7. Je N'attends Pas La Fin☑️
Des coups sont donnés à ma porte, et je sais bien qui en est le responsable. Hors de question de lui ouvrir pour subir ses moqueries. Ne peut-il tout simplement pas, me foutre la paix ?
- Melody ! Putain ouvre cette porte !
Mais qu'est-ce qu'il fabrique ? Il n'est tout de même pas en train de donner des coups de pieds sur la porte ?
- Je vais défoncer la porte Melody ! Il hurle. Je te préviens !
Et bien qu'il la défonce ! Il peut faire ce qu'il veut, ça m'est égal. Après tout, c'est lui qui aura des ennuis, pas moi.
Restant sur mon lit, mon regard fixé sur le bois de la porte, je l'observe bouger sans s'ouvrir. Cette scène serait presque drôle dans d'autres circonstances. J'entends Tyler jurer. Je ne pensais pas un jour entendre autant de mots grossiers en une seule phrase.
Une question tourne dans mon cerveau. Pourquoi m'a t'il embrassé ? Histoire de me faire encore plus mal ? Pour m'humilier encore plus ?
Si c'était cela, et bien, il a gagné. Encore.
Je retiens un rire en l'entendant insulter la porte après s'être fait mal.
- Très bien Melody ! Tu as gagné cette fois-ci, mais tu ne perds rien pour attendre !
C'est ce qu'on verra !
**
Je ne sais pas combien de temps je suis restée allongée sur mon lit, à revivre mon premier baiser, qui, au final, était la pire expérience de toute ma vie.
Mon premier baiser était une moquerie de plus. Rien d'autre.
Voilà que je pleurs de nouveau. Je sais que je ne devrais pas, mais c'est plus fort que moi. J'ai trop mal.
J'ai beaucoup réfléchi à ces derniers jours et je crois sincèrement que le mieux pour moi, est de quitter cette maison et de rejoindre ma mère à Washington. Ce n'est plus vivable. Les tensions entre Tyler et moi, les soupçons de Kelly, le coup de poignard dans le dos de Josh...
De plus, je vois de moins en moins Zack; il va s'installer avec sa fiancée, alors ils sont souvent dehors, à la recherche de leur futur maison. Quant à Jay... Il passe sa vie à jouer au basket avec ses amis après le lycée et ses entraînements, donc forcément, je me retrouve toute seule. Jason va certainement rester à New-York un bon moment. Que vais-je devenir ?
Demain, je pense téléphoner à ma mère pour la prévenir que je souhaites partir à la fin du mois. Là bas, je pourrai enfin vivre sans avoir peur de tomber nez à nez avec Tyler.
Je soupire en me tournant et retournant dans mon lit, ne trouvant pas une position confortable. En plus, mon ventre cri famine ! Il ne manquait plus que ça !
2 heures du matin, j'ai trop faim. Je décide de me lever et d'aller me faire des œufs, puisque ma pizza est partie à la poubelle.
Je ne risque pas de croiser Tyler, je l'ai entendu quitter la maison tout à l'heure. C'est l'avantage de reconnaître le bruit du moteur de sa bagnole. Je sais quand il part, et quand il rentre.
Je quitte ma chambre et pousse un hurlement en mettant ma main sur le cœur. Putain ! Mais c'est pas vrai.
- Qu'est-ce que tu fous là Josh ! Tu m'as foutu les jetons.
Ce grand nigaud éclate de rire. C'est vachement marrant de me foutre la trouille ! Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à me faire peur ?
- Je suis venu voir si tu allais bien.
- Pourquoi ça n'irait pas ? Je le pousse et me dirige vers le réfrigérateur.
Je sors 3 œufs et les cassent dans un bol. Sous le regard attentif de mon ancien ami, je les bats avec rigueur. Je fais tout pour oublier la présence du brun, mais, n'y tenant plus, je me tourne vers lui.
- Quoi ?
- Je suis désolé pour cette après-midi. Je n'aurai pas dû te dire de venir.
- En effet, je me détourne et attrape une poêle. Pourquoi ?
Je l'entends tirer une chaise et s'y installer. Génial. Il ne dit rien pendant quelques instants, mais je sens qu'il l'observe. Cherche-t-il ses mots ? Ou tente t-il de trouver une excuse ?
- Je ne voulais pas te faire un sale coup Mélody. Mais Tyler avait besoin de te parler et il a tellement insisté que j'ai fini par craquer.
Tyler a insisté ? Tiens donc ! Je ne l'aurai pas cru.
- Il peut-être persuasif tu sais...
- Je sais Josh, je soupire. Il s'est excusé et je l'ai envoyé balader.
Je glisse mon omelette dans une assiette et par politesse, j'interroge Josh du regard, pour savoir si il en veut.
- Non merci.
Je m'assoie face à lui et commence à manger dans un silence gênant.
