Les autres étés
"Je pourrais, peut-être, être cette âme ?"
Sa question demeure sans réponse et il se sent mal à l'aise. Il n'a pas peur de paraître trop direct, il craint juste que Louis le trouve agaçant, qu'il commence à l'embêter et qu'il finisse par perdre cette nouvelle énigme qui se présente dans sa vie. Il croit se perdre dans les yeux de Louis. Son regard si profond l'absorbe dans son âme... mais il ne sait toujours pas ce que cela signifie.
"Puis-je vous payer un verre ?..."
Ses pupilles s'assombrissent alors. Ce tourbillon qui l'attirait semble le repousser hors de lui. Ses lèvres forment un sourire, ou plutôt un rictus.
"Non."
Il tourne le dos à Harry et replonge dans le paysage. Harry se serre le poings. Il n'est pas habitué à être rejeté. Il connaît une centaine de filles qui feraient n'importe quoi pour passer la nuit avec lui mais Louis se contente de refuser, il ne sait pas ce qui... Une image lui tombe à la tête. Il avait complètement oublié que Louis était un... homme. Il savait bien qu'il sautait quelque chose dans cette histoire sans vraiment savoir quoi.
"Pourquoi ?"
Sa question demeure sans réponse. Mais une pensée l'attire étrangement. Il se dirige vers sa voiture et la déplace derrière une autre et il se met à attendre.
Une heure passe. Harry sent une masse qui pousse sur ses paupières. Il hésite à quitter le lieu un moment puis se reprend quand il le voit s'éloigner. Il longe le pont jusqu'aux feux et sa silhouette se fait de plus en plus petite jusqu'à former qu'un petit point noir entre les autres. Harry démarre sa Range Rovers. Il contourne le rond-point pour s'engager dans l'allée principale. Il dépasse les feux mais Louis semble s'être envolé.
Il regarde distraitement autour de lui, essayant de clarifier l'obscurité des rues. Il essaye de réfléchir. Où serait-il bien allé ? Il rit tout seul. Le voilà à la recherche d'un inconnu à cette heure de la nuit. On le prendrait pour un fou... Peut-être que c'est ce que Louis a pensé. Peut-être qu'il l'a effrayé. Peut-être qu'il a eu peur de lui. Tous ces peut-être lui font mal à la tête. Ils lui rongent le cerveau. Harry se secoue la tête, essayant désespérément d'échapper à ces pensées.
Il se souvient ensuite de sa maison. Il regarde sa montre. Elle indique 23 h 07. Il se dit que Louis est indubitablement en chemin pour retourner chez soi. Il se force pour se rappeler où se trouve sa maison.Quand un plan se forme dans sa tête, il se remet en route, à sa poursuite. Il s'engage dans toutes les ruelles possibles, en scannant les passagers pour le retrouver. Il se rapproche de plus en plus du point d'arrivée, sans encore voir Louis. Finalement, il aperçoit sa fine silhouette marcher à pas lents dans la Jointner Avenue. Il avance lentement sur la route vide. Louis se retourne et la stupeur se peint sur son visage. Harry arrête sa voiture en plein milieu de la piste et met les pieds au sol.
"N'approchez pas !" prévient Louis.
"Non... Je veux simplement vous aider..." supplie Harry.
"Quoi ?! M'aider ?! Foutez le camp !"
Le suicidaire recule autant qu'Harry approche.
"Je ne vais pas vous faire de mal, je veux juste vous aider... vous ramener chez vous peut-être..."
Les bras de Louis tendus lui font signe de partir mais Harry n'obéit guère. Il est comme attiré par un aimant. À ce moment-même, quand Louis était prêt à courir à toute vitesse, une bande de jeunes s'avancent vers eux.
"Oh ! Regardez le couple de pédés qui se disputent !" lance l'un.
"Ahaha ! Comme c'est mignon !" réplique l'autre en imitant la voix d'une gamine.
Harry regarde Louis et sent son malaise.
"Il... Il... Il faut partir... vite !" hurle Louis.
