Make it rain

Even though I know this fire brings me pain.

~

Cette soirée-là, il se sentit proche de sa mère, plus que jamais. Elle l'avait serré dans ses bras, pleuré avec lui, pour lui. Ils s'étaient assis sur son lit avec un album. Des photos d'eux, prises il y a longtemps, étaient présentes, éparpillés soigneusement sur chaque page. Ils avaient feuilleté les pages ensemble, en s'arrêtant sur chacune d'elle, en se remémorant les scènes. Il comprit à quel point ils manquaient à sa mère, tout comme à lui. Leurs délires avec Gemma flottaient dans l'air. Il aurait tout donné pour pouvoir les inspirer profondément. Il ressentait la mélancolie comme un couteau planté dans son coeur. Il voulait les revoir, retourner à cette époque, quand ils étaient heureux, quand il était vivant. Il n'en voulait pas d'Aaron, ni de Kayla. Ils pouvaient aller au diable. Tous les deux. Père et fille. Il ne pourrait jamais les aimer. Aaron ne prendra jamais la place de son père. Kayla ne prendra jamais la place de a soeur. Il espérait qu'Anne partage ses pensées.

"Tu aimes vraiment Aaron ?" lui demanda-t-il entre deux phrases.

Elle le regarda dans les yeux, pris ses mains dans les siens.

"Aaron nous a aidée durant nos moments les plus difficiles, il a essayé de nous faire ressentir ce manque le moins possible..."

"Tu l'aimes ?"

"Bien sûr que je l'aime, Harry."

"Tu l'aimes comme tu aimais papa ?"

Des larmes montèrent dans ses yeux.

"Je ne pourrais pas aimer une personne comme j'ai aimé ton père..."

"Tu ne l'aimes plus ?"

"Harry, s'il te plaît, tu sais que je le porte en moi, dans mon coeur, je l'aime et je l'aimerai toujours, il..."

Harry prit sa mère brusquement dans ses bras, laissa le passage à ses larmes.

"Maman, ils... Ils me manquent..."

"Je sais mon trésor, je sais qu'ils te manquent... Mon amour pour ton père ne s'éteindra jamais, j'espère juste qu'un jour, tu trouveras aussi une personne au coeur d'or qui ne cessera jamais de t'aimer..."

Il sourit. Il savait que cette personne n'était pas loin, il l'avait déjà trouvée.

"Harry, regarde moi."

Il releva la tête.

"Tu es amoureux ?"

Son coeur fit trois bonds dans sa poitrine.

"Non."

"Dis-moi la vérité, qui est-ce ?"

"Maman, non."

"Elle s'appelle comment ?"

Elle. Raté maman.

"C'est chez elle que tu vas tous les soirs ?"

Elle. Maman tu t'enfonces.

Il se demanda s'il ne devrait pas lui dire qu'il aime un garçon. Il ne lui dira pas qu'il est gay, car non, il ne l'était pas.

Elle coupa ses pensées en prenant la parole :

"Il s'appelle Louis ?"

Il cligna plusieurs fois des yeux, une chaleur se dégagea de ses joues.

"Quand tu dors, j'aime venir t'observer, te tenir la main. Ça me rappelle ton enfance. Tu répète ce prénom plusieurs fois dans ton sommeil."

Il dégagea ses mains de l'enclos que formaient celles d'Anne. Sa respiration accélèrait chaque seconde. Il savait qu'Aaron était homophobe, il avait même renié son frère car celui-ci avec un copain, il priait silencieusement pour que sa mère ne le soit pas.

Elle le prit soudainement dans ses bras et elle chuchota :

"C'est peut-être le bon."

Le matin venu, il s'habilla pour passer chez Louis. Il se demanda ce qu'il avait fait la veille. Il était sur le point de sortir qu'Anne l'appelait déjeuners avec eux. Il accepta pour elle. Il détestait Aaron toujours autant.

Le repas demeura silencieux et quand il se leva, Anne lui retint le bras.

"Maman je dois sortir..."

"Reste à la maison, ça te fera du bien..."

"Non je dois vraiment partir..."

"Harry s'il te plaît..."

~

Il était presque 20 heures et il était toujours à la maison, devant la télé avec sa mère. Une sensation dérangeante le rongeait, il devait voir Louis.

