Le lendemain matin arriva bien trop vite pour le pauvre Zitao, qui encore la tête sur l'oreiller, n'avait presque pas réussi à fermer l'œil de la nuit. En effet, ce que lui avait dit son nouvel ami l'interpellait toujours et il n'arrivait pas à ignorer toutes ces nouvelles informations. Certes, il savait déjà des choses sur la condition générale des omégas, mais maintenant, il avait bien plus de spécificités et à vrai dire, celles-ci ne l'enchantaient pas vraiment.

Là, allongé dans son lit, il pensait encore à ce qui lui était revenu en mémoire à cause de toute cette histoire. Etrangement, ses parents furent ceux qui s'imposèrent dans ses pensées au cours de sa nuit et plus précisément, l'une des dernières conversations qu'il avait eu avec sa mère, avant qu'il ne quitte le domicile familial. Celle-ci, bien trop inquiète vis-à-vis de sa condition d'oméga, avait fait en sorte qu'il rencontre un nouveau spécialiste qui, malgré le fait qu'il soit en effet rare que deux alphas engendrent un autre genre, avait été formel au sujet de sa catégorisation en tant qu'oméga.

Et même si cette consultation avait alimenté les doutes persistants de sa mère quant au diagnostic et ses peurs concernant le retard de ses premières chaleurs, il savait que le médecin avait fait de son mieux pour la rassurer et que c'était grâce à lui qu'il se retrouvait où il en était aujourd'hui. En effet, même s'il lui avait par la suite fallut plusieurs semaines de négociations, il était parvenu à obtenir de ses parents l'autorisation de quitter la capitale, afin de s'éloigner des alphas y étant regroupés en quantité et surtout, de sorte à gagner plus de temps pour s'habituer à l'éventuelle arrivée de ses cycles et de s'y accommoder au maximum.

Ainsi, sans fin depuis la veille, Zitao ressassait ces nombreuses idées et évènements, espérant toujours au fond de lui que sa mère ait raison et que tous ses médecins se soient trompés sur son cas, qu'après tout, il soit au moins un beta.

La seule chose qui parvint alors à le tirer un peu de ses pensées fut son réveil qui sonna soudain depuis le bord de son lit, le faisant sursauter puis soupirer avec ironie. De toute façon, peu importait son genre en cet instant, aucun d'entre eux ne pouvait lui épargner le devoir d'aller en cours.

Il s'étira donc lentement, poussant ses bras vers le haut et ses jambes le plus bas possible, tandis qu'il ouvrait avec précaution les yeux, tout de même attaqués par la lumière ambiante. Il secoua ensuite légèrement la tête de droite à gauche tandis qu'il sentait ses tempes lui lancer douloureusement et la fatigue peser encore sur lui. Il finit ensuite par rouler sur le côté afin d'éteindre son téléphone puis prenant son courage à deux mains, il s'extirpa de son lit pour aller prendre une douche rapide, avant de venir s'asseoir comme à son habitude à la table de la cuisine. Toujours enroulé dans sa serviette, il avait l'impression que tout autour de lui bougeait au ralentit, tout autant qu'il se sentait incapable d'aller plus vite.

Il prit donc lentement une tranche de pain, sur laquelle il étala du beurre puis un peu de miel mais alors qu'il la plaçait devant sa bouche, un haut le cœur le prit, comme si son petit déjeuner était la pire chose au monde. Il fit plusieurs tentatives, mais incapable de manger sa tartine et écœuré ne serait-ce que par sa vue, il finit par remettre celle-ci dans l'assiette qu'il avait sortie et sans plus d'attention, rangea le tout dans le réfrigérateur. Peut-être qu'il aura envie de la manger en rentrant, qui sait.

Il se leva donc sans rien dans le ventre et alors qu'il s'apprêtait à sortir de la pièce, il fit demi-tour pour aller se servir un verre de jus d'orange. S'il ne parvenait pas à manger quoique ce soit, au moins il pouvait essayer de se donner un peu d'énergie. Il s'exécuta alors et après avoir porté le rebord transparent jusqu'à ses lèvres et humé l'odeur du liquide, ce qui ne lui fit rien, il engloutit une première gorgée. Pourtant, à peine celle-ci arriva-t-elle dans sa gorge qu'il la recracha immédiatement dans l'évier qui lui faisait face, incapable d'avaler. Il jura alors pour lui-même tout en déposant brutalement le verre sur le plan de travail puis il quitta enfin la cuisine.

