué par la situation sur laquelle il n'avait pas la moindre prise.
- Eloignez-vous ! barrez-vous de chez moi ! se mit à crier l'oméga en se refermant encore un peu plus sur lui-même.
- Zitao, attend, je-
- La ferme ! pédophile ! cracha soudain l'oméga en hurlant encore plus fort, avec une dégout palpable, criant presque à s'en faire éclater les poumons.
Puis récupérant ce qu'il lui restait d'énergie et malgré les douleurs présentes dans sa nuque et son bassin, il se releva, titubant quelques secondes avant de s'éloigner à toute vitesse, disparaissant hors de la chambre en courant.
Zhoumi se retrouva alors totalement perdu, bouche bée et seul dans la pièce, assis sur le grand lit défait. L'âge de Zitao venait de remonter si violemment dans sa mémoire. Et même si ce dernier allait être majeur dans seulement quelques mois, cela ne changeait rien à la réalité des choses, à cette atroce vérité. En plus du fait que le jeune oméga était l'un de ses élèves, celui-ci était de dix ans son cadet et surtout, celui-ci était un mineur. Le professeur laissa sa tête retomber entre ses mains. Lui qui avait fait vœux de servir l'éducation et la droiture se trouvait dans une situation qui ne faisait l'éloge ni de l'une, ni de l'autre.
Complètement désorienté, il sentit son cœur se serrer désagréablement et il se mit à son tour à pleurer. Il n'avait jamais ressenti une pareille sensation de toute sa vie, si bien qu'il fut même pris d'un haut le cœur, qu'il parvint à réprimer en respirant lentement durant de longues secondes.
Assis là, seul, sans même chercher à formuler la moindre excuse ou à chercher la moindre justification, il ne trouvait aucun mot capable d'exprimer la culpabilité et le mal intérieur qu'il était en train d'éprouver en cet instant.
Il lui fallut encore plusieurs minutes avant qu'il ne réussisse ne serait-ce qu'un peu à se ressaisir. Il se leva ensuite à son tour, s'habillant rapidement, conscient qu'il était impensable pour lui de rester là. Ainsi, dès qu'il fut relativement présentable, il sortit en silence de la chambre, se dirigeant avec hésitation jusqu'au salon, appréhendant de croiser son élève et cherchant celui-ci du coin des yeux.
Il arriva pourtant au milieu de l'appartement sans avoir croisé le moindre signe de ce dernier. Inquiet, il s'autorisa alors à humer l'air autour de lui, premièrement craignant de ne pas détecter sa présence puis rassuré quand il identifia celle-ci à proximité. Il hésita ensuite quelques secondes puis prenant finalement une décision rapide, il bifurqua dans la cuisine, suivant son intuition. Là-bas se trouva, pour son plus grand soulagement, ce qu'il cherchait : de quoi écrire. En effet, il eut le plaisir d'aviser un petit bloc-notes pour les courses, aimanté avec son crayon sur la porte du réfrigérateur.
Il le récupéra donc et prenant quelques minutes, il écrivit un message à l'égard du jeune propriétaire des lieux. Puis, bien qu'à peine partiellement satisfait ce de qu'il avait réussi à formuler, dont le début était raturé plusieurs fois, il déchira la feuille, la posant bien en vue sur le plan de travail, avant de remettre le carnet à sa place.
Il quitta ensuite la grande pièce puis après quelques minutes immobile dans le couloir, dans l'espoir de voir Zitao apparaitre, il finit par totalement se résigner. De toute évidence, son élève n'était pas près de se montrer devant lui de sitôt. Un frisson de malaise vint soudain faire trembler tout son corps et d'un pas rapide, il gagna l'entrée. Il récupéra alors son manteau, grimaçant tandis que tel un rappel de son crime, celui-ci portait l'odeur de l'oméga. Puis il sortit, claquant la porte derrière lui avec assez de force pour faire comprendre au plus jeune qu'il était enfin parti.
Il s'empressa ensuite d'appeler l'ascenseur qui pour son plus grand soulagement, arriva rapidement, lui permettant de s'y réfugier, ne soufflant qu'à l'instant où les portes se refermèrent sur lui. Alors adossé contre le grand miroir mural de l'habitacle, il s'empressa d'éloigner son manteau le plus possible de son nez, roulant celui-ci en boule et le portant à bout de bras. Humer en continue l'odeur de cet oméga était pour lui une pure torture qui lui compressait le cœur dans la poitrine.
Ce fut donc ensuite presqu'en courant qu'il quitta l'immeuble dès que l'appareil eut atteint le rez-de-chaussée, sautant dans sa voiture après avoir isolé son long vêtement dans le coffre. Il mit ensuite le contact, ouvrant dans la foulée les vitres pour essayer de faire disparaitre les dernières bribes d'odeur, toujours présentes. Assis au volant, il hésita alors quelques secondes, se demandant si laisser le plus jeune seul en cet instant était vraiment la bonne solution.
