21. Hometown, Part 2 ☑️
Mel
Je pensais être la seule dans cet appartement à souffrir, mais je me suis lourdement trompée. Nathan aussi à énormément souffert.
Comment ai-je pu ne rien remarquer ?
Je suis certainement bien trop centrée sur moi même. Je comprends beaucoup de choses maintenant, notamment sur son mode de vie.
Pas de sentiments. Pas d'attache. Juste prendre du plaisir et salut.
Je l'écoute me raconter sa mauvaise expérience sentimental avec cette Livie, il y a 3 ans. J'ai vraiment de la peine pour mon ami. Comment une femme, ou un homme d'ailleurs, peut-elle sciemment tromper son compagnon, alors que ce dernier se coupe en quinze pour sa fiançée ? Comment peut-on profiter financièrement de son copain, dépenser son argent, et le poignarder dans le dos ?
Nathan est riche. Enfin, ses parents le sont, et, chaque mois, ils lui versent une rente pour pouvoir vivre. Il a toujours voulu son indépendance financière, mais son père a tellement galéré étant jeune, qu'il se refuse à ce que son fils unique manque de quoi que ce soit.
Pour en revenir au couple que formait Nath et cette peste de Livie, je trouve lamentable de profiter de la faiblesse des sentiments de l'autre pour avoir ce que l'on veut. C'est inadmissible.
- Elle me faisait culpabiliser pour tout et n'importe quoi, me dit-il dans un soupir. Si je refusais, par exemple, de lui acheter ce qu'elle voulait, elle jouait avec mes sentiments.
- Je vois, du genre, tu ne m'aimes pas ?
- C'est ça. Ou elle me disait, tant pis, je dirai à celui là de me l'offrir, ou un truc dans le genre. Comme un con, je tombais dans le panneau.
- Tu sais ce qu'on dit Nathan, l'amour rend aveugle.
- Idiot surtout.
Oui, ça rend bête. Et lorsqu'on découvre à quel point on a été stupide, ça fait mal. Je sais de quoi je parle.
Je serre mon ami dans les bras. Il a fini par s'endormir. Doucement, je me lève, récupère la plaid et le couvre.
Je me fais couler un café, attrape mon paquet de clope et portable, et me rends sur la terrasse.
Tyler
- Attends Ty, tu es en train de me dire qu'elle s'est mise à rire quand tu lui as avoué que tu l'aimais ?
Je tourne comme un lion en cage dans ma chambre d'hôtel, pendu au téléphone avec Josh.
- Ouais, ça m'a fait mal, tu peux pas savoir.
- Si je sais Tyler. Je te rappelle que Mélody était une très bonne amie. Elle me racontait tout ou presque.
Bien sûr que je me souviens à quel point ils étaient proches. D'ailleurs, ça ne me plaisait pas trop cette amitié. Comme ce soir du nouvel an, il y a deux ans. Je n'avais pas supporté leur entende, ni les messes basses entre eux. Quand j'y repense, j'ai vraiment fait des histoires pour rien. Je suis vraiment stupide parfois.
Enfin, souvent stupide.
- Je sais, soupiré-je en me passant nerveusement une main dans les cheveux. J'ai vraiment mal d'être rejeté comme ça.
- Au moins, tu vois ce que ça fait ! Il rétorque d'un ton mauvais. Elle était à ramasser à la petite cuillère.
Touché. Je ne peux rien répondre à ses propos, parce qu'il a tout simplement raison. J'ai vraiment honte de moi.
- Tu lâches l'affaire ? Il reprend en baillant.
- C'est moi qui te fatigue Josh ? Il se met à rire. Non, je ne vais rien lâcher du tout. Seulement, je pense que je vais avoir besoin de ton aide.
- Tyler, t'es pas assez grand pour te démerder tout seul ? Et puis, tu as eu ton insulte non ? Il se met à rire.
- Merci de me renvoyer mes propos en pleine figure, je fouille dans le mini-bar et en ressort un soda, tu prends ton pied hein ?
