Chapitre 35 : Pêche, pokémons et plage.
-Vous êtes prêts ? A trois j'ouvre la porte.
Logan avait la main sur la porte, scrutant nos visages concentrées. Je serrai la poignée de ma valise, réfléchissant à toute les situations auxquelles nous pouvions être confrontés dans trois secondes. Granny saisit ma main libre pour s'encourager et attrapa les bras de Sherlock pour ne pas tomber dans la foule. Ce dernier serra la main de sa mère d'un geste étonnement tendre.
-1
Molly prit une grande inspiration. Elle n'avait même pas eu le temps de rentrer chez elle pour prendre quelques affaires. Nous avions prévu que je lui prête quelques unes des miennes mais je doute que cela convienne. A son style, et à sa morphologie. Aller lui remplir son dressing de choses potables serait une bonne idée.
-2
Rosy gazouillai dans les bras de Mme Hudson, ne ressentant pas la tension qui régnait autours d'elle. Pourquoi étions nous si angoissés d'ailleurs ? Nous allions en vacances tout de même ! Forcées certes. Surtout dans mon cas.
-3
Logan tourna la poignée et le brouhaha extérieur se tarit légèrement quand je fis mon apparition, sévèrement protégée par mon chauffeur.
-Monsieur et Mademoiselle Holmes ne feront aucune déclaration. Vous pouvez rentrer chez vous. Clama Logan d'un voix forte à l'assemblée de reporters.
-Vous partez Mr Holmes ?
-Mlle Holmes pourquoi ne voulez-vous pas répondre à nos questions ?
-Oui,les Londoniens veulent en savoir plus !
Je failli répondre mais Logan le fit à ma place.
-Pas de déclaration ! Hurla-t-il. Maintenant, dégagez le passage.
Les journalistes s'écartèrent silencieusement pour laisser passer notre petit groupe et nous rejoignîmes John et l'inspecteur qui nous attendaient quelques mètres plus loin.
-Dépêchons nous, ils vont bientôt recommencer à poser des questions. Dis-je envoyant les reporters qui chuchotaient entre eux.
Sherlock, Granny et moi montâmes dans la voiture conduite par Logan, Mme Hudson monta avec John et Molly avec l'inspecteur et nous nous dirigeâmes vers la gare sans plus attendre.
***
Nous arrivâmes de justesse avant que le train pour Eastbourne ne quitte le quai. Logan rattrapa Molly de justesse avant qu'elle ne tombe entre le train et la terre ferme. Tout le monde se retournait sur notre passage, se demandant ce que pouvais bien faire un groupe aussi pressé. Nous nous installâmes sur des places restantes dans le fond du train en soupirant.
-Mathilde, tu m'en feras vivre des aventures ! Ricana Logan.
Molly n'arrêtait pas de le fixer depuis qu'il l'avait ramassée. Elle semblait absorbé par son regard. Lui, ne faisais pas vraiment attention. Je chuchotai à Sherlock :
-Fais gaffe, je crois que t'as de la concurrence...
-Hein ? De quoi parles-tu ?
-De rien, de rien...
Il soupira et se tourna vers Rosy pour lui parler mécanique des fluides. Cette dernière paraissait très intéressée d'ailleurs. Mme Hudson et Granny semblaient discuter de tricot ou de quoi que se soit dont les grand-mère discutent et John et Lestrade parlaient de football. Le trajet se passa de cette façon, sans incidents à ma grande surprise et nous arrivâmes rapidement devant un petit cottage typiquement anglais.
-Quand tu as dit petit, je ne m'attendais pas à ce que se soit si grand...
Granny sourit et nous la suivîmes, passant par un petit portail en fer étroit.
-Chéri, je suis rentrée !
-Ah, comment vont les nouvelles de Londres ? Entendit-on de l'autre bout du couloir.
-Eh bien ma foi, tu n'as qu'a demander aux Londoniens.
Mon grand-père apparut enfin et faillit perdre sa mâchoire quand il vit notre petit groupe amassé dans l'entrée. Je m'avançai et écartai les bras.
-Surpriiise !
***
La REPARTITION, ça aurait fait un bon film d'horreur. En tout cas,c'est comme ça que je l'ai ressentis quand la dure épreuve du « Qui dort avec qui ? » s'est imposée. C'était grand oui, mais il n'y avait pas assez de place. Pas assez. Pas assez ! C'est ainsi que je me retrouvai à dormir avec Molly dans l'ancienne chambre de Sherlock de cette façon, « je pourrais voir où mon papa à dormi quand il avait mon âge », dixit Granny, Mme Hudson avec Rosy dans un chambre d'amis. Mais pour les hommes, c'était bien plus compliqué ! Entre Logan qui ne les connaissait pas du tout et qui s'avérait être d'une timidité dévorante, John qui faisait des cauchemars, Lestrade qui ronflait trop fort et Sherlock qui refusait de dormir, on aurait dit des gamins en colonie de vacances. C'est ainsi que nous les avons enfermés à quatre dans une tente dans le fond du jardin. Voir leurs visages terrassés par la fatigue et le sol trop dur au petit matin était parfaitement hilarant, sauf Sherlock bien sûr, qui rayonnait comme une miss.
