Chapitre 29 : Canterbury
-Comment ça Mathilde a disparu !?
-Elle est parti s'acheter un sandwich chez Speedy's et elle n'est pas revenue.
-Et c'était quand ça !?
-Hier après-midi.
-Pourquoi ne m'appelles-tu que maintenant Sherlock !?
-Je pensais qu'elle allait revenir.
-Tu ne lui as rien dit qui aurait pu la mettre en colère par hasard ?
Sherlock sembla réfléchir un instant.
-Il se pourrait bien en effet que j'ai pu...
-Bon sang Sherlock ! Vous êtes tout les deux des têtes de mules complètement inconscientes ! Elle n'a même pas pris son portable et bien sûr, mes hommes n'ont rien vu venir !
-Pourquoi vous n'appelez pas Scotland Yard ? Demandai-je au bout d'un moment.
Je n'obtins en guise de réponse qu'un haussement de sourcil de l'aîné Holmes.
-John...Non. Rajouta mon ami.
-Elle n'a pas pu aller bien loin de toute manière...
-Elle est venue au poste hier !
Lestrade venait de débouler dans le salon l'air essoufflé.
-Vous parlez bien de Mathilde n'est-ce pas ? Elle est passé au poste pour avoir des renseignements sur une enquête !
-Oh...
Sherlock sembla réaliser quelque chose.
-Sherlock c'est quoi cette histoire ?
-Hier une cliente est venue et comme je trouvais son histoire très ennuyeuse, je l'ai confiée à Mathilde et... Canterbury.
-Tu crois qu'elle est partie à CANTERBURY !!!!???? J'ESPÈRE QUE TU PLAISANTE WILLIAM SHERLOCK SCOTT HOLMES !!!????
-Eh pourquoi vous criez tous comme ça ?
Nous nous tournâmes en cœurs vers la personne qui venait de dire cela,de la façon la plus calme du monde.
-Je crois que tu as des explications à nous donner jeune fille...Commença Mycroft, rouge de colère.
-Alors avant que vous me remontiez les brettelles, je tiens à dire, pour ma défense, que Sherlock est un Papa très méchant qui me fait faire son boulot à sa place sans éprouver une once de compassion quand j'essaye de travailler sur ce qu'IL m'a donné à faire ! Suite à ça, je trouve normal que l'on a envie de prendre l'air, surtout quand la nature ne nous a pas fourni de quoi contrôler ses émotions ! Mais je n'avais pas prévu la pluie et c'est là que ce cher Gromit...
-GROMIT ? GROMIT ? ON PASSE AU NOM DE CHIEN MAINTENANT ?? PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, JE M'APPELLE GREGORY !! GREGORY !! J'EN AI MA CLAQUE, JE ME TIRE DE CETTE MAISON DE FOU ET JE PRENDS UN CONGÉ MALADIE !! BONSOIR CHEZ VOUS !!!
-Nous sommes le matin Inspecteur. Cru bon d'ajouter Sherlock.
-MERDE !
L'inspecteur sortit en claquant la porte ce qui fit trembler tout l'immeuble. Mais la jeune fille ne sembla en rien perturbé par cette intervention et continua son récit.
-Après ces emplettes, j'ai vagabondé toute l'après-midi dans la ville et Bill m'a trouvé et je l'ai invité au resto...
-Bill ? Coupai-je interloqué.
Elle soupira comme si ce qu'elle venait de dire était une évidence.
-Oui Bill Wiggins, vous le connaissez non ? D'ailleurs où est-il ? Wiggins ? T'es là ? Il était derrière moi il y a trente secondes... Et où est l'Inspecteur...
-Chuis là ! S'exclama une voix dans la cuisine. Salut Sherlock, content de te revoir !
Sherlock se leva soudain furieux en direction du camé.
-Elle était avec toi ? Tu l'as emmené dans un de tes squats glauque !?
Le détective était à présent si près qu'il dut reculer.
-Oui...Mais t'inquiètes pas, j'ai fait attention à elle ! Elle m'avait fait promettre de rien te dire !
Sherlock se recula et fonça à présent en direction de sa fille.
-Tu as dormi de ton plein grès dans un squat pour drogués !?
Elle leva les yeux vers lui et se rapprocha encore plus.
-Oui. Dit-elle fièrement. C'était pénible mais si je dois le refaire rien que pour te faire chier, je recommencerais. Des milliards de fois si il le faut.
Ils restèrent un instant dans cette position, le père, le visage furieux et la fille, un sourire provocateur vissé sur les lèvres. Soudain cette dernière tapa dans les mains.
-Bon c'est pas tout ça mais je vais me laver moi. Et mettre quelque chose de plus... de moins discount. Salut la compagnie !
Mathilde disparut dans le couloir et le silence fit son grand retour.
-Cette fille est barjo moi je vous le dis ! Souffla Wiggins qui était toujours dans la cuisine entrain de piocher dans un paquet de bonbon.
-Dégage ! Fous le camp ! Lui ordonna Sherlock.
Il se carapata la queue entre les jambes, emportant avec lui les friandises. Mathilde redescendis une demie-heure plus tard. Elle avait troqué son ciré jaune et ses vêtements simples pour un tailleur pantalon gris et une chemise noire accompagnés de derbies noires. Elle avait les yeux maquillés de noir et les cheveux attachés en chignon strict. Habillée comme cela, elle paraissait avoir dix ans de plus. Elle ne s'attarda même pas dans le salon et s'apprêtait à aller au rez de chaussé pour sortir quand Mycroft l'arrêta.