Conscient qu'il ne parviendrait pas à ingurgiter quoique ce soit d'autre, il partit donc se brosser les dents, ce qui manqua aussi de lui faire recracher ce qu'il avait dans la bouche, avant de retourner dans sa chambre pour s'habiller.

Une fois cela fait et ignorant sa tête qui lui lançait toujours, il récupéra ses affaires de cours et quitta enfin son appartement. Malgré ses quelques imprévus, il soupira de soulagement quand il regarda pour la première fois l'heure, alors qu'il arrivait dans un timing parfait pour rejoindre Sehun et faire le chemin en sa compagnie. Ce fut cependant dans un silence étrange de sa part qu'ils commencèrent à marcher ensemble en direction du lycée, jusqu'à ce qu'au bout de quelques minutes, son ami prenne tout de même la parole.

- Tu sais, je suis désolé pour hier, je ne voulais pas te faire peur ou quoique ce soit, amorça-t-il hésitant mais d'une voix tendre.

- Ne t'inquiète pas, ça m'a juste surpris, lui répondit Zitao sur un ton similaire et plus doucement, et puis, ce n'est peut-être même pas sûr que je sois un oméga de toute façon, tenta-t-il en haussant les épaules.

- Ah bon ? répliqua directement Sehun, assez dubitatif, tu n'avais pas dit que tu avais été diagnostiqué par un spécialiste il y a peu de temps ?

- Si mais... il inspira et releva la tête vers le ciel, pensif, je n'ai toujours pas eu mes premières chaleurs, alors peut-être qu'il y a erreur, peut-être qu'ils se sont trompés... tu comprends ?

- Je suis sûrement l'un de ceux qui peut le mieux te comprendre mais, il attrapa avec délicatesse la main de son ami dans la sienne, tout en ralentissant, mais tu sais, je le sens, lui dit-il en posant sur lui un regard compatissant, tu as presque la même odeur que moi.

- Je... je... il hésita, perdu et à la recherche de ce qui pourrait l'aider à nier la chose, mais il devait se rendre à l'évidence, tu es plus réaliste que moi je crois, soupira-t-il.

Puis alors qu'il s'apprêtait à ajouter quelque chose et à demander à Sehun de le lâcher, une voix criant leurs prénoms résonna au loin. Ils relevèrent tout deux prestement leurs visages dans la direction de celle-ci, apercevant ainsi Yixing qui courrait joyeusement vers eux, accompagné plus loin de Chanyeol, qui se contentait quant à lui de marcher tranquillement.

- Salut Yi-uh-xing, peina à dire le plus jeune des deux omégas alors que l'autre chinois se jetait sur lui pour le serrer fortement dans ses bras, salut Chanyeol, ajouta-t-il ensuite quand l'autre jeune homme les eut rattrapés.

- Salut, Salut Sehun ! répondit celui-ci en leur faisant un signe de la main.

Puis le petit groupe entama sa mise à jour sur le programme des uns et des autres pour la journée, tandis que même s'il les écoutait attentivement, Zitao décidait de rester légèrement en retrait. Tout ce dont il avait besoin en ce moment, c'était de se changer les idées et surtout de se vider la tête des siennes tandis que la douleur lui martelait toujours le crâne.

Le premier cours de la journée se passa sans accroches bien des minutes plus tard, rythmé au gré des plaintes de Chanyeol tout au long des exercices de math leur étant assignés. Puis l'heure du midi arriva enfin, annonçant que le temps du repas était là et faisant ainsi le bonheur de la plupart des élèves.

Les quatre amis décidèrent alors qu'il s'agissait d'une journée parfaite pour sortir de leur petite routine et après délibération, ils choisirent d'aller manger en dehors de l'enceinte de l'établissement. Ce fut donc en grands habitués que les nouveaux amis de Zitao l'entrainèrent avec eux dans un petit restaurant familial, situé à à peine cinq minute de leur lycée. Ils y entrèrent sans attendre et après avoir tous commandé un hamburger accompagné de salade et de frites, ils partirent s'installer à la place habituelle du trio, deux banquettes collées dans un coin, contre l'une des grandes baies vitrées.