***
-C'est incroyable ! Jamais je n'avais eu autant de prises en une journée et je crois en toute une vie ! Tu as un don pour la pêche Mathilde !
-Juste une question de stratégie Grand'pa dis-je en remontant ma quinzième truite de la journée.
Nous étions seuls au bord du lac encore brumeux les autres ayant refusé de participer à cette partie de pêche matinale.
-Ah si tu savais le nombre de refus que j'ai essuyé avec Mycroft et Sherlock ! Je n'aurais jamais imaginé transmettre cette passion à ma petite-fille.
-Oh ça ne me passionne pas, loin de là. Mais contrairement à tes fils, je suis curieuse. Oh, mais attends... ne serais-ce pas...
Je lâchai brusquement ma canne à pêche pour m'approcher un peu plus du bord de la grande étendu d'eau sombre jusqu'à tremper le bout de mes bottes en caoutchouc dans l'eau et m'accroupis, scrutant attentivement ce qui se trouvait à mes pieds.
-Des pelophylax kl. esculentus !M'exclamai-je avec enthousiasme.
Mon aïeul me regarda avec des yeux ronds.
-Et...Je n'ai pas tout compris.
-Des têtards de grenouille verte. Oh c'est une aubaine ! Parfaitement ce dont j'avais besoin ! Tu aurais un aquarium sur toi ?
***
Et c'est une jeune fille à la démarche joyeuse suivie de son grand-père à l'air perdu qui rentrèrent au bercail les bras pleins de poissons... et de têtards. Pendant que les truites prenaient des couleurs dans le barbecue, tout le monde, installés sur une terrasse à l'ombre du soleil -aussi cuisant qu'il pouvait l'être en Angleterre- ne cessait d'interroger la jeune fille portant une boîte en plastique remplie d'eau et de petits êtres grouillants sur ses genoux mais cette dernière se gardait bien de dévoiler ce qu'elle avait derrière la tête, c'était une surprise leur disait-elle,récoltant les protestations.
-Tu nous prépare un sale coup moi je dis ! S'exclama Lestrade.
-Oui oui c'est cela Garnier. Je suis de retour pour vous jouer un mauvais tour afin de préserver le monde de la dévastation et afin de rallier tous les peuples à ma nation, on connaît la chanson !
Visiblement,elle était la seule car les regards qu'elle récolta sur son passage attestaient de leur ignorance.
-Allez quoi ! La team Rocket ! Pokémon ! Logan !
Ce dernier leva la tête interloqué.
-Oui vous ! Vous connaissez Pokémon non ?
-Euh...Oui j'en ai entendu parler...
-Ah bah voilà ! Au moins une personne ici qui...
Mathilde se stoppa brusquement dans sa phrase et fixa son regard dans le vide.
-Quand on voit se regard là chez Sherlock, ce n'est jamais bon...Murmura Lestrade.
Ce dernier regarda sa fille avec un lueur de curiosité. Il se demandait comment et pourquoi ce nom qui n'évoquant rien à personne,référence de son époque, avait déclenché cette réaction. Et il avait déjà une hypothèse.
***
Je n'avais jamais regardé Pokémon, j'en étais convaincue. Quand je voyais les autres enfants de mon âge, des plus âgés, s'échanger des cartes dans la cour de récréation, je ne pouvais m'empêcher de les trouver pathétiques. Ces cartes où figuraient des êtres étranges au noms tout aussi improbables s'affrontant dans des combats ne m'intéressait pas le moins du monde. Et pourtant, cette rengaine m'est revenue en mémoire. Je savais d'où elle venait. Mais à chaque fois que la vie d'Hela Moriarty refaisait surface, le dénis était mon premier réflexe. Comme avec cette berceuse que le monstre me chantait... Mais cette fois ci ce n'était pas la terreur qui prenait place dans mon esprit. Je savais que ce souvenir était à garder précieusement et pas comme certains, à oublier à nouveau.
***
La jeune fille revint à la réalité après quelques secondes.
-Mathilde, tout va bien ? Demanda John Watson comme le bon médecin qu'il était.
Cette dernière sourit. Un faux sourire.
-Ça va très bien. Je suis tout de même un peu déçue par votre manque de pop culture !
-De pop quoi ? Interrogea Mme Holmes en apportant une salade de pomme de terre sur la table de jardin.
Elle récolta quelques rires et on oublia rapidement Mathilde, son bocal de têtard et son moment d'absence.
***
-Évidemment, il fallait que ce soit des galets...
