« Maman,

maman j'ai mal.

Maman, ça me brûle,

ça me transperce.

J'ai si mal, maman.

Mes mots sont stupides, tellement stupides.

Mes doigts tremblent, mes yeux pleurent et ma respiration peine à bien fonctionner.

Et mon coeur saigne toujours autant depuis que je le dégoûte.

Maman, j'ai mal.

Maman, je suis amoureux.

Papa, un garçon m'a fait du mal. Beaucoup de mal.

Maman, maman, je t'en supplie,

aide-moi.

Je sais que je ne suis pas le fils que tu aurais aimé avoir. Je sais que je ne suis pas l'ami que Jaemin aurait aimé avoir et encore moins pour Mark.

Mais je t'en supplie, si il te reste ne serait-ce qu'une once d'amour pour ton fils unique,

aide-moi.

Je n'en peux plus.

Je veux tout lâcher.

Je veux me laisser tomber.

Je veux couper ma respiration étouffée.

Je veux détruire mon corps pour ne plus avoir aucune blessure.

Je veux fermer les yeux une dernière fois.

Je veux rêver une dernière fois.

Maman, tu te souviens du livre qu'on avait lu en classe lorsque j'étais heureux ?

Te rappelles-tu de ce garçon blond qui vivait sur une autre planète ?

Il vivait au milieu des étoiles, s'était même fait un ami. C'était un renard pour être plus précis.

Il était heureux ce petit garçon blond qui vivait sur autre planète.

Je veux être ce petit garçon.

Je veux tout arrêter.

Je n'en peux plus.

Ils disent que c'est de ma faute, que je ne peux que me blâmer. Ils m'ont dit de chercher. J'ai cherché. J'ai cherché la source de mon malheur et je n'ai rien trouvé d'autre que moi-même. Mon propre reflet, les même cicatrices.

Je vois.

Tout est de ma faute. Je me torture seul, parce que je suis bien trop faible. Je suis trop faible pour supporter tout ça, alors je les laisse me torturer. En réalité, tout a toujours été de ma faute, n'est-ce pas ?

C'est ce qu'ils aimeraient que je dise.

Mais non. Je n'y suis pour rien. J'ai simplement aimé.

Maman, j'ai mal.

Ils me font du mal.

Ils me haïssent parce que je suis tombé amoureux de mon meilleur ami.

Ils me battent parce que mon coeur bat pour un homme.

Ils m'insultent parce que je le désire.

Ils me tuent lentement, c'est comme une douce torture qui perdurent depuis trop longtemps.

Je veux y mettre fin.

Je veux tout arrêter.

Maman, j'ai mal.

Maman, j'ai si mal.

Mes yeux ont trop pleuré, mon corps a trop saigné et mon coeur a trop souffert.

Mon cerveau ne fonctionne plus correctement, il me dit de me laisser mourir.

Mourir.

Mourir.

Devrais-je l'écouter ?

Tout ce que je veux, c'est que ça s'arrête

Mon cerveau me dit qu'une fois mort, tout s'arrêtera.

Je veux enfin pouvoir dormir, je veux enfin pouvoir sourire.

Peut-être que je devrais le suivre.

Maman, si tu trouves un jour ces mots si stupides et dénués de sens, sache que j'ai énormément souffert.

Si tu la trouve, c'est que j'ai abandonné, que j'ai écouté mon cerveau, que tout s'est enfin arrêté.

Tous les jours, mes blessures sont pansées, mes larmes effacées et mon coeur rafistolé.

Mais un jour, ça ne tiendra plus.

Maman, j'ai mal.

Maman, je suis tombé amoureux.

Papa, un garçon m'a fait du mal.

Donghyuck. »

Le brun se relut puis déchira cette horrible lettre avant de la jeter dans la poubelle.

Il n'était pas faible, il n'avait pas le droit d'abandonner. Pas maintenant, ça leur donnerait raison. Puis, il l'avait promis.

Il déglutit puis se rallongea sur son lit, les bras croisés derrière la tête. Ses blessures lancèrent une décharge, il posa finalement ses mains sur son ventre.

Mark lui manquait terriblement.

  
Lui aussi souffrait. Mark aussi voulait partir.
Mark voulait Donghyuck.
Donghyuck voulait Mark.