« Coucou Taehyung, comment tu vas ? Tu es tout blanc, et tu as l'air d'avoir très peu de force pour jouer avec moi... 

- Bonjour Haneul, ne t'en fais pas ça va, tu devrais rejoindre ta maman, il vaut mieux ne pas traîner seul aujourd'hui. J'espère que tu as mangé ton chocolat !

- Oui, ça faisait longtemps que je n'avais pas pris quelque chose de sucré ! Encore merci ! »

Toute joyeuse, la fillette de huit ans rejoignit sa mère pour l'étreindre, cessant ses tremblements séniles et lui créant plus de chaleur pour endurer une nouvelle journée dans le froid. Les habitants bien nantis, eux, n'avaient guère à se plaindre avec leurs grandes doudounes, leurs écharpes et leurs bonnets et pourtant ils trouvaient toujours un moyen pour blâmer leurs conditions de vie, sans vouloir entendre que d'autres vivaient bien plus durement.

Avec son action généreux la veille, Taehyung acquit un nouveau nom auprès de ses amis, il se fit appeler le Roi des Mendiants. Ce dernier ne s'en vantait aucunement d'ailleurs, en quoi faire acte de partage était un exploit ? Tout le monde pouvait faire cela. 

Malheureusement il n'allait pas tenir ce statut bien longtemps s'il continuait de se laisser aller. Derechef son corps n'arrivait plus à tenir debout et ses yeux pouvait se fermer éternellement à tout moment, et pourtant sa volonté de vivre brûlait toujours autant. Peut-être devait-il enfin penser à lui cette fois ? Mais chaque fois qu'il croisait les familles criant famine, c'était comme si on lui criait de les aider sans agir égoïstement, alors évidemment s'oublier devenait une habitude.

La fatigue prenait le dessus, se résignant à se reposer, il s'allongea et laissa ses paupières s'abaisser rapidement. Prêt à rejoindre les bras de Morphée, il se fit interrompre par une voix angélique et une main le caressant son épaule.

« Réveille toi s'il te plaît. »

Tant bien que mal, le châtain obéit et prit un temps fou avant de se redresser et faire face à Jungkook, le visage inquiet. Pourquoi venait-il donc chaque jour pour lui ? À la fois énervé mais curieux, il lui fit part de ses sentiments d'une voix non agressive.

« Pourquoi vous vous sentez obligé de me parler ?

- Tu lis dans les pensées de gens, incroyable. Je suis venu t'inviter à boire un verre histoire qu'on parle un peu.

- Qui vous dit que j'en ai envie ?

- Toi et ton expression de tous les jours qui crie à l'aide. »

Démasqué, le plus jeune se leva d'une force venue d'ailleurs et suivit silencieusement le noiraud, comme il savait déjà que l'option de refuser était impossible. Mais il se questionnait plus précisément comment et pourquoi lui seul avait remarqué cela avant les autres, alors que ce n'était pas la première fois qu'il hurlait silencieusement de douleur.

Alors que ses muscles lui faisaient comprendre qu'ils ne résisteraient pas quelques minutes de plus, son accompagnateur lui indiqua qu'ils étaient arrivés à destination. Les deux hommes se trouvaient dans un grand immeuble qui était difficilement accessible au vue des barrières à l'entrée. Pourtant, ils parvinrent à entrer sans aucun ennui.

Et c'est ainsi où tout commença.

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