- Mieux Ty. Je jubile ! Je suis content que tu souffres mon pote ! Enfoiré. Il était plus que temps que tu te mettes à sa place !
- Sympa. Mais vraiment !
- Je t'en prie !
Il sourit, j'en suis sûr. Mais après tout, je l'ai bien cherché.
On se salue et je coupe la communication. Je n'ai pas l'intention de laisser tomber. Je me battrai jusqu'au bout, jusqu'à mon dernier souffle si il le faut.
Le tout, est de savoir comment faire.
Je me laisse tomber sur le lit, et observe le plafond. De quelle façon vais-je pouvoir la convaincre que mes sentiments sont réels ? Que je suis fou d'elle ?
Mel
Quand je vivais chez les Joseph, j'adorais passer du temps dans leur jardin, à admirer les rosiers, les les immenses sapins délimitant la cour des voisins. J'aimais respirer ce grand air, les odeurs de l'hiver, du gazon après une averse. C'est ce qui manque ici, à New-York. Une seule odeur me chatouille le nez ici; la fumée des hautes cheminées. Et cela n'a rien d'agréable, si ce n'est me refiler très certainement un cancer. Je sais, la clope n'est pas sans risque non plus, mais là, c'est un choix personnel, tandis cette pollution nous est imposée.
Je tire une longue taff de ma clope, et souffle avant de soupirer. Je suis totalement perdue.
Mon cœur me dit de laisser Tyler m'approcher, tandis que ma tête, me pousse à l'envoyer purement et simplement balader.
Pourquoi les histoires des adultes sont toujours compliquées ? Ma mère me disait toujours, quelles étaient compliqués parce que sinon, ça ne serait pas marrant. Elle n'a jamais eu autant raison qu'aujourd'hui.
Mon téléphone se met à vibrer. Je jette un œil. Mon cœur tambouriner malgré moi en voyant le prénom Tyler s'afficher.
Tyler
Tu ne m'as pas répondu. Tu veux bien me laisser une chance ?
Lui laisser une chance... Je n'ai pas envie de lui répondre. De toute façon, je n'ai rien décidé et j'en suis très loin.
Et je ne te répondrai toujours pas. Bonne nuit.
Bien évidemment, il a fallu que je renvoie un message ! Je retourne dans l'appartement et me fait couler un bain. Bien qu'il soit tard, j'ai besoin de me détendre dans l'eau.
Je commence à me déshabiller, lorsque je reçois un nouveau message. C'est plus fort que moi, j'ouvre ce denier.
Tyler
Pourquoi ? Choix cornélien ?
Je souris de sa seconde question. Cornélien, longtemps que je n' ai pas entendu ce mot !
Je n'irai pas jusque là. C'est un dilemme. Rien de plus.
Tyler
C'est pareil non ?
Je roule des yeux, pose mon smartphone et glisse dans la baignoire et ferme les yeux. Nouveau message, mais cette fois ci, bien que curieuse, je me refuse à le lire.
Tyler
Cela fait plus de 20 minutes que j'attends une réponse de la part de Mélody, en vain. Dois-je m'inquièter ? Il est tard, peut-être s'est elle endormi ? Ou alors, je la soûle ? Les deux peut-être ?
Je pose mon téléphone sur la table de nuit et me relève. Il n'y a rien à faire, je ne vais pas dormir.
Je me rhabille rapidement, enfile mes baskets, récupère la carte de la chambre ainsi que mon téléphone et quitte l'hôtel pour me rendre à Centrale Park. Ce n'est pas la porte à côté, mais je vais prendre un taxi.
Prendre l'air me fera le plus grand bien.
Une fois dans le véhicule jaune, je colle ma tête contre la vitre et observe le paysage qui défile. C'est vraiment à l'opposé de mon petit quartier à Columbus. Ce n'est pas la première fois que je me rends à Big Apple, mais je suis toujours étonné par la hauteur des buildings.
