Chapitre n°2
- Dis Sehun ? entama Zitao à voix basse.
L'arc-en-ciel tourna alors légèrement sa tête vers lui sans pour autant le regarder, bien trop occupé à jouer sur son téléphone pour accorder toute son attention à son nouvel son ami.
- Hum ? questionna-t-il ensuite.
- Comment c'est d'avoir des chaleurs ? demanda alors le plus jeune toujours en murmurant.
Un tulululu résonna alors soudain, Sehun venait de perdre à son jeu tant il avait été choqué par la question. Il le regarda enfin dans les yeux, aussi étonné qu'arborant un air se teintant d'amusement.
- Comme si tu savais pas !!! Tu viens de me faire perdre avec tes idioties !!
Sehun s'apprêtait à retourner sur son jeu mais fut cependant interpelé par le manque de réponse de son camarade.
- Tao ? tu-tu es sérieux ? s'enquit alors le plus vieux.
Ledit Tao hocha la tête en silence tandis qu'il avait abaissé celle-ci. Sehun se redressa alors pour bien se placer en face de lui puis après avoir placé une main sur chaque joue de son ami, il lui releva gentiment le visage. De fines larmes perlaient aux coins des yeux du jeune chinois, qui se mordillait la lèvre inférieure, essayant de ne pas craquer et fondre en pleurs. Devant ce spectacle, Sehun fut complètement désorienté bien qu'il lui semblât malgré tout comprendre ce qu'insinuait son ami. Mais il avait sûrement tort, ce serait bien trop étrange si ses suspicions se révélaient être les bonnes.
- Tu n'as jamais eu de chaleurs ? tenta-t-il pourtant quand même, se disant pourtant intérieurement que sa question était bête et que ça ne pouvait pas être ça.
Mais Zitao bougea lentement sa tête de gauche à droite, lui soulignant que non en effet, il ne les avait jamais eues. Cela fit remonter des dizaines de questions dans la tête de son ainé, qui enchaina alors.
- On a presque le même âge pourtant, dit alors Sehun en se tapotant le bas du visage de l'un de ses doigts, et moi je les ai eues il y a au moins quatre ans les miennes. Mais bon, c'est pas grave hein, tu n'as pas à t'inquiéter, dit-il ensuite, pour essayer de rassurer son cadet malgré ses propres doutes sur la situation, si tu veux, à midi je t'expliquerais tout ce que moi je sais par expérience?
Zitao hocha alors de nouveau la tête, cette fois-ci positivement. Puis Sehun enleva sa dernière main de sa joue avant de se replacer correctement sur sa chaise. Puis il rangea ensuite son téléphone avant de venir de prendre la main de Tao dans l'une des siennes. Ce dernier le regarda de ses petits yeux rouges et il lui sourit simplement en réponse, d'un air réconforté.
Yixing rentra alors dans la classe à ce moment-là et comme à son habitude, il vint s'asseoir joyeusement à proximité de ses deux amis. Il remarqua alors immédiatement l'air triste du brun et questionna donc son autre camarade du regard. Sehun lui murmura alors qu'il lui expliquerait plus tard mais que tout allait bien maintenant. Puis ce fut au tour de leur professeure d'histoire d'arriver. Tous les élèves se tournèrent alors vers le tableau, rendant la classe agréablement plus calme et silencieuse. Le cours commença ensuite dans la foulée tandis que Sehun tenait toujours discrètement la main de son cadet.
- Qu'est-ce que c'était looong ! s'écria presque Yixing, tandis qu'il plaçait ses deux mains sur ses hanches et s'étirait en arrière, ils ont pas idée de nous planter trois heures d'histoire, là, comme ça ! Ils ont cru on était un champ !! Franchement, Channie il a de la chance de pas faire histoire ! En fait c'est un complot ! Tout c'est un coup monté ! Nah vraiment, je suis outré !!
Yixing détestait en effet l'histoire et il ne se ménageait pas pour le faire comprendre et le dire à qui voulait bien l'entendre. Ses deux camarades le regardèrent en pouffant discrètement. Décidemment, leur ami était vraiment bavard quand il s'y mettait.
- Bon, c'est pas tout mais j'ai faim moi ! Je mange avec Channie ce midi ! Je vous dis à plus les gars ! On se retrouve cet aprèm en sport !!
Et avant qu'ils n'aient eu le temps de répondre, leur ainé avait déjà disparu au détour d'un couloir. Sehun et Zitao se regardèrent alors en souriant encore un peu plus avant que des expressions un peu plus sérieuses ne leur reviennent.
