Chapitre n°4
Portant Zitao à travers les nombreux couloirs de l'établissement scolaire, le grand professeur faisait de son mieux pour aller le plus vite possible, sans pour autant trop secouer son élève. Le jeune étudiant collé contre lui était toujours inconscient et surtout, ce dernier dégageait à chaque nouvelle seconde une odeur délectable et un peu plus forte, qui le déconcentrait un tant soit peu. Ce ne fut qu'au bout de longues minutes, qui semblèrent interminables à l'adulte, qu'ils finirent enfin par arriver devant la porte de l'infirmerie.
Le professeur tapa doucement avec son pied contre le bas de la porte entrouverte, ses deux mains étant de toute évidence prises, mais étrangement, il ne reçut aucune réponse ni aucun signe. Il décida donc de mettre en jeu son équilibre et avec adresse et concentration, il glissa son pied dans le petit espace libre, faisant alors coulisser la porte pour l'ouvrir entièrement. Cette dernière glissa sans mal dans ses rails et lui permit ainsi de remarquer que l'infirmerie semblait en effet vide.
Son observation rapide terminée, il entra lentement dans la grande pièce aux tons blancs, faisant attention de ne pas cogner le corps de son élève où que ce soit en passant l'encadrement de la porte. Puis tenant toujours celui-ci dans ses bras et après s'être avancé jusqu'au milieu, le grand homme vérifia tout de même une nouvelle fois si l'infirmière se trouvait à proximité. Mais la pièce était, comme il s'en doutait, complètement déserte. Personne ne s'y trouvait, ni au bureau ni dans aucun des deux lits mis à dispositions pour les élèves malades. Il s'avança donc vers le lit situé le plus au fond et une fois celui-ci atteint, il y déposa avec délicatesse le corps du jeune homme. Il retourna ensuite fermer la porte, pour expliciter la présence de quelqu'un dans la salle de soin, avant de revenir près le lit.
Il s'arrêta alors quelques secondes dans son action, se laissant aller à l'observation du jeune garçon en face de lui. Tao, dont il s'était répété le nom en continu, était simplement allongé sur le dos par-dessus les draps blancs et n'avait toujours pas donné le moindre signe d'une reprise de conscience. Au contraire, son état semblait même avoir empiré à la vue d'à quel point ce dernier s'était mis à transpirer. En effet, le t-shirt de son élève était trempé de sueur au niveau de son cou et le long de son torse, tandis que ses cheveux bruns étaient eux collés sur son front humide. De toute évidence, la température du son corps était devenue très élevée.
Une autre chose perturba alors soudain le professeur. Tout le pantalon de Zitao était trempé au niveau de son entre-jambe. Il hésita quelques secondes puis se pencha légèrement en avant pour renifler l'odeur se dégageant de cette partie de son corps avant de trembler. Le jeune homme ne s'était pas uriné dessus, heureusement, il s'agissait simplement de l'état normal du corps d'un jeune oméga. Celui de Zitao était en effet en train de se préparer à être imprégné, en produisant déjà des fluides pré-séminaux en abondance.
Le professeur soupira alors lourdement et longuement en secouant la tête. Puis il s'assit sur un tabouret se trouvant à proximité, cessant tout mouvement le temps de reconcentrer son attention. Il regarda ensuite ce qui l'entourait et avisant un paquet de lingettes sur la petite table de chevet, il récupéra celui-ci. Prenant son temps et sa contenance, il en sortit une avant de s'appliquer à éponger avec douceur le front du jeune homme inconscient.
Une fois cette première étape de faite, il stoppa ses mouvements et se releva. Il se pencha ensuite au-dessus du lit et avec délicatesse, il vint relever Zitao, lui soutenant avec attention la tête tandis qu'il lui enlevait sa veste. Puis il réitéra son action et parvint aussi à lui retirer son t-shirt, avant de le rallonger.
Le regard de l'adulte s'immobilisa alors de nouveau sur le jeune garçon, sans qu'il ne puisse le maîtriser. Beaucoup trop de choses attiraient et accaparaient son attention : la peau hâlée et luisante, le corps finement sculpté par la pratique régulière d'arts martiaux, les tétons roses et en érection, le torse qui se soulevait et s'abaissait alternativement au rythme d'une respiration calme.