- J'aurais dû valider les maths l'année dernière, grogna Chanyeol tout en soupirant, les bras posés sur la table et en se prenant les cheveux à pleines mains.

- T'aimes pas ça hein les maths ? bah tu sais quoi, elles non plus ! l'embêta Yixing pour se moquer de son attitude et en venant lui donner un coup de coude amical.

- Remarque, qui aime ça hein ? intervint alors Sehun, dont les yeux reflétaient à la perfection que la simple idée que certaines personnes aiment vraiment cette matière lui était complètement inenvisageable.

Ils entrèrent donc dans un petit débat sans enjeux, durant lequel Yixing fit mine d'être un grand défenseur des mathématiques, tandis que Sehun et Chanyeol s'afféraient à contrecarrer tout ses arguments. Cela continua jusqu'à ce que la nourriture arrive, assez rapidement heureusement pour le pauvre Zitao dont la tolérance et la patience vis-à-vis du bruit diminuaient de seconde en seconde.

Leur serveuse habituelle arriva alors à leur niveau, avec en équilibre sur ses bras les quatre assiettes où trônaient leurs commandes bien garnies. Elle déposa le tout sur leur table tout en leur demandant de leurs nouvelles avant de leur souhaiter un bon appétit et de repartir vers le comptoir. Sehun, Chanyeol et Yixing se jetèrent alors avec peu d'élégance sur leur nourriture, de toute évidence affamés par leur dure matinée de réflexion. Ce ne fut pourtant qu'après quelques minutes que Chanyeol releva la tête de son plat, après avoir réalisé que Zitao lui, n'avait pas touché à son sandwich ni même au reste de son assiette.

- Ça va Tao ? s'enquit-il en se stoppant dans sa folie gloutonne.

- Pourquoi cette question ? demanda le jeune oméga avec peu de ferveur alors que la question soudaine l'avait presque fait sursauter.

- T'as juste bu de l'eau depuis tout à l'heure.

Les deux autres garçons reportèrent eux aussi leur attention sur leur cadet, interpelés par l'échange entre leurs deux camarades.

- T'as pas faim ? réagit Yixing en le fixant d'un air dubitatif, la bouche encore pleine.

- Pas trop, enfin, il hésita, ça me donne la nausée depuis ce matin, j'ai rien réussi à manger et rien que regarder le hamburger, là ça manque de me retourner le ventre.

Ils le regardèrent tous avec inquiétude et insistance, jusqu'à ce que Yixing prenne la parole.

- Tu devrais rentrer chez toi si tu te sens aussi mal, je noterai le cours d'anglais pour toi, proposa-t-il alors.

- Ça ira, c'est rien de grave, ça me le fait de temps en temps. Je n'ai plus mes médicaments pour le sommeil donc ça doit être un effet secondaire. Et puis avec le début des cours, j'ai dû accumuler un peu de stress et de fatigue et là ça retombe, il se força ensuite à avaler une gorgée d'eau, et puis vu mon niveau en anglais, je serai complètement perdu si je rate un cours.

- Ah ne mens pas, le coupa Sehun en roulant presque des yeux, je suis sûr que tu as un super bon niveau en anglais, t'es limite surdoué dans toutes les autres matières ! finit-il en faisant hocher la tête à leurs amis.

- Ça aurait été le cas si j'avais été un alpha, rumina Zitao pour lui-même, mais je suis vraiment nul en anglais, je suis obligé d'aller en cours, de toute façon, c'est l'une des conditions auprès de mes parents, ajouta-t-il, en plus s'il y a bien un cours que j'aimerais éviter, c'est bien celui-ci.

- Ah ? pourquoi ? demanda directement Yixing en sautant sur cette occasion d'assouvir sa curiosité.

- Juste parce qu'il tombe au mauvais moment, il n'y a pas de raison particulières, dit-il en détournant simplement la tête.

Ses amis comprirent bien qu'il y avait quelque chose de plus mais de toute évidence, leur cadet ne semblait pas avoir envie d'en parler. Chacun avait pourtant sa petite idée mais d'un commun accord silencieux, ils choisirent de ne rien ajouter de plus. La fin du repas se passa ensuite dans le calme et au rythme de discussion classiques et moins véhémentes, après que Chanyeol et Yixing se soient partagés ce que Zitao avait commandé.

