•••Son voisin•••

Un jour, un adolescent l'avait rejoint.
C'était son voisin, un blond bouclé qui s'habillait comme dans les années 70, toujours une BD de Gaston Lagaffe à la main. Il les lisait partout, ces BD.

Il s'appelait Silas.

Son nom était emprunt de poésie, cela avait tout de suite plu à notre héros. Et il s'était rendu compte assez vite que les frissons qu'il avait auprès de Silas n'étaient pas normaux, et sa bouche l'obsédait plus que la lune. Alors une nuit, il l'avait embrassé.

C'était tout doux, tranquille, apaisant.

A partir de là, il venait plus dans l'arbre pour admirer la nuit, mais pour embrasser Silas. C'est peut être pour ça qu'il était devenu joyeux, mais en même temps risible. Il n'avait plus ce moment de solitude, de plénitude face au calme de la nature.

Oh, il adorait Silas. Son cœur palpitait toujours plus fort quand il était là. Mais la nuit lui manquait.

A ses 18 ans, il partit sans rien dire, son sac à dos et ses chaussures comme seuls bagages. Il cherchait le sens de sa vie. Il a voyagé la nuit, sur des routes cernées par les étoiles. Son sourire était constant, il avait trouvé une sorte de paix, il était réconcilié avec lui même. Mais il pensait à Silas.

Son odeur lui manquait, mais il était trop loin, trop changé pour retourner chez lui. Ses yeux avaient vu milles merveilles, il ne voulait pas se résigner à revivre la monotonie de sa vie d'avant.

Il enchaîna les rencontres insensées, les nuits seuls, parfois accompagné. Les soirées dans des bars, à se mêler à des groupes de jeunes pas encore déçus par la vie.

Il en a marché, des kilomètres. Il en a roulé, aussi. Il avait trouvé l'amour, l'avait perdu. En avait trouvé un autre, l'avait perdu aussi.

Le visage de Silas l'empêchait d'avancer dans sa vie.

La solution se présenta avec une évidence stupéfiante.

Silas devait venir avec lui.

À deux, ils parcoureraient des millions de routes, graviront des montagnes, verront tout ce qu'il y'a à voir dans la belle planète Terre.

Des océans plus bleus encore que le ciel. Des jungles fougueuses et impétueuses. La mer déchaînée contre les rochers. Des montagnes qui charrient le ciel, entourés par des nuages épars.

Oui, Silas viendrait avec lui. Ce serait parfait.

Et il retourna chez lui, tout simplement.

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