Il court monte dans la voiture et laisse Harry surpris. Il suit ensuite ce geste et monte avec lui. Il roule sans savoir où aller. Le silence s'impose mais ça ne le dérange pas. Il ne veut pas le briser tout simplement car il n'a rien à dire. Même s'il avait quelque chose à demander Louis ne répondrait sûrement pas. Il reste silencieux jusqu'à ce que son partenaire éclate le bruit inaudible.
"Vous m'emmenez où ?"
Harry regarde une seconde son visage pâle avant de se reconcentrer sur la route.
"Je ne sais pas..."
Il n'a pas de suite. Il n'a pas d'espoir. Il n'a rien en lui. Il a répondu machinalement. Il ne sait pas ce qu'il va en faire. Et étrangement, Louis ne parle plus. Il ne lui impose pas une destination. Harry se sent affolement attiré par ces mystères. Il conduit silencieusement et maladroitement à cause de cette âme près de lui. Il échappe à plusieurs accidents à cause de distraction. Il se sent incapable de rouler avec Louis. Il pense à dégager cette pensée et citant des poèmes dans sa tête.
Il y aura d'autres étés
D'autres grillons feront leurs gammes
dans d'autres blés
On croisera sur la route d'autres dames
Un autre merle inventera
une chanson presque la même
Un autre monsieur se trouvera là
sous cet arbre où je t'aime
Une petite fille qui n'est pas née encore
fera une poupée en coquelicot
à cet endroit précis où ton corps
endormi se mêle au long bruit de l'eau
On dira (mais ce seront d'autres)
Il faudrait bien un bon coup de pluie
Ça fera du bien aux récoltes
Les mots feront le même bruit
Mais plus personne plus personne
ne se servira de mon coeur à moi
ni de ta voix à toi qui résonne
dans mon oreille et mon corps à moi.
* * * * *
Harry rentre à la maison, épuisé. Il ne sent plus ses membres. Il monte une marche, ayant l'intention de s'enfermer dans sa chambre et c'est alors que son ventre produit un bruit étrange. La sensation de faim lui vient d'un coup. Il soupire longuement puis descend cette seule marche puis joindre la cuisine. Il se prépare rapidement un sandwich, boit son thé vert mais quelque chose dans la poubelle attire son attention. Il se rapproche et retire un morceau de papier des ordures et il subit un choc.
L'écriture est la sienne, il reconnaît ses propres notes. Il fouille dans ce tas de feuilles. Toutes sont les siennes. Il retrouve même une photo. Deux visages familiers y sont imprimés. Une jeune fille et un homme charmant. Il caresse ce dernier du bout des doigts.
"Papa..."
La mélancolie l'enveloppe. Il sent une pression dans son coeur. Il commence à sanglotter.
"MAMAN !" il hurle.
Elle se ramène en courant.
"J'ai essayé de l'en empêcher Harry..."
Il frappe la table du pied. Étrangement la douleur ne se manifeste pas. Il a encore espoir. Aaron n'a peut-être pas tombé sur sa boîte. Peut-être qu'elle est toujours là-haut.
Il court vers sa chambre, ouvre la porte grandement. Il regarde derrière son porte manteau mais aucune trace. Rien ne s'y trouve. Il était pourtant sûr d'avoir refermée sa chambre à clé.
"-Harry ! Écoute-moi !
-Tais toi ! Maman tu me dégoûtes..."
Il est prêt à s'engager dans les escaliers mais elle tire vers le haut, vers elle.
"Putain lâche-moi !"
Il retire son poignet avec force mais celle-ci est tellement forte qu'il perd l'équilibre. Ses jambes se soulèvent et il glisse brutalement dans les escaliers.
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Je vous prévient, je n'ai pas relu alors excusez-moi pour les fautes.
Ce chapitre ne me plait sérieuse pas parce qu'il a été écrit d'une traite.
Prions pour que rien n'arrive à Harry, que pensez-vous de sa relation avec Louis ? Pourquoi Louis a t-il eu si peur de ces garçons ? Hmmm ;)
Bref, ma nouvelle fiction Partners in Crime est publiée, n'hésitez pas à y jeter un oeil (:
Merci <4
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