Les réactions de ce dernier lui revinrent soudain en tête et il secoua celle-ci. De toute évidence, son élève voulait tout sauf le voir ou être près de lui après les récents évènements. Il prit donc sa décision définitive, choisissant qu'il valait mieux lui laisser un peu de temps, de leur en laisser un peu à chacun même.
Ses tergiversations terminées, il se décida enfin à démarrer et roulant aussi vite que son attention le lui permettait, il atteignit son domicile en trois courtes minutes de route. Il se gara avec hâte au milieu de son allée avant de sortir en laissant délibérément son manteau dans sa voiture. Il courut ensuite presque jusqu'à sa porte d'entrée, ne ralentissant qu'une fois qu'il arriva devant celle-ci. Il la déverrouilla puis s'avançant dans la grande maison, il murmura un léger « je suis rentré », qui ne trouva en réponse qu'un silence étouffant. Il se déchaussa sans se presser avant de soudain relever la tête vers le fond du couloir. Etonnamment, son chat venait le rejoindre en trottinant sans un bruit, se lovant ensuite contre sa jambe pour l'accueillir. Accroupit au niveau du sol, il en profita pour caresser la tête du petit animal de couleur noire qui, au lieu de s'en aller comme à son habitude, resta à se frotter contre lui, comme pour le réconforter.
Zhoumi le prit alors dans ses bras, serrant la bête contre son cœur tandis qu'il s'écroulait sur le sol et que des sanglots venaient ébranler son corps. Il resta là quelques minutes, ne bougeant que lorsqu'un frisson de solitude vint traverser son dos et qu'il voulut l'ignorer. Ainsi, toujours son animal de compagnie avec lui, il se releva et s'en alla vers sa chambre, où il se laissa tomber lourdement sur les draps noirs de son grand lit.
Il ne travaillait pas aujourd'hui et tristement, il s'agissait surement de la seule bonne nouvelle de la journée. Il tenta alors de se détendre, ne serait-ce qu'un peu, fermant les yeux et essayant de ne pas penser aux évènements récents. Et même si cela lui fut presqu'un impossible, après de longs efforts pour ne se concentrer que sur les ronronnements graves de son chat, ainsi qu'abattu par son moral, qu'il s'endormit de nouveau, un air peiné et lourd ancré sur son visage humide.
A quelques kilomètres de là, Zitao de son côté n'avait quant à lui pas bougé depuis qu'il avait entendu la porte d'entrée claquer lourdement. Certes, il ne sentait plus la présence de cet étranger, de cet alpha chez lui et pourtant, il ne se sentait toujours pas capable de se détendre.
Assis sur le carrelage froid de la salle de bain, il tremblait légèrement, ses jambes recroquevillées contre lui. La tête posée sur ses genoux tandis qu'il se balançait lentement d'avant en arrière, il soupira en un couinement faible, restant ensuite dans la même position une vingtaine de minutes supplémentaire. Puis quand il parvint enfin à se relever, il se figea devant son miroir.
En cet instant, il se trouvait pathétique. Il resta là longuement, à observer en détail ses yeux rouges et le sang qui avait commencé à sécher sur sa peau. Figé à la vue des traces rouges venant lui entourer le cou, parsemant même ses épaules, il envisagea durant quelques secondes à regarder la marque, sa marque. Mais il se résigna. Cela n'y changerait rien qu'il la voit ou pas. C'était trop tard désormais.
L'énervement lui revint alors. Qu'est-ce qu'il lui avait pris à son professeur ? le marquer ? lui, son élève, alors qu'ils ne se connaissaient même pas ? Une vague de rage remonta en lui et il abattit avec force sa main sur le lavabo en porcelaine en face de lui, avant de rapidement attraper celle-ci et de jurer en silence sous la douleur intense qui lui irradiait tout le bras. Son action ne lui avait rien accordé d'autre que le fait de se faire encore plus mal.
Il décida alors de s'offrir encore quelques minutes pour se calmer, avant de finalement venir se laver le visage à l'eau froide. Cela aida au moins ses yeux à un peu dégonfler et lui donna l'impression de se sentir légèrement mieux. Puis après avoir pris un short dans la pile de linge posée dans l'un des coins de la pièce, il l'enfila négligemment. Une fois cela fait, il traversa avec appréhension la pièce, pour en ouvrir lentement la porte. Puis passant sa tête dans l'ouverture, il remarqua directement que le couloir était en effet totalement vide et d'après ses sens, qui étaient toujours sur le vif, cela semblait être le cas de tout l'appartement.
Il sortit donc de ce qui lui avait servi de refuge durant un peu plus que la dernière heure, se forçant à faire un tour de tout le domicile pour s'assurer qu'il était bel et bien de nouveau seul, en sécurité. Il ne se remit ensuite à respirer normalement que lorsqu'il eut la confirmation irréfutable que son professeur n'était plus là, qu'il était en effet seul.