Il secoua vivement la tête quand il réalisa qu'il s'était rapproché du corps immobile sans s'en rendre compte et prenant en main une nouvelle lingette, il retourna s'asseoir. S'appliquant en silence, il déposa le bout de coton humide sur la peau chaude de son élève, commençant par la passer avec délicatesse sur le cou fin, soulignant la pomme d'Adam avant de glisser jusqu'à la clavicule légèrement saillante. Il retira ensuite ses mains et après avoir jeté la lingette qu'il venait d'utiliser, en prit une nouvelle.
Il recommença alors le rituel délicat de nettoyage, continuant maintenant son avancée au niveau des pectoraux finement dessinés du jeune athlète, passant avec douceur sur les tétons sensibles, qui volèrent un soubresaut réflexe au corps immobile, puis il s'engagea le long des abdominaux pour finir sur les obliques du jeune brun.
Au moment même où le professeur réussit à respirer de nouveau, tandis que ses poumons s'étaient bloqués d'eux-mêmes quelques secondes auparavant, et qu'il s'éloignait pour changer de lingette, la porte de l'infirmerie s'ouvrit brusquement. L'adulte se retourna en sursaut avant de reconnaitre directement qu'il s'agissait de l'un de ses élèves, qu'il finit par identifier comme le camarade de classe du jeune homme inconscient.
- Comment va-t-il ? questionna à toute vitesse le nouvel arrivant, essoufflé, tandis qu'il serrait un beau sac de marque contre son torse ainsi que la sacoche de l'enseignant.
- Monsieur Oh c'est cela ? demanda le professeur après quelques secondes de réflexion, ce à quoi Sehun hocha la tête, il semble aller bien mais il n'a toujours pas repris connaissance. Pourriez-vous me donner le numéro de son tuteur s'il vous plait ?
- Je ne le connais pas, mais il doit être dans son carnet, puis il tendit le sac Gucci à l'adulte, je pense qu'il est dedans, ajouta-t-il alors que l'objet lui était retiré des mains.
Sehun hésita alors, tandis qu'il se dandinait presque sur place.
- Mais il vit tout seul, ses parents ne sont pas d'ici, confia-t-il à son professeur, même s'ils vous répondent ils ne pourront rien faire, dit-il avec peine à l'idée que son ami soit isolé dans une pareille situation.
- Je vois, merci, répondit l'adulte avant de faire une pause, semblant réfléchir à quelque chose d'important avant de reprendre en relevant la tête en direction de son second élève, toujours debout non loin de lui, encore une chose et excusez-moi de l'indiscrétion de ma question, mais vous êtes aussi un oméga n'est-ce pas ?
Le plus jeune écarquilla les yeux, interloqué alors qu'inconsciemment, il s'accrochait à la sacoche encore présente dans ses mains. Incapable de répondre quoique ce soit, il se contenta d'hocher la tête avec appréhension et questionnement.
- Je ne vous demandais pas cela pour vous mettre mal à l'aise. Mais vous saurez le mieux répondre à mes questions. Ses chaleurs ne sont-elles pas anormalement violentes ? ou alors est-ce toujours le cas avec Monsieur Huang ?
- Vous êtes un alpha, laissa s'échapper Sehun.
Ce dernier avait reculé à la seconde même où la réalisation l'avait frappée. Il se maudit alors de ne pas s'en être rendu compte plus tôt, bien que cela n'ait pas été de sa faute. Plusieurs choses devenaient cependant plus claires et il comprenait maintenant la raison principale pour laquelle son ami avait été retissant quant au fait d'aller en cours plus tôt dans l'après-midi.
- Je suis un alpha, reprit avec calme le professeur en se levant lentement, déduisant au passage par simple logique que le nouvel arrivant était un oméga marqué, mais pourriez-vous répondre à ma question, est-ce normal que ses chaleurs aient un déclenchement aussi violent ?
- Peut-être, je ne sais pas vraiment, c'est la première fois qu'il les a, confia à voix basse Sehun tout en se faisant le plus petit possible, intimidé par son enseignant tandis qu'il accaparait soudain la totale attention de ce dernier.
