Chapitre 15 - Chan
TW: je rappelle que cette histoire aborde des sujets pouvant être très lourds.
[ 24 mai 2017 ]
[ International Aquatic Center – Sydney – Australie ]
- BANG CHAN ! BANG CHAN ! BANG CHAN ! BANG CHAN ! BANG CHAN !
La foule était en délire, le jeune homme encore trempé de la tête aux pieds était porté en triomphe et son sourire, malgré la douleur dans ses muscles, était surement le plus resplendissant en ce jour. Ce soirs ils feraient la fête, ce soir un seul nom serait sur les bouches de tout le monde.
Bahng Christopher Chan.
Car aujourd'hui était un jour à marquer d'une pierre blanche dans le calendrier du jeune Australien de 20 ans. Aujourd'hui il ne venait pas seulement de qualifié son équipe pour les championnats interrégionaux de natation, mais il avait bien battu le record d'Australie au 200 mètres papillon, dépassant de 3 grosses secondes le précédent champion.
Oh oui ce soir tout le monde aurait son nom à la bouche, et ce soir serait définitivement celui qui changerait sa vie.
- Bahng Christopher Chan ?
Le jeune nageur, encore la tête dans les étoiles et les oreilles bourdonnantes, tourna la tête en direction de la voix qui venait de l'appeler à peine la sortie des vestiaires passée.
- C'est moi. Répondit-il confiant, offrant un sourire poli mais lumineux à l'homme qui s'approchait à présent.
- Ravi de pouvoir enfin vous rencontrer, j'ai énormément entendu parlé de vous. Je me présente, Carl Orben sélectionneur de l'équipe nationale de natation d'Australie.
L'homme lui présenta sa main, mais le visage surpris et les yeux ronds de Chan furent tout ce qu'il eut droit en retour, le faisant rire doucement.
- Reprenez-vous mon garçon, je crois qu'on a pas mal de chose à se dire vous et moi.
A ces mots le nageur secoua la tête, prenant avec empressement mais respect la main face à lui tout en bafouillant des mots intelligible à propos d'honneur et surprise.
- Je vais vous donner ceci. L'informa le sélectionneur en lui tendant sa carte ainsi qu'un dossier de plusieurs feuilles. Prenez le temps de bien lire notre proposition au calme, les sélections auront lieu dans un mois, mais avec la performance que vous avez fait aujourd'hui je pense que vous n'avez pas de soucis à vous faire.
Chan pris le tout avec des mains quelques peu tremblantes et un sourire indélébile sur le visage, n'en croyant pas ses yeux et ses oreilles.
- Woah je... je sais pas quoi dire. Merci monsieur, merci infiniment. Je n'aurais jamais pu rêver cela.
Le recruteur regarda le jeune nageur avec un brin d'amusement dans les yeux avant de venir poser sa main sur son épaule.
- Et les jeux olympiques, vous en avez déjà rêvé ?
Chan était aux anges, il sautait, riait et se déhanchait sur la piste de dance comme un fou avec une seule chose en tête : les jeux olympiques.
Bien sûr qu'il en avait déjà rêvé, tout athlète en rêve, mais aucun n'ose le dire à voix haute avant d'y être vraiment. Pouvait-il le faire ? Allait-il réellement y arriver ? Bahng Christopher Chan aux jeux olympique... ça lui paraissait encore tellement improbable mais si désirable.
Il le voulait tellement, prouver sa valeur, rendre ses parents fier, inscrire son nom dans l'histoire. Mais pour ça il devait travailler, s'entrainer encore plus, ne jamais lâcher, ne jamais baisser les bras. Il irait jusqu'au bout, et rien ne pourra l'en empêcher.
- Chris on va faire un beer-pong, tu viens ? L'apostropha Helen, une nageuse de l'équipe féminine qui portait toujours un sourire resplendissant sur le visage.
Ça faisait quelques mois maintenant qu'il la connaissait Helen, et il faut dire que lorsque Chan se retrouvait dans la même pièce que la jeune femme il avait bien du mal à détacher ses yeux d'elle. Elle était toujours de bonne humeur et pleine de vie. Mais il n'avait jamais osé franchir le pas de l'inviter à aller prendre un café rien que tous les deux.
- Heu ouais... j'a-j'arrive. Répondit-il les joues légèrement rosées, mais il mit se facteur là sur le dos de l'alcool et rejoignit la nageuse avec le sourire.