- On va sur le toit ? proposa alors le plus jeune en avisant le bout de l'allée dans laquelle ils se trouvaient.
- Oui, on sera tranquilles, approuva Zitao en entamant le chemin menant jusqu'à là-bas.
Ils traversèrent donc le grand bâtiment du lycée et au bout d'un peu moins de dix minutes, ils arrivèrent à une vieille cage d'escaliers. Ils enjambèrent aisément la chaine censée la garder condamnée puis commencèrent à monter lentement et en silence. Cet endroit était en théorie interdit d'accès mais comme il n'était pas surveillé, de nombreux élèves aimaient aller y passer du temps. Heureusement, la propriété de l'établissement étant étonnamment grande, le toit n'était jamais trop rempli grâce aux nombreux autres endroits calmes où s'installer et qui se trouvaient tous plus faciles d'accès.
Ainsi, après quelques minutes pour gravir les nombreuses marches, les deux garçons apparurent enfin tout en haut de la cage d'escaliers. Sehun poussa alors la grande porte en métal, qui s'ouvrit sans trop d'efforts puis ils sortirent sur le toit. Scrutant les lieux des yeux, ils furent satisfaits de remarquer qu'ils étaient seuls et optèrent pour une place en plein soleil, essayant de se réchauffer au maximum en ce début de janvier. Ils s'installèrent donc puis, assis chacun en tailleur, ils sortirent leurs petits repas, au choix acheté ou préparé à l'avance, puis commencèrent à manger.
- Donc, tu veux que je te dise ce que moi je sais, ce que ça fait d'avoir ses chaleurs ? entama Sehun avec une légère appréhension, entre deux bouchées.
- Oui, si ça ne te dérange pas, murmura le plus jeune en réponse, sans vraiment oser le regarder directement.
- T'inquiète, si ça me dérangeait, je te le dirais, dit-il en lui offrant un sourire rassurant puis il se dépêcha de finir son sandwich en trois grandes bouchées avant de se placer bien en face de son vis-à-vis, Professeur Oh à votre service mon cher !
Il y eut alors quelques secondes de silence avant qu'ils n'éclatent de rires à l'unisson, Zitao regardant enfin son ainé. La tension et le stress du plus jeune se dissipant alors un peu.
- Je vous écoute Monsieur ! dit le plus jeune en réponse à son ami.
- Bon, je vais être sérieux maintenant. On va commencer par le ressentit et après je te parlerais du comportement de ton corps. Quand tes chaleurs commencent, si c'est comme pour moi hein, la première fois et celles qui suivent, c'est soudain, elles peuvent se déclencher en moins d'une minute, tu ressens comme un coup de chaud, tu te sens affaibli, tu peux avoir des difficultés à respirer si tu portes un collier ou quelque chose de serré.
Il leva les yeux au ciel, à la recherche de ses mots puis continua.
- Tu ressentiras une très forte chaleur dans tout ton bassin, dit-il en montrant à l'aide de grands gestes le bas de son propre buste, une chaleur agréable, mais tu risques d'avoir du mal à t'y habituer lors de la première fois. C'est pas vraiment ce qu'il y a de plus joyeux... laissa-t-il planner un peu nostalgiquement, tu auras du mal à réfléchir et à formuler des pensées cohérentes, surtout lors de tes premières chaleurs. Le plus bizarre c'est peut-être de se mettre inconsciemment à chercher des partenaires potentiels.
Sehun grimaça ensuite légèrement alors qu'il réfléchissait encore plus.
- Le plus dur c'est peut-être du point de vue physiologique, hum, les réactions sont plus violentes. Ça risque de te faire un peu peur, mais vaut mieux que tu le saches quand même. Ce sont vraiment les premières fois où c'est le plus intense et angoissant. T'as le corps qui est pris de tremblements avec la vue se trouble et les pupilles qui se dilatent, ce qui fait que durant quelques secondes tout est flou. Tu te mets à transpirer, et hum, tu te prends une sacrée érection, qui ne peut pas se calmer, il passa ses bras autour de son propre corps comme pour se réconforter, puis tu te mets à sécréter des fluides pré-séminaux en très très très grande quantité, tu vas surement trouver ça dégoutant la première fois, c'était pas génial pour moi et surtout ils n'ont tellement pas d'utilité quand on n'a pas de partenaire. Puis ton corps va réagir au moindre contact tactile, comme s'ils étaient des décharges électriques et la masturbation ça aidera pas à soulager, ajouta-t-il sur une note déçue, c'est déjà énormément, trop peut-être mais de mémoire, ça s'arrête là, y'a pas plus...
Conclût-il après avoir fini sa longue description, relevant les yeux vers le plus jeune, qui le regardait, horrifié.
