Le bruit et La Fureur

-Je suis vraiment désolée, Harry. J'ai essayé de venir près de toi mais...

-Mais il ne t'a pas laissée, c'est ça ?

-Harry je t'en prie !

Il essaye d'enfiler son manteau seul et une expression de douleur se peint sur son visage aussitôt qu'il lève le bras.

-Arrête, laisse-moi t'aider ! crie Anne.

Il ne lui obéit pas, il poursuit son action. 

-Tu as tout pris ? lui demande-t-elle. 

Il hoche la tête positivement et la suit. L'odeur le dégoûte, il a toujours détesté les hôpitaux. Le couloir est  vide, le silence est brisé par les sons des machines. Il regarde attentivement autour de lui et soudain se rend compte que ce qu'il cherche est lui. Il se met à sourire bêtement. Il se sent attaché à lui sans savoir pourquoi. Cette émotion fraîche et inconnue le dévore et il est curieux de savoir ce que c'est. 

-Harry ? Qu'est-ce que tu fais planté là ? 

Il s'aperçoit qu'il s'est arrêté au milieu du hall. Il se dépêche à entrer dans l'ascenseur avant que celui-ci ne se referme. 

Il est perturbé. Il ne regarde pas sa mère dans les yeux. Il essaye de la nier au maximum. Il est aussi déçu. Il aurait bien voulu le revoir mais il n'est tout de même pas découragé. 

Quand les portes s'ouvrent, ses yeux parcourent la salle. 

-Viens, on va donner tes papiers à l'accueil. 

Il la suit sans conscience. Ils s'engagent dans la file de quelques personnes. 

Harry, toujours concentré sur ses pensées, analyse les visages qui l'entourent. Et, d'une façon inattendue, distingue celui de Louis derrière le comptoir. Soudainement, un sourire béat se dessine sur les lèvres de Harry. Il ne send même pas compte qu'ils sont premiers dans cette queue. 

Louis, tête baissée, fouille dans un tas de feuilles sans prêter attention aux alentours. 

-Harry ? C'est bon, nous pouvons nous en aller. 

Cette phrase flotte dans le vide.

-Tu viens ? 

Il revient sur Terre.

Une fois dans la voiture, Anne, prise d'inquiétude, lui demande s'il va bien. Elle lui dit qu'il est beaucoup trop distrait et l'interroge sur ce qu'il pense mais il est décidé à ne pas parler. 

De retour à la maison, il ignore sa soeur et ferme la porte de sa chanbre à clé. Il se laisse retombe sur le lit et ferme les yeux. Il les rouvre pour regarder son horloge qui indique 12 h 06. Il a l'air d'étouffer dans cette position et se relève. Il avance vers sa bibliothèque et sa main parcourt les livres. Il se décide enfin et en sort Le Bruit et La Fureur. Il pose son oreiller derrière son dos et s'allonge encore sur son lit. Il décide de commencer le deuxième chapitre, celui qui lui avait le plus plû. 

Quand il relève la tête du bouquin, il est 18 h 49. Sa mère l'appelle du rez-de-chaussée pour l'inviter à souper avec eux. Il peut entendre Aaron la couper avec "Laisse-le. C'est son choix." Il est fou de rage. Harry descend, il sourit pleinement à Aaron, comme pour le provoquer. Il s'assied à la place qui lui est réservée. Quelques bouchées avalées, il remercie sa mère et remonte dans sa chambre pour prendre son livre. Il enfile ses chaussures et redescend. Il se met au volant de la voiture et conduit sans craintes, juste des pensées douces. 

Une fois arrivé, il gare sa bagnole au bout de l'allée. Il traverse sans même y penser, il se concentre juste sur la maison devant lui. Ses fins doigts se crispent, ses pupilles brillantes restent immobiles. Il regarde une dernière fois le bouquin qu'il a dans sa main droite. Son autre main a du mal a se lever pour atteindre la sonnette mais il y parvient. Une seconde d'hésitation plus tard, il y appuye délicatement. Il demeure figé puis s'impatiente. Il réessaye encore mais le résultat est le même. Il se dit qu'il n'est sûrement pas rentré et décide alors de faire pénétrer ce qu'il a en mal par la boîte aux lettres. Une expression de contentement se peint sur son visage, il est pris de joie bien qu'il n'en sache pas la raison. Il retourne au volant et se met à attendre. 