Même la nuit, il y a du monde dans les rues; touristes, travailleurs, celles et ceux qui se rendent dans les cafés, boîtes de nuit... Pas pour rien qu'on surnomme New-York la ville qui ne dort jamais.
Le taxi s'arrête à l'entrée de Central Park. Je paye le chauffeur, sors de la voiture et rejoins le chef d'œuvre New-Yorkais.
**
Mel
Tu dors Tyler ?
Je sursaute en entendant mon téléphone sonner ; je suis vraiment surpris de recevoir un message de Mélody; surtout à 4 heures du matin. Je me presse de lui répondre.
Je suis à Central Park.
Mel
Central Park??? À cette heure-ci ? Mais tu es suicidaire !!
Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'elle appelle. Je décroche à la deuxième sonnerie.
- Non mais t'es malade ! On ne se promène pas la nuit dans ce Park ! Tu n'as jamais regardé New-York unité spéciale ?? Je me mets à rire. Il n'y a rien de drôle Tyler !
- C'est une série Mélody ! Il ne m'arrivera rien !
- La réalité est pire que la fiction ! J'ai pas envie de devoir venir identifier ton cadavre !
Mel
Si je l'avais en face de moi, je crois que je le bafferais ! L'entendre rire alors que des choses graves se passent tellement souvent à Central ! Pas plus tard que la semaine dernière, une femme a été retrouvé morte, étranglée.
- Tu t'inquiètes pour moi Mel ?
Oui, tu ne sais pas à quel point !
- Non, mais devoir annoncer ta mort à tes parents, très peu pour moi.
Je l'entends soupirer de l'autre côté de l'appareil mais il ne relève pas.
- Pourquoi tu voulais savoir si je dormais ?
Je me poste devant la fenêtre et tire le rideau pour regarder les lumières de la ville.
- Je crois qu'on doit parler.
Voilà, c'est dit. Lorsque je faisais trempette dans la baignoire, j'ai beaucoup réfléchi. Il a eu le courage de m'avouer qu'il m'aimait, que ça soit vrai ou pas, à moi d'en avoir autant pour lui dire que, lui et moi, n'avons aucun avenir commun.
- Tu veux que je vienne chez toi ?
Non, ce n'est pas une bonne idée. Dans un endroit neutre. En plus, Nathan a quitté l'appartement pour se rendre au Key's, pour faire la fermeture en remplacement du Gio.
- Si tu veux. Mais non bon sang ! Ligne 104 pour venir chez moi. Mais qu'elle cruche ! Faut vraiment que j'apprenne à fermer ma bouche !
- Je n'irai pas plus vite à pieds ?
- Si, mais c'est dangereux Tyler ! J'habite Brooklyn!
- Très bien, à tout de suite.
Je sens que je vais le regretter.
Je pose mon téléphone sur la table basse, et remets correctement plaid et coussins sur le sofa. Je passe un coup de chiffon sur la table, jette les quelques papiers qui traînent et je finis par aller faire mon lit.
J'ai à peine le temps d'enfiler un pull, que la sonnette résonne dans l'appartement.
Tyler
L'ascenseur n'arrive pas assez vite. Je tape du pied nerveusement ; je déteste attendre, surtout lorsque je dois voir la femme de ma vie.
Le tas de ferraille s'ouvre enfin. J'appuie comme un taré sur le boutons du sixième étage, comme si la montée serait plus rapide !
Arrivé sur le pallier, je presse le pas, courant presque", pour rejoindre l'appartement de la jolie brune.
Je sonne puis quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre en grand sur Mélody. Mon cœur loupe plusieurs battements tant elle est magnifique. Je lui souris, et elle s'écarte pour me laisser entrer.
- Installe-toi, me dit elle en me montrant une chaise. Tu veux boire quelque chose ?
- Un cacao, merci.
Un silence gêné s'installe entre nous, alors qu'elle chauffe du lait. Je l'observe, mais elle, elle n'ose pas poser ses yeux sur moi.
- Tu n'es pas trop fatiguée ? Je finis par lui demander, ne supportant plus ce mutisme.