Il aimerait bien l'invité, Helen. Mais Chan fait partie de ces gens qui accorde une importance immense à chaque personne qui passe dans sa vie, même si ce n'est que pour quelques instants. Il veut constamment bien faire, être la personne que l'on attend de lui, mais ne se sent jamais complètement à la hauteur.
Alors il n'invite pas Helen à le boire ce café, parce qu'elle mérite surement mieux que lui. Elle mérite quelqu'un avec un visage plus symétrique, une taille un peu plus grande, une allure plus entretenue. Mais c'est pas grave, parce que de simples moments comme cette soirée ou ce beer-pong lui suffisent, et il peut largement s'en contenter.
- Bon les gars je vais y aller, hors de question de louper l'entrainement demain matin. Informât-il en saluant vaguement les personnes présentes, se recevant une myriade de protestation en échange qui le firent rire.
Après quelques derniers échanges il finit cependant à réussir à s'échapper, se préparant à rentrer chez lui sous l'œil attentif de la lune et de son croissant avant d'entendre son nom se faire appeler de nouveau. C'est Helen qui apparut dans son champ de vision, trottinant jusqu'à lui avec un sourire plus timide par rapport à ceux de d'habitude.
- Je... enfaite je me demandait si ça te disait d'aller boire un verre une fois en ville...
L'alcool dans le sang de Chan ou alors le stress qui lui faisait perdre ses moyens à chaque fois qu'il se trouvait face à Helen, furent surement les raison pour lesquels le blond s'emmêla les pinceaux.
- Heu je... tu... avec l'équipe ?
Le jeune femme pouffa face à l'air penaud du nageur qui était face à elle et l'arrêta dans son flux intelligible avec un rapide baiser sur la joue qui figea net le blond.
- Juste toi et moi Chris. On dit mardi alors, après l'entrainement.
Sa bonne conscience lui aurait fait prendre le chemin de la maison, pour être honnête son corps ne désirait qu'une chose et c'était de se laisser tomber dans son lit pour y rester trois jours entiers. Mais quelqu'un d'autre l'appelait encore plus fort que son besoin de sommeil. Il avait l'habitude d'aller lui rendre visite régulièrement, mais c'est sous l'œil de la nuit qu'il appréciait le plus sa compagnie.
Sam, son meilleur ami, se moquait souvent de lui lorsque Chan disparaissait pour aller la retrouver. Le charriant sur sa "petite-amie mystère". Si seulement il savait.
Avec elle Chan n'avait pas besoin de forcer, pas besoin de toujours être le meilleur, il pouvait seulement se laisser aller. Alors il la rejoignit, à ce moment de la nuit où ils ne peuvent être que tous les deux. Lui et sa destinée, juste lui et la mer.
C'est avec elle qu'il avait appris à nager, son père l'y avait amené dès son plus jeune âge et pas une seule fois il ne l'avait craint. Lorsqu'il était dans l'eau plus rien n'avait d'importance, tout le reste disparaissait pour ne laisser que cette sensation de plénitude. Il se sentait puissant, invincible. L'eau le rendait fort et la mer lui donnait confiance.
Il abandonna ses affaires entre deux rochers dont il retrouverait l'emplacement les yeux fermé pour se glisser dans les eaux noirs de sa bien aimé. Il naga quelques mètre afin de s'éloigner convenablement de la côte et une fois avoir estimé que sa distance était convenable il se laissa enfin l'opportunité de respirer. De prendre une grande bouffée d'air et de laisser l'entièreté de son corps se détendre.
Bien sûr Archimède ne fait pas d'exception, même pour Chan. Alors son corps coule, lentement vers cette infinie noirceur qui en effraye plus d'un. Mais Chan n'a pas peur, car cette sensation est celle dont il a besoin, car à force d'avoir ce besoin compulsif de contrôle sur tout il ne sait plus comment lâcher prise. Jusqu'à ce que l'entièreté de son corps soit immergé dans l'immensité des eaux salées.
Après plus de deux minutes d'immobilité, son corps se réveille. Il réouvre les yeux et donne de grands coups de jambes et de bras jusqu'à enfin remonter à la surface pour reprendre une bouffée d'oxygène, celle qui le ramène à la réalité. Il se laisse ensuite flotté sur le dos, les membres écartés en étoiles lui permettant de flotter à la surface de l'eau sans trop de difficulté.