La nuit approche, les étoiles se recréent., il est fasciné par l'obscurité qui se propage. Il ressent une étrange sensation en lui, et ça commence à l'effrayer. Serait-il malade ? Il soupire. Il soupire car dans un soupir, il y a bien plus à entendre que dans une phrase.(-Serge Joncour) 

Une silhouette mince se fait voir. Elle approche de la porte devant laquelle Harry se trouvait une heure avant. Elle sort un objet de sa poche puis ouvre le passage. Harry reconnait ce profil et sa respiration s'accélère. Ce personnage ressort de cette demeure. Harry ne comprend plus. Il ne sait pas pourquoi il est dehors si vite. Il démarre le moteur et se met à sa poursuite discrètement. Il roule à une vitesse anormalement lente, ce qui lui permet de recevoir des remarques d'autres conducteurs. Il comprend enfin le plan de cette personne. 

Arrivé, il descend de la voiture et s'approche de cette silhouette.

-Bonsoir, Louis.

Il se retourne. Ses yeux bleus ne sont plus vides.

-Bonsoir ?! Bonsoir ?!

Sa voix s'était élevée de plus en plus.

-Pourquoi est-ce je dois vous voir partout ?! Et d'ailleurs, c'est quoi, ça ?!

Il lui lance le livre en plein visage.

 -Je voulais juste vous remercier pour...

-LAISSEZ-MOI SEUL ! 

Harry avance d'un pas mais s'arrête quand il voit Louis s'approcher de la barrière qui mène au vide.

-Je veux juste vous aider...

-Je n'ai pas besoin d'aide ! Je n'ai pas besoin d'être sauvé !

-Je vous comprends. Je suisb dans le même cas que vous, je vous le promets...

Louis pouffe de rire. 

-Vous avez dit quoi ? Vous pensez être dans le même cas que moi, hein ? Vous enviez la mort pourquoi, vous ? Parce que votre petite amie vous a quitté, c'est ça ? Ou parce que votre chère maman ne vous a pas acheté un jeu vidéo ? 

-Quoi ?... Non c'est parce que mon père...

-Votre père ne vous a pas donné assez d'argent de poche ou peut-être parce...

-MON PERE EST MORT ! MON PERE ET MA SOEURS ONT ETE TUE PAR MON BEAU-PERE, VOUS COMPRENEZ ? IL LES A TUE ! IL LES A TUE ET JE LE VOIS TOUS LES JOURS CHEZ MOI ! EST-CE UNE RAISON VALABLE ?!

Les pupilles de Louis réflètent la peur, l'anxiété, la crainte, l'effroi mais Harry est insouciant. Il avait tord, il croyait que Louis était différent, mais il est comme tous les autres, il ne le comprent pas. Il respire de plus en plus fréquemment et son torse se relèvent pour y accueillir plus d'air mais il ne sait pas s'y faire. Il a l'impression de que tout l'oxygène s'est envolé. Il panique, il tourne sur lui même, il s'assied puis se relève, tout ça dans l'espoir de retrouver une respiration normale. 

Louis s'approche à pas lents.

-Vous voulez de l'aide ?...

-Ne me touchez pas ! 

Sa vue commence à s'assombrir mais il continue de marcher jusquà sa voiture.

-Attendez ! Crie Louis mais il ne l'écoute pas. 

Une énorme masse pèse sur lui et il commence à perdre ses moyens.

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J'aurais aimé continuer encore mais je n'ai pas le temps. Espérons qu'Harry s'arrête et ne monte pas dans sa voiture dans cet état, hein oui ? Je pars en vacances dans 1 ou 2 jours et donc pas de suite avant un bon bout de temps. 

Merci <4 

(PS : je n'ai pas relu, désolé pour les fautes)

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