- La première fois ? il doit bien avoir seize ans passés, cela me semble peu probable. Vous le savez vous-même très bien.
- Je ne mentirais pas sur ça Monsieur. Il s'est confié à moi sur ce sujet il y a quelques jours, il avait peur de les avoir, je vous jure que je ne vous mens pas. Et il a dix-sept ans et, sa voix se fit plus petite, douloureuse, elles sont violentes, trop violentes.
- Asseyez-vous, l'invita l'adulte quand il remarqua à quel point son élève semblait atteint.
Sehun s'exécuta, devançant son professeur et donnant au passage ses affaires à ce dernier.
- Prenez le temps qu'il vous faut, est-ce qu'il y a quelque chose d'autre que vous pensez que j'ai besoin de savoir ?
Puis attendant que le plus jeune réfléchisse, Zhoumi récupéra le sac à dos de son plus jeune élève et fouilla à l'intérieur dans l'espoir de trouver quelque chose qui l'aiderait. Il tomba alors sur deux seringues neuves d'inhibiteurs ainsi que sur son carnet de liaison. Il commença à le feuilleté quand Sehun l'interpella.
- Comment est-ce que je peux aider ? demanda ce dernier, avec imploration.
- Est-ce que vous avez la possibilité de le loger ? questionna en retour le professeur.
Mais fasse à lui, le regard de Sehun se fit encore plus triste qu'avant.
- Non, je ne peux pas et je vais devoir rentrer parce que je peux pas arriver tard et... je ne peux même pas rester avec lui, déblatéra-t-il alors que les émotions et une panique légère venaient se coincer dans sa gorge tandis qu'ému, il retenait du mieux qu'il le pouvait les larmes qui lui montaient aux yeux.
L'adulte referma le carnet, aussi bien parce qu'il avait trouvé tout ce dont il avait besoin que pour apporter totalement son soutien à son élève. Avec délicatesse, il posa sa main sur l'épaule de ce dernier.
- Vous avez pris soin de lui comme il le fallait, ne vous inquiétez pas. Maintenant vous devriez rentrer, les cours sont finis pour aujourd'hui, dites-le à vos camarades.
Sehun hocha simplement la tête avec tristesse, conscient qu'il ne servait plus à rien et que de toute façon, il n'avait pas le choix, il devait partir. Il remercia donc sincèrement son professeur puis tout en reniflant, il repartit.
De nouveau seuls, l'adulte se retourna vers son premier élève, qui n'avait malheureusement toujours pas repris connaissance ni esquissé le moindre mouvement. Il partit alors ouvrir la fenêtre sécurisée la plus proche, afin de se détendre, de se vider l'esprit et surtout, de souffler avec force par le nez pour essayer de se défaire de l'intense arôme présent dans l'air.
Adossé contre l'ouverture, il rouvrit le carnet qu'il avait toujours dans les mains, passant en revue les informations qu'il avait survolées juste avant. Son élève n'était sujet à aucune contre-indication médicale ni allergies et était, à son plus grand étonnement, domicilié dans la zone aisée de la ville, dans le même quartier que lui.
Il vérifia une dernière fois la partie médicalisation et une fois vraiment sûr et certain que l'oméga en face de lui était éligible pour l'ingestion d'inhibiteurs d'hormones et de phéromones, il retourna chercher l'une des seringues qu'il avait vues précédemment.
Il revint ensuite s'asseoir de nouveau près du corps inanimé, posant une main presque tremblante sur la peau du bras gauche de son élève.
- Monsieur Huang ? essaya-t-il il nouvelle fois en exécutant une légère pression sur lui, est-ce que vous m'entendez ? continua-t-il dans l'espoir que le plus jeune recouvre soudainement conscience et lui donne l'aval pour ce qu'il s'apprêtait à faire.
Cependant, aucune réponse ni réaction ne lui vint.
- Je vais vous faire une piqûre d'inhibiteur, l'une de celle qui était dans vos affaire, puis tandis qu'il continuait d'expliquer les choses, il ouvrit l'emballage de la seringue avant d'en retirer le capuchon et de la tester légèrement dans le vide puis satisfait de voir que celle-ci fonctionnait à la perfection, il continua, je vais vous piquer maintenant, je sais ce que je fais, vous ne craignez rien.