Il reste là, seul sous la voute céleste, entamant un énième duel de regard avec les étoiles. Un petit sourire pris place sur ses lèvres en repensant à toutes ces choses qui s'étaient produite aujourd'hui, et depuis bien longtemps un sentiment qu'il avait oublié s'immisça dans sa poitrine. De la fierté.
Cette sensation qu'enfin, après tout ce travail, tous ces efforts, enfin il allait réussir quelque part. Alors pour une fois il se permit de rêver.
Les championnat interrégionaux
Mais cette nuit, alors qu'elle avait toujours veillé sur lui avec calme, Amphitrite lâcha son protégé du regard, et Poséidon pris le relais. Peut-être que le dieu de la mer en avait marre de voir sa bien aimé n'avoir d'yeux que pour ce petit australien à la tête trop remplie. Ou alors était-il seulement d'humeur à se déchainer. Mais le résultat en fut le même, et la mer se souleva.
L'équipe nationale
Le corps bien fragile du blond par rapport à la puissance des eaux ne put résister longtemps, et dans sa colère Poséidon le fit valser comme une simple poupée de chiffon. Le garçon tenta son possible pour remonter à la surface, retrouver la côte et la terre, mais son corps ne faisait que de se faire retourner encore et encore dans les tourbillons marins, lui faisant perdre son orientation.
Helen
Et lorsqu'il en eut assez de jouer, le dieu des océans laissa sa victime s'échouer contre les roches en un dernier craquement, s'assurant une dernière fois de lui montrer lequel des deux possédait le pouvoir de l'eau.
Les jeux olympiques.
- C'est probablement cassé.
Chan releva un regard paniqué vers le médecin alors que ce dernier se reculait pour aller s'assoir derrière son bureau et taper sur les touches de son clavier.
- Ça ne peut pas être cassé papa, les inter sont dans deux semaines, et les sélections pour l'équipe nationale dans un mois je—
- C'est comme ça Chan, tu avais à faire plus attention. Va à l'hôpital et prie pour que ce ne soit qu'une fracture. Je vais te donner de quoi estomper la douleur en attendant mais tu vas devoir lever le pied sur les entrainements.
Je jeune australien garda son bras droit pressé sur sa poitrine alors que son père déposait une boite d'anti-douleur dans sa direction. Les bleus et les entailles sur son corps allaient partir, mais son poignet lui...
Il n'en revenait pas, ça ne pouvait pas se passer comme ça. Lorsqu'il était rentré dans l'eau la veille le temps était calme, le ciel dégagé. Comment les choses ont-elles pu dégénérer aussi vite sans qu'il ne le remarque ? Il avait toujours fait attention lorsqu'il allait nager la nuit, et il n'aurait jamais pris le risque de plonger s'il avait su que le temps virerait à la tempête.
« - BANG CHAN ! BANG CHAN ! BANG CHAN ! BANG CHAN ! BANG CHAN ! »
Encore une fois la foule était en délire, même des vestiaires Chan pouvait l'entendre, entendre son nom vibrer dans les gradins. Il sautilla légèrement sur ses deux pieds pour s'échauffer, faisant le vide dans sa tête comme avant chaque compétition. Il secoua ses chevilles, ses épaules et ses bras avant de sentir cette sensation dans son poignet gauche. La gêne était là, elle lui empêchait de faire certains mouvements ample mais ne lui était plus douloureuse ce qui lui permettait de nager aujourd'hui.
- Chris c'est le grand moment mon pote. Sam, son meilleur ami le sorti de ses pensées en lui sautant dessus, lui pressant les épaules avec ferveur. J'espère que t'es prêt à filer comme l'éclair parce que je compte pas repartir sans la coupe !
Rigola-t-il en direction du crollé, ce qui réussit à lui décrocher un sourire.
- Pas qu'un peu que je suis prêts, t'as pas intérêt à cligner des yeux parce que tu risques de me louper.
Cette phrase ne fit qu'exciter Sam un petit peu plus qui partit en direction du bassin en sautillant et en lançant des cris digne d'un départ au champ de bataille. Chan lui emboita le pas le sourire aux lèvres, mais il ressenti à nouveau cette gêne dans son poignet et en baissant les yeux il ne put que constater sa main qui tremblait légèrement. Rapidement il retourna vers son sac, attrapant la petit boîte d'anti-douleur pour en faire tomber un dans le creux de sa main et de l'avaler tout rond.
