14 Décembre
« Bonsoir, j'ai réservé une table pour deux personnes au nom de Jeon Jungkook.
- Bien-sûr, par ici je vous prie. »
Une grande femme indiqua une table à l'écart de toutes les autres, tout proche d'un grand aquarium résidant une vingtaine de poissons. Les deux garçons s'assirent en silence et remercièrent la gente demoiselle qui retourna à son poste, se demandant avec qui le celèbre idol des jeunes faisait avec cet inconnu.
Assez rapidement, un serveur vint leur demander quel menu ils souhaitaient, et cela gêna grandement Taehyung qui ne voulait absolument pas qu'on paye pour lui, à vrai dire cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas posé un pied dans un restaurant et encore plus comme celui-là mais les seuls souvenirs qu'il avait était son père qui angoissait pour payer l'addition sous le regard amusé de sa mère.
Attristé par ce flash-back, il baissa la tête, attirant l'interrogation de Jungkook qui devint inquiet.
« Quelque chose ne va pas ? Demanda t-il.
- Non ça va. C'est juste que ça faisait longtemps que je n'étais pas allé au restaurant.
- Ça remonte à quand ?
- À mes six ans. Après on ne pouvait plus se permettre quoi que ce soit. »
Comprenant que ça le dérangeait de parler de ça, le noiraud n'en dit rien et indiqua au serveur de préparer le menu du jour, sachant par avance que son cadet ne savait que choisir. Une fois parti, les deux garçons laissa un silence de mort planer entre eux. D'un côté l'un n'osait plus parler par peur de faire une gaffe et l'autre était plongé dans ses pensées.
Seulement, Jungkook ne l'avait pas invité pour ne rien dire, alors il reprit un peu de courage et engagea une conversation.
« Tu sais Taehyung, je me demande tous les jours comment tu as pu faire pour survivre alors que rien ne te sourit. Tu es tellement fort que je t'admire vraiment.
- Tu n'as pas à penser ça de moi, d'autres personnes vivent bien pire. Dit-il, indifférent. Quand je vois chaque matin Heejin, morte de froid qui essaye difficilement de maintenir ses enfants en vie alors qu'elle est très malade, je me dis que je n'ai pas à me plaindre. »
Bien que le mendiant essayait de maintenir ses larmes et de ne rien dire, il se lâcha pour la première fois de sa vie.
« Quand j'étais petit, mes parents, mon frère, ma sœur et moi étions pas forcément plein au as mais on n'avait pas de problème pour vivre normalement. Mais plus les années avançaient et plus cela devenait difficile de se faire plaisir avec des cadeaux et tout ça. Nos Noëls se résumaient qu'à regarder les étoiles s'il y en avait et ça s'arrêtait là. Chaque Nouvel An, on priait à minuit pour demander à ce que la chance nous sourit. Mais tout ça c'était avant. Mon père est devenu malade psychiquement et la situation le rendait fou, il a tout rejeté sur ma mère et ils se sont séparés.
- Alors que ta mère n'y était pour rien je présume...
- Oui. Ma sœur est partie avec ma mère et je suis restée avec mon père pour que ma mère n'ait pas de difficulté à héberger autant de monde et parce que mon père ne pouvait pas rester seul. Mais un jour il m'a traité comme il traitait ma famille. Je n'avais pas d'autre choix que de partir, il ne me considérait plus comme son fils. Comme je ne savais pas où ma mère et ma sœur étaient parties, je suis restée à la rue, depuis bientôt trois ans c'est comme ça.
- Mais... Un foyer n'était pas en mesure de te prendre ?
- C'est compliqué. Je ne préfère pas en parler. Désolé de t'avoir parlé de ça... »
Outré par cette excuse, le plus âgé se leva et prit la main du châtain pour l'entraîner dans ses bras. Son histoire l'avait ému, et jamais il ne s'était imaginé cela, et le pire était à découvrir comme il ne savait pas comme il avait vécu dans la rue.
La grande silhouette, à bonne distance d'eux, tremblait et pleurait silencieusement de tout son être.
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