Chapitre 5 : La solitude
Ce matin là, ce n'est pas le violon qui me réveilla, mais rien justement. Quand j'ouvris les yeux, le silence régnait et je constatai qu'il était bientôt onze heure. Je descendis dans le salon désert du 221B Baker Street après m'être habillé et décidai d'aller frapper à la porte de Sherlock. N'obtenant pas de réponse, je décidai d'ouvrir la porte de la chambre où je retrouvai un lit vide, même pas défait. Je décidai alors d'attendre dans le salon,assise en boule dans le fauteuil de mon père. Au bout d'une heure, je décidai de m'essayer au violon. Mauvaise idée. J'ouvris alors le frigo dans l'espoir d'y trouver de quoi me sustenter mais je me retrouvai nez à nez avec une main humaine. Mauvaise idée. Je trouvai alors un charmant crâne, à qui je décidai de faire la conversation. Pas très bavard. Mauvaise idée. Résignée, je me décidai à faire mes devoirs quand quelqu'un sonna à la porte. Ni une, ni deux je dévalai les escaliers pour tomber nez à nez avec Molly Hooper.
-Oh,vous êtes encore là me dit-elle surprise. Je repasserais plus tard alors.
Elle s'apprêta à faire demi-tour quand je la retins.
-Attendez, je crois que nous nous attendions toute les deux à voir la même personne mais il faut que nous discutions. Venez, je vais faire du thé.
Elle réfléchit un instant et se décida à me suivre. Je l'invitai à prendre place dans le canapé pendant que j'essayais de trouver de quoi faire du thé dans la cuisine. Je la rejoignit enfin au bout de 15 minutes avec les tasses. Nous restâmes quelques instants dans le silence à siroter notre boisson quand elle prit la parole.
-Vous êtes vraiment sa fille n'est-ce pas ?
Ses yeux étaient gonflés, certainement après une nuit passée à pleurer seule au fond de son lit à gober du Nutella à la cuillère. Quelle horreur. Et à ce moment là, ils me disaient « Pitié dis moi que c'est une blague, pitié !! »
-Vous aimeriez que je vous dises que tout ceci était une blague, un délire de toxicomane mais je ne suis pas très douée pour mentir sur ce genre de choses.
-Oh je vois... Mais quand vous disiez que nous nous attendions à voir la même personne...
-J'ignore complètement où il se trouve. Il a reçu un message tard hier soir et je ne l'ai pas revu depuis.
-Vous voulez dire qu'il a laissé sa fille toute seule sans un mots pour lui dire où il est ?
Son expression traduisait un étrange sentiment, mélangé entre colère,tristesse et désespoir.
-Il n'est pas tendre avec vous je me trompe ?
-Quoi ?
-Ce doit être épuisant d'attendre de l'amour d'un homme qui sait que l'on a des sentiments pour lui mais qui s'en moque complètement. Vous devez avoir tout essayé pour le séduire mais rien n'atteint cet homme. Il joue avec vos sentiments comme avec un vulgaire jouet et cela vous mets hors de vous mais vous ne pouvez pas renier vos sentiments. Vous vous noyez alors dans le chagrin pour cet homme qui n'en vaut pas la peine et cela vous rends encore plus triste et vous essayez en vain de sortir de cette boucle infernale.
-Mais comment vous... ?
Je regarde son visage surpris et lui souris.
-Ça vous étonne vraiment ?
Elle me sourit en retour.
-Non,c'est vrai.
Nous discuputâmes alors de mon père et de son incapacité sentimentale pendant une bonne heure quand Molly décida qu'il était temps pour elle de partir.
-Merci de m'avoir écouté Mathilde, je ne savais pas qu'une adolescente de 15 ans pouvait me remonter le moral à ce point.
-Merci à vous ? Mais dites moi n'auriez vous pas l'adresse du docteur Watson ?
-Si pourquoi ?
-Il faut que je lui parle de ce qu'il s'est passé hier, il ne l'a pas très bien pris lui non plus.
-Je vois. Donnez moi un morceau de papier que je vous la note.
Nous nous dîmes alors au revoir et après qu'elle eut disparu dans un taxi, je décidai d'en faire de même embarquant avec moi l'argent de poche fourni par Mycroft. Je donnai donc l'adresse au chauffeur et m'installai dans le Black Cab. Je ne revenais pas de ce que j'étais entrain de faire. J'étais seule dans Londres, une ville dans laquelle je ne me suis rendue qu'une seule foi durant un voyage scolaire, livrée à moi même, pour essayer de réconcilier mon père et son meilleur ami alors que je les connaissais à peine. Le taxi me déposa donc devant un immeuble où je sonnai à la maison du sous-sol. Le Dr Watson m'ouvrit quelques minutes après et après avoir vu qui attendais devant sa porte voulu la refermer mais je la retins avec mon pied. Il me regarda un instant et je soutins son regard.
-Qu'est-ce que tu veux ? Me demanda-t-il devant mon acharnement
-Je crois que nous avons des choses à mettre au clair.
-Il n'y a rien à mettre au clair. Pour moi tout est clair, Sherlock m'a caché pendant des années qu'il avait une fille, est devenu le parrain de la mienne sans me dire que quelque part il avait une fille qu'il avait abandonnée.
-C'est plus compliqué que ça, laissez moi vous expliquer. Votre amitié ne mérite pas d'être gâchée à cause de moi.
Il me regarda toujours, de ses petits yeux gris et me laissa finalement entrer.
-Assied toi.