Puis l'heure de retourner en classe arriva, les prenant de court tandis qu'ils se pressèrent de rallier le lycée en courant, aucun d'ente eux n'ayant vraiment prêté attention au temps qui s'écoulait. Ils arrivèrent heureusement dans leur classe tout juste avant la sonnerie, se séparant directement chacun à sa place attitrée : Sehun et Zitao côte à côte avec Yixing et Chanyeol devant eux. A peine furent-il installés et qu'ils commencèrent pour certains à sortir leurs affaires que le professeur d'anglais entra dans la classe.

A la seconde même, la tête de Zitao se mit à l'oppresser encore plus violemment que durant le reste de la journée, l'obligeant à fermer avec force les yeux tandis que la douleur devenait en quelques secondes presqu'insupportable. Il se concentra alors de sorte à réguler sa respiration qui accélérait malgré lui, tout en tentant de se vider l'esprit, comme pour ignorer les sensations qui l'assaillaient mais cela ne changea rien, au contraire. Quoiqu'il fasse, il avait de plus en plus mal.

Puis tandis que toutes ses autres tentatives pour atténuer ses sens ne l'aidaient pas non plus, il finit par poser son front contre le bord de son bureau, espérant que le froid de celui-ci le soulage légèrement, avant de se prendre la tête entre les mains. Il commença ensuite à se masser lentement les tempes alors que désormais, les larmes manquaient de dévaler toutes seules de ses yeux.

- Ça va ? se pencha alors Sehun vers lui, interpelé par le comportement de son ami.

- Sehunnie, ne put que couiner à voix basse le plus jeune, tandis qu'il avait l'impression que ce pauvre mot résonnait à toute puissance dans sa tête.

La réponse inquiéta directement ledit Sehunnie, son cadet ne l'appelant quasiment jamais de la sorte. Il se rapprocha donc encore plus de lui, tout en gardant ses yeux fixés sur le tableau où le professeur était en train d'inscrire le début du cours.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? murmura-t-il doucement en tendant l'oreille pour écouter la réponse qu'il saurait faible.

Mais au lieu de n'importe quel mot, il n'entendit s'élever qu'une faible plainte et un gémissement douloureux. Directement, pris par surprise et étonné, il se tourna entièrement de sorte à reporter toute son attention sur son camarade. Ce dernier était désormais encore plus recroquevillé contre son bureau, la tête fermement prise entre ses mains, au point d'en avoir les phalanges blanchies.

- J'ai tellement mal, couina Zitao alors que sa voix craquait et qu'il éclatait en sanglot, le corps soudainement pris de spasmes violents.

- Tao ? Tao ? interpella-t-il un peu plus fort son ami tout en passant sa main dans le dos de ce dernier, dans l'espoir de le calmer.

Leurs deux amis l'entendirent alors et ceux-ci se tournèrent vers lui, curieux de comprendre ce qu'il pouvait bien se passer. De son côté, ne remarquant pas la moindre chose se déroulant autour de lui, Zitao se mit à couiner continuellement de douleur, maintenant incapable de retenir sa voix. Tout devenait trop pour lui, si bien que la sueur qui commençait à perler sur son front et son cou lui donnait l'impression d'être brûlé vif.

Sehun releva la tête pour regarder les deux betas, croisant ainsi le regard inquiet de Yixing avec le sien. Rien de tout ça n'était de bon augure, au contraire et ils le savaient très bien. Ils furent alors de nouveau interpellés par leur ami, tandis que les pleurs du jeune chinois redoublaient et que la souffrance de ce dernier augmentait encore et encore, se propageant de sa tête à son cou, envahissant son corps jusqu'à son ventre et sa cage thoracique.

- Professeur ! appela soudain Sehun en se levant prestement quand il sentit que la situation le dépassait beaucoup trop.

Mais l'adulte ne sembla pas l'avoir entendu ou perçu l'urgence dans sa voix, ayant surement confondu son appel avec celui d'un élève voulant lui poser une question, ce qui pouvait bien attendre qu'il ait fini de noter sa phrase.

- Monsieur Li ! renchérit Yixing en criant tout en se levant à son tour, trahissant sa panique, son intonation attirant cette fois tout de suite l'attention de tous les élèves et surtout, celle du professeur.

- Que se passe-t-il ? répondit ce dernier en se tournant vers eux de façon calme, mais de toute évidence inquiété par l'intervention de son élève.