- Un peu, et toi ?
- Avec les tournées, j'ai pris l'habitude de ne pas dormir beaucoup.
Elle s'assoie face à moi après servit. Comme à son habitude, elle a devant elle un mug géant, remplit de café.
- Pas trop difficile à vivre la célébrité ?
- Au départ, ça fait bizarre. Surtout être poursuivit par une horde de fans ! Je me mets à sourire. Josh n'arrive pas à s'y faire.
- J'imagine qu'avec se timidité, ça doit être difficile pour lui. Comment va-t-il ?
Je lui explique que tout va bien pour lui. Éternel célibataire, il n'a toujours pas trouvé chaussure à son pied. Il n'est pas pressé de se caser.
- Il n'a pas changé alors.
Je n'ai rien à répondre à son affirmation, parce que c'est vrai. Josh est resté tel qu'il a toujours été.
Nouveau silence. Je déteste ça ! Il faut que je trouve quelque chose à dire. Trouve quelque chose ! Mais rien ne vient, je ne sais pas par où commencer.
- Toi et moi, c'est impossible Tyler.
Je fixe son regard. Les yeux ne mentent jamais.
Elle ment.
- Ce qui est impossible Mélody, je rétorque du tac au tac, c'est toi sans moi.
Elle manque de recracher son café et se met à tousser. Ayant peut qu'elle ne s'étouffe, je me lève précipitamment me mets derrière elle et lui tape dans le dos.
- Ça va Mel ?
Elle continue de tousser, mais avec ses mains, elle fait un geste pour me signifier que ça va.
- Merci, nouvelle quinte de toux, mais beaucoup moins forte. Ça va aller.
Je retourne à ma place et braque à nouveau mon regard sur la belle brune.
- On ne peut pas être ensemble Tyler. Et pour des centaines de raisons.
- Des centaines ? Autant que ça ?
Elle roule des yeux.
- C'est une expression Tyler ! On est beaucoup trop différents et je t'en veux de trop de toute façon.
Ça, elle n'avait pas besoin de le préciser. Je sais bien qu'elle m'en veut. Mais moi aussi je lui en veux.
- Je t'en veux aussi Mélody ! Tu as tes torts aussi !
Abasourdi, elle me regarde les yeux exorbités, sa bouche formant un "o".
- Qu.. Quoi ? C'est toi le responsable de l'état dans lequel j'étais !
- Oui, ça je le reconnais, c'est de ma faute. Mais toi Mélody, toi tu t'es barrée comme une voleuse, sans me laisser le temps de t'expliquer !
Mel
Celle là, c'est la meilleure de ce début d'année 2019 ! Il m'en veut de m'être sauvée ? J'ai envie d'éclater de rire, mais à quoi bon ?
- J'ai fait ce qu'il fallait pour ne plus penser à toi, ni te voir, ni...
- Oui je sais ! Tu me répètes tout le temps la même chose, je commence à le savoir ! Son ton monte, et je déteste qu'on hausse la voix sur moi. Quant à toi, tu n'as même pas pris la peine de m'écouter ! Pire, j'étais dans tous mes états, parce que j'étais fou d'inquiétude !
Je me mords sur la langue pour ne pas l'insulter de tous les noms. Il est plus que gonflé de me mettre une part de responsabilité sur le dos !
- Ma mère en a pleuré des jours, elle ne savait pas où tu étais ! Zack m'a avoué que seul lui et Jay savaient où tu étais. Tu n'as pensé qu'à toi, pas à ceux qui t'aimaient, ceux qui se seraient coupés en quinze pour toi ! Je t'en veux pour ton égoïsme Mélody !
- Je...
Je suis incapable de lui répondre. Je lui en ai tellement voulu, je l'ai tellement détesté... que j'ai pas pensé une seule seconde que je pouvais avoir fait du mal à ceux qui prenaient soins de moi.
- Je...enfin Tyler, c'est tout ce que je trouve à dire, avant de me mettre à pleurer.
Je comprends mieux Hometown maintenant...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top