Il m'indiqua le salon dans lequel je m'installai pas très à l'aise.
-Allez dépêche toi de m'expliquer qu'on en finisse.
Je lui racontai alors tout ce que je savais et tout ce qui c'était passé ses dernières semaines. Je lui racontai la visite surprise de Mycroft chez mes parents, la rencontre entre mon père et moi, ce week-end.
-Cela ne m'explique pas pourquoi il ne m'a rien dit avant hier.
-Il avait certainement peur de votre réaction. Il avait peur que vous réagissiez comme vous le faites en ce moment.
-Il s'attendait à ce que je réagisse comment ?
Son incompréhension m'agaçais fortement et je m'énervai :
-Je ne sais pas. Mais vous croyiez que toutes ces années ont été facile pour moi ? Vous savez ce ça fait de savoir inconsciemment depuis votre tendre enfance que vos parents n'était pas les votre ? D'attendre pendant des années que les vrais viennent vous chercher. D'imaginer comment votre vie aurait pu être si vous n'étiez pas aussi seule. Avez-vous déjà ressentis ça ?Avez vous déjà vu les regard de vos camarades de classes qui vous disent que vous n'êtes pas normale ? Quand je pensais enfin avoir trouvé ma place, ma vraie famille, on me rejette encore une fois ? C'est ça ?
Les larmes coulaient à flots sur mes joues. Je venais de dire tout ce que j'avais gardé au fond de moi même durant ses 12 ans à un parfait inconnu qui à présent, ne savais plus où se mettre.
-Je suis désolé Mathilde.
Je me retournai vers la personne qui avait prononcé ses mots. Mon père se tenait dans l'encadrement de la porte, visiblement troublé. Je me levais et sortit de la maison. Je courus dans les rues de Londres jusqu'à m'arrêter dans un parc. Et décidai d'appeler la seule personne dont j'avais le numéro dans cette fichue ville.
-Allô ?Mathilde ? Je n'ai pas de temps à t'accorder, je suis en réunion, me répondit la voix de mon oncle.
-Mycroft, je... je...
-Messieurs,nous allons devoir reporter cette entrevue à plus tard. Mathilde ne bouge pas j'envoie une voiture te chercher et tu m'expliquera tout.
-Oncle Mycroft...
-Calme toi, rien ne sert de t'énerver de la sorte.
Je pris une grande inspiration.
-D'accord,merci.
-Ce n'est rien, à tout de suite.
Il raccrocha et j'attendis quelques minutes avant qu'une berline noire vienne me chercher. Elle me mena vers un gigantesque manoir où je frappai à la gigantesque porte. Un vieil homme m'ouvrit.
-Bonjour Mlle Holmes, Mr Holmes vous attends veuillez me suivre.
Je le suivis donc et il me mena dans un gigantesque salon, richement décoré où se tenait mon oncle entrain de fumer, une cigarette. Il l'éteignit, se leva et s'avança vers moi.
-Mathilde, que s'est-il passé ?
Il essayai tant bien que mal de cacher son inquiétude mais sa voix le trahissait. Je ne puis plus me retenir et fondit en larmes en me jetant dans ses bras sachant qu'il allait me repousser. Mais il ne le fit pas, restant tout de même mal à l'aise. Il me mena vers le gigantesque canapé et où me calmai et lui racontai ce qui c'était passé après qu'il soit partit la vielle. Entre temps les domestiques avaient apporté du thé et des biscuits.
-Tss...Te laisser seule pour aller la voir...
-Mais qui merde !! dis-je en me brûlant avec le thé.
-Je te prie de surveiller ton langage Mathilde Holmes !!
-Pardon, mais qui est-il allé voir à la fin ?!
Il parait soudain gêné.
-Tu demanderas toi même à Sherlock. Il te doit bien ça.
-Mais...
Il prit son visage dans sa main et marmonna dans ses dents.
-Moi qui pensais que j'allais enfin faire grandir Sherlock, je me retrouve avec deux enfants pour le prix d'un.
Entendant son ton désespéré je ne puis m'empêcher de rire. Je crois que j'ai un problème dans la gestion de mes émotions. C'est ça d'être une sociopathe. Soudain le téléphone de Mycroft sonna. Il discuta un moment puis raccrocha et se tourna vers moi.
-Je crois qu'il est temps pour toi de rentrer en France Mathilde,l'hélicoptère est prêt.
-Pff...
Malgré cette journée exécrable, je n'avais pas envie de rentrer chez moi. La vie morne et solitaire de Mathilde Rousseau ne me convenait plus. Je fus sorti de mes pensées par une voix familière.
-Mathilde!
Mon père, accompagné du Dr. Watson venait de faire son entrée.
-Sherlock qu'est-ce que tu fais ici ? Lui demanda son frère.
-Je suis venu chercher ma fille !
Je m'avançai vers lui, furieuse.
-Ah oui ? Comme c'est étonnant. J'existe maintenant ? Tu sais,moi aussi j'ai des choses à faire, je dois t'abandonner moi aussi. Je ne sais même pas si je viendrais la semaine prochaine, tu préfère peut-être rester avec cette femme comme tu l'a fait aujourd'hui n'est-ce pas ?
Il ne me répondit rien et je lui passai devant sous les regards de mon oncle et du Dr. Watson. Je montai dans la berline qui m'attendait et je remarquai que mes affaires son bien rangées à côté de moi. Quelques minutes plus tard, Mycroft entra dans la voiture et elle démarra sans que nous ne disions un mot.
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