Tu dois gagner cette course.
- Félicitation Christopher, c'était encore une magnifique performance.
Le nageur, entouré de ses coéquipiers, se retourna pour tomber sur le sourire de Carl Orben, le recruteur de l'équipe national. Ce dernier lui tendit la main, et dans l'euphorie du moment Chan la serra avec joie, se recevant une décharge électrique dans son poignet qui commençait tout doucement à se réveiller.
Il du retenir du mieux qu'il le pu une grimace de douleur, la transformant habilement en un sourire alors que, comme toutes les personnes présentes, le recruteur le félicitait pour sa nouvelle victoire.
- Avec de tels résultats et une telle forme je n'ai aucun soucis à me faire pour vous dans deux semaines lorsque nous nous retrouverons pour les sélections.
- Je vous remercie encore pour cette opportunité monsieur Orben. Répondit-il humblement, se massant inconsciemment le poignet en serrant les dents.
- Remerciez moi en restant en bonne santé mon garçon.
- Bien sûr, vous pouvez compter sur moi...
Après encore quelques autres félicitations et serrages de mains, Chan pu enfin retrouver les vestiaires pour prendre une douche bien mérité. Et lorsqu'il se retrouva seul ce sont deux nouveaux cachets qui atterrirent dans sa bouche.
Tient encore un petit peu.
- Montre-moi ta main.
- Hein ?
- Ta main Chan, tout de suite.
Le jeune australien serra les dents, affrontant quelques instants le regard de l'homme en face de lui avant de se résigner et de lui tendre son bras droit. Il savait que de toute façon il n'aurait pas le dernier mot, son père avait toujours été son entraineur depuis qu'il s'était lancé dans la natation, et son métier de médecin avait toujours été un atout pour ses préparations physiques. Jusqu'à maintenant en tout cas.
Monsieur Bahng s'empara doucement de l'avant-bras de son fils avant de faire faire à son poignet quelques mouvements de rotations. Cette simple action fit serrer les dents au nageur qui se maudit en pensant aux trois cachets qu'il avait pourtant avalé il y a à peine un demi-heure.
- Combien de cachet reste-t-il dans la boite d'antidouleur que je t'ai fourni ?
- Heu je... je ne sais pas, beaucoup.
Le médecin releva un regard septique sur son fils avant de lui relâcher le bras. Il se laissa aller contre le dossier de son siège, analysant le garçon en face de lui dont la jambe tressautait nerveusement et dont les yeux n'arrivaient pas à se fixer sur un point précis.
- Combien en as-tu pris aux les inter-régionales ?
- Aucun.
- Ne me mens pas. Le prévient son père, son ton exprimant clairement qu'il ne le croyait pas. Ton poignet est loin de pouvoir être remis en deux semaines, surtout en ayant continué les entrainements et les compétitions. Je t'avais dit de ralentir la cadence.
Chan baissa le regard, n'ayant aucun argument à donner. Monsieur Bahng laissa sortir un soupir avant de passer une main sur son visage.
- Je veux que tu me rendes la boite que je t'ai fourni.
- Q... quoi ?
- Ce sont des dérivés de morphine Chan, je te croyais assez mature pour savoir qu'il ne faut pas en abuser sous peine de développer des dépendances... mais malheureusement j'ai du me tromper. Tu sais qu'on ne rigole pas avec ces molécules.
La déception se faisait entendre dans la voix du plus âgé et cela ne fit que rendre Chan encore plus honteux. Il essaya de se défendre, de se rattraper, mais son père l'arrêta d'un directement.
- Oui je le sais mais...
- Ramène moi la boite, pose une attelle sur ce poignet et ne mets plus un pied dans l'eau jusqu'aux sélections. Et si tu dois attendre l'an prochain pour te présenter à l'équipe nationale tu attendras, c'est la santé avant le reste Chan, c'est non négociable.
- Tu sais j'en reviens toujours pas que le roi de la fac soit un camé.
Chan leva les yeux aux ciel avant de regarder une nouvelle fois autour de lui pour s'assurer que personne n'allait débarquer à l'improviste pour le surprendre en train de parler à celui que tout le monde connaissait comme revendeur de toutes substances peu recommandées.