- Je-je ne veux pas moi ! Sehun, je veux pas de ça ! Je veux être comme Yixing, comme Chanyeol, je ne veux pas être un oméga, débita le plus jeune alors qu'il éclatait en sanglot tout en restant assis.
Pleurant toutes les larmes de son corps, secoué de spasmes, hoquetant, Zitao peinait à respirer. Sehun se leva alors et se plaça à ses côtés pour le prendre ensuite directement et tendrement dans ses bras. Mais quelques s'écoulèrent sans qu'il n'y ait le moindre changement. Ainsi, voyant qu'il n'arrivait pas à le calmer, il sortit rapidement son téléphone pour lancer un appel.
- Yixing, ramenez-vous, j'ai besoin de votre aide, déblatéra-t-il dès que son camarade eut décroché, on est sur le toit, précisa-t-il aussi à toute vitesse avant de couper tout aussi vite la conversation.
Puis il se reconcentra sur son petit protéger traumatisé qui était toujours pressé contre lui. Pour essayer de le calmer ne serait-ce qu'un peu, il le berça alors avec douceur tout en l'embrassant tendrement sur la tempe.
Environ cinq minutes s'écoulèrent entre son appel et l'arrivée de leurs amis, qui sortirent de la cage d'escaliers en courant et essoufflés, Chanyeol se tenant devant et suivit de plus ou moins près par Yixing. Voyant le spectacle qu'offraient les deux omégas, assis par terre à se faire presque des câlins, les nouveaux arrivant s'arrêtèrent enfin, s'échangeant un regard interrogatif.
- Tao ? murmura Yixing en s'approchant lentement, remarquant alors l'état pitoyable dans lequel se trouvait le jeune chinois, qu'est-ce qu'il se passe ? Sehun a été méchant hein ?!
- Yixiiing, lui répondit alors Zitao, d'une voix déchirante et pleine de tristesse, je ne veux pas, hoqueta-t-il avec peine.
- Tu ne veux pas quoi ? demanda ledit Yixing après s'être accroupi et en caressant le visage de son cadet sous le regard observateur de Chanyeol.
- Être un oméga, dit alors le plus jeune, laissant son dernier mot disparaitre dans un silence, presque inintelligible, happé par un nouveau sanglot.
- Tu sais pourquoi c'est bien que tu sois un oméga ?
Le brun reporta alors son attention sur son ami, le fixant de ses yeux rougis et attendant la réponse à la question.
- Par ce qu'entre autres, toi tu vas pouvoir donner naissance aux enfants de la personne qui sera la bonne pour toi, continua alors Yixing.
Zitao avait arrêté de pleuré et les regardait fixement et en silence, lui et ses deux autres amis qui lui souriaient.
- Yixing à raison, murmura Chanyeol qui était resté en retrait jusque-là, après, avoir des enfants n'est pas une fin en soi, amorça-t-il en s'accroupissant à son tour, tu trouveras bien d'autres avantages plus tard et si tu veux des enfants, je pense que tu feras un bon parent, même si tu dois passer par des moments difficiles. Et puis nous on sera là pour te soutenir et te rappeler les bons côtés.
Le plus jeune leur offrit alors enfin un beau sourire, sincère, qui rayonna agréablement sous le regard attendrit de ses amis. Quelques secondes s'écoulèrent ensuite hors du temps, jusqu'à ce que le plus vieux ne regarde soudain sa montre.
- Ah ! dit alors Chanyeol en se redressant promptement, c'est l'heure d'aller en sport, faut qu'on aille se préparer.
- Le dernier en bas s'occupe de payer à manger demain !
Requinqués et motivés par l'annonce soudaine, les quatre garçons sautèrent sur leurs jambes puis se mettant à courir, ils quittèrent à toute vitesse le toit du lycée. Ils s'accordaient quelques minutes sans réfléchir, simplement à rigoler à plein poumons, chacun bataillant avec les autres pour ne pas arriver dernier. Mais malgré de nombreux efforts et après avoir donné tous, tout ce qu'ils pouvaient, Sehun grogna avec agacement tandis qu'il arrivait en dernier et époumoné au niveau des vestiaires.
Ils n'eurent ensuite qu'à peine le temps d'enfiler leurs tenues que dans la foulée de leur journée, les heures de sport s'enchainèrent, suivies tout aussi vite par celles de cours, qui se passèrent toutes à merveille et qui, étonnamment, aidèrent Zitao à ne pas penser à ses inquiétudes. Il avait gagné quelques minutes de répit pour ses pensées et il en avait bien besoin.
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