Une fois cette dernière phrase de prononcée, pourtant toujours un peu hésitant, l'adulte posant l'aiguille contre la peau fine de Zitao, dans le creux de son bras où une veine apparaissait plus que nettement. Il attendit encore un peu, comme si à n'importe quel moment son élève pouvait se réveiller mais il se fit bien vite à l'idée que rien de tout cela n'était sur le point d'arriver. Il inspira donc profondément et pour s'accorder aussi lui-même la libération, il appliqua une légère pression, insérant lentement le petit tuyau en métal dans l'une des veines de l'oméga.
Une fois celui-ci totalement enfoncé et après avoir grogné tandis que son esprit partait dans des choses beaucoup plus tendancieuses, il injecta le produit avec lenteur. Soupirant de soulagement quand le flacon de l'injection fut vite, il retira l'aiguille avec attention avant de poser son indexe sur la minuscule cicatrice tout juste faite. Il tendit ensuite le bras pour récupérer un petit bout de coton qu'il glissa entre son doigt et la veine percée. Il fouilla ensuite le tiroir à proximité, y trouvant pour son plus grand plaisir un pansement. Il colla donc celui-ci sur le coton puis il se recula enfin. Il ne lui restait désormais plus qu'à attendre. La piqûre allait faire effet dans les minutes à venir.
Se disant qu'il allait profiter de ce temps pour regrouper les affaires de Zitao, et surtout se changer les idées, il se releva. Il récupéra alors le carnet ainsi que la veste et le t-shirt toujours humides, qu'il mit dans un petit sac plastique trouvé là, avant de ranger le tout dans le sac Gucci, en faisant attention de ne rien abimer. Puis il retira son propre manteau, avec lequel il vint envelopper le torse nu de son élève.
Une fois cela fait, il passa le sac à dos sur l'une de ses épaules, pris la clé de sa voiture en main, calla sa sacoche sous son bras et avec délicatesse, vint de nouveau prendre le corps de Zitao contre lui pour le porter une nouvelle fois. Il grimaça faussement d'agacement quand l'odeur du jeune homme vint de nouveau s'immiscer à plein fouet dans ses narines. Et tentant de l'ignorer le mieux possible, il assura sa prise et releva.
Le resserrant ensuite au maximum contre lui sans vraiment s'en rendre compte, il quitta l'infirmerie, traversant en silence l'immense lycée encore silencieux, toutes les classes continuant leurs cours de la plus normales des façons. Ce fut ainsi que sans croiser qui que ce soit sur le chemin et après être sortis par l'entrée du corps enseignant, qu'ils arrivèrent enfin sur le parking privé de l'établissement.
Zitao toujours lové contre lui, il ouvrit sa voiture et après de durs efforts pour ouvrir la portière du côté passager, il y déposa son élève, prenant bien soin de l'attacher convenablement puis de l'allonger. Il vérifia ensuite que tout était bien sécurisé puis il referma la voiture avant de contourner celle-ci pour monter en tant que conducteur. Il se laissa alors tomber sur son siège puis mis dans clé dans le contact pour ouvrir les fenêtres avant même de démarrer. Il soupira ensuite lourdement afin de rester concentré au maximum sur ce qu'il faisait, puis il alluma le moteur et démarra.
Quelques minutes après seulement, il rejoignit l'axe principal de la ville, filant sans hésiter en direction du domicile de son élève, où ce dernier pourrait se reposer et être dans un environnement familier le temps que son état se calme. Cet objectif en tête, le professeur tentait quant à lui de son mieux de rester attentif uniquement à la route tandis que l'odeur de l'oméga à ses côtés ne diminuait toujours pas. Au contraire, l'inverse semblait être en train de se produite. Malgré l'injection qu'il lui avait faite il y avait maintenant largement assez longtemps, la situation empirait encore et encore pour ses sens d'alpha. Chaque bouffée qu'il prenait lui donnait l'impression d'étouffer dans un nuage sucré et même les fenêtres ouvertes ne lui donnait pas assez d'air.
Ce fut alors que soudain, une idée, une raison, lui traversa l'esprit. Et si...
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