-Pouvons nous savoir où tu compte aller ?
-Je suis désolée messieurs, mais mon chauffeur m'attend en bas.
-Tu ne crois quand même pas que tu vas sortir !?
-Pourquoi pas ?
-Et où vas-tu alors ?
-A Canterbury évidemment. Répondit-elle effrontément.
Sur ces mots elle descendit et j'entendis Sherlock pincer les cordes de son violon nerveusement ce qui ne présageait rien de bon.
***
-ATCHOUM !!
Cela faisait bien la dixième fois que j'éternuais depuis que nous étions sortis de la périphérie de Londres. Je vis l'air agacé de Logan.
-Non seulement tu viens sur le siège passager alors que le B-A BA du chauffeur et de ne JAMAIS laisser monter son client sur le siège passager, mais en plus tu viens me casser les oreilles avec tes éternuements intempestifs !
-Désolée, j'ai bris froid hier je crois.
-On t'as pas appris à utiliser un parapluie là d'où tu viens ? C'est malin de tomber malade en plein milieu de l'été !
-Je suis sorbie sans réfléchir... Sherlock b'avais mises hors de moi.
-C'est pas la première fois non ? Et tu dois lui procurer le même effet t'inquiète pas sur ce point ! Rajouta mon chauffeur en riant.
-Allez-vous arrêter de vous boquer de boi ? Répondis-je légèrement agacée.
-Oh non ! Ton accent est hilarant !
-Je suis enrhubé, ce n'est pas brôle Logan !
Il rit de plus belle et je pris une mine boudeuse.
-Oh ne boude pas ! Tu vas me faire pleurer !
-Taisez-vous et roulez !
Il appuya sur l'accélérateur en continuant de rire à gorge déployée.
***
-Bonjour,je puis-je faire pour vous ?
Je réfléchis un instant à ce que j'allais dire, pris une grande inspiration et commençai.
-Bonjour,avez-vous reçu un appel récemment de l'Inspecteur Graham Lestrade de Scotland Yard vous disant qu'une jeune femme allait vous rendre visite sous peu dans le but de consulter un dossier des affaires classées ?
Heureusement, j'avais arrêté de parler du nez, sinon, il m'aurait été impossible de paraître sérieuse. La policière sembla réfléchir un instant qui me parut une éternité.
-Voulez-vous que je répète ?
-Non,non, nous avons en effet reçu un appel d'un Inspecteur Lestrade nous disant tout ce que vous avez énoncé, mais il me semble avoir entendu qu'il s'appelait Gregory...
-Oui peu importe, je peux y aller ? C'est par où ?
Je m'apprêtait à partir dans une direction aléatoire quand elle m'interpella.
-Attendez, il me semble aussi que l'Inspecteur avais parlé que cette jeune femme était encore une adolescente, et je n'ai pas l'impression que vous...
-Oh vous savez, l'Inspecteur se fait vieux et je le connais depuis très longtemps, il ne m'a pas vu grandir voyez-vous. Je suis encore une enfant à ses yeux... Sur ce, où est votre salle des archives ?
Je priai pour que mon mensonge passe, et il eut l'air de passer car la femme de loi m'indiqua le chemin des archives. Je suivis donc ses indications et me retrouvai au sous sol dans un dédale d'étagères poussièreuses.
-Génial...Ça me rappelle le Family Record Center... Bon allons-y Alonzo !
Affaires classées... Sans suite... 2004... disparition... Ah mais non ! Tout était rangé dans le désordre ! Je m'étais retrouvée avec un dossier de 2001 dans l'année 2003, une disparition inexpliquée avec un meurtre résolu et j'en passe et des meilleures ! Il fallait que je range tout ce capharnaüm.
-Voilà c'est mieux ! Alors où en étais-je... ATCHOUM !
-Mlle Holmes, vous vous en sortez ? Cela fait plus de cinq heures que vous êtes là dedans ! Je vous apporte un café.
-RAAAH mais on peut pas travailler tranquille ici !? Oh, merci, désolée tout va bien ! Je me suis juste permise de faire un peu de rangement !
Elle écarquilla les yeux et faillit lâcher le gobelet en carton plein de café. Je le saisis en la remerciant et elle se dirigea vers la porte.
-Il m'avait aussi prévenu qu'elle était un peu bizarre... L'entendis-je murmurer à elle même avant qu'elle ne disparaisse.
Après cette interruption, je trouvai enfin le document pour lequel j'avais fait tout ce chemin.
AFFAIRE JADE MCGOWAN.
C'était un des dossier les plus fin, il n'y avait que quelques déposition de témoins, sa sœur, son patron, quelques ex, mais ils étaient tous évidemment innocent. Si le coupable était dans l'entourage de la victime, il aurait fini par commettre une erreur qui l'aurait démasqué. Je voulu prendre un gorgée de café, mais mon gobelet était déjà vide. Je pestai et décidai de remonter avec le dossier en main. Je sortis enfin à l'air libre et rejoignit Logan sur le parking du commissariat. Il fumait une cigarette, adossé au capot.
-Vous n'avez pas attendu toute la journée ici j'espère ?
-Oh non, t'inquiète pas, j'ai fait un peu de tourisme en attendant. J'étais jamais allé à Canterbury avant. La cathédrale est très jolie.
Il me montra un sachet plein de bibelots souvenirs. Il posa sur ma tête un casquette « I <3 Canterbury »
-Vous voyez, il n'y a que des avantages à travailler avec moi ! Vous faites même du tourisme ! Rentrons à présent, je suis crevée moi.
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