Au bout d'un laps de temps inconnu, Dayan fut brutalement déposé sur un fauteuil de métal, dans une salle étriquée vide et froide. Un pâle projecteur éclairait l'endroit.

Le bras de la Maj jaillit à pleine vitesse, et trancha la tête des trois gardes situés derrière elle d'un seul mouvement. Une lame d'énergie irradiait de son poignet. Avant même que les corps ne soient au sol, elle se pencha auprès de son ami.

« Désolé, c'était le seul moyen de rester discret ».

Elle lui déposa un baiser sur les lèvres et Dayan, encore mal en point, sentit une sensation de froid couler le long de sa gorge. Les douleurs disparurent.

" Des nanomachines, expliqua-t-elle avant qu'il eut à poser la question.

– J'y ai cru tu sais, tu aurais pu faire preuve de plus de douceur...

– Les Inquisiteurs ne sont pas nés de la dernière pluie, c'était le seul moyen de te sauver la vie."

Une alarme se mit à retentir.

Au bout de quelques minutes à courir, durant lesquelles Chûsei ne se fatiguait pas grâce à ses implants, une porte s'ouvrit sur leur droite au moment où le duo passa devant. Des cyborgs en jaillirent, et les braquèrent instantanément. Chûsei fit une pirouette et se posta devant son ami en signe de protection. Les créatures faisaient trois mètres de hauteurs et possédaient des visages composaient d'un unique œil rouge. Leur alliage de couleur noire mat, parcouru de lignes orangées et brillantes, paraissait indestructible. Un homme émergea de la salle, et se posta au travers des robots. Visayada le suivait. 

Visiblement, nous n'avons pas pris la route la plus courte. 

Il avait un visage à la barbe de trois jours et de longs cheveux noirs. Des lunettes en écaille entourait ses yeux. Il portait une blouse et une tablette au poignet droit. Chûsei se raidit instantanément.

« C'est le Docteur, celui qui m'a transformé quand je suis arrivé ici, encore enfant, murmura-t-elle.

– Transformé, allons, voilà un bien vilain mot. J'aurais plutôt dit amélioré, corrigea le Docteur d'une voix doucereuse.

– Vous ici.. ».

Elle chargea rapidement ton énergie.

« Maintenant que je suis découvert, autant que j'y aille à fond, cria-t-elle, vous allez payer !

– Je ne sais pas ce que tu essayes de faire, ma chère, mais laisse-moi te dire qu'il y une erreur dans ton plan, clama le scientifique avec un sourire mauvais. Tu ne croyais pas que Majistri n'avait pas des moyens de vous contrôler, vous les Majs.

– Que pouvez-vous bien nous faire ? Nous n'avons ni amis, ni famille !

– Non, mais vous avez un corps.. ».

L'homme tapota sur sa tablette. Aussitôt, Chûsei s'effondra dans un hurlement de douleur. Ses diodes clignotaient frénétiquement, de l'électricité en jaillissait.

"Stop, espèce de psychopathe ! ", hurla Dayan.

Le tortionnaire pianota de nouveau sur son horrible engin de contrôle. Aussitôt, la Maj arrêta de hurler, toujours au sol et tremblante. Elle se releva péniblement.

« Les premiers Majs finissaient par devenir orgueilleux et belliqueux, expliqua le scientifique sans accorder un regard à Dayan. Certains avaient trop pris la confiance dans leurs capacités, d'autres avaient un sens moral qui les rendaient quelque peu rebelles. Nous avons bien dû trouver des solutions..

Visayada ricana, tandis que les cyborgs restaient sur le qui-vive.

« Vous nous avez donc injecté des éléments pour nous torturer ? Cracha Chûsei. Quel genre d'esprit malade êtes vous ?!

- Pas seulement cela, poursuivit le scientifique. Vois-tu, les machines peuvent être éteintes. Dommage, tu étais une de mes favorites..

– Cours Dayan, je les retiens ! »

Sa compagne d'infortune déclencha une barrière cybernétique au sol, entre ses poursuivants et eux. Les tirs des robots n'eurent aucun effet. Ne se le faisant pas dire deux fois, Dayan s'élança.

Avant de tourner l'angle du couloir, il vit Chûsei s'effondrer comme une poupée de chiffon, et sa barrière se dissiper. Dayan ne s'arrêta pas cependant, et se précipita dans la l'immense salle centrale. Le son de l'alarme résonnait en continue dans ses oreilles, et il entendait ses poursuivants aux pas métalliques se rapprocher. Il se rua aux hasards à travers le labyrinthe de serveurs, espérant semer ses chasseurs. La partie était cependant faussée d'avance car Majistri employa les grands moyens : des drones équipés d'armes le traquaient, et les caméras étaient braquées sur lui.

Par pure chance, il arriva devant l'unité centrale : une immense colonne de lumière bleue fluctuait lentement, de bas en haut, entre deux plate-formes. Les drones se trouvaient à présent dans son dos, et il entendit les armes se charger d'énergie. N'ayant aucune idée de ce que ce gérait cette colonne d'énergie, Dayan n'avait cependant plus le choix.

Elle doit bien servir à quelque chose.

Il jeta de toutes ses forces la puce dans cet étrange appareil qui lui faisait face. La matière lumineuse l'avala, telle une gelée, et celle-ci flottait en son sein, bougeant au rythme des influx d'énergie.

«Abattez-le, cria une voix sortant d'un haut-parleur quelque part, viiite ! ».

Les drones firent feu, sans sommations d'aucune sorte. La douleur fut intense, il vit des gerbes de sang jaillirent devant ses yeux.

Sa vision commença à se troubler, ses membres devenaient de plus en plus lourds. Dans un dernier effort, ne sentant plus les tirs qui lui touchaient le dos, il appuya sur le bouton rouge de son dispositif. 

Lyra, j'espère que tu l'as fait..

Instantanément, l'immense machine s'éteignit. Il s'écroula, et vit Visayada l'observer. Dayan cligna encore des yeux et il sourit : le visage de sa mère apparut. Elle était venu le chercher.