- J'suis pas le roi de la fac et encore moins un camé alors redescend. Grogna-t-il légèrement en replaçant sa capuche sur sa tête. T'as ce que je t'ai demandé ?
Le jeune homme fronça les sourcils, peu convaincu, mais acquiesça tout de même avant de fouiller dans son sac à dos et d'en ressortir une boite blanche.
Chan sorti à son tour quelques billets après avoir à nouveau jeté plusieurs coups d'œil autour d'eux, mais avant qu'il ne puisse s'emparer de la boite l'autre étudiant se recula pour lui lancer un regard inquiet qu'il n'avait pourtant jamais avec ses autres clients.
- Je pense que t'en es conscient mais... ces trucs ça rend vachement addict alors...
- Je sais. Rétorqua-t-il en attrapant la boite des mains de l'autre pour la remplacer par ses billets. C'est temporaire.
- Mouais... ils disent tous ça.
- Comment va ton poignet ?
- Ça va, je peux le faire.
Monsieur Bahng laissa son regard courir sur son fils avant le lui offrir un petit sourire et de venir placer ses mains sur ses deux épaules.
- Bien sur que tu peux le faire. Tu as beaucoup travaillé pour arriver ici, quoiqu'il arrive aujourd'hui je serais très fier de toi sache-le.
La boule qui se trouvait déjà dans l'estomac de Chan sembla remonter jusque dans sa gorge, et il du se forcer pour offrir un sourire à son père.
Il avait fait attention, ça faisait trois jours qu'il avait arrêté la morphine afin que rien ne soit retrouvé si on lui demandait un test urinaire. En contrepartie la douleur était revenue, et il savait qu'il allait devoir serrer les dents et passer au-dessus s'il voulait donner le meilleur de lui-même dans quelques minutes et impressionner les sélectionneurs.
Mais même s'il était censé se vider l'esprit et se concentrer uniquement sur sa performance, une seule chose tournait dans sa tête. Il fallait qu'il reprenne un comprimé, il avait mal, il ne le voulait pas mais il en avait besoin et son cerveau n'arrêtait pas de le lui réclamé.
- Bahng Christopher Chan vous pouvez aller au plongeoir 3.
L'australien revint sur terre, se recevant une dernière tape dans le dos de la part de son père avant de s'avancer vers le bassin sous les yeux des autres concurrents et sélectionneurs. Son regard capta rapidement celui de Carl Orben, qui lui adressa un sourire confiant avant qu'il ne se place en face de son couloir.
D'un mouvement familier, presque mécanique, il monta sur le plongeoir et se pencha en avant jusqu'à ce que le bout de ses doigts viennent s'accrocher sur le bord de ce dernier. Une nouvelle fois la douleur se rependit dans son poignet jusqu'à remonter dans son bras, mais l'australien en fit abstraction en prenant une grande inspiration. Et au coup de sifflet, il plongea.
- Félicitations, je savais que j'avais eu raison de miser sur vous Christopher ! Vous allez briller dans l'équipe nationale vous pouvez me croire.
Le jeune australien, la respiration encore lourde, sourit au sélectionneur ainsi qu'aux coachs qui l'entouraient alors que plusieurs personnes qu'ils ne connaissait pas venait le féliciter et lui serrer la main.
- Merci monsieur Orben, je... j'en reviens pas. C'est un immense honneur.
- L'honneur est pour nous, je te laisse passer chez le médecin pour les tests et la prise de sang et on se retrouve après pour signer ton contrat et partager une coupe qu'en dits tu ?
- La... la prise de sang ?
- Juste un check-up de base, mais vous n'avez aucun soucis à vous faire le médecin est très gentil. Aller on se retrouve très vite Christopher, ne tardez pas.
Le jeune australien acquiesça, un sourire tendu sur le visage alors qu'un membre du staff médical lui indiquait le chemin vers la salle du médecin. Par pur reflexe sa main gauche vint masser son poignet droit, faisant ressortir la douleur qui dormait dans ce dernier.
Mais la douleur il n'en avait plus rien a faire, il savait que c'était fini, qu'il avait signé sa fin. On ne découvrirait rien sur on lui demandait un simple test d'urine, mais dans une prise de sens ils trouveraient forcément des restes des molécules qu'il avait prit ce dernier mois.
