10. L'histoire du monde

Une lumière éblouissante me réveilla, dès que l'éclipse fut arrivée à son terme. Ce que je vis alors illustra, de façon toute symbolique, notre petit groupe de survivants... flottant sur son radeau salvateur. Notre coupole semblait, vue d'ici, reposer directement à la surface de l'océan. Les rayons de nos deux soleils traversaient sa magnétosphère transparente, la faisant s'embraser de mille couleurs éclatantes, rendant cette vision encore plus féerique !

Je m'empressai d'aller cueillir quelques fruits de nos arbres en compagnie de l'Amiral pour les lui faire goûter... elle n'en avait jamais vu de pareils. Son étonnement me donna envie de lui révéler l'existence des Dévas de la nature et de l'Ange Gardien de notre coupole. Mais, sachant que sa rencontre prochaine avec mon Guide risquait déjà de la surprendre plus que de raison, je décidai de ne pas encore aborder ce genre de sujet avec elle. J'étais déjà bien heureux qu'elle ait accepté de m'accompagner dans la caverne, sans être escortée par ses gardes du corps !

Nous nous laissâmes glisser vers la surface le long de l'anneau. Les dégâts de la tempête me rappelèrent la dure réalité des choses. Quels autres dangers nous attendaient encore dans ce monde que nous connaissions à peine ? J'inspectai, avec une attention toute particulière, la végétation luxuriante, ainsi que les immenses arbres qui délimitaient l'orée de la forêt.

Aucun d'entre eux ne semblait avoir subi de dégâts durant la tornade. Cela me parut très étrange, car elle avait bien failli déséquilibrer nos coupoles ! L'Amiral était également en admiration face à la beauté et la force de cette nature, vierge et verdoyante, n'abritant étrangement ni insecte, ni dinosaure, ni aucun autre animal, de troisième dimension en tout cas.

L'énergie intense qu'elle dégageait se faisait de plus en plus sentir. Bien que les Dévas d'Éden ne soient pas encore directement entrés en contact avec nous ; j'avais l'impression qu'ils nous observaient constamment... sans doute attendaient-ils que nous soyons prêts à ressentir leurs vibrations.

Il était vrai que nous n'avions pas encore réellement eu le temps de nous intégrer à ce monde merveilleux qui venait de nous accueillir. À part les quelques fruits que nous avions eu l'occasion d'y découvrir, les récoltes de nos coupoles constituaient toujours notre principale source de nourriture. Nous n'avions pas commencé à cultiver le sol de cette petite lune sur laquelle nous nous étions installés. Et cela risquait bien de ne jamais arriver, à présent que nos poursuivants nous y avaient rejoints !

J'espérais néanmoins arriver à convaincre l'Amiral de laisser une partie d'entre nous continuer à vivre ici, sur Éden. Mais j'étais conscient que cela serait impossible, sans l'aide de mon Guide. J'étais à la fois impatient et craintif...

Quelle serait la réaction de cette femme, sans doute entièrement convaincue du bien-fondé de sa mission, lorsqu'elle entendrait les élucubrations multidimensionnelles de notre hôte ?

Dès que nous fûmes arrivés à l'entrée de la grotte, nous descendîmes le long de la corde que j'avais laissée en place dans ma précipitation de la veille. Mes amis les oiseaux semblaient hésitants. Sans doute étaient-ils surpris par la présence d'une autre personne à mes côtés.

Après quelques brefs instants, une nuée de volatiles vint enfin nous entourer. Nous nous retrouvâmes, à deux cette fois-ci, dans ma merveilleuse bulle... le seul endroit où je me sente vraiment en sécurité sous la protection de mon Guide. Celui-ci ne tarda pas à s'adresser à nous :

Soyez la bienvenue dans ma myrrhe, Amiral. J'espère que vous avez fait bon voyage... Alors Jean, pas trop de casse ?

— Non. Nous sommes tous sains et saufs, c'est ce qui compte non ?

— Tu as bien raison. Rien de ce que vous possédez ne doit acquérir trop d'importance à vos yeux ; votre richesse est en vous, et non à l'extérieur. C'est là une des clefs de votre bonheur...

— C'est l'univers tout entier qui est en nous, n'est-ce pas ? répondis-je en regardant l'Amiral qui semblait ne pas comprendre où nous voulions en venir.