Le soleil n'avait cessé de briller depuis plusieurs jours et de nous assommer avec sa chaleur. J'avais sauté sur l'occasion pour tenir ma promesse d'emmener Rosy à la mer. Tout de monde nous avait suivit avec motivation rien que pour sentir la légère bise rafraîchissante du littoral. Je m'installai à l'ombre d'un parasol maladroitement planté dans les galets qui composaient les plages du Sussex, à côté de Molly, Mme Hudson et ma grand-mère. Au loin, je voyais John amener Rosy jusqu'au bord de l'eau pour qu'elle y trempe ses pieds tendis que Lestrade se jetait brutalement dans l'eau en éclaboussant mon grand-père et Logan au passage, ce dernier n'ayant pas eu l'air d'apprécier d'après le mot fleuri que j'entendis sortir de sa bouche. Sherlock, dans son costume habituel, nous regardait du haut des falaises. Il avait refusé catégoriquement durant toute la semaine qui s'était écoulée de porter autre chose que son costume de ville mais je n'avais pas encore dit mon dernier mot. Je comptais bien lui faire enfiler au moins une paire d'espadrille ou des lunettes de soleil et j'utiliserais la force si c'était nécessaire. J'avais déjà procédé au relooking de Molly qui était presque méconnaissable dans une robe longue blanc-cassé et coiffée d'une capeline en paille sur ses cheveux lâchés.
-J'ai mal au pieds Mathilde... Et aux fesses aussi... Se plaignit-elle.
Je lui avait confisqué ses sandales de sport immonde qu'elle avait ramené aux pieds et elle marchait depuis ce temps avec des tropéziennes très mignonnes. Mais moins confortables.
-Il faut souffrir pour être belle ma petite Molly.
Mme Hudson et Granny ne purent réprimer un petit rire en m'entendant parler et en voyant la mine déconfite de la médecin légiste.
-Et ce décolleté Mathilde ! Comment une fille de ton âge peut donc apprécier de tels vêtements !?
-Il n'y a pas d'âge pour être à la mode Molly.
Elle soupira et retourna à la lecture de son magazine féminin. Comment,en lisant ça, pouvait-elle être aussi ignorante en matière de style !? Je me mit moi même à ma lecture de Game of Thrones.
-Eh ! Mathilde viens nous rejoindre, l'eau est super bonne !
Je relevai la tête vers Lestrade qui remontait la plage à notre rencontre .
-Non merci...euh...
Comme à mon habitude, je n'arrivais pas à mettre donner un prénom à cet homme. Il posa ses mains sur ses hanches avec une moue d'impatience.
-Mathilde...Comment je m'appelle au juste ?
-Euh...Germont ?
Il sembla prit d'une folie soudaine et me souleva du sol pour me porter comme un sac à patate sur son épaule.
-Eh ! Vous faites quoi ? Vous êtes policier vous devriez savoir que le kidnapping d'enfant est un acte grave !
J'entendis le policier en question ricaner sans me poser et il se dirigea vers la mer tendis que je lui tapait le dos. Je regardai le haut des falaise dans l'espoir de voir mon géniteur voler à mon secours mais j'avais encore trop d'espoir en lui visiblement car il ne bougea pas d'un poil. Je crus même apercevoir un sourire narquois sur son visage.
-Ah ! Ça y est, je me rappelle de votre prénom !
Lestrade s'arrêta au milieu de la plage prêt à écouter.
-Vous vous appelez Goulwen ! Goulwen Lestrade !
Il ne reprit pas sa route, j'en déduisit que j'avais trouvé. Mais je déchantai rapidement quand il émit un rire moqueur.
-Goulwen ? D'où ça vient ça encore ?
L'homme redémarra à un train plus soutenu et se mit à courir pour me balancer dans l'eau sans autre forme de procès. Je remontai à la surface, aveuglée par le soleil, le sel et mes cheveux dans les yeux sous les éclats de rire des témoins.
-GREGORY, JE VAIS VOUS TUER !!!
-Ah bah tu vois quand tu veux ! Alors elle est bonne ?
Je remontai sur la plage dans ma robe paréo trempée
-L'eau, ça va mais votre blague elle, est très mauvaise !
-Si on peut plus rigoler miss ! Me railla Logan et essuyant une larme.
Je ne répondit pas et jetai mon paréo au sol en pestant. Je détestait être en bikini devant tout de le monde alors je courut me cacher dans l'eau avec un air boudeur, rapidement rappelée à l'ordre par John qui m'obligea à mettre un pot entier de crème solaire sur mon dos en raison de ma carnation de peau proche du cachet d'aspirine.
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Bonjour bonjour !!! Et oui vous ne rêvez pas, c'est bien un nouveau chapitre !! Désolée si il manque un peu d'action mais il s'agit en quelque sorte d'un chapitre de transition et c'est d'ailleurs pour cela que j'ai mit autant de temps à l'écrire, ce n'était pas le même ton que d'habitude alors l'inspiration de venait pas !! Je m'excuse platement pour l'attente et j'espère reprendre la publication régulièrement après ça.
J'espère en tout cas que ce chapitre vous a plu, merci pour votre fidélité en votre engouement et à bientôt,
Sirius Holmes.
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