Chapitre 3
Salut à tous ! Voici le 3ème chapitre :). Si vous avez des remarques ou des conseils à donner, n'hésitez pas! J'aurai le temps de finir complétement cette histoire vu que ça va être les grandes vacances! YEEEEEES ! Bonne lecture !!!!!!!
Il parcourait les rayons du centre commercial, lançant des regards vifs autour de lui. Il était un peu plus de 21h00, le magasin allait fermer sous peu. Des membres du personnel avertissaient d'ailleurs les clients et leur priaient de se dépêcher. Il s'empressa donc de trouver ce qu'il cherchait. Il prit une pelle à bas prix, et choisit également un drap brodé pour envelopper le corps de son frère. Arrivé en caisse, il s'empara d'une barre de céréale et d'un paquet de dragées à la menthe. La caissière le salua d'un air monotone, fatiguée de ses heures de travail et déposa ses achats dans un sachet plastique. Il paya ses articles en liquide, rejoignit le véhicule à pas feutrés et reprit sa route.
Le trajet dura près d'une heure, une heure durant laquelle il ne cessa de marmonner, de se remémorer son acte et ses paroles. Il faisait nuit noire à présent. Aucun véhicule n'empruntait la petite route sinistre, bordée d'arbres aux ombres effrayantes, qui laissait quelques fois entrevoir une bécane volée, puis incendiée. Conduisant prudemment le long de la chaussée, Dereck atteignit un grand terrain vague, destiné au départ, à la construction d'une grande entreprise. C'était exactement ce qu'il cherchait. Il s'y était rendu à plusieurs reprises à une époque où, adolescent, il s'était laissé entrainer aux délits et autres crimes avec une bande d'amis douteux. Il avait multiplié les frasques, les appels au poste de police et les provocations, mais cela lui avait plu. Il s'était senti supérieur, digne de confiance et bien intégré parmi les quelques drogués qu'il avait pu côtoyer. Apparemment, l'endroit était toujours fréquenté, à en juger par les seringues et les bouteilles d'alcool qui jonchaient le sol en terre battue. Mais cette nuit-là, il n'y avait personne. C'était une opportunité à ne pas rater. Il sortit la dépouille du coffre, l'enveloppa dans le drap, et se mit à creuser dans un coin au fond du terrain. Il s'était mis à pleuvoir, sous cette nuit sans étoiles. Il chercha l'application lampe-torche du portable de Tyers, pour mieux entrevoir ce qu'il faisait. Heureusement pour lui, l'appareil n'était muni d'aucun code de déverrouillage. Après un moment d'attente, à vérifier qu'aucun sans abri ou autre perturbateur n'était caché quelque part, il échangea ses vêtements avec ceux de son jumeau. Il eut également le bon sens de récupérer son alliance. Puis, il jeta le cadavre dans le trou, qu'il entreprit de reboucher avec précaution. Il se débarrasserait de la pelle le lendemain, afin d'éviter toute question gênante. Son dur labeur achevé, l'esprit rassuré, il se décida enfin à rentrer chez lui. Dans sa nouvelle maison.
***
Les vêtements trempés, il gara le véhicule dans l'allée de la belle bâtisse. Cette maison qu'il avait tant détestée s'offrait à lui comme une récompense. Il frémit légèrement, impatient de commencer la partie. Une partie qui ne finirait que lorsqu'il se sentirait menacé. Mais il était confiant. Il avait tout prévu, tout ordonné, tout organisé. Il rajusta sa veste et s'empara du trousseau que Tyers avait soigneusement rangé dans la boite à gant. Sur chaque clé, une indication était gravée. Il n'eut donc aucun problème à trouver celle qui ouvrirait cette fichue serrure. Le hall était plongé dans la pénombre. Il était 22h30, les enfants étaient surement couchés. Dereck fit donc le moins de bruit possible et se rendit dans le salon. Lucie était allongée sur le canapé et somnolait devant un feuilleton de série B. Lorsqu'elle le vit, elle sourit et s'étira en baillant.
« Comment ça s'est passé avec Dereck ? Demanda-t-elle en se redressant.
-On s'est bien amusé, ça m'a fait plaisir de le voir. C'est une des rares fois où l'on s'est retrouvé rien qu'à deux.
- Tu es trempé, vous êtes restés sous la pluie ?
- On s'est tapé l'orage avant de repartir, on a été noyé en deux minutes, si tu veux savoir. »
Dereck avait dit cela d'un ton doux, tout en s'esclaffant. Lucie s'approcha de lui et l'embrassa, avant de se blottir contre son épaule. Il eut un léger mouvement de recul. En effet, il n'avait jamais eu de femme et ne savait pas comment réagir face à cette situation. Heureusement pour lui, Lucie ne s'en aperçût pas. Elle lui caressa la joue et continua :
« -J'ai toujours trouvé Dereck, comment dire... instable. Je n'arrive pas à l'expliquer mais il me met vraiment mal à l'aise. C'est étrange et je sais bien que tu détestes quand je parle ainsi de lui, mais parfois, il me fait vraiment peur.
L'intéressé fronça les sourcils, vexé. Pour qui se prenait-elle ? Sur quoi se basait-elle pour le juger de la sorte ? S'il le voulait, il pourrait en faire son affaire. S'il le souhaitait, il pourrait lui faire du mal. Mais ce n'était pas le cas. Il se souvint alors, qu'il n'était plus censé être Dereck. Il ne devait pas s'énerver dès que quelqu'un médisait à son sujet. Désormais, aucune parole prononcée à son égard ne devrait l'affecter.
« -Tu sais, il a son caractère. Vous n'avez jamais vraiment pris la peine de faire plus ample connaissance. Avoue aussi que le fait de nous confondre tout le temps t'agaces profondément, je me trompe ? »
Lucie rougit, gênée. Elle était tellement vulnérable ainsi ! Elle était à sa merci, elle se lançait dans la gueule du loup sans même s'en apercevoir.
« Dans tous les cas, je peux t'assurer que mon frère est très gentil. Il aime bien garder ses distances, c'est tout.
-Tu as sans doute raison. Après tout, il a toujours été très aimable avec nous, répondit-elle en baillant. Les enfants dorment et je ne vais pas tarder non plus. Je suis épuisée.
Elle posa une main sur son ventre, l'air dubitatif.
-Ce serait tellement sympa une petite fille, murmura-t-elle enjouée.
Dereck acquiesça, et, décida qu'il serait mieux que lui aussi aille se coucher. Il laissa Lucie, plongée dans son émission et monta les escaliers de marbre. Il se retrouva sur un palier, débouchant sur un couloir aux murs couleur pastel. Il chercha la salle de bain et s'y enferma à double tour. Il s'assit sur le rebord de la baignoire et regarda autour de lui. Des effluves de bain moussant parvinrent à ses narines. Il lui était indispensable de prendre ses repères pour diminuer les risques de bévues. Il observa chaque objet, chaque meuble, et grava l'image dans sa tête. Des flacons de parfum étaient posés sur l'évier, en dessous d'un miroir laqué. Plusieurs bouteilles de shampoing et des gels douche étaient éparpillés par terre ou reposaient dans des tiroirs. Il aperçut également deux tubes de rouge à lèvre, du fard à paupière, du mascara, tout ce qui pouvait faire la beauté d'une femme. Il ouvrit le robinet et laissa couler l'eau chaude avant de se la passer sur le visage avec satisfaction. Il fixa son reflet dans la glace. Celui-ci arborait un sourire fier et conquis. Après toutes ces années de médiocrité ! Il avait enfin réussi. Une nouvelle vie lui tendait désormais les bras.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top