Debout au milieu de l'appartement, son ventre le rappela soudain à l'ordre et il décida qu'il était en effet temps de penser à autre chose. Il retourna donc dans la cuisine, qu'il avait examinée quelques minutes auparavant seulement, ouvrant cette fois le réfrigérateur. Là, il fut content de trouver, dans une petite assiettes et sous un film plastique, des pâtes qui l'attendaient sagement. Il les récupéra donc, les déposant sur le plan de travail avait de commencer à réfléchir à ce qu'il pourrait choisir pour les assaisonner. Les yeux fixés sur la plaque de marbre, il lui fallut plusieurs secondes avant de remarquer la présence d'un bout de papier volant, posé là.
Il dût réfléchir un instant pour se remémorer le fait qu'il n'avait rien laissé à cet endroit et d'ensuite comprendre de quoi il s'agissait probablement. Son professeur lui avait semblablement laissé un mot. Il rigola alors amèrement puis sans vraiment réfléchir, il attrapa le papier et le jeta sans même prendre le temps ni la peine d'y jeter un coup d'œil. Il revint ensuite vers le plan de travail, auquel il s'agrippa quelques seconde tout en respirant longuement, tentant de retrouver le calme qu'il avait pourtant réussi à récupérer quelques minutes avant.
Une fois cela fait, tout du moins partiellement, il partit chercher une fourchette avant de revenir découvrir ses pâtes et d'en manger une première bouchée, froide et sans goût. Il n'avait en fin de compte plus vraiment envie de les assaisonner ni vraiment la force. Il réitéra donc son action plusieurs fois, sans obtenir la moindre satisfaction à l'idée d'être enfin en train de manger. Non, son attention oscillait entre l'envie de vomir et la poubelle non loin, qu'il regardait fixement, depuis sa place debout près du comptoir.
Il jura alors entre ses dents et lâchant sans douceur sa fourchette sur son assiette, il s'en alla fouiller à la recherche de ce qu'il avait jeté sans état d'âme. Au moins, un point positif à noter était le fait que sa poubelle était presque vide et qu'il parvint à récupérer le bout de papier, sans réellement se salir et avec celui-ci en assez bon état. Il se releva ensuite et s'adossant légèrement contre le plan de travail, il s'affaira à lire la note, avec aussi peu d'envie qu'il avait beaucoup de curiosité.
Zitao, j'ai été irresponsable et j'en ai honte. Je vous ai marqué sans concertation ou quoique ce soit d'autre, je suis désolé. Je m'engage à assumer toutes les conséquences de cette nuit, quelles qu'elles soient, même de me rendre à la police si cela est votre choix. S'il vous plait, ne faites rien que vous viendriez à regretter. Suivez vos cours. si vous avez besoin de quoique ce soit, pour demander la moindre chose ou mettre ce qu'il faut au clair, je vous laisse mon numéro. 06XXXXXXXX. Même si ça n'a peut-être pas de poids à vos yeux, je vous demande de me pardonner pour tout ça.
Li Zhoumi.
Le jeune oméga se mit à rire nerveusement alors qu'il finissait de lire les paroles de son professeur. Que ce pourrit aille crever, se dit-il pour lui-même alors qu'il froissait de nouveau le papier avant d'abandonner celui-ci dans le tiroir fourre-tout de la cuisine. Il en avait assez, il n'avait plus envie de penser à toute cette histoire pour le moment, il voulait juste oublier ce qu'il s'était passer et enfouir les évènements récents dans une tombe, avec cet alpha. Il décida alors que moins de personnes seraient au courant de ce qu'il s'était passé, moins il aurait honte et moins tout ce qu'il était arrivé serait vrai. Il faut bien se l'avouer, une chose que personne ne sait n'existe pas vraiment. Et puis, ce n'était pas comme si qui que ce soit y pouvait quelque chose désormais.
Il récupéra donc son assiette partiellement entamée puis quittant la cuisine pour aller s'installer dans le salon, dans l'espoir de trouver un programme qui lui changerait les idées, il alluma la télévision. Il zappa alors plusieurs téléfilms romantiques à l'eau de rose, tout ce dont il n'avait pas besoin, jusqu'à tomber sur un polar de bas niveau. Se disant que cela ferait très bien l'affaire, il prit enfin le temps pour chercher une position confortable. Il avait l'impression d'avoir été percuté par un poids-lourd tant tout son corps lui faisait mal et après de longs efforts, il parvint à trouver une disposition qui lui permettait d'être presque bien. Une fois cela fait, il se souvint de l'existence de l'assiette toujours présente dans ses mains et il la regarda quelques instants. Puis sans même qu'il ne puisse le maitriser, il se remit soudain à pleurer à chaudes larmes, sanglotant douloureusement. Il lâcha donc le plat, ignorant le fait que celui-ci s'écrase sur le sol avec fracas et il se laissa tomber sur son canapé, tremblant de tout son être.
Heureusement, la fatigue et le sommeil vinrent l'enlever avant que son esprit ne retourne au milieu des évènements de la veuille, l'emportant dans une longue sieste réparatrice et réconfortante qui, pour son plus grand bien, l'emmena loin de la réalité.
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