- Pourquoi tu restes là ? Je me sers un verre d'eau puis braque mon regard sur le brun.
Il soupire avant d'enlever sa casquette et de se asser une main dans les cheveux.
- En faites, j'en sais rien Mel. Ça me fait de la peine de te voir triste par ma faute.
- Ce n'est pas de ta faute si Tyler est un con Josh. Il rit. Il m'a embrassé ce soir.
- Quoi ? Dit-il en faisant les yeux ronds.
J'avale mon morceau d'omelette, boit un verre d'eau avant de répondre.
- Il m'a embrassé.
- Et ?
Je plante mon regard dans celui de Joshua. Dois-je lui dire ? Je sais que lui, contrairement à son pote, il ne se moquera pas de moi si je lui avoue que je n'avais encore jamais embrassé quelqu'un.
- Il s'est énervé parce que je n'ai pas répondu à ce baiser. Il m'a dit que j'étais une menteuse, que je ne l'aimais pas. Josh fronce les sourcils. Je lui ai dit que non, mais que... Hesitante, je baisse les yeux sur mon assiette vide. Que je ne savais pas comment m'y prendre parce que je n'avais encore jamais embrassé quelqu'un.
Je jette un regard du côté de Josh, et à mon plus grand soulagement, il ne se moque pas.
- Il t'a dit quoi ?
- Il a rigolé, ma voix n'est plus que murmure.
- Il s'est moqué de toi ? Putain le fils de pute ! Je vais le tuer.
Tiens, ses paroles me rappellent celles de Jason. Si ce n'est que l'insulte est différente.
- Ne traite pas Kelly s'il te plaît.
- Tu as raison, elle n'y peut rien si son fils est un gros con. Putain mais j'y crois pas !
Il se colle au dossier de la chaise, enlève sa casquette et la jette sur la table.
- Il m'a suivit jusqu'à ma chambre, mais je ne lui ai pas ouvert. Je le déteste Josh.
**
Nous avons parlé jusqu'à 4 heures du matin. Cela m'a fait le plus grand bien. Ce que j'aime avec Josh, c'est qu'il est une oreille attentive, qu'il ne se moque jamais. Ses conseils sont judicieux, même si parfois, il va trop loin. De son point de vu, après avoir réfléchi, il pense que le rire de Tyler était nerveux. Mais j'en doute fortement.
Et puis il m'a parlé de l'album qui est presque bouclé. Il parle de musique avec passion, c'est un plaisir que de l'écouter.
Il a fini par partir, et m'a promis qu'il ne racontera à personne ce qu'il s'est passé ce soir. Et je le crois. Il s'est encore excusé de m'avoir tendu un piège. Je ne lui en veux plus. Après tout, il ne pouvait pas savoir que ça allait péter. Et puis, il m'a offert une broche en forme de chat. Trop mignon.
Je glisse dans mon lit après avoir rangé dans ma boîte à bijoux mon cadeau, fatiguée comme jamais. Je ferme les yeux et m'endort.
**
Je me réveille de mauvaise humeur, avec un mal de tête horrible. Ça m'apprendra à me coucher trop tard. Je me lève en insultant les savates qui se trouvent à l'autre bout de la pièce. Qu'est ce quelles foutent là d'ailleurs. Baillant à me décrocher la mâchoire, je sors de la chambre et me rend à la salle de bain. Je me regarde dans la glace, et je fais encore plus peur que d'habitude. Ma peau est grise, mes cernes sont gonflées. Un ravalement de façade ne serait pas de refus , mais je suis une novice en la matière. Tant pis, peut être que de l'eau glacée sur mon visage suffira.
Une fois douchée, j'ai l'air un peu moins fatiguée. Mieux que rien. Je rejoins la cuisine, me fait couler un café, et part m'installer dehors. Portant ma tasse brûlante à mes lèvres, j'observe les gens passant dans le lotissement, me demandant où ils vont, ce qu'ils vont faire. Leurs vies est certainement plus belle que la mienne, surtout en ce moment.
Je pourrai profiter de ma solitude de ce jour pour trier les affaires que je veux emporter avec moi, lorsque je partirai d'ici, mais je n'en ai pas la force, je suis bien trop fatiguée. Alors, autant glander !
Je me lève des marches, et retourne dans la maison, alors que la pluie commence à tomber. J'ai bien envie de faire une sieste, mais dans la chambre de Tyler. Bien évidemment, ce n'est pas une bonne idée, surtout qu'il pourrait arriver à n'importe quel moment. Il me tuerait si il me voyait allongée dans son lit ! Néanmoins, je me permets d'ouvrir la porte de son antre et me colle contre l'encadrement. Mon regard balaye la pièce dans un état...wouah quel bordel ! Seul le piano est d'une propreté étonnante. De là où je suis, je devine qu'aucun grain de poussière n'y a sa place, et encore moins un vêtement ou un paquet de bonbon !
- Qu'est-ce que tu fais là ?