"Maman je sors prendre de l'air."

Elle l'embrassa sur la joue et le laissa enfiler son manteau. Il sourit à Anne et vérifia que les clés étaient bien dans sa poche.

Il monta dans sa voiture et démarra le moteur. Un froid douloureux embrassait l'air. Il se mit en route. Cette sensation était toujours là, en lui. Il contourna le Minnie's, la maison de Louis était en face mais les lumières étaient absentes. Il arrêta sa voiture dans une allée vide et traversa la route. Ses doigts appuyèrent sur la sonnette mais la porte demeura fermée. Personne ne se trouverait de l'autre côté. Il se dit qu'il était peut-être sur le pont, courut vers sa bagnole et se dépêcha de se remettre en route. Il atteignit les feux et le rouge se pointa. Il n'y fît pas attention et quelques coups de klaxons se firent entendre.

Louis tu n'as pas fait une connerie, hein ?

Il arriva au fameux pont, décida de le longer en voiture, pour être plus rapide, quand il verra Louis, il n'aura qu'à repasser dessus et s'arrêter là où il le faut. Les rues étaient désertes, sûrement à cause du froid. Il regardait à gauche et à droite mais aucune âme humaine n'était présente. Cette sensation s'amplifiait.

Bordel de merde.

Il repassa sur le même pont quatre fois d'affiliées et le désespoir fût plus amer à chaque fois. Il lâcha un cri qui rassemblait toutes ses émotions ; peur, rage, désespoir, déception.

Peut-être qu'il est au travail, peut-être qu'il travaille la nuit les -quel jour sommes-nous- vendredis.

Il prit la deuxième sortie à droite. L'hôpital n'était (heureusement) pas très loin. Il accélèra. 130, 140, 150, 155, 160 kilomètres à l'heure.

Il y parvint finalement. Il arrêta au, milieu d'une allée, sa voiture n'importe comment et se jeta dehors. Il courait très vite et ses poumons brûlaient.

Il réussit à entrer dans le bâtiment et regarde autour de lui. Tout le monde avait les yeux sur lui et le décor bougeait.

Il ne sait pas où aller, que faire.

Il décida de monter des escaliers, jusqu'à l'étage où Louis l'avait soigné.

Ses pieds sautèrent une marche sur 3 et il arriva essoufflé à l'étage 4. Il voyait des infirmiers partout, tous habillés en blanc. Ils se ressemblaient tous mais aucun n'avait les yeux de Louis.

"LOUIS !"

Il cria de toutes ses forces.

"LOUIS !"

Il ouvrit des portes au hasard.

"LOUIS !"

Plusieurs infirmières coururent près de lui.

"Monsieur où vous croyez-vous !?"

"Où est Louis !?"

"Louis ?"

"Votre collègue."

"Vous devez immédiatement sortir sinon je serais obligée de..."

"LOUIS !"

Il continua d'ouvrir des portes avec ce même prénom en bouche.

Une autre infirmière arrive.

"Qui êtes-vous !? Sortez immédiatement !"

"Dites-moi où est Louis !"

"Calmez-vous d'abord !"

"Non ! C'est urgent ! Je dois le retrouver, je..."

"Faites-le taire sinon on va avoir des ennuis !"

Une des femmes dit quelque chose à l'oreille d'une autre. Elle secoua la tête.

"Tant pis je lui dit... Monsieur Louis ne travaillera plus ici, il a été envoyé à Doncaster. Nous n'étions pas supposés le dire mais..."

"Quoi !? Il... Il..."

"Vous avez entendu, sortez maintenant avant que..."

"Dites-moi comment le retrouver ! S'il vous plaît, c'est... c'est très important..."

"Emmène-le Julia !"

Une blonde le tint par le bras et l'emmena dans un vestiaire avec lui.

"Je ne sais pas pourquoi Louis ne vous l'a pas dit si c'est si important..."

"Dites-le moi ! S'il vous plait !"

Une larme coula et il l'essuya rapidement.

"Je l'ai entendu réserver un tiquet de train pour 21 heures je crois... Dépêche-toi si tu veux le rattraper, il est presque l'heure."

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Ça n'a pas tourné comme je voulais, j'ai écrit vite fait, je n'ai pas relu. Je suis désolée si ça ne vous plait pas.

Merci

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