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Maison, pense Louis. Maison. Il a juste hâte de rentrer chez lui, où il peut retirer son jean et se blottir sous les couvertures, fermer les yeux et dormir pendant une heure ou peut-être dix, jusqu'à ce que son cerveau soit complètement reposé et qu'il n'ait plus l'impression qu'il va imploser dans son crâne. Mais pour l'instant, il est coincé à l'arrière d'une voiture avec Harry et un chauffeur qui, apparemment, ne comprend pas que le silence est d'or.

S'il était de meilleure humeur, Louis pourrait peut-être engager la conversation, parler avec enthousiasme et rire à ses piètres blagues, mais il n'est pas d'humeur, et Harry le remarque. Bien sûr qu'il le remarque. Harry remarque tout.

"C'est encore ta tête ?" Chuchote Harry, ses lèvres posées contre la tempe de Louis. Il acquiesce faiblement, lâchant un petit gémissement et se blottissant contre Harry. Sa tête tape toujours, mais avec le visage enfoui dans la stupide veste en cuir de Harry, c'est un peu mieux, car tout ce qu'il peut sentir c'est Harry et son odeur chaude et chaleureuse qui lui rappelle la maison. Bon sang, qu'il a hâte de rentrer chez lui.

Ils arrivent enfin à destination au moment où Louis commençait à s'endormir. Harry remercie rapidement et poliment le chauffeur - toujours aussi professionnel - avant de passer une main sur l'épaule de Louis et de le tirer vers la porte, l'incitant à faire vite. Personne ne sait où se trouve cet appartement, mais il y a toujours eu une chance que quelqu'un les voie et les suive chez eux. Leurs chauffeurs savent généralement bien s'assurer qu'ils ne sont pas suivis, faisant le tour de leur quartier jusqu'à ce que les potentiels stalkers soient confus, mais Harry aime être sûr, quoiqu'il en soit.

Louis se déshabille aussitôt après avoir franchi la porte d'entrée, se dirigeant droit vers le canapé et enfouissant son visage dans un coussin terriblement collant et inconfortable. Il sent le canapé s'enfoncer légèrement sous le poids de Harry lorsqu'il s'assied à côté de lui, déposant une main chaude sur son dos, lissant son t-shirt, et Louis sent toute la tension quitter son corps lorsqu'il se retourne pour offrir un sourire reconnaissant à Harry.

Harry lui sourit en retour, ce sourire qui montre ses fossettes et ses dents. Il tapote ses cuisses pour l'inviter à venir et Louis se dit qu'il l'aime tellement qu'il pourrait en mourir en rampant vers lui pour reposer sa tête sur ses cuisses chaudes. Les mains de Harry sont sur lui avant même qu'il ne soit installé, ses doigts caressant ses cheveux et lui grattant légèrement le cuir chevelu. Louis s'extasie de bonheur, glissant contre la main de Harry.

"Ça va comme ça, chéri ?" Demande doucement Harry, ses doigts appuyant légèrement sur sa tempe, et Louis parvient à marmonner un humhm avant de s'endormir, enveloppé dans les mains et le parfum de Harry, et ça l'effraie presque de penser qu'il ne sera jamais aussi heureux que lorsqu'il est dans les bras de Harry.


°°°


Lorsqu'il se réveille, le ciel à travers la fenêtre est sombre, sa tête est toujours sur les genoux de Harry, The Notebook est diffusé à la télévision et il doit vomir.

Sa tête le lance, la douleur n'est plus sourde mais vive et attaque chaque centimètre de son corps, et il peut la sentir remonter le long de sa gorge et il n'a même pas le temps d'avertir Harry avant de se lever. Il se dirige vers la salle de bain au fond du couloir en titubant et il sait qu'il n'arrivera pas à temps aux toilettes. Il vise donc le lavabo et vomit son petit-déjeuner et son déjeuner ainsi que le très bon thé glacé qu'il avait bu dans la voiture dans le beau lavabo en marbre orné d'un robinet en argent brillant.

Il a à peine le temps de s'en remettre qu'il entend déjà les pas de Harry s'approcher, puis une grande main se pose sur son dos, la chaleur traversant son t-shirt et venant s'enrouler autour de sa colonne vertébrale comme un chat qui dort.