**
Comme dans un film, j'ai l'impression que la scène se joue au ralenti, que ses paroles ne cessent de résonner à mes oreilles. Je me tourne vers lui, le visage rouge d'avoir été surprise en flagrant délit d'observer une chambre qui m'est totalement interdite.
Tyler est là, m'observant d'un œil mauvais, les bras croisés. Je suis incapable de bouger, de parler, de me me justifier. Pire, il m'est impossible de détourner le regard du brun.
- Qu'est-ce que tu fais là, répète t'il, mais plus calmement.
Rien à faire. Les mots restent coincés dans mon gorge, comme si une barrière avait décidé que le moment n'était pas à la parole. Ma bouche, quant à elle, me joue également un mauvais tour, s'acharnant à ne pas m'aider. Elle ne veut pas elle non plus que je réponde. C'est peut-être un signe ? Mieux vaut se taire que de s'enfoncer dans un mensonge, qui permettrait à Tyler de se moquer, encore ?
- Mel, il murmure alors qu'il fait un pas vers moi, qu'est-ce que tu fais là ?
Un autre pas, certainement le plus lent de toute l'histoire de l'humanité. Sa bouche n'est plus qu'à quelques centimètres de mon oreille. Je sens son souffle dans mon cou. Qu'est-ce qu'il... Oh mon Dieu. Ses lèvres effleurent la peau sensible juste sous mon oreille. Je frissonne de la tête aux pieds; mes yeux se ferment pour mieux ressentir cette sensation délicieuse.
- Tu sens si bon Mel... Il chuchote.
Volontairement ou non, ma tête se penche pour que Tyler puisse continuer à souffler sur ma peau. Je me sens si bien, si...
Mais qu'est-ce que je fais ? Comment puis-je me laisser faire après tout le mal qu'il m'a fait ? Toutes ces choses qu'il m'a dite ? Mais c'est bon, tellement bon cette sensation. Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un gémissement. Je sens alors les doigts du brun se glisser sous mon pull, dessinant des cercles autour de mon nombril. C'est tellement agréable, tellement...
Non ! Non ! Je m'écarte de lui.
- Qu'est-ce que tu fais Tyler ?
Il me regarde droit dans les yeux. Ses pupilles sont noirs, son visage crispé.
- Tu me rejettes encore Mélody, dit-il d'une voix grave. Pourquoi ?
Pourquoi ? Il ose encore me poser cette question ?
Je suis prise d'un fou rire, me donnant des crampes à l'estomac. La question la plus idiote de tout les temps !
- Tu me demandes pourquoi ? Tu veux que je te rafraîchisses la mémoire, encore ? Putain Tyler, je secoue la tête. Tu me traites comme une merde, tu t'excuse, tu m'embrasses, tu te moque ensuite de mon inexpérience, puis tu...
- T'as rien compris Mel ! Si tu n'avais pas fait ta tête de mule, tu aurais su que c'était un rire nerveux ! Je ne savais pas quoi dire !
- Mais bien évidemment Tyler ! Tu crois que je vais gober ça ? Et maintenant ? Tu me caresses, dans quel but ? Pour aller baver sur mon dos ? Pour me faire espérer quelque chose et ensuite me poignarder dans le dos ?
Il ne répond pas, mais je vois ses poings se serrer, tandis que son visage vire rouge de colère. Sa respiration s'accélère, jusqu'à me faire peur.
Sans plus attendre, je me détourne et prends le chemin de ma chambre. Je n'ai pas le temps d'y arriver que Tyler arrive derrière moi, me retourne et pose ses mains sur mes joues.
- Regarde-moi dans les yeux Mel.
Volontairement, je les ferme. Hors de question de lire de la méchanceté dans ses iris, non, je ne veux pas.
- Mel, s'il te plaît. Ouvre les yeux, juste quelques secondes.
Sa voix suppliante fait mal à mon cœur malgré moi, et, sans le vouloir, mes yeux s'ouvrent.
- Mel... Sa voix n'est que murmure. Je suis désolé. J'étais tellement abasourdi à nouvel an, je... Argh putain Mélody, si tu savais !Tu me plais tellement, depuis... Depuis des lustres putain !
Les larmes dévalent mon visage en un torrent. Il se fout encore de moi, je le sais. Il m'a clairement fait comprendre que je ne représentais rien à ses yeux/
- Tu ne peux pas savoir comme c'est difficile pour moi. Tu es tellement jeune, j'ai l'impression d'être un pervers et que tu es ma proie. Je suis tellement jaloux de mes frères, de Josh, de Jason.
Incapable de prononcer un simple mot, j'observe les yeux brouillés de Tyler et sa bouche s'approcher dangereusement de la mienne. Je ne sais plus quoi penser, ni quoi faire.
- Je ne te mens...
Je n'attends pas la fin de sa phrase et me jette sur sa bouche.
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