- C'est Tao Monsieur, il ne se sent pas bien, je crois qu'il va faire un malaise, je ne sais pas ce qu'il a mais c'est grave, déblatéra à toute vitesse le jeune garçon.

Bien que premièrement dubitatif, le professeur referma son livre et abandonna celui-ci sur son bureau avant de s'avancer vers Yixing, offrant à celui-ci un regard lourd de sens, sous entendant qu'il s'agissait d'un sujet sérieux avec lequel il n'avait pas intérêt à plaisanter. Il ne lui fallut que quelque pas pour arriver à leur niveau et alors qu'il s'apprêtait à leur poser plus de question, il remarqua l'élève recroquevillé sur son bureau non loin d'eux.

Il arrêta soudain tout mouvement. Le corps immobile du jeune homme en face de lui dégageait, d'une façon plus que perturbante, une odeur aussi horrible que délectablement sucrée. Cela suffit à l'adulte pour qu'il se fasse une idée claire de ce qu'il était en train de se passer et il avança jusqu'à son élève, s'accroupissant ensuite pour se mettre à son niveau.

- Tao ? appela-t-il d'une voix rassurante et douce, est-ce que vous m'entendez ?

Mais aucune réponse ni réaction ne lui parvint. Il releva alors la tête vers Sehun qui se tenait toujours debout à côté de Zitao, la main posée sur celle de ce dernier. L'adulte fit alors signe à Sehun de contourner son ami et de venir de vers lui, ce que ce dernier fit directement, quoiqu'hésitant, se demandant ce que voulait leur professeur. Puis une fois au bon endroit, il se mit au même niveau que l'adulte, qui lui murmura alors :

- Votre ami est un oméga n'est-ce pas ?

Sehun ne put retenir un regard choqué, pris de court par la question plus qu'intime et se sentant implicitement lui-même exposé. Puis il acquiesça presqu'imperceptiblement tandis qu'il mettait sa fierté et son appréhension de côté alors qu'il posait de nouveau ses yeux sur l'état déplorable de son ami. Le professeur se releva alors, se tournant ensuite vers le reste des élèves avant de laisser son regard revenir sur Chanyeol.

- Votre attention s'il vous plait, dit-il à voix forte à l'intention de toute la classe, Monsieur Park, va assurerez la permanence pendant que j'emmène votre camarade à l'infirmerie. Je ne veux aucun bruit en mon absence et je ramasserai les questions se trouvant à la fin du dernier chapitre, celui que vous avez vu avec ma remplaçante.

Un brouhaha général s'éleva quand même, tandis qu'il s'accroupissait de nouveau, essayant une nouvelle fois de parler avec son élève, sans succès. Sehun l'interpela alors.

- Je peux m'en occuper Monsieur Li.

- Non, votre camarade est de toute évidence inconscient et je doute que vous soyez en mesure de le porter jusqu'au bout du bâtiment. Faites vos exercices comme les autres, il ira mieux une fois ailleurs.

Sehun comprit que la décision de leur professeur était définitive et il retourna prestement à sa place, sans pour autant s'intéresser à ses cours, toujours concentré sur Zitao. Il regarda l'adulte essayer une nouvelle fois de réveiller le plus jeune avant de passer un premier bras dans le dos celui-ci puis un second sous les genoux du jeune homme. Il assura ensuite avec douceur sa prise sur le corps bouillant et tout en se relevant doucement, il souleva avec délicatesse le corps de son élève.

Ce dernier désormais décollé de son bureau, il était en effet plus qu'évident qu'il avait perdu connaissance. Cependant, pris de court par le poids conséquent de l'élève inconscient, il ramena le corps de celui-ci un peu plus contre lui, de sorte à trouver un meilleur équilibre. Dès que cela fut fait, il partit en direction de la porte, renouvelant ses consignes une dernière fois avant de quitter la pièce, laissant derrière lui les regards de ses élèves, au choix apeurés, interrogatifs ou encore dubitatifs pour certains.

L'adulte fit ensuite une dernière pause, tandis que Chanyeol prenait place debout devant le grand tableau comme il le lui avait demandé. Le beta n'eut alors que quelques secondes pour laisser ses yeux suivre le corps de son ami, abandonné dans les bras de leur professeur, tandis que ce dernier se remettait en route et disparaissait hors de son champ de vision.