Il ne savait même pas comment il faisait pour encore tenir debout, ses jambes suivaient l'endroit qu'on lui indiquait mais sa tête était vide. Plus aucune pensée cohérente n'en sortait, plus aucune pensée n'y était présente tout court.
C'est fini, t'es fini Chan.
- Je suis désolé Christopher, mais nous avons une tolérance zéro quant à la prise d'opioïdes, nous ne pouvons pas risquer que nos nageurs ne soient accusés de dopage. De plus... je suis dans l'obligation de le mentionner dans ton dossier sportif...
Le blond releva le visage vers monsieur Orben, un visage livide. Il ne pleurait pas, il n'aurait pas assez de larmes de toute façon, mais il n'arrivait pas à intégrer ce qu'il se passait pour autant.
- P...pardon ?
Il voulait crier, protester, supplier si c'était ce qu'il fallait faire. Il était prêt à tous les sacrifices, ils les avaient déjà tous fait de toute façon.
- C'est la procédure malheur—
- Non attendez... si vous écrivez que je prends des analgésiques tout est fini, je n'aurais jamais aucune chance de passer pro. Dit-il en se penchant vers l'homme en face de lui qui le regardait à peine dans les yeux alors qu'il lui tapait dans le dos quelques heures plus tôt. S'il vous plait monsieur Orben, c'était temporaire je n'en prendrais plus je vous le promet. Regardez je n'ai même plus mal, je vous en supplie ne me faites pas ça.
- Je suis navré Christopher, mais je suis dans l'obligation de le faire. Vous aurez toujours le droit de concourir au niveau provincial une fois que vous aurez été testé totalement négatif, en attendant vous n'êtes plus autorisé à entrer dans le bassin.
Tu es finis.
Ils se retrouvaient, une nouvelle fois elle le regarda s'avancer dans sa direction, comme toutes ces soirées où ils s'étaient retrouvés en secret. Comme ce soir-là où elle avait réduit à néant tout ce pour quoi il s'était entrainé durant des années. Chan aurait tout donné pour l'eau, et l'eau lui a tout prit.
Alors ils se retrouvaient de nouveau sur cette plage, comme un miroir à cette nuit-là. Ses pieds encore chaussés se faisant attaqués par les vagues aux abords de la plage. Il la regardait avec ces mêmes yeux qui avaient affrontés les étoiles en duel il y a à peine un mois, et qui s'étaient agrandis lorsque son corps s'étaient fait happé par ses profondeur alors qu'il lui avait offert sa confiance.
Sa main tremblante attrapa cette boite qui déformait sa poche, celle qui renfermait la seule chose à laquelle il n'arrêtait pas de penser, et d'un geste fou il la lança à la mer, ses cordes vocales se déchainant en des cris de rage et de désespoir.
Il hurla, encore et encore contre la mer. Il la traita de tous les nom, l'accusa de tous ses malheurs. Et lorsque, par les mouvements de la houle la boite blanche réapparu face à ses yeux, comme un rappel que tout ça n'était au final que de sa faute, il s'en empara.
Sans compter ou même y regarder, il l'ouvrir et fourra le reste de son contenu dans sa bouche, machant et pleurant, s'étouffant sans réussir à se contrôlé. Et de nouveau ses jambes se mirent en marche, avançant vers celle qui l'avait détruit. Car dans tout cet enfer, il ne lui restait plus qu'elle. Il n'avait plus rien, alors autant lui donner ce qu'elle avait essayé de lui prendre plus tôt. Elle était la seule à encore être là pour lui, elle sera la seule à vouloir le serer dans ses bras.
Alors pour une dernière fois, il plongea.
. . .. ... ............... ... .. . .
Whoaa j'en reviens pas que j'ai enfin réussi à terminer ce chapitre. Je crois que c'est un de ceux que j'ai eu le plus de mal à écrire tellement j'ai galéré ptdr. Pour tout vous dire je l'ai recommencé trois fois depuis le début tant je ne l'aimais pas et il y a encore quelques petites trucs que me dérange mais bref.
Désolé pour cette longue pause mais j'avais aussi besoin de prendre un peu de temps pour moi et de partir en vacances entre ma session d'Aout et la rentré (c'est lundi je vais pleurer).
J'espère que tout va bien de votre côté, merci de l'intérêt que vous portez toujours à cette histoire
J'vous tape la bise et à bientooot
- Thea
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