"Hey", dit doucement Harry en se rapprochant de sorte que sa hanche heurte la taille de Louis et écartant la mèche transpirante de son front. Louis est toujours à bout de souffle et ses phalanges sont blanches tellement qu'il s'agrippe aux rebords. La douleur est un peu passée maintenant, réduite à une douleur sourde, comme si sa tête était très lentement serrée par un étau au lieu d'être, par exemple, écrasée sous le poids d'une enclume. "Bébé," essaie-t-il à nouveau, ses doigts tirant doucement sur son biceps. "Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ?"

Quand il peut enfin respirer à nouveau, la nausée venant encore par vagues, Louis demande : "Eau. S'il te plait." Harry hoche la tête, passe la porte et se dirige vers la cuisine avant que Louis ne puisse appuyer son dos contre le mur, glissant pour s'asseoir sur le sol carrelé et frais. Le froid sur sa peau brûlante est agréable et il change de position pour pouvoir s'allonger complètement, appuyant sa tempe contre le sol, et il doit retenir un gémissement de soulagement, ses yeux se fermant doucement. C'est si agréable. Ce serait probablement mieux si ce n'était pas le sol dans la salle de bain de la chambre d'amis, mais il prend ce qu'on lui donne.

Il est tellement perdu dans la sensation des carreaux glacés qui apaisent sa tête brûlante qu'il n'entend pas Harry dans le couloir jusqu'à ce qu'il soit à côté de Louis, sa voix paniquée mettant fin au silence. Louis se relève et voit Harry avec une main tenant un verre d'eau glacée, l'autre pressée contre sa poitrine comme s'il avait failli avoir une crise cardiaque.

"Désolé," marmonne Louis, embarrassé, mais pas assez pour retirer le verre de la main de Harry et avaler une énorme gorgée. "Je me reposais juste. Ça me faisait du bien."

Les yeux de Harry sont écarquillés, toujours emplis de la peur de retrouver son petit-ami allongé immobile sur le sol de la salle de bain, mais il lui fait tout de même un petit sourire. "T'es bête," murmure-t-il, ses doigts effleurant le front de Louis. Ce dernier réalise qu'il regarde s'il a de la fièvre. "T'es pas chaud," dit-il finalement en se levant et en tendant la main à Louis, le relevant et le prenant rapidement dans ses bras.

"Harry," proteste-t-il faiblement, donnant de petits coups de poings contre le large torse de son petit-ami, en vain. "Repose-moi parterre."

Harry sourit simplement, ce petit con, et le porte à l'étage, le déposant doucement sur leur lit comme une précieuse cargaison avant de ramper sur le lit et de se coucher sur le ventre à côté de lui. Il relève les jambes puis les croise et les décroise comme un enfant. C'est ridiculement mignon à voir et Louis a envie de l'embrasser.

"Harry," répète-t-il en se tournant pour mettre un peu de distance entre lui et sa personne préférée sur terre. "'Je suis malade. Je vais te contaminer."

Harry rigole tendrement en se retournant jusqu'à ce qu'il soit aussi proche de Louis qu'auparavant.

"Ne t'en fais pas. Je vais prendre soin de toi, chéri." Il pose une main chaude sur le ventre de Louis et il a des papillons dans le ventre lorsqu'il réalise à nouveau à quel point les mains de Harry sont grandes, couvrant une bonne partie de son torse. Harry le remarqua aussi, murmurant un petit, "T'es si petit. Mon petit Lou."

Et, oui, Louis pourrait s'y habituer.


°°°


Ce à quoi il ne s'est pas habitué, cependant, c'est les vomissements constants. En insistant bien sur constant. Cela fait un peu plus d'une semaine qu'il a vidé le contenu de son estomac dans le lavabo de la salle de bain, mais ça ne fait qu'empirer. Il a l'impression qu'à chaque fois qu'il a vomi ses tripes dans les toilettes, une autre brique pèse déjà sur son estomac et la bile lui brûle la gorge. Il finit par abandonner et traîne un oreiller et une couverture dans la salle de bain qu'il partage avec Harry pour camper dans la baignoire.

Quand Harry le retrouve là, enveloppé de couvertures dans la baignoire, à moitié endormi et bavant juste un peu, il fait deux choses. D'abord, il rit. Puis il soulève Louis et avant même qu'il ne puisse protester, il se retrouve chez le putain de docteur avec les doigts de Harry faisant des dessins sur son dos, se sentant plus nauséeux que dans son petit fort dans la baignoire.

Mais ce n'est rien. Le médecin l'examine, pose des questions sur ses symptômes, lui dit de bien se reposer, de beaucoup boire et de prendre un peu d'Advil. C'est tout.

Le regard perçant de Louis sur le chemin du retour creuse presque un trou à l'arrière du crâne de Harry.

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