— Et bien plus encore : c'est « l'Amour » infini de la Source... Les planètes, vos corps ainsi que tout ce qui vit au sein de l'univers, sont habitées par des âmes. Et chacune de ces âmes est directement reliée à la Source à travers les différentes dimensions qui les en séparent. Il est essentiel que vous maîtrisiez ce concept de dimensions. Il vous aidera à mieux comprendre ce qui va suivre.

— Nous sommes impatients d'apprendre la véritable histoire de notre monde, interrompis-je afin d'orienter la conversation vers un sujet qui intéresserait certainement celle qui m'avait accompagné jusqu'ici.

— Il faut que vous sachiez que votre planète n'a pas toujours été enfermée dans la troisième dimension. Elle a fréquemment atteint les dimensions supérieures où d'autres civilisations, plus évoluées que la vôtre, eurent l'occasion de s'y développer...
À l'origine de sa création, elle était connue sous le nom de « Tiamat » ; elle résidait dans la septième dimension. Elle était destinée à créer des semences d'ADN qui pourraient être utilisées partout dans la galaxie... 

Tiamat était plus grande que votre Terre actuelle. Elle possédait une quantité énorme de « chakras matrice ». Ces derniers étaient de véritables vortex d'énergie créatrice, capables de générer une multitude de chaînes ADN différentes. Ils pouvaient être à l'origine d'une infinité d'espèces vivantes...
Mais elle fut hélas très vite convoitée par les Forces de l'Ombre qui tentèrent de s'en emparer, pour utiliser ses caractéristiques exceptionnelles, à des fins moins bien intentionnées.

— Cela veut-il dire que notre troisième planète, existe également dans les dimensions supérieures ? demandai-je en utilisant des termes que l'Amiral comprendrait.

— Oui, comme chacun d'entre nous ! Nous avons tous d'autres versions de nous-même dans les dimensions supérieures. Et votre planète est également habitée par des êtres vivants dans ces autres dimensions ; c'est ce que l'on appelle le monde de « la Terre Creuse » ou « le Royaume d'Agartha » ! 

Toutes les planètes que vous avez colonisées sont, elles aussi, habitées soit à l'intérieur, soit à l'extérieur, par des êtres vivants dans ces multiples dimensions ; comme, par exemple, les « Hathors » de la planète Vénus, qui y résident au sein de la quatrième dimension. 

Ces derniers sont entrés, à plusieurs reprises, en contact avec les habitants de la Terre au cours de son histoire. Ils furent représentés, grandeur nature, dans certains temples de l'Égypte antique, sous forme de géants, mesurant trois à quatre mètres de haut... arborant une tête de vache et un corps humain. 

Ils font partie des êtres les plus intelligents de votre système solaire. Ils irradient un amour intense : celui de la « Conscience Christique » ! Ils sont passés maîtres dans l'art de l'émission d'une multitude de sons étranges et mélodieux que leurs oreilles, extraordinairement sensibles, permettent de capter. 

Ces sons leur donnent la possibilité d'absolument tout accomplir. Cela va de la construction de leurs cités, par phénomène de lévitation, jusqu'à la guérison des quelques rares maladies qui existent encore sur leur planète.

— Et les huit autres planètes de notre système solaire, demanda à son tour l'Amiral, intriguée ?

— Vous voulez dire les 65 autres, Amiral ! Vous ne connaissez que celles qui sont visibles dans le spectre lumineux de votre troisième dimension... il en existe encore une bonne cinquantaine d'autres, orbitant autour de votre Soleil, dans les dimensions supérieures.

— Comment et quand notre planète, telle que nous la connaissons, fut-elle alors créée ? répondit-elle de plus en plus intéressée.

— Une bonne dizaine de milliards d'années après le fameux « Big Bang », lorsque votre système solaire commença à se former... 

Lors de son apparition dans la septième dimension, l'orbite de Tiamat se situait entre celle de Mars et de Jupiter, vos quatrième et cinquième planètes actuelles, là où se trouve, à présent, votre ceinture d'astéroïdes. 

Mais elle fut délogée de sa dimension initiale, un peu plus de deux milliards d'années plus tard, par une mystérieuse planète, associée au dieu « Marduk », qui errait en solitaire dans le cosmos. Ce cataclysme fut décrit dans des textes laissés par les civilisations anciennes comme « l'Épopée de la Création » !

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